Une semaine après la Grande Boucle, l’Eneco Tour attire des coureurs n’ayant pas pris de repos depuis dont le tenant du titre
Sheffield. D’autres au contraire ont préparé cette épreuve atypique spécifiquement. La pluie enfin n’a pas quitté le Plat Pays depuis la Brussels Classic pour une première étape qui met de suite les flandriens dans le bain. Une grosse échappée de 21 coureurs prend même forme comprenant par exemple
Van Aert,
Doucet,
Van Baarle,
Spengler… Pour une fois, le peloton parvient à revenir, notamment grâce à un gros de travail de
Stewart pour BikeExchange qu’on imaginait pourtant plutôt leader de sa formation. Au fil des monts, le peloton se réduit. Pour Bora,
Ghys puis
Svrcek lancent le mouvement décisif dans le Taaienberg. Le slovaque est seulement rejoint par
Biermans, l’inattendu
Vivier et deux Rabobank,
Lührs et
Sheffield. Le jeune allemand se met aussitôt à la planche pour faire fructifier cet écart. Les BikeExchange
Galiev et
Geniets restent en carafe, au contraire de
Slootmaeckers,
Mihkels et
Waerenskjold qui parviennent à rentrer. Le renfort de ces deux sprinters n’est pas une bonne nouvelle pour les hommes de tête, et effectivement
Waerenskjold lève les bras avec autorité. Le vainqueur final se trouve vraisemblablement parmi les 8 hommes forts du jour car, derrière, les écarts se comptent en minutes. Le deuxième jour en terre luxembourgeoise,
Maas se glisse dans une échappée de 9 coureurs au sein de laquelle
Hollmann et
Bjerg, pour Saxo Bank, imposent de gros efforts à leurs compagnons d’une part et au peloton d’autre part pour espérer les reprendre.
Brand est le premier à y parvenir, en solitaire, avant d’être imité par une quarantaine de coureurs. Dans la bosse finale, l’ancien champion d’Europe se mue en équipier pour
Sheffield et
Lührs. La tentative de
Geniets,
Hirschi,
Baum et
Dunbar est maîtrisée même si
Geniets est impressionnant. Sans créer d’écart, le luxembourgeois s’impose devant son public ! Deuxième,
Sheffield prend six secondes précieuses de bonifications.
Vivier perd une vingtaine de secondes dans l’affaire tandis que
Slootmaeckers a explosé depuis belle lurette. Plus que sept prétendants. La troisième étape offre une courte respiration maitrisée par l’équipe DSM.
Ursella est un lanceur exceptionnel pour
Kooij qui s’impose facilement. Seul
Mihkels a aussi pu remonter le jeune italien pour gratter des bonifications.
Les Rabobank repartent de plus belle le 4e jour. Dans le Mur de Drolenval, déjà emprunté sur la Doyenne,
Van Tricht et
Lührs s’isolent, récupérant
Veldman de l’échappée matinale. Le coup tactique est joliment réalisé pour l’allemand mais les 40 kms encore à couvrir sont un obstacle trop important. Ils sont finalement 26 à s’extirper des dernières bosses, sans
Biermans ni
Ghys pour le top 10.
Lührs et
Sheffield sont hyperactifs dans le final, bien marqués par
Geniets,
Svrcek et le jeune
Driesen qui ne devrait pas avoir de mal à trouver une meilleure équipe que Roompot l’an prochain.
Lührs arrive finalement à prendre un maigre avantage aux 4 bornes.
Waerenskjold se sacrifie alors pour sauver son maillot. Les sprinter ne sont plus nombreux pour le déborder mais
Mihkels et sa forme resplendissante sont bien là pour glaner de nouvelles bonifications et même s’emparer du leadership à l’addition des places.
Walshaw est également passé. S’il affronte la résistance inattendue de son compatriote
Askey, le coureur Ineos lève quand même les bras. La 5e étape est originale, proposant un enchainement de monts entre les kms 55 et 80. Les Rabobank s’y donnent à cœur joie.
Brand et
Sheffield font exploser le peloton. Les deux hommes reviennent même déjà sur l’échappée où
Veldman était à nouveau présent en éclaireur. Alors que le peloton préfère laisser un peu de champ pour se regrouper,
Sheffield prend les trois secondes au sprint intermédiaire. Ce butin peut paraitre maigre mais cet Eneco va se jouer à coups de secondes sur le chrono car les grosses difficultés de la semaine sont passées. Pour laisser une chance à l’échappée, l’américain se relève ensuite. Les sept hommes de tête n’obtiennent malgré tout pas gain de cause. Dans le final,
Ursella et
Kooij retentent le coup de la 3e étape, sans succès cette fois.
Jake Stewart est en effet le plus rapide ! Jamais deux sans trois le lendemain où le train DSM est cette fois concurrencé par
Sheffield et
Van Tricht qui veulent lancer
Dekker dans les meilleures dispositions.
Dekker gagne bien cette guerre néerlandaise, mais seulement en fond de top 10. D’autres sprinters ont été largement plus véloces dont
Walshaw qui remporte un deuxième bouquet. Et de trois pour Ineos grâce à
Ryan Mullen qui s’impose sur le chrono final de 16 kms. L’irlandais devance de seulement 2’’
Galiev, qui aura réalisé une belle semaine de bout en bout. En vue du général,
Sheffield n’avait que 2’’ à reprendre à
Mihkels et
Waerenskjold. L’estonien a relancé Intermarché dans la course à la montée ces dix derniers jours, mais il n’a pas les qualités suffisantes dans l’exercice solitaire pour résister. C’est une autre paire de manches face à
Waerenskjold. Ni lui, ni
Sheffield ne réalisent leur meilleur chrono. 16e à 25’’, l’américain devance cependant le coureur Uno-X de 10’’. Pour 8’’, il conserve donc son titre !