Le dénouement de la sixième étape ne fait pas le moindre pli. Aucune péripétie n’est à signaler sur la route et tous les trains se retrouvent donc à lutter dans le final. Le maillot rose travaille en personne pour placer le cyclamen de
Vassano. Les Bora et les DSM se font déborder par les Lotto qui emmènent la meute des sprinters derrière eux. Seul
Kooij a choisi de suivre les Rabobank qui insistent sur la gauche de la route. Pour revenir dans le jeu,
Joachim doit lancer de très loin. Le luxembourgeois déborde tout le monde sous la flamme rouge mais ses adversaires ne produisent leur effort qu’à cet instant.
Joachim ne tient pas la distance et laisse les autres favoris s’expliquer.
Vassano,
Gaviria et
Kooij s’offrent un beau mano a mano qui tourne à l’avantage de l’italien.
Vassano remporte sa première étape sur cette édition en renforce son maillot cyclamen ! Au total, il s’agit de son 20e bouquet sur un grand tour, cap seulement atteint par
Sagan,
Hathaway et
Cavendish ces quinze dernières années !
Knudsen confirme sa bonne forme au pied du podium juste devant le jeune
Malgioglio.
Cl. étape 6 :Le peloton retrouve des reliefs en cette fin de semaine, à commencer par une étape de moyenne montagne dont le dernier sommet est distant de 26 kms de l’arrivée. Ce profil pourrait donc sourire aux baroudeurs et ils sont donc 12 à ouvrir la route dont
Poole et
Aguinaga parmi les prétendants au maillot bleu.
Van Gestel,
Van Gils,
Hesselund,
Budyak et
Fabbro sont aussi à surveiller, tandis que
Aranburu prive le britannique des points au premier sommet. L’espagnol récidive en haut du
Monte Sirino, classé en première catégorie, pour s’emparer virtuellement du maillot bleu.
Aranburu chute malheureusement dans la descente et doit réintégrer le peloton. Celui-ci est mené depuis le départ par l’équipe Bianchi quasiment au complet. Mais des chutes émaillent aussi la descente, en particulier celle de
Parisse et
Padun ! Son équipe quitte la tête du peloton pour désormais mener la chasse derrière lui. Une fois la jonction faite,
Parisse prend des risques pour se replacer aux avant-postes… Et chute à nouveau ! Cette fois tout seul comme un grand. Ses équipiers l’attendent donc à nouveau mais les choses pourraient mal tourner car ils travaillent depuis le début de l’étape et ces évènements commencent à tenter les EF, les Uno-X et les Ineos qui haussent l’allure au prétexte de bien se placer avant la principale difficulté du jour, le
Monte Grande di Viggiano et ses 7 kms à 8,5% de moyenne.
Dans celui-ci,
Parisse se rapproche à moins d’une minute des autres favoris. Les UAE et les Fassa Bortolo viennent alors prêter main forte aux équipes qui roulaient pour empêcher ce retour ! Malheureusement pour l’italien, comme ce fut le cas sur les deux dernières Vuelta, ses adversaires se liguent contre lui ! L’échappée est donc avalée et le maillot rose
Balmer est victime de ce tempo infernal. Il n’est pas le seul car
Jallas Amigó est le premier grand nom à craquer, ainsi que
Bernal dans le dernier km. Ils sont donc 28 à basculer dans la descente, quelques secondes derrière
Vandenabeele qui a fait les points au sommet.
Parisse est désormais dans un gruppetto sans équipier qui passe à 2’30’’. Il reste 63 kms pour rattraper la situation ou au contraire prendre très cher ! Et il semble que l’on se dirige plutôt vers la deuxième proposition. Malgré quelques alliés de circonstance, l’écart se creuse inlassablement. Dans le dernier col, les favoris restent prudents tandis que leurs derniers équipiers contrôlent les opérations. Dans les deux derniers kms de montée, quatre outsiders tentent leur chance, espérant être surveillés de moins près.
Vansevenant,
Staune-Mittet,
Pickering et
Vlasov passent au sommet avec une trentaine de secondes sur un groupe de 14 éléments seulement ! Ils sont cependant moins efficaces que leurs poursuivants qui finissent par revenir. Dans la dernière petite bosse,
Gaudu accélère, suivi par
Sundberg,
Sriubas,
Urrutia et
Poggetti ! Ils prennent jusqu’à 15’’ de marge à 7 kms de l’arrivée sur désormais 12 hommes en poursuite. Mais ils ne s’entendent pas tandis que les Movistar sont encore trois derrière, dont
Estebanez qui se sacrifie pour
Robledo et
Ayuso. La victoire se joue donc dans ce dernier kilomètre et demi en bosse… Où
Padun et
Urrutia explosent complètement ! On pensait que le plus dur était passé pour tout le monde mais les deux hommes perdent finalement plus de 40’’ en quelques instants ! Tout devant,
Gaudu connait son jour de gloire. Le breton lève les bras pour son troisième grand tour consécutif ! Il devance
Vansevenant et
Ayuso, qui récupère des bonifications en plus du maillot blanc.
Poggetti s’empare quant à lui du maillot rose ! Seuls 11 coureurs terminent dans le même temps dont
Pickering qui ferme la marche. Il faut ensuite attendre 9 minutes pile pour voir
Parisse franchir la ligne, en 55e position et surtout dépité. Alors qu’il avait été le plus fort sur la première arrivée au sommet, ses rêves de doublé Giro-Tour viennent vraisemblablement de s’envoler avant même la fin de la première semaine…
Cl. étape 7 :Coincée entre deux étapes compliquées, cette huitième en circuit autour de Naples, légèrement vallonnée, pourrait convenir à beaucoup de profils. Ils ne sont pourtant que quatre à se montrer intéressés par l’échappée :
Utting,
De Meester,
Lucca et
Dewulf, qui n’auront finalement jamais l’espoir d’aller au bout. Certaines équipes misent sur un sprint comme les Q36.5 de
Vassano, d’autres sur leur puncheur à l’image d’Uno-X qui met carrément
Knudsen à la planche pour durcir la course. Dans la dernière bosse,
Alaphilippe,
Gall et
Mohoric tentent leur chance. Le slovène parvient à se détacher alors que
Sundberg et
Parisse accélèrent à leur tour. Encore conséquent, le peloton ne laisse évidemment pas ces deux-là prendre le large.
Mohoric se lance donc dans le retour vers Naples seul en tête avec quelques secondes de marge à 9 kms de la ligne. Parmi les sprinters,
Dovicovic a tenu le bon groupe mais il a basculé dans les dernières positions et il semble impossible pour lui de se replacer avant la dernière ligne droite.
Poole tente aussi sa chance sans réussite ; les Rabobank se mettent donc à la planche pour rouler derrière
Mohoric qui résiste bien. Le slovène est encore en tête à 2 kms de la ligne, talonné par
Ruysch qui emmène
Van Tricht et
Meeus derrière lui.
Gaviria produit aussi son effort, suivi par
Vassano et
Kooij.
Mohoric se fait finalement déborder mais les DSM n’ont pas tout perdu.
Kooij laisse en effet ses adversaires sur place sous la flamme rouge.
Gaviria et
Vassano explosent, les puncheurs n’ont pas la puissance, et ce sont finalement
Meeus et
Van Tricht qui menacent leur voisin du Benelux. Les deux belges de Rabobank signent un double podium inattendu, mais c’est bien
Kooij qui décroche sa première victoire sur un grand tour ! 11e du général ce matin,
Vansevenant a malheureusement été pris dans une chute dans la dernière descente : il rend près de trois minutes aux autres grimpeurs.
Cl. étape 8 :Si les baroudeurs se sont réservés la veille, c’est pour mieux s’exprimer sur cette 9e étape, veille du repos, qui s’achève au sommet du très difficile
Blockhaus. Ils sont carrément 32 à s’extirper dans les dix premiers kms en bosse, sans réaction du peloton. Dans ce premier groupe, on retrouve le maillot bleu d’
Aranburu, mais aussi de nombreux bons voire excellents grimpeurs comme les cinq colombiens
Bernal,
Sosa,
Rubio,
Olcese et
Rivera, les norvégiens
Myrseth et
Staune-Mittet, ou encore
Stoll,
Valter,
Petrovic et
Battistella, victorieux au Puy-de-Dôme sur le dernier Tour de France. Avec tant de monde devant, peu d’équipes n’ont placé personne. Même les Ineos du maillot rose ont glissé
Hardy de manière opportune, lui qui est le mieux placé au général à 7 minutes. Deux formations assurent donc la charge de la poursuite à leur place : les EF et les Rabobank. Leur travail est efficace car le vrai peloton ne pointe qu’à trois minutes au pied du
Passo Lanciano. Les hommes de tête haussent donc l’allure et le groupe s’écrème à vitesse grand V. Sur le sommet,
Bernal s’envole, laissant
Rubio,
Myrseth,
Sosa et
Hardy en chasse. Le peloton n’est pas en reste puisque son contingent s’est réduit à une trentaine d’éléments. Les Bora ne sont décidément pas à la fête puisque
Jallas Amigó et
Gall sont encore distancés, comme
Nakano, seul membre du top 15 concerné au grand dam de Cadel Evans à la télé australienne. Le reste des favoris pointe toujours à 3 minutes au bas de la descente, place au
Blockhaus !
Sans attendre,
Almeida imprime le rythme au pied.
Vlasov est le premier à se dévoiler à 14 kms du sommet. Mais EF et les Rabobank continuent leur entente parfaite aujourd’hui puisque
Kämna remplace le portugais en tête de peloton. Le russe ne fait pas long feu tandis que les membres de l’échappée sont repris un à un. À 10 kms du but, il ne reste que
Bernal en tête, une minute devant les favoris. Autant dire presque rien, d’autant que
Sundberg accélère bientôt, suivi par
Parisse ! Après sa mésaventure de l’avant-veille,
Parisse ne vise plus que les étapes et ne prend donc aucun relai au champion de Suède, qui n’est pas plus aidé lorsque
Bernal est repris.
Kämna assure aussi l’intégralité de la poursuite et il fait bonne figure dans ce duel à distance. L’allemand s’écarte à 6 kms du sommet, non sans avoir réduit le groupe maillot rose à 20 têtes tout en limitant l’écart avec
Sundberg sous les 30 secondes.
13e du général,
Stensgaard est distancé. Puis
Robledo inaugure les défaillances parmi le top 10, juste avant celle de
Mäder sous l’arche des 5 kms. C’est désormais
Balbín qui mène les 13 survivants, réduisant même l’écart à une vingtaine de secondes. En vue de l’étape,
Parisse se décide alors à relayer
Sundberg, mais
Sriubas prend aussi les choses en main à l’arrière. Au train, le leader d’EF fait exploser ce qui reste des favoris. Après le gros travail de leurs lieutenants,
Gaudu et
Pickering restent en retrait aux côtés de
Balbín et
Poole.
Poggetti,
Urrutia,
Ayuso,
Padun et le surprenant
Vandenabeele ont d’abord suivi
Sriubas, mais ce fut une erreur pour le maillot rose et le champion du Monde qui se sont mis dans le rouge.
Poggetti et
Urrutia sont rattrapés puis déposés par le second groupe toujours mené par
Poole ! Un peu plus haut,
Vandenabeele et
Ayuso sont aussi asphyxiés par le rythme du lituanien.
Poole s’écarte finalement à 2,5 kms du but, sur une attaque de
Gaudu à laquelle
Pickering et
Nathu ne peuvent pas répondre. Au même moment,
Sriubas et
Padun reviennent sur
Sundberg et
Parisse.
Padun relance l’allure, ce qui sonne le glas de
Sundberg.
Gaudu est revenu sur les talons du trio sous la flamme rouge mais ces derniers avaient encore les ressources pour en remettre une couche en vue de l’étape. Le sprint au sommet est disputé et
Parisse lève finalement les bras ! Une maigre consolation après sa chute mais c’est le mieux qu’il pouvait viser aujourd’hui.
Gaudu termine à 37’’. À 1’04’’ on retrouve
Sundberg, repris sur la ligne par un
Pickering auteur d’une très belle montée. Sa réponse en interview
"It's for liberty" restera en revanche un mystère. Derrière les écarts sont beaucoup plus importants, notamment pour
Poggetti et
Urrutia qui concèdent 2’51’’ ! Au général,
Sriubas s’empare donc du maillot rose avec plus d’une minute sur le trio
Padun-
Sundberg-
Gaudu.