Courrier des lecteurs Giro d’Italia #3Étapes 13 à 17 :Profils étapes:Voici l’étape au dénivelé le plus léger de ce 109e Giro. Entre Ravenne et Vérone, aucune difficulté s’annonce et les longues lignes droites faciliteront le travail du peloton sur ces 200 kilomètres tracés pour les purs sprinters. Cela permettra également aux grimpeurs et candidats au maillot rose de se dégourdir les jambes avant le lourd menu montagneux du prochain week-end. Assez rapidement, Sivakov (IGD), Bonnamour (ICW), Vercher (MOR), Conca (LTD) et Bidard (COF) s’en vont tenter de déjouer les pronostics. Seuls les sprints intermédiaires permettent de sortir les télespectateurs de leur léthargie. Sur le 1er, Peñalver se bat comme un beau diable pour prendre les 3 petits points laissés par les échappés. Sur le 2ème, il s’arrache également mais ne prend qu’1 point. A 30 bornes de l’arrivée O.Rodriguez s’active pour remonter notre train formé par Azparren, Aranburu et Peñalver. Le peloton devient nerveux, car Bonnamour (ICW), seul rescapé de l’échappée, oppose une résistance inattendue. Azparren allume alors le moteur pour revenir sur le Français et créé sans le vouloir une petite cassure. Si Peñalver, qui s’est épuisé pour gagner un bien maigre pécule, perd la roue de son coéquipier, Aranburu reste lui bien installé sur le porte bagage de notre spécialiste du CLM tout comme Groenewegen (JAY) qui a bien senti le coup et s’est greffé à notre train. Bonnamour (ICW) repris, Aranburu lance immédiatement son sprint pour tenter de surprendre le Batave. Mais Groenewegen (JAY) en a vu d’autres et crucifie Alex. Bennett (RBH) règle le groupe qui vient juste derrière pour complèter le podium.
Le terrible Monte Zoncolan (14,1 km à 8,5%) attend aujourd’hui les coureurs et pourrait bien remodeler le Top20. Les prétendants à l’échappée se pressent évidemment au portillon et ce sont 16 coureurs qui obtiennent gain de cause après une vingtaine de kilomètres. Dans ce groupe on retrouve les habitués de ce Giro : Vansevenant (ADC), Amezqueta (MOR), Sepulveda (KND) et Bardet (GBF - 11ème), qui préfère visiblement sa liberté à spéculer sur une place dans le Top10. Il y a aussi des leaders décrochés au CG, comme Geoghegan Hart (IGD - 55ème), Sivakov (IGD - 53ème), Padun (EFE - 17ème), Kämna (RBH - 16ème) et Storer (EVI - 9ème), qui tente un sacré coup de poker. On distingue également un maillot Pamesa, ce n’est pas Sanrelato mais Aranburu qui avec sa victoire sur la 11ème étape et sa 2ème place de la veille s’est découvert des ambitions de maillot Cyclamen ! La présence de Storer (EVI) à l’avant incite évidemment les UAE Team Emirates d’Almeida à ne pas laisser gonfler l’avance des échappés, qui se stabilise autour des 3 minutes. Carapaz (TVL) est pris dans une grosse chute au kilomètre 92 et s’il peut réintégrer le peloton, ses blessures bien apparentes inquiètent. Dans l’échappée on ne dispute pas les points du sprint intermédiaire à Aranburu qui rend la politesse en prenant de gros relais pour maintenir l’écart avec le peloton dans la Forcella Monte Rest (10,5 km à 5,9%) ou l’échappée perds 4 hommes. Malgré tous leurs efforts l’avance des 12 hommes fond sur les 40 bornes suivantes car les Soudal - QuickStep et les Lidl - Trek se sont mis également mis à la planche. Aranburu jette ses dernières forces pour s’assurer d’atteindre le 2ème sprint intermédiaire avant d'exploser. Storer (EVI) et compagnie n’iront pas beaucoup plus loin et n’aspirent plus qu’à limiter la casse une fois leur pari perdu. Ciccone (SOQ) ne les aide pas en dégainant dès le village de Suito. L’Italien prend une vingtaine de secondes d’avance qu’il maintient pendant près de 8 bornes jusqu’à ce que son coéquipier Rubio (SOQ) pose une mine à son tour pour venir le rejoindre. Nous travaillons d’arrache-pied pour combler la brèche ce qui fait des dégâts par l’arrière. Parmi les favoris seul Carapaz (TVL), touché, a explosé, mais S.Yates (JAY), TH.Johannessen (UXT) et Almeida (UAD) sont au point de rupture. Le Wolfpack joue le coup à fond avec Ciccone (SOQ) qui se sacrifie avant de laisser son leader seul pour les 2 derniers kilomètres extrêmement raides. Roglic (TBV) fait alors sa première apparition du Giro pour ramener Haig (TBV) et Mäder (LTK) sur les talons du Colombien. Hirt (ICW), MA.Lopez (EVI) et C.Rodriguez ont réagi avec une fraction de seconde de retard, mais reviennent eux aussi très fort. Sous la flamme rouge, Mäder (LTK) se dresse sur ses pédales et les autres ne peuvent que le regarder s’envoler vers la victoire. C.Rodriguez continue sa montée en puissance et ramasse les morts pour terminer 2ème un peu devant Rubio (SOQ) qui doit se dire qu’il est passé si près mais si loin d’un bel exploit. Almeida (UAD) n’a pas tenu la cadence et arrive plus de 3 minutes après Mäder (LTK) qui récupère donc la maglia rosa.
Cette courte étape emmène le peloton en Slovénie, pour un circuit entre les deux pays qu’il faudra affronter à trois reprises. Ce sont Aleotti (GBF), Politt (RBH), Armirail (ICW) et Gelders (COF) qui obtiennent aujourd’hui un bon de sortie. Comme les difficultés du circuit peuvent jouer en faveur d’Aranburu, nous imprimons un gros tempo dans chacun des 3 passages de l’abrupte montée de Gornje Cerovo. Le peloton se morcèle, mais Philipsen (ADC) et les autres sprinters impressionnent en restant solidement accroché à nos roues même dans les portions à presque 15%. L’échappée est reprise et les sprinters s’écharpent pour prendre les points au dernier sprint intermédiaire. Garcia Pierna et Aranburu préfèrent s’économiser et garder leurs forces pour produire leur effort dans la petite butte placée juste derrière et dont le sommet n’est qu’à 3km de l’arrivée. Groenewegen (JAY), Ewan (SOQ) et Groves (EVI) sont surpris, mais pas Philipsen (ADC) qui a assez de caisse pour poursuivre son effort et s’imposer assez confortablement devant nos coureurs. Notre frustration disparait lorsque l’on s’aperçoit que plusieurs leaders ont été surpris par notre rythme endiablé et perdent de précieuses secondes aujourd’hui. MA.Lopez (EVI), Rubio (SOQ), A.Paret-Peintre (DAT), Haig (TBV), Mäder (LTK) et S.Yates (JAY) franchissent la ligne 49’’ après C.Rodriguez, tandis que Carapaz (TVL), Ciccone (SOQ) et Sosa (MOR) arrivent encore 56’’ plus tard !
Avant la deuxième journée de repos, place à une étape des plus dangereuses dans les Dolomites. Sur plus de 200 kilomètres, le peloton devra affronter plus de 5 500 mètres de dénivelé jusqu’à la station de Cortina d’Ampezzo. Carapaz (TVL), Sosa (MOR), Van Eetvelt (LTD), Colleoni (JAY) et Hirt (ICW) s’échappent dès les premiers tours de roue. Aranburu s’impose un gros effort et parvient à les rejoindre contrairement à Bardet (GBF), Amezqueta (MOR), Vansevenant (ADC) et Sepulveda (KND) qui finissent par abandonner après presque 60 kilomètres passés en chasse patate. Aranburu prend les points au deux sprints intermédiaires avant de voir ses compagnons trop bons grimpeurs le déposer dans les pourcentages les plus durs du Passo Fedaia (14 km à 7,6%). Derrière, cette difficulté fait aussi exploser le peloton qui perd envion 2/3 de ses intégrants. Ce sont donc uniquement 61 hommes qui basculent à son sommet avec 7’53’’ de retard sur le quintet de tête. L’acensions du Passo Pordoi (11,8 km à 6,8%), Cima Coppi de ce Giro, n’améliore évidemment pas les choses et le peloton continue de fondre. Les leaders perdent de la main d’œuvre, mais ne veulent pas encore se dévoiler ce qui permet aux échappés de faire regrimper leur avance jusqu’au 9 minutes au moment d’attaquer le Passo Giau (9,9 km à 9,3%). Si l’entente des échappés est excellente dans cette dernière difficulté, les choses sont bien différentes dans le groupe maillot rose ou S.Yates (JAY) secoue rapidement le cocotier pour rejoindre son coéquipier Colleoni (JAY) qui s’est laissé décrocher de l’échappée pour aider son leader. A.Paret-Peintre (DAT) est le seul à s’accrocher à la roue du Britannique. Devant, Sosa (MOR) place une attaque dévastatrice à 1km du sommet qu’il franchit en solitaire pour se parer du maillot bleu. Le Colombien gère ensuite parfaitement ses trajectoires sur cette descente particulièrement technique pour maintenir ses anciens camarades à distance et s’imposer en solitaire. Derrière, le groupe des poursuivants a perdu Almeida (UAD), Haig (TBV) et Rubio (SOQ) et est encore secoué par l’attaque de Ciccone (SOQ) et Mäder (LTK) qui se lancent à la poursuite de A.Paret-Peintre (DAT) et S.Yates (JAY). C.Rodriguez cherche le soutient de TH.Johannessen (UXT) et MA.Lopez (EVI), mais ceux-ci ne peuvent ou ne veulent pas l’aider et notre coureur est le seul à tirer du groupe. Le duo franco-britannique atteint le sommet avec quelques mètres d’avance sur le duo italo-suisse, mais Ciccone (SOQ), avec Mäder (LTK) bien calé sur le porte bagage, impressionne dans la descente et réussi à combler cet écart juste avant la ligne. C.Rodriguez s’échine à limiter la casse et passe la ligne avec 47’’ plus tard à la tête d’un petit groupe ou figure encore MA.Lopez (EVI) mais plus TH.Johannessen (UXT). En franchissant la ligne 5’50 après le groupe Mäder, Almeida (UAD) voit ses ambitions presque réduites à néant.
Après une journée de repos salvatrice, place à une nouvelle étape de haute montagne qui peut bouleverser la course au maillot rose. Dans les premiers kilomètres, l’équipe travaille dur pour permettre à Aranburu de partir dans l’échappée en compagnie de 14 autres coureurs. Dans le lot on retrouve de sacrés clients comme Carapaz (TVL), Padun (EFE), Jungels (DAT), Storer (EVI), Hirt (ICW), O’Connor (UAD), Bardet (GBF) et Van Eetvelt (LTD). Aussi présent dans l’échappée, Vansevenant (ADC) ne dispute pas les points des sprints intermédiaires à Aranburu qui revient ainsi à 13 unités de Philipsen (ADC). Le Passo di San Valentino (14,8 km à 7,8%) fait très mal aux jambes et l’échappée y perd la moitié de ses hommes. En passant le premier au sommet de cette difficulté, Hirt (ICW) prend sans avoir fait de bruit la tête du classement de la montagne. Les dégâts sont encore plus importants dans le peloton, qui ne compte plus qu’une cinquantaine d’hommes au moment d’atteindre le sommet de cette difficulté environ 10 minutes après le passage de Carapaz (TVL), O’Connor (UAD), Storer (EVI), Hirt (ICW), Van Eetvelt (LTD), Bardet (GBF), De Plus (SOQ) et Etxeberria (EOK). Les anciens membres de l’échappée sont repris un à un disparaissent dans le ventre du serpent multicolore à l’exception d’Aranburu, qui se met à la planche dès qu’il est repris. Notre coureur jette ses dernières forces dans la fin de la descente et la portion de plaine menant au pied de la Sega di Ala (11,2 km à 9,8%) ce qui écrème un peu plus le groupe maillot rose. Quand celui-ci atteint le début de la montée, les échappés ont déjà parcouru la moitié du col et se testent en accélérant à tour de rôle. Ces changements de rythme sont fatals à Carapaz (TVL) qui est le premier à exploser en plein vol. A l’inverse, Storer (EVI) et O’Connor (UAD) ont encore de l’énergie et décrochent leurs rivaux un à un. Il n’y a toutefois pas d’alliance australienne, car O’Connor (UAD) n’a aucune pitié pour son compatriote et porte le coup de grâce peu avant le dernier kilomètre pour s’imposer en solitaire « avec son beau maillot de champion national ». Pendant ce temps, les choses bougent également dans le groupe maillot rose. En effet, voyant Mäder (LTK) en difficulté et avec le seul McNulty (LTK) a ses côtés, nous augmentons la cadence en compagnie des Uno-X. Le Suisse fini par lâcher prise, bientôt imité par MA.Lopez (EVI), Almeida (UAD), Rubio (SOQ) et Ciccone (SOQ). Sosa (MOR) et A.Paret-Peintre (DAT) passent à l’offensive dans le final, mais sont contrés par TH.Johannessen (UXT) et S.Yates (JAY). Haig (TBV) et C.Rodriguez font leur possible pour suivre, mais ne parviennent pas à attraper le bon wagon. Le Norvégien est aujourd’hui le plus fort des favoris et décramponne S.Yates (JAY) dans le final. Notre leader lisse bien son effort pour ne pas exploser et prend provisoirement le maillot rose. Le gain de la maglia rosa est entériné lorsque Mäder (LTK) franchit la ligne 1’56’’ après notre leader !
L'album de Joe:
Groenewegen plus fort qu'Aranburu sur la 13ème étape
Le Wolfpack tente un grand coup, mais Mäder met les points sur les "i" dans les pentes du Zoncolan
Philipsen résiste à toutes nos attaques pour remporter la 15ème étape
Sosa à l'attaque dans l'échappée victorieuse de la 16ème étape
Les Aussies O'Connor et Storer s'envolent sur les pentes de la Sega di Ala lors de la 17ème étape
Classements provisoires