Après l'essai quelques pages plus tôt, j'ai à nouveau tenté un Tour repoussant le plus loin possible la haute montagne, mais j'ai adjoint un peu plus de moyenne montagne et mis un peu plus de côtes dans certaines étapes de plaine. En terme de propotions, on est dans quelque chose de plus naturel, même s'il y a un parti pris fort : pas d'arrivée en altitude.
A part ça, j'ai décomposé largement en 8 étapes de plaine, 5 étapes intermédiaires, 5 étapes de montagne et 3 contre-la-montre (sur lesquels j'ai amené des styles différents de ce que proposent les GT). Pour la montagne, ça peut paraitre relativement faible, mais les distances de ces étapes ont été faites pour casser les codes, avec une étape Pyrénéenne de 230 kilomètres et deux étapes dans les Alpes de moins de 70 km. Il y a aussi un contre-la-montre par l'Izoard.
Sur la distance des étapes, j'ai beaucoup joué sur le kilométrage, avec seulement 4 étapes entre 170 et 210 kilomètres. En général, c'est donc court (jusqu'à seulement 66 km pour l'étape en ligne du Ventoux) ou long (jusqu'à 264 km pour une étape de plaine légèrement accidentée).
Le chopix du Grand Départ s'est porté sur le département de la Côte d'Or, afin de proposer une première étape accidenté et de permettre l'orientation voulue de la première semaine.
1ère étape : Dijon - Dijon, 168 kmLa première partie est assez plate, juste pour que quelques baroudeurs aillent devant. Après la mi-course, c'est bien plus vallonné avec un enchaînement de petites côtes, puis une dernière plus importante tout proche de la ligne, voulue décisive pour la détermination du premier porteur du maillot jaune.
2ème étape : Beaune - Châtillon-sur-Seine, 168 kmParcours bien plus plat, même s'il commence par une montée en faux-plat d'une dizaine de kilomètres. Deux côtes viennent animer la dernière heure, dont la dernière à 7 kilomètres de l'arrivée, ce qui pourrait ajouter un peu d'animation en plus de la préparation du sprint massif.
3ème étape : Montbard - Reims, 236 kmCap au nord avec une première étape longue. Dans le final, une côte bien plus difficile est présente, même si elle est plus loin de l'arrivée que celle de la veille. Une équipe durcissant le peloton pourrait faire sauter les moins complets des sprinteurs. Attention à un éventuel vent sur le petit plateau au sommet de cette côte. Sans ça, après la descente, 8 kilomètres bien plat et sauf le côté urbain, plus un seul piège pour les sprinteurs.
4ème étape : Tergnier - Laon, 40 km, CLM par équipesQuelques petites routes par moment et des côtes comme pièges de ce contre-la-montre par équipes. La portion plane pour rejoindre Laon se fait sur une route plus large et longiligne, où les "bourrins" pourront se mettre en avant. Comme pour Valkenburg ou Plumelec, la gestion de la côte final devrait être décisive, autant pour l'étape que le général où les écarts seront très faibles.
5ème étape : Saint-Quentin - Lesquin, 159 kmLe profil n'est pas des plus explicites, mais cette étape est celle des pavés, avec des secteurs cumulant 26.5 km tout au long de la journée : Thun-St-Martin (km 42), Avesnes-le-Sec (km 54), Haspres (km 61), Haveluy (km 73), Erre à Wandignies (km 82), Tilloy à Sars-et-Rosières (km 92), Orchies (km 101), Auchy (km 107), Cappelle (km 110), Templeuve (km 116), Bachy (km 124), Bourghelles à Cysoing (km 130), Bouvines (km 135), Gruson (km 138), Ennetières (km 150), Templemars (km 153). Le dernier secteur s'achève à un peu plus de 5 km de l'arrivée.
6ème étape : Béthune - Calais, 163 kmLe profil évoque une étape de plaine avec quelques côtes, mais il sera ici bien plus, avec le vent comme ennemi certain. Il n'est pas ici question de la ligne droite de Wormhout passée après Cassel monté par son versant le plus pentu, mais du final. Après quelques monts du Boulonnais, on passe par la région des Caps et la côte du Cap-Blanc-Nez amène sur une zone découverte, au sommet des falaises, où le vent souffle continuellement. Le peloton y explose dès qu'une course cycliste y passe dans ce sens. Le final restant proche des côtes de la Mer du Nord évite les zones protégées.
7ème étape : Saint-Omer - Evreux, 264 kmLa plus longue étape de ce Tour de France se veut usante, avec plusieurs côtes dans la dernière heure et demie de course, notamment celle du Château Gaillard aux Andelys, sur une route étroite et avec près d'un kilomètre à plus de 12 %. Cela peut faire un peu mal aux jambes après une semaine de course et cette longue distance. Le final reste pour sprinteurs, même si l'étape est faite pour réduire (au moins un peu) la taille du peloton.
8ème étape : Dreux - Tours, 189 kmRien à expliciter sur cette étape, qui est pour sprinteurs. Peu de piège et un final dans ce qui reste d'utilisable de l'Avenue de Grammont, pour l'étape idéale des coureurs les plus rapides du peloton.
9ème étape : Loudun - Limoges, 205 kmLe même modèle que la veille, en un peu plus long. Cependant, une légère différence dans le final, puisque l'arrivée se fera en montée, dans la même avenue qui a accueilli l'arrivé d'étape cette année. Cela nécessitera donc quelques changements dans la manière d'amener le sprint par rapport à la veille.
Journée de repos : Limousin10ème étape : Guéret - Ceyssat, 166 kmAprès le repos, la première étape de montagne. Moyenne montagne, mais montagne quand même, avec un dernier col pouvant prétendre un liniage avec le Puy de Dôme, puisqu'il s'agit du Col de Ceyssat, partageant le pied avec l'historique montée. L'étape en elle-même est presque une course de côte, même s'il faudra être vigilent dans les descente. La pente n'est pas insurmontable, mais c'est la première fois qu'on monte vraiment sur une dizaine de kilomètres, donc on pourrait avoir quelques défaillances surprises. Ce sera aussi une occasion de modifier la hiérarchie au classement général en faisant reculer des non-grimpeurs.
11ème étape : Issoire - Rodez, 234 kmCette étape s'offre volontairement aux baroudeurs, avec notamment le Plomb du Cantal, de nombreuses côtes, puis le final en montée vu sur le Tour 2015. Les favoris n'ont pas de vrai raison pour rouler derrière ici, puisque c'est à la veille d'un chrono. Les sprinteurs ont trop à perdre face à un puncheur et les puncheurs face à un sprinteur complet. Donc on devrait voir un groupe de coureurs distancé au général terminer avec plusieurs minutes d'avance sur le peloton.
12ème étape : Albi - Gaillac, 21 km, CLMLe premier chrono individuel est très court. Il est surtout sur de la ligne droite, en faux-plat descendant, donc la vitesse moyenne devrait être très élevée. La distance courte fera que les écarts ne seront pas trop élevé, mais ceux sachant développer de la puissance pourront prendre ici un avantage non-négligeable. Les favoris au général ne pourront pas se cacher ici et une hiérarchie s'installera avant la montagne.
13ème étape : Blagnac - Pau, 183 kmL'étape mal-plate que la région propose régulièrement sur le Tour. A la veille de la montagne, les sprinteurs auront peut-être à coeur de tenter leur chance, mais il ne sera pas toujours aisé de bien gérer l'écart avec l'échappée avec ce type de profil. A noter un final en légère montée, qui déterminera peut-être l'envie ou non de certaines équipes à gérer la poursuite ou non, en plus de modifier la gestion du sprint.
14ème étape : Lourdes - Saint-Girons, 226 km5600 mètres de dénivelé positif via 6 cols : Tourmalet, Aspin, Peyresourde, Balès, Menté et le Portet d'Aspet. Sauf si le rythme est rapide d'entrée et que le peloton explose, cette étape devrait voir un marquage des favoris (encore que, les grandes pentes des deux derniers cols et la descente très technique de Menté peuvent bien permettre à des coureurs offensifs de secouer la course). Mais une chose est certaine, des grimpeurs perdront le Tour ici. Attaquer la haute montagne par un tel morceau sera très violent pour certains et les pertes de temps peuvent être très très lourdes.
15ème étape : Foix - Montpellier, 247 kmLongue étape de transition. Le profil est pour sprinteurs, mais certains coureurs seront peut-être usés des cols à avoir du franchir la veille, donc le peloton serait peut-être moins efficace qu'il ne le serait sur la même étape en première semaine. Entre 5 heures et demie et 6 heures de course, ça aura aussi son importance pour une étape au bout de la deuxième semaine.
Journée de repos : Provence16ème étape : Carpentras - Vaison-la-Romaine, 66 kmUne montée et une descente. l'étape se résume au Ventoux, qui devrait être monté très rapidement dans cette étape très courte et devrait faire mal aux coureurs. La descente aura aussi son importance, tout comme la portion finale en faux-plat descant. Quoiqu'il en soit, il est impossible d'avoir des certitudes sur ce qu'une étape de cette distance pourrait proposer, tellement elle est inhabituelle.
17ème étape : Orange - Gap, 209 kmDu Mont Chauve aux Alpes, cette étape est une classique étape de transition où l'échappée matinale devrait triompher. On passe notamment par le Col Lebraut et on termine par la côte de la Rochette, avec sa célèbre descente. Chez les favoris, on ne devrait pas avoir de chose très remarquée avant cette descente, sauf si un coureurs essaye de surprendre tout le monde pour reprendre du temps perdu. Mais l'étape du lendemain devrait attirer toutes les attentions.
18ème étape : Embrun - Briançon, 75 km, CLMCe très long contre-la-montre est probablement le plus difficile que le Tour de France a proposé depuis de nombreuses décennies. 2 heures de selle, en individuel, sont à prévoir. La première portion est avec plusieurs virages et des petites montées et descente. Il y a de nombreuses relances et il faudra y jouer du braquet : les spécialistes adoreront. Changement radical après Guillestre, où la pente se relève petit à petit jusqu'aux pentes les plus raides de l'Izoard (sauf le replat de la Casse Déserte). Il y a ensuite la descente technique, où les meilleurs descendeurs pourront faire briller leurs talents. Enfin, l'étape s'achève sur un ultime petit mur, dans la Citadelle de Briançon, histoire de complètement cassé tous ceux qui n'auront pas parfaitement géré leur effort.
19ème étape : Le Monêtier-les-Bains - Albertville, 156 kmLa première vraie étape des Alpes (sous-entendu avec plusieurs cols et sur un kilométrage usuel, bien qu'un peu court), propose 3 cols : le Galibier, d'entrée, par le Lautaret, puis l'enchaînement de Chaussy et de la Madeleine. Il reste ensuite 18 kilomètres de petite route mal plate pour gérer les écarts faits dans les cols. Cette étape pourrait permettre une bonne gestion du collectif, en envoyant des coureurs à l'avant dès le Galibier. L'enchaînement sans temps mort de Chaussy et de la Madeleine devrait permettre aux grimpeurs de faire des écarts. Et puis c'est la dernière étape de montagne avec des cols si hauts et longs pour faire des écarts conséquents.
20ème étape : Moûtiers - Aime, 68 kmA la veille de Paris, la dernière étape de montagne n'est longue que de 68 kilomètres, mais offre un terrain parfait aux attaquants. Dernier moment pour prendre du temps et perturber la hiérarchie, la course commence par 8 kilomètres de montée, en étant dès le départ réel sur du 9 %. Le départ dans la Vanoise se poursuit assez vite avec une seconde montée plus courte, mais avec des zones plus pentues vers Champigny-en-Vanoise. La descente, en deux parties, propose d'abord des longs lacets étirés avec de fortes relances possibles après des épingles resserrées, puis une portion de descente plus pentue sans lacet, avec seulements des courbes larges où certains pourraient être tentés d'aller très vite. Une petite côte est placée avant de retourner sur Moûtiers, pour aborder une très courte vallée avant la montée de Notre-Dame-du-Pré, avec sa montée télégénique (mais pourtant ignorée) par ses lacets plus nombreus que L'Alpe d'Huez, sur une montée plus courte, mais au profil similaire : de la grosse pente au pied, s'adoucissant ensuite. Les grimpeurs ont un terrain de jeu parfait dans cette montée. La descente n'est pas abordée immédiatement, puisqu'une portion de faux-plat la précède, avec quelques virages un peu piégeux, où les descendeurs pourraient quand même commencer à se mettre en avant. Dans la "vraie" descente, on retrouve des lacets longs avec des relances à faire après des virages serrés, alternant avec des portions aux petites courbes que certains prendront à pleine vitesse, jusqu'à l'approche de la veille étape et une très courte montée en faux-plat vers la ligne d'arrivée.
21ème étape : ?? - Paris, ~90 kmRien de particulier sur cette étape, avec le défilé, puis l'apothéose.
Un kilométrage de 90 km donne un total de 3333 kilomètres (136 en contre-la-montre, avec 40 par équipes, 21 plat et 75 en montagne et une moyenne de 183 km par étapes en ligne, excepté Paris).