Le Tour du Qatar détonne dans le calendrier World Tour en tant que seule course par étape réservée aux sprinters toujours très nombreux au départ. Au général, les rouleurs peuvent se mêler aux hommes rapides grâce au chrono, à condition bien sûr de déjouer les pièges que le vent propose tout au long de la semaine. Le premier jour, ils ne sont qu’une vingtaine à être retardés. Trek maitrise parfaitement le final pour mettre son sprinter
Colton sur orbite. Le champion des États-Unis s’impose facilement devant
Joachim et le russe
Kabaloev, qui enchaine après ses bouquets à San Juan. Le deuxième jour, les Bora et les Quick-Step font exploser la course par surprise à 130 kms de l’arrivée ! Une trentaine de coureurs seulement se retrouvent dans le premier groupe dont la plupart des sprinters. Derrière, les Rabobank et les Saxo Bank, tous deux absents des avant-postes, ne s’affolent pas malgré l’écart qui grimpe à trois minutes. En effet, le premier peloton commence à perdre ses éléments les plus faibles. Après le deuxième sprint intermédiaire à 50 kms de l’arrivée, on a déjà perdu une minute et surtout il n’y a plus que deux équipiers devant. Puisque les sprinters refusent de mettre la main à la pâte, c’est clairement insuffisant et un regroupement s’opère finalement entre 48 coureurs. Le dénouement de la dernière ligne droite sourit à
Joachim qui s’empare du maillot de leader. Le contingent américain est cette fois représenté par
Bovie et la dernière place du podium se joue entre l’inattendu
Fernández et encore
Kabaloev. Le lendemain, les Rabobank prennent cette fois l’initiative des bordures. Même
Maas et
Schamp sont mis à contribution pour éclater le peloton. De nombreux prétendants au général comme
Mullen et
Krigbaum sont éliminés. Lorsque
Bissegger prend en personne la main dans les 15 derniers kms, le suisse se détache sans le faire exprès et fait surtout craquer d’autres prétendants comme
Küng et
Utting. Malheureusement pour
Bissegger, les sprinters décident cette fois de rouler,
Joachim en tête. Tout se joue donc dans la dernière ligne droite entre les 19 rescapés. Idéalement placé derrière
Ackermann,
Meeus est victime du saut de chaine de l’allemand qui les ralentit tous les deux. Les autres sprinters les débordent et
Prosia s’offre le scalp du maillot jaune.
Sur le chrono de 12 kms,
Matthieu Boisset étrenne pour la première fois son maillot irisé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le français y fait honneur en collant une claque à la concurrence. Parti dans les premiers,
Boisset voit tous les autres favoris se rapprocher de sa marque mais tous buter dessus. Le tenant du titre
Szwarga passe complètement à côté, seulement 23e du jour.
Engstrom et
Bissegger sont à respectivement 7 et 8 secondes et prennent place sur le podium provisoire. Mais c’est le britannique
Nathan Coles qui signe la meilleure opération. Grâce à sa troisième place du jour, il s’empare du maillot de leader. La cinquième étape offre à nouveau une belle partie de manivelles sur 256 kms ! Les hommes placés au général sont toutefois vigilants, tous présents parmi les 28 coureurs qui abordent les 20 derniers kms urbains. Face aux équipiers fatigués,
Bissegger tente sa chance à 6 bornes de la ligne après que
Meeus ait sacrifié ses chances pour lui. Il a aussi repéré que
Coles était en limite de rupture. Mais encore une fois, les sprinters s’allient contre le suisse qui ne parvient pas à leur résister. Ils n’ont d’ailleurs plus beaucoup de jus pour le dernier km où le maillot blanc
Fredheim crée la surprise en remportant la victoire !
Fernández confirme aussi sa bonne semaine devant tous les noms plus référencés sur le papier. Le dernier jour, les bordures ne sont plus d’actualité dans le circuit autour de Doha. Par rapport à l’an dernier, les Rabobank réussissent à ramener le peloton sur l’échappée avant le deuxième sprint intermédiaire et à piéger les hommes rapides. Grâce aux trois secondes récupérées,
Bissegger grimpe d’une place sur le podium. L’emballage final est limpide.
Colton craque et
Joachim lève encore les bras. Et puisque c’est décidément le thème cette semaine, la troisième place de l’étape revient à un nouvel invité surprise :
Marc Sarreau.