chrisroyer a écrit:Le crédit suisse quasiment en faillite
Je me demande qui va se faire faire les poches pour sauver les déposants ?
On va voir si la Suisse, c'est vraiment différent du Macronistan
Crédit Suisse a des problèmes d'accès aux liquidités, ce qui, pour une banque, est gênant puisqu'elle finance, en partie, des projets à long terme par du financement à court terme.
Il s'agit donc d'une question de perte de confiance qui peut être réglée autrement que par la nationalisation de la banque. D'où le rapprochement forcé entre UBS et Crédit Suisse.
Toutefois, on manque de visibilité sur les positions risquées de Crédit Suisse. Et UBS refusera probablement de supporter certaines pertes de Crédit Suisse liées à leurs activités risquées.
chrisroyer a écrit:Krowar a écrit:chrisroyer a écrit:Le crédit suisse quasiment en faillite
Je me demande qui va se faire faire les poches pour sauver les déposants ?
On va voir si la Suisse, c'est vraiment différent du Macronistan
Boom, 50 milliards de la SNB
donc en fait c'est pareil, y a que le discours qui est légèrement différent
C'est une ligne de crédit. Tant que Crédit Suisse rembourse il n'y a pas de perte pour la BNS. Vu les impacts en terme de stabilité financière qu'aurait la faillite d'une grande banque très interconnectée au système financier, la décision se comprend. Mais il faudra limiter l'aléa moral qu'engendre une telle décision.
Plus largement, depuis plusieurs années, les gouvernements et autorités monétaires ont pris le choix de sauver plutôt que de laisser l'économie et la finance couler et s'adapter. Je doute que cela soit sans incidence sur le comportement des agents non-financiers et financiers, et donc sur l'allocation des ressources.
Cela soulève également des questions morales : certains systèmes de retraite sont en déficits (en partie fictif) et doivent être réformés afin de ne pas recourir à un financement par la dette. Dans le même temps certains fonds de pension sont ou ont été au bord de la faillite et sont sauvés via des lignes de financement directs ou indirects, et ce, pour des montants largement supérieurs aux déficits des systèmes de retraite par répartition. Comment faire accepter au peuple certaines réformes dans ces conditions ?
Panzer a écrit:Think wide JD et tu réaliseras des huge profits.
Plus sérieusement, n'importe qui peut se mettre là-dessus, du moment qu'il a un peu d'épargne. Mais ça soulève de nombreux problèmes. Les gagnants, ce seront en général les plus aisés, ceux qui peuvent le plus investir, et ça ne fait qu'accentuer les écarts de richesse. Le gain est pas le même entre celui qui met 2k et 200k.
Tu peux gagner de l'argent en investissant malin, mais sérieusement quelle richesse tu as créé pour mériter cet argent ? Le mec qui va mettre 200k€ va peut-être récupérer 10k€ sans rien faire, c'est juste ?
Mettre de l'argent dedans, c'est aussi alimenter encore plus un système de dégénérés,
où on privatise les gains et on socialise les pertes pour paraphraser notre droitard préféré.
Des études montrent que les positions tactiques ont une espérance de gain nulle.
D'ailleurs je ne crois pas que l'évolution du cours de CS soit lié à des prises de positions longues pour générer du profit. L'action a débuté la journée à un niveau très élevé. Ce qui veut dire que, pour gagner, ceux qui ont parié une intervention / sauvetage, ont du le faire la veille au soir, dans un contexte qui était à la vente.
Je pense plutôt à des marchés qui ont d'abord été rassurés avant de comprendre que 50 milliards de crédit reste insuffisant au regard des potentielles expositions à court terme et que la situation de Crédit Suisse était vraiment précaire (rumeurs de refus de contreparties asiatiques d'apporter des liquidités à des taux pourtant très élevés).
"Sans rien faire" : investir nécessite de la réflexion. Il y a deux façons de voir cela : y a ceux qui gagnent sans rien faire et gagnent uniquement grâce à la chance. En mode loto. C'est en effet injuste, tout comme c'est injuste que certains deviennent millionnaires en jouant à l'euromillions. Et y a ceux qui gagnent parce qu'ils ont mis en place une stratégie d'arbitrage, et là cela nécessite du travail (et même beaucoup). Quant au rapport entre le gain et le temps de travail / complexité de travail, ce n'est que le reflet de notre société actuelle.
Beobachter a écrit:
Sur la question des banques, la réponse américaine au cas de la SVB est une erreur terrible puisque consistant à envoyer le signal que tous les dépôts sont assurés (et pas juste ceux couverts légalement). Le message envoyé ne pouvait être plus mauvais.
La décision de sauver SVB se comprend. Il s'agit d'une banque pour start-ups et riches. La laisser couler aurait envoyé un mauvais signal sur ce qui est la réussite des USA.
J'ai des doutes que cela soit suffisant pour éviter une perte de confiance. Et surtout je crains que cela ouvre la porte à la perte définitive d'indépendance de la Fed.
En revanche il sera intéressant de voir comment la Fed accueille la demande des banques régionales américaines à garantir l'entièreté des dépôts et non uniquement ceux inférieurs à 270 000$ par banque et par déposant (oui les petits épargnants ont déjà leurs dépôts garantis, mais pas les gros épargnants).
Là encore on retrouve le mal de notre société : alors que l'on demande aux petits de se serrer la ceinture (perte de pouvoir d'achat, réforme des retraites, etc.) on vient sauver les riches.
Si l'inflation repart à la hausse la Fed devra choisir : sauver les pauvres et lutter contre l'inflation en remontant les taux d'intérêt, ou sauver les riches et laisser l'inflation augmenter ou à des niveaux élevés.