Bon je reprends mon récap annuel. Il risque d'y avoir pas mal de films US parce que j'ai passé le mois d'août dans le Sud-Ouest là bas et ça donne envie de voir les choses tournées dans le coin. Quelques visionnages m'ont d'ailleurs confirmé que c'était un pays un peu en retard, l'installation électrique, les habitations, les routes, les panneaux de signalisation... semblent n'avoir pas changé depuis les années 70-80. Pour changer de bagnole tous les ans y'a du monde, mais pour inventer les prises de terre ou le double vitrage y'a plus personne
Il y a des choses vues avant et après, certains commencent à remonter
Las Vegas Parano (Terry Gilliam – 1998) : Ce n'est sans doute pas le sommet de la carrière de Terry Gilliam, mais c'est une expérience psychédélique épuisante mais assez jouissive, qui utilise la ville factice de Vegas pour mettre une bonne claque au rêve américain.
Volte/Face (John Woo – 1997) : J'ai poncé la VHS de ce film. En tant qu'adulte, je me disais que c'était un truc moyen, bien loin de ce que Woo a pu faire à Hong Kong. Le revisionnage est en faveur du film, peut-être parce que le niveau moyen du blockbuster hollywoodien a incroyablement baissé.
Ce n'est pas aussi fluide que ses films faits à HK mais on retrouve un scénario qui part dans tous les sens, un rythme effréné, des gunfights avec des mecs qui plongent dans tous les sens, des personnages charismatiques et comportement ambigus... C'était un vrai plaisir de revoir ce film 20 ans après !
Broken Arrow (John Woo – 1996) : Retour d'un road trip dans le sud-ouest US, ça donne envie de voir les films dont on a vu les lieux de tournage. Lors d'une descente en bateau sur le Colorado vers Lake Powell, puis un tour au parc de Canyonlands, on est passé devant des lieux vus dans Broken Arrow, dont je n'avais pour tout dire jamais entendu parler. A part le côté fun de retrouver des lieux vus en vrai, ça n'est pas un sommet dans la carrière de John Woo, dont on retrouve l'identité dans certaines scènes, mais dont l'esprit est complètement fracassé par les producteurs US.
Un bon nanar d'action pas désagréable à regarder
Bullet Train (David Leitch – 2022) : Il est probable que j'oublie assez vite ce Bullet Train mais j'ai quand même passé un très bon moment. A part un début un peu longuet, c'est bien rythmé, bien écrit avec un humour qui a plutôt fonctionné avec moi. Les acteurs ont l'air de s'amuser. Les chorégraphies sont plutôt réussies même si clairement, David Leitch était plus convaincant quand il avait Keanu Reeves pour faire le taf dans John Wick. L'espace exigu du train aurait pu être mieux utilisé mais c'est déjà pas mal. Reste que l'ensemble est assez hideux mais on passe facilement outre.
Le Havre (Aki Kaurismaki – 2011) : Assez dur de rentrer dans ce Kaurismaki en raison du jeu très automatisé et des dialogues très écrits. Mais une fois accepté le contrat (une sorte de fable très optimiste), ça devient assez intéressant, touchant et très agréable à regarder. Un Kaurismaki mineur mais qui ne fait pas tâche dans sa filmo.
Prey (Dan Trachtenberg – 2022) : Je ne m'attendais à rien (ou plutôt au pire) mais j'ai été très agréablement surpris par ce film de Trachtenberg, qui excelle décidément dans le spin off de grosses franchises SF. Certes, ça n'est pas toujours très subtil et on sent que les producteurs ont voulu abuser du Predator, mais autour de ça, le réalisateur réussit à créer une ambiance plutôt originale, avec un personnage principal attachant et des scènes d'action vraiment réussies (notamment l'affrontement en fin de film).
Le Bouc (Rainer Werner Fassbinder – 1969) : Comme souvent avec les premiers Fassbinder, j'ai vu des choses intéressantes mais je me suis assez fermement ennuyé...
Despair (Rainer Werner Fassbinder – 1978) : Là en revanche, c'est un Fassbinder formellement très soigné, au scénario alambiqué assez ludique. Despair n'est pas son oeuvre la plus connue mais elle s'intègre très bien dans sa filmo fin 70s
The Last Movie (Dennis Hopper – 1971) : Je n'attendais pas grand chose de The Last Movie vu sa note sur SC et mon avis mitigé sur mon premier visionnage de Easy Rider... Le film est assez confus, bordélique, mais j'ai beaucoup apprécié l'ambiance qui s'en dégage. Trip très singulier entre le western bien US et les montagnes péruviennes où les fusillades factices laissent peu à peu la place à de la violence bien réelle.
1984 (Michael Radford – 1984) : Pas une mauvaise adaptation, compte tenu du défi. Ce film montre surtout que cette œuvre est délicate à porter à l'écran. Visionnage entre ennui et fascination.
Grease (Randal Kleiser – 1978) : Pas envie d'être méchant mais difficile pour autant d'être bienveillant quand on découvre Grease sur le tard. Le fait que ce film soit culte en France alors que rien ne permet de nous y identifier montre à quel point nous sommes matrixés par la culture US.
Les chansons sont cool pour certaines, on passe pas un mauvais moment mais les choré sont quand même assez brouillon dans l'ensemble quand on regarde ailleurs que vers les personnages principaux. En dehors des chansons, c'est kitsch et surjoué. Et ces acteurs de 35 ans qui jouent des lycéens de 16-18 ans, au secours !
Le Passager (Abbas Kiarostami – 1974) : Kiarostami a montré plus tard - avec La vie continue, me semble-t-il - sa capacité à filmer la passion des iraniens pour le football. Il le faisait déjà avec brio dans Le Passager, court film réalisé durant les années Kanoon, retraçant le parcours d'un jeune garçon prêt à tout pour aller voir un match à Téhéran. Simple, beau et touchant