En jaune : étape accidentée.
En orange : étape de moyenne montagne.
En rouge : étape de haute montagne.
En bleu : étape contre-la-montre individuelle.
5 étapes de plaine.
4 étapes accidentées.
4 étapes de moyenne montagne.
6 étapes de haute montagne.
2 étapes contre-la-montre individuelles.
3426,1 km dont 63,1 km de contre-la-montre individuel.
47 ascensions répertoriées au classement de la montagne, dont 9 en 4e catégorie, 11 en 3e catégorie, 10 en 2e catégorie et 8 en 1re catégorie, auxquelles s’ajoute la cima Coppi (le colle dell’Agnello).
4 arrivées au sommet d’une montée de 4e (1), 2e (2) ou 1re catégorie (1).
Un pays étranger visité : la France, lors de la 19e étape.
https://www.la-flamme-rouge.eu/maps/tours/view/20551
Tout le monde sait que l'Italie est un pays de rêve pour les traceurs. Il n'est donc pas besoin d'aller chercher des routes en mauvais état ou des lieux d'arrivée insolites pour proposer un parcours original et très excitant. Pour cette raison, je me suis particulièrement attaché au réalisme de mon tracé, tout en cherchant des difficultés nouvelles. J'ai également voulu proposer un grand tour complet, avec des chemins blancs, des étapes pour puncheurs, des étapes longues et d'autres courtes, et des chronos dans une proportion relativement importante. Par ailleurs, bien que les principaux cols soient concentrés dans le dernier tiers de l'épreuve, il y aura des embûches pour les favoris au moins un jour sur deux durant trois semaines. Mon parcours se caractérise enfin par des transferts globalement courts, ce que les coureurs ne manqueraient d'apprécier.
Samedi 6 mai 2023
1re étape : Imola (Autodromo Enzo e Dino Ferrari) – Imola
16,2 km, étape contre-la-montre individuelle.
Carte
Pour le chrono inaugural de mon Giro, je ne me suis pas trop cassé la tête en reprenant le final la 12e étape du Giro 2018, à la différence près que l’arrivée ne sera pas jugée sur le circuit automobile mais au cœur de la cité, sur la via Emilia au niveau de la piazza Matteotti. Je ne me voyais pas faire l’impasse sur le circuit d’Imola, de son nom officiel autodromo Enzo e Dino Ferrari, récemment revenu au calendrier de la Formule 1 et qui est à mon sens l’un des plus beaux circuits automobiles du monde. C’est ici que Gilles Villeneuve a scellé son destin tragique en 1982, puisque de sa lutte finale avec Didier Pironi a découlé son accident mortel lors du grand prix suivant, à Zolder en Belgique. C’est également ici que Roland Ratzenberger et Ayrton Senna ont trouvé la mort au cours d’un funeste week-end du printemps 1994. La piste est aussi liée à l’histoire du cyclisme français depuis que Julian Alaphilippe y a remporté son premier titre de champion de monde.
Pour en revenir à l’étape, le tracé est comparable à celui du premier chrono du Tour de France 2009, qui d’ailleurs s’articulait lui aussi autour d’un circuit de Formule 1. À l’époque, Cancellara, vainqueur de l’étape, avait collé 18 secondes à Contador, 2e, 40 à Armstrong, 10e, et 1 minute 6 à Sastre, tenant du titre. Les écarts devraient donc être non négligeables et pousser à l’offensive les jours suivants.
Dimanche 7 mai 2023
2e étape : Castel San Pietro Terme – Bologna
140 km, étape de moyenne montagne.
Carte
La première étape en ligne est destinée aux puncheurs, mais elle devrait déjà mettre les favoris à rude épreuve. En effet, la montée d’Acqua Fresca, située à un peu plus de 40 km de l’arrivée, est un véritable mur, à plus de 13 % de moyenne sur ses deux premiers kilomètres. Le peloton n’en ressortira pas en un seul morceau. Et ce n’est pas fini, car quelques kilomètres plus loin se présentera la côte non répertoriée de Monterumici : 1 km à 11,8 %, et les derniers 500 mètres à 15 % ! Ça c’est pour l’écrémage. Pour la décision, tout devrait se faire dans la doublette Monte Calvo-Monte Donato. Vu la difficulté des montées, il y aura peut-être un maillot rose à aller chercher sur les pavés de la via Francesco Rizzoli, dans la plus grande ville d’Émilie-Romagne.
Lundi 8 mai 2023
3e étape : Modena – Forte dei Marmi
190,1 km, étape accidentée.
Carte
Après deux jours à ronger leur frein, les sprinteurs pourront en découdre le long de la mer Tyrrhénienne. Les difficultés du milieu d’étape (qui ne servent qu’à rejoindre la côte), ne devraient pas causer trop de dégâts, mais attention quand même pour les plus lourds du peloton. Pour ceux qui se seront accrochés, la récompense pourrait venir au terme des 8400 m de ligne droite finale, jusqu’à la viale Italico.
Mardi 9 mai 2023
4e étape : Livorno – Montepulciano
212,3 km, étape accidentée, arrivée au sommet.
Carte
En seulement quatre jours de course, les favoris en seront déjà à leur troisième rendez-vous. Après un chrono, une étape à murs, cette fois ce sont les chemins blancs toscans qui risquent de chambouler le classement général. Il y aura en tout 8 secteurs, pour pas moins de 43,3 km non goudronnés (pour comparaison, il y en avait 63 sur la dernière édition des Strade Bianche). Le profil n’est pas excessivement difficile, mais les routes (ou les chemins) sont rarement plates. Quant à l’arrivée, elle sera jugée au terme d’une bosse de 3,9 km à 5,7 % qui conduit à la via Elio Bernabei.
Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller chercher les routes blanches pour mon Giro. Je me suis inspiré du parcours des Strade Bianche en reprenant plusieurs secteurs de la classique. Il y aurait forcément du spectacle sur une telle étape ; en même temps elle ne me paraît pas excessivement difficile pour un début de grand tour.
Mercredi 10 mai 2023
5e étape : Grosseto – Aprilia
222,5 km, étape de plaine.
Carte
Il en faut des comme ça. 222 bornes dans la plaine, sans la moindre difficulté à se mettre sous la dent. Arrivée piazza della Republicca, sans nul doute au sprint.
Jeudi 11 mai 2023
6e étape : Sperlonga – Benevento
183,2 km, étape de moyenne montagne.
Carte
C’est clairement l’étape pour baroudeurs de ce Giro. Je ne me suis pas trop foulé pour le tracé, je suis simplement allé chercher les reliefs vers Benevento, sans me préoccuper des pourcentages. La bocca della Selva est une montée bien connue du Giro mais cette fois-ci elle sera gravie par l’interminable passo di Miralago (19,7 km à 4,7 %). La descente est tout aussi longue et entrecoupée de portions montantes. Quoi qu’il en soit, j’imagine mal le peloton franchir la ligne en tête sur la piazza IV Novembre, au terme d’une (petite) montée de 890 m à 3,7 % sur des pavés de ville. Au niveau des favoris, il ne se passera très probablement rien, mais on pourrait voir le maillot rose changer d’épaules.
Vendredi 12 mai 2023
7e étape : Benevento – Montemiletto
144,6 km, étape de moyenne montagne.
Carte
Pour cette étape, je me suis inspiré de la 9e manche du Giro 2015, en ôtant la boucle initiale, mais surtout en durcissant la deuxième partie via d’abord la difficile montée vers Montemarano (dont le pied fait 2,3 km à 10,4 %), puis le terrible mur de Torrioni et son kilomètre à plus de 15 % de moyenne. Le sommet étant situé à peine à 15 km de la ligne, les favoris seront forcément sur le pied de guerre. Pour finir, l’arrivée est située au sommet d’une montée de 3,9 km à 4,8 % qui mène à la via Roma. Ce sera en quelque sorte la revanche de Bologne, et une étape à ne pas rater pour les téléspectateurs.
Samedi 13 mai 2023
8e étape : Ariano Irpino – Barletta
189,3 km, étape de plaine.
Carte
Une étape sans grand intérêt, dans une région quasi désertique de l’Italie. Il suffira d’allumer sa télé pour les cinq derniers kilomètres, et assister à un sprint sur le lungomare Pietro Paolo Mennea.
Dimanche 14 mai 2023
9e étape : Manfredonia – Vasto
177,8 km, étape accidentée.
Carte
On en arrive à mon étape « frisson », que je serais très curieux de voir en vrai ; pas pour ses 150 premiers kilomètres évidemment, mais le passage d’une longue portion de plaine aux pentes affolantes du mur de Furci (14,7 % de moyenne sur son premier kilomètre) va faire très mal. Au sommet, il restera 25 kilomètres, soit peut-être trop pour qu’un favori parte en solitaire, mais trop aussi pour que le peloton se reconstitue. On assisterait certainement à un final tactique entre prétendants à la victoire d’étape et favoris du Giro car je n’imagine pas qu’aucun leader ne passe à la trappe sur une montée pareille. Arrivée via dei Conti Ricci.
Lundi 15 mai 2023
Journée de repos à Vasto
Mardi 16 mai 2023
10e étape : Vasto – Sarnano-Sassotetto
238,5 km, étape de haute montagne.
Carte
C’est l’heure de la première étape de montagne ; pourtant, pendant 220 kilomètres, le profil est plutôt celui d’une étape pour baroudeurs, à travers le relief des Abruzzes puis des Marches. Les coureurs seront donc déjà usés avant d’aborder la redoutable montée du Ragnolo, dont les premiers 7300 m sont à 10 % de moyenne. La pente se calme ensuite (malheur aux attentistes !), avant 3 km de descente et une dernière courte bosse conduisant à la ligne, tracée au même endroit que lors de Tirreno-Adriatico 2020. Sur google, la route menant au sommet du monte Ragnolo semble en mauvais état, mais les photos datent de 2010 et si j’en crois la street view de 2021 (que l’on trouve dans la portion descendante), elle a été refaite depuis. J’ai donc naturellement préféré cette approche de la station de Sassotetto à celle classique depuis Sarnano (empruntée en 2020), moins difficile et qui incite moins à l’attaque de loin.
Mercredi 17 mai 2023
11e étape : San Benedetto del Tronto – Pesaro
170,4 km, étape de plaine.
Carte
Une étape de transition qui, bien que pas toute plate, devrait sourire à un sprinteur. Notons que l’arrivée à Pesaro sera moins rapide et tortueuse qu’en 2019, mais au contraire jugée au terme d'une très longue ligne droite, sur la viale della Vittoria.
Jeudi 18 mai 2023
12e étape : Fano – Urbino
46,9 km, étape contre-la-montre individuelle.
Carte
À mi-Giro, c’est l’heure du chrono ! J’ai presque hésité à copier celui de 2013 entre Gabicce Mare et Saltara, dont j’aime beaucoup le profil. J’ai finalement repris l’idée de l’arrivée en bosse, déplacée à Urbino, lieu de naissance du peintre Raphaël. Mais pour rejoindre l’ « Athènes de l’Italie », il faudra d’abord se coltiner 40 bornes de plat/faux plat montant, très favorables aux rouleurs. La côte finale fait 5,4 km à 4,5 %, avec un passage de 270 m à 16,7 % sur les pavés de la via Aurelio Saffi, juste avant la ligne tracée sur la piazza Rinascimento.
Vendredi 19 mai 2023
13e étape : Misano Adriatico – Padova
241,2 km, étape accidentée.
Carte
C’est l’étape la plus longue de ce Giro et je ne cache pas que sur 200 kilomètres elle paraîtra interminable aux téléspectateurs. Mais pour compliquer la tâche des sprinteurs, j’ai décidé de faire un détour par les monts Euganéens dans le final. La première côte fait 2,3 km à 8,2 %, avant les 1600 m à 10 % du valico Roccolo et une dernière bosse de 740 m à 11,5 %. Tout cela devrait désorganiser le peloton, mais il restera 13 km de plat pour se refaire et espérer lever les bras sur le prato della Valle, l’une des plus grandes places d’Europe. Cette étape est en quelque sorte un mélange entre la 12e manche du Giro 2020 et le final du Tour de Vénétie 2021. On peut aussi considérer qu’il s’agit d’une version moins dure de l’étape de Vasto.
Samedi 20 mai 2023
14e étape : Abano Terme – Rifugio Panarotta (Valsugana)
158,8 km, étape de haute montagne, arrivée au sommet.
Carte
Le troisième week-end de course sera aussi le plus intéressant. Il débute par une arrivée au sommet, déjà vue en 2014 mais grimpée par un versant différent. Auparavant, le difficile passo della Borcola, la montée non répertoriée vers Serrada (7 km à 7 % tout de même) et le passo Sommo auront fait l’écrémage. L’ascension finale (la plus dure de ce Giro) est atypique avec d’abord 9 km à 10,8 % sur une petite route, un replat, une courte descente, et les 4600 m à 8,4 % menant au refuge Panarotta.
Dimanche 21 mai 2023
15e étape : Trento – Madonna di Campiglio
113 km, étape de haute montagne, arrivée au sommet.
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Cette étape a tout pour mettre l’eau à la bouche : veille de repos, format sprint, arrivée au sommet dans un schéma « tremplin », et départ en col. Le parcours a été motivé par mon envie d’utiliser la montée (peu intéressante en elle-même) vers Madonna di Campiglio et d’en faire quelque chose d’excitant. Si les prétendants au maillot rose attendent la dernière ascension pour bouger, c’est qu’ils sont des ânes. Arrivée viale Dolomiti di Brenta.
Lundi 22 mai 2023
Journée de repos à Madonna di Campiglio
Mardi 23 mai 2023
16e étape : Mezzolombardo – Gardone Val Trompia
216,3 km, étape de haute montagne.
Carte
C’est certainement l’étape la plus dure de la course. Les coureurs seront en prise quasiment dès le départ, et ce jusqu’au sommet du passo del Tonale 70 km plus loin. Mais le pire viendra après. Dans la terrible doublette Cadino-Maniva sans un mètre de plat entre les deux, on ne pourra pas se cacher, même à 36 km de la ligne tracée via Matteotti. Le giogo del Maniva n’a jamais été franchi sur le Giro et il est grand temps de réparer cette anomalie. Si les coureurs s’en donnent la peine, les écarts pourraient bien être colossaux ce jour-là.
Mercredi 24 mai 2023
17e étape : Iseo – Alessandria
182,8 km, étape de plaine.
Carte
À l’opposé de l’étape de la veille, celle-ci est l’une des plus faciles de la course. Néanmoins, une petite côte proche de l’arrivée pourrait perturber le peloton, même si les sprinteurs devraient tenir le choc. Arrivée spalto Marengo.
Jeudi 25 mai 2023
18e étape : Alessandria – Santuario di Valmala (Valle Varaita)
140,5 km, étape de moyenne montagne, arrivée au sommet.
Carte
Il n’y aura pas de véritable course de côte sur ce Giro mais cette étape est celle qui s’en rapproche le plus. Seul le colletto di Brondello (et son final à 10 %) précédera en effet l’ascension finale vers le sanctuaire de Valmala, comparable à la montée vers Ax 3 Domaines (en un peu plus longue), et dernière arrivée au sommet de la course. J’aurais pu remplacer Brondello par Sampeyre mais je ne voulais pas proposer une étape trop dure, afin de ne pas porter préjudice au premier triptyque montagneux.
Vendredi 26 mai 2023
19e étape : Cuneo – Briançon (France)
137,7 km, étape de haute montagne.
Carte
Parfois, il faut savoir rester simple : comme en 2000 et 2007, les coureurs graviront l’Agnel et l’Izoard et arriveront à Briançon, pour ce qui est peut-être le rendez-vous le plus important en vue de la victoire finale. À l’instar de Steven Kruijswijk en 2016, le maillot rose pourrait bien voir ses rêves s’envoler ce jour-là, où pour la seule fois de la course on franchira la barre des 2000 m d’altitude. La ligne d’arrivée est tracée sur le champ de Mars, en haut d’une côte de 1600 m à 7,5 %.
Samedi 27 mai 2023
20e étape : Susa – Cuorgnè
161,3 km, étape de haute montagne.
Carte
Je me suis inspiré de l’étape de 2019 entre Pinerolo et le lago Serrù pour tracer la dernière manche potentiellement décisive de mon Giro 2023. Par rapport au parcours d’il y a 3 ans, j’ai modifié la transition entre le colle del Lys et le pian del Lupo pour la rendre plus intéressante (via des montées de 7,1 km à 4,7 % et 3 km à 7,3 %), sans pour autant aller chercher les colle della Dieta et autres passo della Croce. La première partie de l’étape (avant la boucle finale) pourrait servir à placer des équipiers à l’avant, en vue d’attaques de favoris dans le pian del Lupo voire la montée d’Alpette (très raide au pied). J’aurais peut-être préféré que la dernière difficulté soit un peu moins difficile, mais il y a de toute façon de quoi faire pour renverser la vapeur, autant sur le plan de la performance pure que sur le plan tactique. Arrivée via Torino.
Dimanche 28 mai 2023
21e étape : Valdengo – Milano
142,7 km, étape de plaine.
Carte
Cette dernière étape est un cadeau pour les sprinteurs qui auront survécu jusque là. Pour les autres, ce sera juste un jour de parade. Le circuit final (parcouru 5 fois) est une reprise à l’identique de celui de 2007. La dernière ligne d’arrivée de ce Giro sera tracée sur le corso Venezia, devant le Museo Civico di Storia Naturale di Milano.