Cyro a écrit:je m'étais retrouvé paralysé quelques instants
Moi, c'est le passage super étroit des crêtes qui m'a fait mal. Vide à droite, vide à gauche et la corniche de neige au vent à 10 cm de la trace. Tu fais confiance à la trace, mais tu ne sais pas du tout où est le sol sous la neige, où est la neige en suspension.
Tu te dis qu'à qu'à quelques centimètres près tu pars avec la couverture neigeuse pour une descente de 1 km. Un peu comme si tu marchais sur une poutre sur plusieurs centaines de mètres en étant pas très sûr de sa position.
Alors je pense que le vertige et mon cerveau amplifiaient le danger, mais à la fin de ce passage où j'étais hyper concentré, j'ai un peu beugé, jambes tétanisées, avec un coup de fringale en plus.
J'ai même pensé à ne pas monter jusqu'au sommet, le vide à perte de vue tout autour de moi m'apparaissait comme un immense gouffre. Alors, je me suis posé sur un endroit rocailleux, j'ai enlevé les crampons et j'ai mangé en évitant de regarder tout autour... Et ensuite, je suis reparti et tout allait bien. Le cerveau humain est quand même bizarre.
Mais toutes ses sensations font partie de l'expérience de cette montée et c'est ce qui fait que j'ai kiffé. Je suis un peu maso je crois...