Palmarès :
Ces 4 secondes paraissent bien dérisoires le lendemain soir, après un chrono qui voit le basque échouer en 82e position à 2’02’’ du vainqueur… mais seulement 1 seconde derrière Bernal, lui aussi en grande difficulté, comme en Romandie. Le vainqueur n’est autre que le champion de France Paret-Peintre, qui avait surpris avec une 2e place l’an dernier et la met au fond cette fois, pour 18 secondes devant Ludvigsson ! Durbridge avait roulé 30’’ plus vite sur la dernière édition mais il n’était pas aligné cette année. Le favori était Dyke mais l'américain s’est loupé, seulement 10e à 54’’. Il devance tout de même tous les autres grimpeurs, dont van Garderen de 3’’. Dans le Mont Diablo, arrivée de la 4e étape, la course est débridée car aucune équipe n’a les moyens de la contrôler. Certains comme Aru et les jeunes Mäder et Haig anticipent la bagarre. Il faut attendre une attaque de Bernal pour voir le groupe des favoris exploser. Le colombien est suivi par Acedo et le maillot jaune Paret-Peintre qui défend vaillamment son bien… quelques mètres seulement ! Les deux hommes doivent rapidement se rasseoir alors que Bernal s’envole ! Il avale tous les attaquants précédents, sauf un ! Pour 8 secondes, Fabio Aru résiste à la furie colombienne. Meintjes a le mieux limité les dégâts, 3e à 1’00’’. Dyke est 6e à 1’45’’, tandis qu’Acedo s’est mis dans le rouge à essayer de suivre Bernal. Le basque n’est que 15e de l’étape et 19e d’un général où 8 coureurs se tiennent en 50 secondes, à l’avantage tout de même de Bernal.
La cinquième étape a l’habitude de sourire aux baroudeurs. Après un début de course animé, ils ne sont finalement que deux à ouvrir la route : notre néo-pro Roox et le kazakh Zemlyakov, vainqueur du GP de Lugano et qui court pour l’équipe invitée Aqua Blue Sports. Les deux hommes parviennent à creuser l’écart dans la seule difficulté du jour pour se jouer la gagne. Malheureusement Roox est encore trop tendre ; il ne peut répondre à l'attaque de Zemlyakov à 7 kms du but. Celui-ci réalise un joli numéro en conservant 1’29’’ sur le peloton réglé par Zekas, et qui n’a repris Roox, finalement 5e, que dans les tous derniers mètres. Profitant des petites bosses du début de la sixième étape et malgré l’étape décisive du lendemain, Acedo parvient à se glisser dans la bonne échappée du vendredi. Il est accompagné de Smukulis, Moses, 6e du Het Nieuwsblad, Klemme, Lindeman et Pedretti. Malgré la présence de quelques bons coureurs, le peloton ne se montre pas inquiet. Une fois le sommet de la dernière côte répertoriée franchi, l’échappée accélère franchement. Acedo fait plus que sa part du boulot car le peloton ne parvient pas à revenir et le basque veut récupérer le maximum de temps au général. À 4 kms du but et sans le vouloir, il part même en facteur sur l’un de ses relais. Ses anciens compagnons réagissent en ordre dispersé, et par conséquent inefficace. Personne ne l’attendait ici, mais c’est donc bien Acedo qui triomphe sur cette 6e étape en étant le seul à résister au peloton ! En plus de 3 secondes au sprint intermédiaire et des 10 sur la ligne, le basque conserve 28 secondes sur la ligne. Il reste toutefois à distance au général, 14e à 1’51’’. Le sprint du peloton est à nouveau réglé par un Zekas qui va décidément sortir frustré de cette semaine.
Temple de la 7e étape, le Mont Baldy a souvent offert des retournements de situation au général. Une belle échappée de 10 coureurs prend d’ailleurs forme comprenant De Gendt et Urán. L’écart se réduit cependant et les équipiers s’écartent progressivement jusqu’au pied officiel du Mont Baldy, long de 10 kms. Le tempo imprimé par les Astana dans cette dernière difficulté n’est pas énorme, ce qui pousse plusieurs outsiders à attaquer. Froome en est l’initiateur. 9e du général, il est d’ailleurs le seul à moins de 1’30’’ de Bernal. Sepulveda n’est pas loin non plus et a aussi senti l’ouverture, comme Acedo, Vervaeke, Majka et Mas. Derrière, tous les hommes placés au général s’épient, attendant que Bernal fasse l’effort. Comme sur le Tour de Romandie, l’inexpérimenté colombien parait en difficulté puisque l’écart atteint les 2’40’’ ! Mais comme sur le Tour de Romandie, il finit par poser une mine qui laisse tous ses rivaux sur place. Marks est le seul à limiter les dégâts alors que Paret-Peintre, 3e ce matin, va par exemple perdre 8 minutes ! Devant, Acedo attaque à 6 kms du sommet, suivi de Froome et Sepulveda. Puis une deuxième fois 2 bornes plus loin. Cette fois il fait le trou, mais l’argentin parvient à recoller en lissant son effort, au contraire de Froome ! Dans les oreillettes, le retour de Bernal est annoncé mais il est difficile de savoir qui d’autre en est où au général virtuel. Une chose de sûre : Acedo a 12 secondes à reprendre à Sepulveda. Mais l’argentin s’accroche comme une sangsue sans prendre un relais et le basque ne parait plus avoir les moyens d’attaquer. Il tente de le faire craquer au train, ce qui ne survient qu’à 300 mètres du sommet ! Comme la veille, Acedo donne tout jusqu’à la ligne, qui décompte 10 secondes sur l’argentin. Avec les 4 de bonification récupérées, il lui passe devant pour deux petites secondes au général ! C’est une petite revanche prise par rapport à Paris-Nice, où les secondes avaient tourné en sa défaveur à l’époque. Bernal termine 3e à une trentaine de secondes pour s’assurer un second tour consécutif. Le jeune colombien impressionne, comme son pays qui vient de remporter les 4 derniers tours d’une semaine après Quintana en Catalogne, López au Pays Basque et donc déjà Bernal en Romandie ! Froome, Marks et Mas ont aussi réalisé des montées correctes, puis il faut attendre 3 minutes pour voir le 7e franchir la ligne. Les écarts sont énormes, ce qui permet à Acedo et Sepulveda de monter sur le podium du général ! Les deux hommes étaient pourtant hors du top 10 ce matin. Les coureurs qui les devançaient ont peut-être trop joué avec Bernal en début d'ascension, ou peut-être n'avaient-ils simplement pas les moyens d'aller plus vite. La plupart des favoris sont passés au travers de cette semaine, à commencer par un Dyke qui accroche à peine le top 10. Toujours est-il qu'avec ces deux victoires et cette seconde place au général, Acedo a bien retourné un tour mal embarqué ! La dernière étape ne change rien au général et permet à Balkan d'ouvrir son compteur en World Tour après un sprint très serré.
Résultats :