Cette année, le tour de Pologne s’offre une petite excursion en Italie pour débuter par deux vraies arrivées au sommet. Lors de la première à Madona di Campiglio, un trio composé de
Maison,
Hindley et
Mohoric, sorti dans l’avant-dernier col et rejoint par
Tolhoek dans le dernier, fait longtemps douter les favoris.
Acedo est le seul à tenter d’attaquer, mais sans réussite. Le quatuor se fait finalement reprendre à 2 kms du but et 32 coureurs se disputent la victoire au sprint. Au bon souvenir de son Giro,
Pierre Latour se montre le plus costaud devant les autres jeunes
Oomen et
Cadenas. En revanche,
Hirt et
Lόpez ont étonnement été en difficulté ; ils ne terminent pas dans le premier groupe. Sur la deuxième étape, c’est une chute en début d’étape qui met à mal
Nibali,
Bongiorno ou encore
Tolhoek pour le reste de l’étape. Pendant ce temps,
Maison provoque des sueurs froides aux leaders en étant virtuel maillot jaune pour plus de 5 minutes à moins de 30 kms de l’arrivée. Dans la montée finale,
Chernetskiy est le premier à sa dévoiler de loin, puis les trois premiers de la veille,
Cadenas,
Latour et
Oomen, attaquent à l’initiative du trinidadien. Personne ne peut les suivre.
Maison est avalé,
Cadenas en fait trop,
Latour le relaie et
Oomen finit par contrer sans avoir passé un relais. Il échoue cependant à reprendre
Chernetskiy, qui s’impose et fait coup double avec le maillot de leader.
Maison et
Elissonde sont intercalés entre les hommes forts et un peloton gros d’une dizaine de coureurs à environ une minute.
Pour le retour en Pologne, trois étapes en ligne font plaisir aux sprinters. Sur la première, Quick-Step met son train en place. Mais pour sa course de reprise après son abandon au Tour de Suisse,
Démare est trop juste dans la dernière ligne droite. Il est notamment débordé par
Rick Zabel, qui s’impose devant
Lander,
Theuns et
Van Poppel. L’allemand était monté sur son premier podium en World Tour pour sa première étape à ce niveau il y a 4 ans de cela, déjà sur le Tour de Pologne. Il aura finalement attendu 4 ans pour faire mieux, mais il y parvient enfin ! Les deux sprints suivants sont un copier-coller de la préparation. Chaque fois, le train Quick-Step est au-dessus, et
Démare retrouve de jour en jour des sensations. Sur la quatrième étape, il se fait remonter par
Marini dans un top 4 totalement différent de la veille. Puis le cinquième jour, il se montre enfin le plus costaud, et largement, au terme d’une étape usante. Côté Jumbo,
Van Poppel fait 4-6-4 sans accrocher de podium. Notons qu’en vue du général,
Acedo a profité des difficultés qu’ont eu les échappées à se dessiner pour prendre des bonifications en début de course.
Maison, 5e du classement, a quant à lui semblé totalement désintéressé en terminant lanterne rouge du peloton le jeudi, puis carrément dans un gruppetto le vendredi.
Le sixième jour est marqué par la pluie qui provoque deux chutes massives. La première, dans la première heure de course et sans conséquence apparente, envoie notamment
Latour,
Oomen,
Marks,
D.Martin et
Boasson Hagen au sol. La deuxième est plus problématique car elle survient à 60 kms de l’arrivée alors que les Orica font le forcing.
Acedo,
Lόpez,
Shalunov et encore
Marks sont les principaux touchés. Le basque va chasser pendant plus de 30 kms avec son équipe et les Lotto Rolex avant de raccrocher le premier peloton in extremis au pied de la dernière bosse répertoriée.
Marks est en revanche en perdition alors que
Lόpez va faire le boomerang à peine revenu. Personne n’attaque, ce qui permet à
Acedo de se replacer dans la dernière descente, puis de se placer en tête derrière
Geoghegan Hart dans le taquet à 5 kms du but. Lui qui a très longtemps été en souffrance dans les efforts courts voit son travail payer car c’est aujourd’hui lui qui met ses adversaires en difficulté. Il prend quelques secondes d’avance avec
Mohoric, qu’il aligne au sprint ! Après sa chute et sa course-poursuite, quelle belle démonstration du basque qui remonte à la 5e place du général ! Ce n’est malheureusement que pour la 3e place de l'étape car deux membres de l’échappée ont résisté.
Roglic, 2e, et
Enric Mas, encore et toujours dans les bons coups et qui décroche enfin sa première victoire en World Tour !
Le général est donc toujours serré entre les quatre premiers au départ de la traditionnelle étape des bosses. Cette explication finale voit surtout la revanche de deux britanniques dépassés lors des premières étapes de montagne. Dans l’avant-dernière difficulté,
Geraint Thomas démarre.
Simon Yates part en contre mais le gallois, derrière le coureur Orica au général, ne veut pas le laisser revenir. Derrière,
Chernetskiy et
Latour se retrouvent alliés de circonstance pour limiter les dégâts. Le coureur Sky est cependant au-dessus aujourd’hui et s’impose avec une trentaine de secondes d’avance sur
Yates. Derrière, une trentaine de coureurs arrivent ensemble au pied de la bosse finale. Les efforts consentis aujourd’hui et la veille font alors exploser le groupe ! En 3 kms,
Acedo perd par exemple deux minutes sur les plus rapides. Après les réjouissances de la veille, il abandonne tout le dernier jour ! Le basque finit 34e, à peine devancé par
Oomen. Celui qui s’en sort le mieux est finalement
Cadenas, qui double
Oomen et
Latour au général mais pas
Chernetskiy, à qui il ne reprend que 44 secondes. Il lui en fallait 46. En revanche, il termine à 1’55’’ de
Thomas aujourd’hui. Les deux britanniques étaient de loin les plus costauds pour renverser le général :
Simon Yates s’impose devant
Thomas !