C’est le dénouement. Qui de
Kruijswijk,
Pinot ou
Schleck va monter sur le podium de ce Tour de France ? Une étape ouverte mais toujours difficile attend les coureurs dans le Pays Basque entre Laruns et Saint-Jean-Pied-de-Porte. Comme d’habitude sur ce Tour, les « petits » coureurs n’ont pas droit à la parole car l’échappée est trustée par les membres du top 20 au général. Aujourd’hui ce sont
Roche,
Quintana,
Seeldraeyers,
Taaramae,
Kreuziger et l’infatigable Gautier qui se projettent à l’avant. La présence de
Kreuziger donne déjà une indication pour un éventuel soutien pour
Andy Schleck. L’échappée fait le forcing pour creuser l’écart dans le premier col de Marie-Blanque, repoussant déjà
Gautier en chasse-patate. Plus surprenant,
Quintana, pourtant le mieux placé au général en 7e position, est aussi momentanément mis en difficulté au sommet du col. Les deux hommes parviendront à rentrer dans la descente pour grimper Ichère et la Pierre Saint-Martin avec leurs compagnons.
Gautier essaye de grappiller quelques points de la montagne mais
Seeldraeyers se montre le plus costaud, lui qui peut aussi encore rêver du maillot. Dans le peloton, les trois semaines éreintantes pèsent dans les jambes car ils ne sont déjà plus que 28 au sommet sans qu’une équipe ait fait le forcing. Dans ce premier peloton, le seul absent de marque est
Bob Jungels ! Le maillot blanc gère sa montée non-loin du peloton, mais semble plus en difficulté que
Mohoric, encore présent à l’avant.
Le luxembourgeois se bat pour revenir dans la descente. Il n’est pas loin de faire la jonction au pied du Puerto de Laza, mais cette petite bosse de 4e catégorie sonne le début de la fin pour lui. Dès lors, l’écart repart à la hausse pendant que
Mohoric tient encore les roues. Le slovène reprendra au final 9 minutes à
Jungels, largement de quoi s’emparer sur le fil du maillot blanc ! La Pierre Saint-Martin est passée sans encombre par l’échappée et les favoris, qui déclenchent la guerre dans Bagargui. Confirmant ses difficultés de la première heure,
Quintana est rapidement décroché par ses compagnons. Quatre minutes plus bas,
De Gendt met le feu aux poudres, suivi de
Gesink et
Bardet. Le belge a connu une étape difficile hier, mais semble en bien meilleure forme aujourd’hui car ni le français, ni le néerlandais, parviennent à tenir sa roue.
Froome fait pour l’instant confiance à ses équipiers malgré les attaques de
Velits,
Schleck et
Pinot.
Kruijswijk reste pour l’instant dans les roues du train Sky malgré l’attaque de ses adversaires directs.
Pinot se montre en particulier impressionnant car il revient vite sur
Gesink, et le dépose même tout aussi rapidement ! Puis deux offensives surviennent au même moment. Dans l’échappée,
Seeldraeyers, malgré son échappée décevante la veille, laisse sur places ses compagnons et va s’assurer le maillot à pois. Mais il peut aussi rêver à la victoire d’étape car il passe au sommet avec 1’40’’ d’avance sur
Roche,
Kreuziger,
Taaramae et
De Gendt, qui est revenu.
Pinot est à 46 secondes. Derrière,
Froome se rend compte que ses boys ne sont pas efficaces et produit aussi son effort, laissant évidemment
Kruijswijk sur place. Le néerlandais se bat tout de même, remonte les morts comme
Froome, mais est légèrement moins efficace que le maillot jaune.
Dans la courte descente de Bagargui,
Froome rattrape
Gesink, qui se cale dans sa roue sans lui prendre un relais. Devant eux,
Pinot rattrape le groupe
De Gendt dans Burdincurutcheta, mais celui-ci ne reprend rien à
Seeldraeyers qui réalise une démonstration. Un peu plus loin,
Kruijswijk parvient à rentrer sur
Andy Schleck, mais les deux hommes paraissent mal embarqués pour revenir sur
Pinot en vue du podium.
Froome et
Gesink se rapprochent à 25’’ dans la descente, rattrapent Roche qui a craqué, mais l’anglais ne parviendra jamais à boucher ces derniers mètres dans la vallée.
De Gendt et
Pinot sont bien plus efficaces, alors que
Seeldraeyers craque enfin. Le coup de pédale est heurté, le prédateur se rapproche… mais
Seeldraeyers parvient à conserver 18 secondes sur la ligne pour lever les bras. Une deuxième étape et le maillot à pois ; voilà une étape rondement menée !
Pinot coupe la ligne en seconde position et monte sur le podium du Tour, alors que
De Gendt gagne 3 places au général. Dans les trois derniers kms, sans jamais avoir été relayé,
Froome parvient à se débarrasser de
Gesink au train et sur le plat, ultime humiliation pour le néerlandais.
Schleck et
Kruijswijk terminent à près de 3 minutes du vainqueur ; ils sont 5e et 4e du général.
Quintana signe la mauvaise opération du jour. Il n’avait pas les moyens de prendre l’échappée aujourd’hui et recule en 9e position du général.
Gautier, lui, a bien mieux tenu et sauve sa 11e place de justesse devant
Roche et
Seeldraeyers !
Dans la cour du Château de Versailles, l’ambiance est enfin à la détente pour les seulement 116 rescapés du peloton. Sky et Lotto Jumbo terminent à 5 ; Trek et Katusha sont les seules équipes au complet malgré un Tour transparent en montagne. Cofidis est la plus décimée car seul
El Farès est parvenu à rallier Paris. À l’entrée sur les Champs Elysées, plusieurs attaques secouent le peloton mais les Katusha sont en ordre de bataille. Les russes sont impressionnants, maitrisant à eux seuls tous les attaquants jusque dans le dernier tour. À la sortie du tunnel,
Zekas est emmené par trois équipiers, immédiatement suivi par
Hathaway,
Vassano,
Cavendish et
Bouhanni.
Sagan et son train tentent de remonter à 3 kms du but. Le slovaque parvient même à prendre la tête lorsque
Zekas tergiverse. Alors qu’il a été parfaitement emmené depuis une heure, le lituanien ne veut pas lancer son sprint de trop loin, mais le lance du coup trop tard.
Hathaway, cette fois pas assez réactif, est lui aussi piégé. La victoire se joue entre
Sagan,
Cavendish et
Bouhanni.
Sagan est le premier à payer son long sprint.
Cavendish rêve d’égaler le record de Merckx sur les Champs, maillot irisé sur le dos. Mais c’est finalement le champion de France qui met le dernier coup de rein et remporte sa première victoire sur le Tour, à l’image d’un
Petit il y a deux ans ! À noter la 4e place de
Breschel, qui a sprinté en l’absence de
Démare.