J'aime bien aussi. J'ai hésité à le réciter si détailler, justement pour arriver plus vite aux grosses courses sur lesquelles j'ai pas mal d'avance maintenant (merci le confinement
) et que j'ai hâte de vous présenter. Mais au moins février permet d'introduire quelques jeunes qui pourraient perfer en World Tour l'an prochain mais auront encore du mal cette année à mon avis. J'espère que vous vous en souviendrez pour qu'ils ne débarquent pas de nulle part en 2018
En attendant, nouvelle épreuve du calendrier World Tour avec le tour d'Oman et la reprise de Gesink
Grâce à son passage en World Tour, le plateau du Tour d’Oman s’en est trouvé encore densifié. C’est le cas des sprinters où un emballage royal décide du sort de la première étape. Pour son premier jour de course cette saison, son premier sous ses nouvelles couleurs et sa première confrontation au haut niveau depuis le dernier Tour de France,
Zekas ne perd pas de temps en dominant
Guarnieri et
Modolo. Les favoris
Degenkolb,
Matthews et
Sagan sont un peu plus loin. Les choses sérieuses commencent dès la deuxième étape avec une arrivée inédite au bout d’une bosse de 4 kilomètres.
Van Garderen dégaine le premier mais se fait contrer par
Landa. Le basque, déjà vainqueur de la classique de Murcie, est décidément en forme pour aller glaner son premier succès en World Tour. Deuxième,
van Garderen a eu les ressources pour re-décrocher
Roche,
Pinot et
Kruijswijk. La reprise a en revanche été plus compliquée pour
Gesink et
Nibali, qui pointent déjà à 2’21’’ au général, ou encore pour
Mohoric et
Uran, qui payent un mauvais placement au pied et coupent la ligne plus de 4 minutes après le vainqueur ! Comme sur le Tour Down Under,
Richie Porte est lui complètement hors du coup.
Un final compliqué attend les sprinters lors de la troisième étape. Mais avant d’y penser, il faut déjà maitriser l’échappée. Les 4 coureurs de tête s’entendent bien alors que les équipes de sprinters jouent au plus malin à l’arrière, laissant l’écart monter dans des proportions déraisonnables. Ils reviennent ensuite par à-coups, mais cette tactique est plus usante qu’une chasse linéaire, surtout que les échappés sont aidés par un bon vent de dos. À 10 kms du but,
Jay McCarthy fausse compagnie à ses acolytes dans les premiers taquets menant à la ligne. Derrière, les plus faibles lâchent prise mais le peloton a toujours du mal à s’organiser. À 5 kms du but, les BMC mettent un dernier mais gros coup de vis pour placer
Sagan sur orbite. Le slovaque part en fait avec deux équipiers, et seulement
Matthews et
Gallopin qui s’accrochent. Il doit lancer le sprint de loin, mais c’est bien trop tard pour revoir l’homme de tête. Déjà 2e surprise au sommet de Willunga Hill en janvier, l’australien confirme ses progrès de l’intersaison. Derrière,
Sagan a joué le parfait lanceur de
Matthews qui le déborde dans les derniers mètres pour la place de second. Le groupe maillot jaune d’une trentaine d’éléments termine une quarantaine de secondes plus loin, puis un autre groupe perd 30 secondes supplémentaires, comprenant notamment
Kruijswijk et
Van den Broeck. Les dépités de la veille comme
Uran et
Porte sont encore plus loin.
Sagan remonte ainsi à la troisième place du général avant l’ascension de Green Mountain. Dans celle-ci, les hommes forts de la deuxième étape sont une nouvelle fois devant. Sous l’impulsion de
Schleck et
Pinot, les 5 premiers du général sans
Sagan se détachent après deux kms d’ascension.
Gesink et
Kruijswijk sont en poursuite tout en s’invectivant de noms d’oiseaux en souvenir du bon vieux temps. À 1500 mètres du sommet,
Pinot se dresse sur ses pédales, laissant
Roche et les autres sans réaction. Le français s’envole vers une belle victoire qu’il prend le temps de savourer. Il remonte à la deuxième place du général, une vingtaine de secondes derrière un
Landa qui a parfaitement tenu pour aller chercher la deuxième place du jour.
La cinquième étape est classiquement celle de tous les dangers. Sur ces routes étroites et raides, il est difficile de s’organiser.
Schleck l’a bien compris et décide d’attaquer dans la première des trois ascensions, à 40 kms de l’arrivée ! Les deux premiers du général,
Landa et
Pinot, le suivent alors que le reste des favoris préfère grimper au train. C’est sûrement la bonne solution car
Schleck fait sauter ses adversaires de sa roue à un km du sommet.
Landa et
Pinot sont même rejoints par une quinzaine de coureurs au sommet.
Van Garderen contre à ce moment pour s’isoler en chasse-patate pendant que
Kelderman fait le travail pour
Gesink en tête de groupe. Dans la deuxième montée, les deux néerlandais font le forcing. Quand
Kelderman s’écarte,
Gesink continue d’appuyer fort sur les pédales pour faire craquer un à un tous ses adversaires, sauf
Sagan !
Landa et
Pinot ont dû baisser la tête en vue du sommet et pourraient bien payer cher leur débauche d’énergie trop présomptueuse dans la roue de
Schleck dans l'ascension précédente. Au sommet,
Sagan et
Gesink retombent sur
Gallopin, présent dans l’échappée matinale et qui se sacrifie désormais pour son leader. Ils reprennent
van Garderen dans la vallée, puis
Gesink et
Sagan s’envolent dans l’ultime montée. Le slovaque est fort au point de faire souffrir le néerlandais dans les derniers mètres d’ascension, mais le duo basculera bien ensemble dans la descente, accompagné des deux derniers rescapés de l’échappée.
Sagan fait désormais quasiment tout le boulot pour revenir sur
Schleck, qui résiste toujours malgré ses 35 kms en solitaire. Mais le luxembourgeois doit finalement s’incliner face à la machine à rouler qu’est
Sagan. La jonction est faite à 4 kms du but, et
Sagan n’a aucune difficulté à contrer avant même le sprint pour aller chercher sa première victoire de la saison, et de quelle manière !
Gesink peut s’estimer heureux d’avoir été tracté dans le final car il effectue la bonne opération du jour au général, avec
Sagan et
Schleck bien sûr, ce dernier récupérant le maillot de leader.
Van Garderen coupe la ligne à 2’20’’ et conserve sa deuxième place au général car, si
Roche,
Kruijswijk et
Kiserlovski terminent avec lui,
Landa et
Pinot ont pris plus cher en terminant encore une minute plus loin. Toujours plus loin,
Yates,
Sorensen et
Seeldraeyers sortent du top 10 au général. La dernière étape est la dernière opportunité pour les sprinteurs de briller, eux qui n’ont finalement eu le fin mot que sur la première étape. La présence de trois taquets dans le final pourrait rebattre les cartes, mais surtout une échappée de 11 coureurs qui prend le large avec de bons coureurs comme
Mohoric,
Hermans et
Gallopin. Le peloton s’emploie déjà pour revenir, alors personne ne peut réagir au démarrage surpuissant de
Sagan dès le premier coup de cul. Parti avec deux minutes de retard, l’ancien champion du monde avale vite les plus faibles de l’échappée, puis revient sur le trio
Mohoric-
Gallopin-
Van Rensburg en tête de course à 5 kms du but. Sans récupérer, il profite des derniers pourcentages pour continuer son entreprise de démolition. Il obtient sa deuxième victoire de suite avec une trentaine de secondes d’avance sur le trio et 1’14’’ sur un peloton bien réduit. Grâce à ce coup de force,
Sagan monte
in extremis sur la troisième marche du podium général aux dépends de
Landa !
Schleck remporte lui sans trembler le général. Points stats du jour : Liquigas a remporté les trois premières épreuves World Tour de la saison, avec trois coureurs différents.