Critérium du DauphinéWorld Tour9 au 16 Juin 2021Objectif sponsor: Victoire d'étape
Histoire La course a été créée après la Seconde Guerre Mondiale par le journal Le Dauphiné Libéré qui voulait créer une épreuve par étapes se déroulant juste avant le Tour de France. Le cyclisme faisant partit des sports les plus populaires à l'époque avec la boxe, la compétition est immédiatement un grand succès aussi bien économique que populaire. Il faut dire que les meilleurs cyclistes français y viennent dès ses débuts pour se préparer au mieux pour la grande épreuve par étapes de France: le Tour. Ils sont une dizaine de coureurs dans l'histoire à avoir réalisé le doublé Dauphiné-Tour comme Bobet en 1955, Anquetil en 1963, Merckx en 1971 ou encore, plus récemment, les coureurs de la Sky-Ineos: Wiggins, Froome et Thomas. En 2010, le nom de l'épreuve change passant du Critérium du Dauphiné Libéré à Critérium du Dauphiné car le journal a décidé de déléguer l'organisation à Amaury Sport Organisation en vue de leur vendre la compétition.
EffectifJohn Barthe,
Cees Bol,
Thierry Leblanc,
Liu Manduo,
Roméo Proust,
Léo Vincent,
Liu Xiajin
StartlistRésumé Les équipes françaises se montrent opportunistes dès le départ de ce 73ème Critérium du Dauphiné. Il n'y a qu'elles à l'avant de la première étape avec deux représentants Cofidis, un Direct Energie, un Groupama et un Vital Concept. Pourtant, c'est une équipe américaine qui les gêne. EF roule vite en tête de peloton mais l'avantage tourne en faveur des 5 hommes de tête, ce qui pousse les maillots rose et bleu à renoncer à leur entreprise. Trois autres français représentants d'équipes françaises attaquent et rejoignent l'avant de la course où l'Espagnol
Maté (Cofidis) fait presque office d'intrus. C'est en tout cas son coéquipier
Pierre-Luc Périchon qui repart avec le maillot à pois au soir de la première étape, maillot qu'il conserve jusqu'à l'arrivée des grands cols en fin de compétition. Alors qu'ils ne sont plus que 84 dans le peloton,
Moscon (Ineos) attaque dans le dernier passage de la
Côte de la Rochetaillée. Il est suivi par
Landa (Leonidas),
Benoot (Jumbo) et
Xiajin (Huawei). Si le Belge ne parvient pas à tenir la cadence de ses trois compagnons, le trio aborde la descente avec une vingtaine de secondes d'avance sur un groupe de 36 hommes. Beaucoup plus rapide que
Moscon et
Landa,
Xiajin n'a aucun mal à validé d'entrée l'objectif réclamé par son sponsor. La descente a permis au groupe de poursuivants d'annuler l'écart entre eux et le trio.
Surfant encore sur son excellent Giro et en l'absence de tous les sprinteurs capables de le challenger,
Xiajin s'impose sur les deux étapes suivantes, assurant presque déjà son emprise sur le maillot du classement par points. La concurrence n'arrive tellement pas au niveau du sprinteur chinois que c'est
Leblanc, son poisson-pilote, qui prend la seconde place lors de la seconde étape. Annoncé comme le poisson-pilote de
Xiajin sur le Tour, le jeune néopro Français prouve que le train Huawei sera d'un niveau plus grand que celui présenté lors du Giro. Même si
Vincent (Huawei) est encore dans le temps des favoris au soir de la troisième étape, l'équipe chinoise ne se fait pas trop d'illusions sur le contre-la-montre où
Xiajin perd évidemment son maillot jaune. C'est
Rohan Dennis (Leonidas) qui le récupère avec sa victoire dans l'épreuve chronométrée. Finalement,
Vincent, qui montre doucement en pression en vue du Tour, réalise un temps correct laissant espérer un top 15 final. Il accuse un retard de 1'11 sur l'Australien et pointe en 14ème position. Le lendemain, l'équipe Leonidas brille par son absence. Malgré que le maillot jaune soit en leur possession, c'est l'équipe EF, encore elle, qui assure le tempo du peloton toute la journée. Peu importe l'équipe qui s'est fatiguée à la tâche car le sprint massif apporte la même conclusion que les autres:
Xiajin s'impose et s'offre une 12ème victoire cette saison. Un record qu'il partage pour le moment avec
Sarreau (Delko).
Mais les choses sérieuses arrivent avec la 6ème étape et son
Mont du Chat à quelques kilomètres de l'arrivée. Cependant, ce n'est pas le matou qui décide du scénario de l'étape. Dès les premiers kilomètres, une violente chute aux alentours de la 40ème position dans le peloton coupe le groupe en deux. Si
Bettiol (EF) quitte la compétition, ce n'est pas ce qui importe le plus car beaucoup de monde se trouve piéger dans cette seconde moitié de peloton. En vérité, il est même plus facile de compter les favoris du général qui se trouvent dans le groupe de tête. Parmi la trentaine d'hommes à l'avant, on voit toute l'équipe Huawei, miraculeusement épargnée,
Valgren (Dimension Data) ou encore
Mohoric (Bahrain). Au pied de la
Côte du Corlier, le peloton maillot jaune accuse un retard de 2'30 sur la tête de la course. Au sommet,
Vichot (Vital Concept) dépossède
Périchon du maillot de meilleur grimpeur. Alors que le peloton réduisait peu à peu son retard, une nouvelle chute change les plans des favoris du général. C'est
Alaphilippe (Deceuninck) qui est à terre et
Dennis se trouve encore dans le groupe qui a été ralentit par l'incident. Au sprint de
Culoz, les "fuyards" comptent 1'45 d'avance sur un groupe d'une vingtaine d'hommes et plus de 3 minutes sur le peloton maillot jaune. A la
Côte de Jongieux, ce dernier à rattrapé le groupe intercalé mais ils accusent toujours un retard de 1'35 sur la tête de la course. Dès le pied du
Mont du Chat,
Benoot (Jumbo) et
Valgren attaquent.
Lutsenko (Astana),
Barguil (Arkéa) et
Mohoric les suivent. Les 5 hommes prennent une quarantaine de secondes d'avance mais
Barthe (Huawei) se charge de la poursuite et il ramène tout le monde. C'est fini pour le maillot jaune qui accuse désormais plus de 3 minutes de retard à 5 km du sommet. Mais d'autres favoris se sont lancés dans la montée à corps perdus. C'est notamment le cas de
Thomas (Ineos) qui réalise une grosse ascension, reprenant ceux qui lâchent du groupe de tête. A l'avant, justement,
Barthe ne touche plus terre. Il fait exploser le groupe par morceau. Ils ne sont plus que 5 désormais:
Barthe, donc,
Barguil,
Mohoric,
Valgren et
Dillier (AG2R). Ils ont une quarantaine de secondes d'avance sur un autre groupe de 5 composé notamment de
Vincent et
Xiajin. A 2 km du sommet, au moment où
Thomas rattrape le groupe de poursuite,
Barthe attaque et se sépare de ses compagnons. Le Français atteint le sommet avec 45 secondes d'avance sur
Dillier et 1 minute sur les trois autres. Si le Suisse est repris par le trio,
Barthe s'offre une victoire de prestige en World Tour dès sa première saison en néo pro. Avec les écarts réalisés, il s'empare même du maillot jaune avec 25 secondes d'avance sur
Valgren, 28 sur
Mohoric et 42 sur
Geraint Thomas qui a terminé en compagnie de
Vincent et
Xiajin.
Même si elle n'emprunte pas les 21 mythiques virages, la septième étape se termine à l'
Alpe d'Huez avec un passage par le
Col de Sarenne. Ce col est d'ailleurs un véritable calvaire pour
Léo Vincent qui craque de bonne heure alors même que
Xiajin se trouve encore aux côtés de
Barthe. A 2 km du sommet,
Landa passe à l'offensive, le maillot jaune est incapable de le suivre alors que c'est le cas de 9 de ses adversaires. Mais le Français n'a pas dit son dernier mot. Il passe en 9ème position au sommet, ayant réussi à reprendre
Buchmann (BORA). Le duo va même rejoindre
Chaves (Mitchelton) dans la descente, mais ça sera tout. La gagne se joue à l'avant au sein d'un trio composé de
Landa,
Mas (Sunweb) et
Thomas. C'est le plus jeune des trois qui passe à l'attaque au pied de la montée vers l'
Alpe d'Huez. Son compatriote le suit alors que l'Anglais reste cloué au sol.
Landa n'a pas assez de forces pour disputer la victoire à
Enric Mas. Heureusement pour
Thomas, sa troisième place lui assure tout de même la prise du maillot jaune à un
Barthe qui passe la ligne avec 3'43 de retard. Il reste tout de même dans le top 5.
La dernière étape fait certes moins de 116 km mais elle promet un magnifique spectacle avec ses 4 cols à franchir. L'échappée d'une quinzaine d'hommes est royale aujourd'hui avec notamment le champion du monde
Van Avermaet (CCC),
Amador (Movistar),
Benoot,
Alaphilippe ou
Buchmann. Mais il y a surtout deux membres du top 10:
Chaves et
Valgren. C'est d'ailleurs à cause de leur présence que le peloton aborde à haute vitesse le
Col des Saisies. Forcément, à une telle vitesse, les pourcentages font encore plus mal et certains fuyards sont récupérés d'entrée mais il faut attendre la pancarte indiquant les 4 derniers kilomètres d'ascension pour rejoindre le Danois. Pour le Colombien, c'est autre chose, il caracole en tête en compagnie de
Buchmann et
Benoot. L'écrémage a été violent au sein du peloton, ils ne sont plus qu'une petite trentaine autour du maillot jaune. Au pied du
Col des Aravis, l'écart n'est pas bien gros, seulement 1'15 d'avance pour le trio de rescapés, trio qui se réduit à un seul homme pendant l'ascension: le terrible
Chaves. Dans la descente,
Alaphilippe retente le coup et il rejoint le Colombien alors que le groupe maillot jaune n'est plus composé que de 21 membres dont 2 Huawei:
Barthe et
Vincent. En revenant dans la descente,
Xiajin assure que le maillot blanc n'échappera pas à un Huawei. Le Chinois et le Français sont les derniers représentants du classement des jeunes dans ce groupe. Après seulement 2 km d'ascension de la montée finale vers le
Plateau de Solaison,
Landa attaque. S'il ne parvient pas à creuser d'écart, son offensive permet au moins de rattraper, enfin,
Chaves et
Alaphilippe. Alors que le groupe se réduit au fur et à mesure de la pente,
Thomas achève tout le monde en attaquant à 3 km du sommet. Dès qu'il s'est dressé sur ses pédales, ses adversaires ont directement décrétés qu'ils ne se battaient plus que pour la seconde place. Le Gallois s'impose au sommet avec une cinquantaine de secondes sur un trio composé de
Mas,
Porte (Trek) et
Landa. Les deux Français de l'équipe Huawei termine ensemble en 11ème et 12ème position. Si
Barthe sort du top 5, ce n'est que d'un rien. Il termine en 6ème position et son coéquipier
Vincent remonte à la 12ème place au général. Un bilan encore meilleur pour l'équipe chinoise qui voit aussi
Xiajin terminer dans le top 15 en faisant mieux que des grimpeurs comme
Oomen (Sunweb),
Barguil ou
Buchmann.
ClassementsRéactions - John Barthe: "Pincez-moi, je rêve! J'étais venu pour accompagner Léo en montagne et voilà que je repars avec une victoire d'étape, un top 10 et un maillot. C'est fou, vraiment fou. J'avais des jambes de feu toute la semaine. J'en ai profité mais j'aurais jamais cru que je réussirais ça. Un truc de dingue."
- Liu Xiajin: "J'aurais aimé avoir un peu plus de concurrence. Je voulais me tester face à mes adversaires au maillot vert de Juillet mais ils sont pas venus..."
- Franck Bouyer: "Kim Kirchen nous avait assuré que John était une perle rare qu'il fallait façonner. Nos entraineurs n'ont pas mis longtemps pour le porter au sommet. Incroyable. Ce gars-là, il ne faut pas qu'on le lâche."