Fin janvier,
Jannik effectuait ses premiers tours de roues de la saison sur les routes algériennes, mais il était encore trop juste face aux sprinteurs locaux comme
Youcef REGUIGUI (TSG) ou aux Polonais,
Maciej PATERSKI (WIB) en chef de file. Toutefois, on avait entrevu sa pointe de vitesse sur la troisième étape avec sa 3
è place, mais on avait aussi pu noter que dès que la course est trop rapide, où que le final n'est pas plat, il est difficile pour notre jeune allemand de se mêler concrètement à la lutte, malgré ses quatre TOP10 sur l'épreuve. Plus en jambe fin février, il nous avait surpris en allant décrocher une belle sixième place sur le
GP Izola, remettant ainsi en doute notre jugement sur ces capacités à d'une passer les bosses, de l'autre à être présent lorsque cela accélère.
Le mois d'avril devait alors lui permettre de décrocher sa première victoire de la saison. Afin de le débuter dans les meilleures conditions, nous avions engagé l'équipe sur le
Tour of Fatih Sultan Mehmet en Turquie. L'occasion de retrouver des repères avant le début de ce prochain trimestre 2019. Sur la première étape,
Jannik prenait la 8
è place d'une course remportée par l'Italien
Alberto DAINESE (SEG) dans un final en faux-plat montant. Le lendemain, dans un sprint dominé par le Belge
Jens ADAMS (PSV), notre sprinteur décrochait une belle 6
è place, nous confiant d'ailleurs ne pas avoir été dans un très bon jour ce jour-là. C'était avec une petite, mais belle, confiance que nous débutions le quatrième mois de l'année sur les routes du
Tour of Mevlana, toujours sur le sol turc. Une semaine qui commençait bien avec la 4
è place de
Jannik sur le prologue inaugural à 11" du vainqueur,
David BOUCHER (TIS). La seconde étape a quant à elle été plus stressante dans la voiture, la faute à une chute dans le peloton survenue à 13
km de la ligne, et où se retrouvait quelques-uns de nos coureurs, dont notre sprinteur. Heureusement d'autres favoris s'étaient retrouvés piégés et tout le monde a finalement pu disputer le sprint, dans lequel notre Allemand allait une nouvelle fois finir à la plus mauvaise place, pour un podium, c'est-à-dire la 4
è. Le lendemain, le relief allait donné du fil à retorde à notre équipe, mais comme lors du
GP Izola,
Jannik parvenait à s'accrocher avec les meilleurs pour basculer avec eux après le second GPM de la journée. Malheureusement, il n'était pas récompensé par la victoire, devancé uniquement par
Michel KREDER (NLC). Toutefois, cette 2
nde place lui permettait de se rapprocher à 5" du maillot jaune, avec l'espoir de le glaner sur la dernière étape. D'ailleurs, notre Allemand avait décidé de mettre toutes les chances de son côté, en allant chercher les secondes de bonifications derrière l'unique échappé, mais comme hier, et depuis le début de saison,
Jannik ne parvenait pas à concrétiser le travail de ses équipiers en échouant, une nouvelle fois, à la 4
è place. Certes, il terminait ce
Tour of Mevlana avec le maillot de meilleur sprinteur sur les épaules, mais lui, comme nous, en voulions plus !
Car oui, le problème ne pouvait venir du faite d'avoir une équipe assez compétitive dans le final à ses côtés, bien qu'elle ne soit pas construite pour épauler un sprinteur. En effet, malgré le très bon travail de ses équipiers,
Jannik n'arrivait pas à sortir de sa boîte au bon moment. Soit trop tard, soit trop tôt. Surtout que pendant ce temps-là, les bons résultats continuaient pour ses coéquipiers, avec la 2
nde place de Patrick sur le
GP Adria Mobil, juste derrière l'Argentin
Adrián RICHEZE (AVF).
Le
GP Herning - Post Cup, de nouveau présent à l'échelle continentale après une période entre 2013 et 2018 uniquement dévolue aux Danois, représentait là une belle occasion de réellement connaitre la valeur de notre sprinteur, face à de nouveaux adversaires pour lui, qu'étaient les coureurs scandinaves. Présentant des secteurs pavés, s'était aussi l'opportunité pour nous de savoir ce que valait réellement
Jannik sur ce type de parcours. Malheureusement, ces derniers allaient avoir raison de notre sprinteur, puisqu'il allait crever à 55
kms de la ligne, moment qu'avaient choisi les équipes de favoris pour accélérer. Il finissait donc la course tranquillement, écoutant à travers ses oreillettes l'incroyable performance de Larry, 4
è ce jour-là, derrière le podium
Alexander KAMP (RIW) -
František SISR (ELA) -
Emil VINJEBO (RIW). On ne pouvait donc pas parler de contre-performance, mais plus de malchance, et nous n'avions pas pu voir ses possibles qualités de flandrien.
Le week-end suivant marquait la fin du mois d'avril, et
Jannik n'était toujours pas parvenu à lever les bras. Dans l'équipe on commençait à ne plus savoir ce que faire pour l'aider à sortir de cette spirale négative, surtout qu'il finissait placé, il lui manquait juste ce petit chose, ce petit plus qui lui permettrait d'enfin réussir à l'emporter. Aligné sur le
GP Viborg, Roland et Larry, nos deux meilleurs rouleurs, étaient présents à ses côtés pour l'aider dans sa quête. Le duo allait effectué un énorme boulot dans le final, en mettant à l'amende les équipes
Bike AID, pour
Lucas CARSTENSEN (BAI), et
Riwal Readynez Cycling Team, pour
Alexander KAMP (RIW). Notre Allemand sortait de sa boîte aux 200
m, et filait vers la victoire. Pourtant, il échouait une énième fois, la faute cette fois-ci au retour du Néerlandais
André LOOIJ (TMC).
Le doute s'épaississait dans la tête de notre sprinteur et nous étions incapables de l'extirper de cette mauvaise passe alors que nous allions prendre le départ de notre dernière course du mois le lendemain, sur la
Rutland - Melton Cicle Classic en Grande-Bretagne. Seulement, pas de Larry pour l'ultime sortie d'avril, remplacé par Colin.
Jannik était privé de son meilleur équipier sur les secteurs pavés, mais après ses résultats loin de nos espérances, nous devions revoir les objectifs de certains de nos coureurs. Et, nous pouvons le dire maintenant, nous allons être dans l'obligation d'à nouveau reconsidérer le rôle de chacun. Le fait est, que sur l'une des épreuves où on ne l'attendait pas, tant d'un point de vue kilométrique avec 206,4
kms à couvrir que d'un point de vue météorologique, la pluie étant tombée toute la journée,
Jannik parachevait de la plus belle des manières le travail de Colin et Roland dans les dix derniers kilomètres, le premier comblant la minute d'écart avec l'échappée, le second l'emmenant jusqu'aux 250 derniers mètres. Enfin, notre sprinteur décrochait sa première victoire de l'année, et preuve en était de tout ce qui se passait dans sa tête, il ne prenait pas le temps de lever les bras envers le ciel, terrifié à l'idée de se faire à nouveau devancer sur la ligne. Dans la voiture c'était l'explosion de joie.
Dorénavant nous n'espérons qu'une seule chose. Que ce succès en appelle d'autres.
Enfin
Jannik lance ça saison, enfin..