1935 : Toute première Vuelta de l’histoire, se déroulant déjà sur deux semaines. Les belges sont les premiers à phagocyter le classement, Antoine Dignef premier vainqueur d’étape, et Gustaf Deloor premier vainqueur du général en s’envolant face à une concurrence réduite –due au Giro se déroulant en même temps- vers Bilbao. Il n’y aura aucun suspens pour le général, si ce n’est la bagarre entre l’espagnol Canardo et le belge Dignef pour la place de dauphin. 14 jours de course. Maillot Naranco du leader de la course.
1936 : Passage à 21 jours de course. Canardo en déroute suite à une chute dès le deuxième jour de course, Gustaf Deloor n’a aucun mal à contrôler Escurier, l’espagnol lui opposant la plus farouche résistance. Le belge se permet un doublé après 1935 et fait monter son frère Alfons sur la boîte !
1941 : 4 années de disette réduisent le peloton à une trentaine d’unités, pour la moitié seulement à l’arrivée finale. Plus longue édition de la Vuelta, avec plus de 4400 kilomètres au compteur, la première semaine affole les compteurs avec une moyenne kilométrique de 234,5 kilomètres. Il s’agit donc également de la Vuelta la plus lente de l’histoire, franchissant à peine les 26 km/h. 1941 est également l’apparition, pour quelques temps, du maillot blanc, qui vient remplacer le Naranco. Les coureurs affrontent déjà les cols des Asturies (Sia, Ason…), ainsi que le premier contre-la-montre individuel de l’épreuve, sur 53 kilomètres entre Gijon et Oviedo. L’Espagne est enfin sacrée, en la personne de Julian Berrendero. Delio Rodriguez remporte 12 des 22 étapes, commençant sa moisson.
1942 : La tenue de l’épreuve est décalée d’une semaine pour permettre la venue des français, emmenés par René Vietto. Berrendero file sacrer sa victoire dans le Puerto de Alisas, lors de la 10e étape, ayant écrasé la concurrence, via 124 kilomètres d’échappée solitaire. Le premier contre-la-montre par équipe disputé ne sera qu’anecdotique. Louis Thiétard est le premier vainqueur d’étape français sur les routes espagnoles, en s’imposant à Oviedo. Retour du maillot Naranco pour sa dernière année d’apparition.
1945 : Toute première apparition du maillot Rojo, bien longtemps avant 2010. Seulement des espagnols et des portugais au départ. Auteur d’une échappée magistrale sur les routes reliant Salamanque à Caceres, Delio Rodriguez s’impose avec plus d’une demi-heure d’avance sur ses principaux concurrents. Berrendero et Rebelo n’ont plus qu’une seule alternative : le maillot à pois. La bataille fait rage, jusqu’à la dernière étape. A égalité parfaite au soir de la 19e étape, veille de l’arrivée, les deux espagnols sortent et s’affrontent sur les pentes du Puerto de Guadarrama, déjà juge de paix de la première édition. Finalement, c’est Berrendero qui s’impose, au sprint, d’une demi-roue seulement, pour décrocher le maillot du meilleur grimpeur de cette Vuelta !
1946 : Déjà dominateurs l’an passé sous les couleurs de la Galindo, Rodriguez et Berrendero sont rejoints par Dalmacio Langarica, vainqueur de la Subida al Naranco et du championnat d’Espagne de la Montagne. Cependant, une échappée folle de l’espagnol Manuel Costa et du néerlandais Jan Lambrichs, avec près d’une demi-heure d’avance lors de la 6e étape, les obligera à chasser. Héroïque, Costa défendra bec et ongle son maillot sous les offensives et les coups de pénalité, avant de sombrer et de terminer à 25 secondes seulement du podium, au terme des 23 étapes de l’édition.
1947 : Belges, italiens et hollandais au départ, pour une édition de 25 étapes, dont deux efforts solitaires. Ce diable de Manuel Costa refait des siennes lors de la 12e étape en enfilant à nouveau le maillot de leader avec une dizaine de minutes de marge. Le belge Edward Van Dyck sera ensuite son bourreau lors des deux contre-la-montre et laissera Costa sur le bas-côté, à seulement deux minutes du sacre.
1948 : Passation de pouvoir chez les espagnols. Julian Berrendero, sur le déclin, à 36 ans, quitte définitivement la course après la mort de son père. De son côté, Dalmacio Langarica subit désillusion après désillusion alors qu’il portait encore le maillot à 10 jours de l’arrivée. Renversé lors d’une longue étape dans le Pays Basque par son compatriote Bernardo Ruiz, 23 ans, le vétéran tente plus d’une vingtaine de fois de renverser le général lors de la dernière semaine. Rien n’y fait et le sort finit par s’abattre sur la route d’Ourense, victime d’une chute spectaculaire, qui l’éjecte même du podium.
1950 : Les éditions se suivent et se ressembleraient presque. Comme il y a 13 ans, avec la victoire acquise très rapidement par Deloor, et la 2e place pour son frère, un scénario similaire s’opère pour les frères Rodriguez, Emilio et Manuel, en l’absence des plus grands noms, si ce n’est Bernardo Ruiz. Ce dernier ne terminera que 4e, à près de 20 minutes d’Emilio, qui s’imposera avec un quart d’heure d’avance environ dans les rues de Madrid.
1955 : Après 4 nouvelles années d’absence, la Vuelta repart dans le faste avec la barre des 100 participants dépassée, des participants belges, néerlandais, autrichiens, français, italiens, suisses, allemands et anglais au départ ! Sur seulement 15 étapes, les italiens raflent la plupart des étapes (8), tandis que les français se placent au général, emmenés par Raphaël Géminiani, 2e du Tour 1951. Pourtant, c’est un autre français, Jean Dotto, qui surprend. 4e du Tour en 1954, le français profite d’un bon de sortie laissé par les espagnols lors de la 10e étape, plus occupés à se déchirer de l’intérieur qu’à se battre contre les français. Ce sera la bonne, et la seule victoire au général d’un Grand Tour pour Dotto, alors âgé de 27 ans. Première victoire française. Première fois que les 10 premiers du général se tiennent en moins de 10 minutes, Georges Gay terminant à 9 minutes et 44 secondes de la première place. Première apparition de Federico Bahamontes, 21e du général. La longueur totale de l’épreuve passe sous la barre des 3000 kilomètres, le temps passe sous les 100 heures, la vitesse moyenne passe au-dessus de 30 km/h, les 3 pour la première fois.
1956 : Neuf équipes de 10 coureurs se présentent sur la route de la Vuelta, Jean Dotto, Roger Walkowiak, Hugo Koblet, Federico Bahamontes, Raymond Impanis et Rik Van Steenbergen notamment au départ. C’est cependant l’italien Conterno qui prend les rênes du général le deuxième jour pour ne plus les lâcher. Tandis que Miguel Poblet et Van Steenbergen se départagent les sprints, Bahamontes se montre le plus fort lors des dernières étapes de montagne, mais victime auparavant de diverses crevaisons et chutes l’ayant retardé. Tout se joue sur la dernière étape, où Conterno sauve son maillot malgré une pénalité, littéralement poussé dans les dernières ascensions. L’écart entre le vainqueur et son dauphin passe pour la première fois en dessous de la minute.
1957 : Fin de deux années de domination étrangère malgré le retour de Géminiani. Alors que Federico Bahamontes semblait bien parti pour remporter l’édition, il laisse Lorono, qui avait échoué à 13 secondes de la victoire l’an passé, prendre une vingtaine de minutes d’avance lors de la 10e étape, sur ordre de son directeur sportif, et voit définitivement le maillot amarillo s’envoler, puisqu’il ne figurera plus jamais dans les 5 premiers du classement général.
1958 : Bahamontes et Lorono reviennent sur les routes de la Vuelta, avec chacun la victoire finale dans la tête. Cette mésentente entretenue depuis plusieurs années leur coûte la victoire finale. Personne ne veut rouler pour l’autre, ils se surveillent, s’épient même, mais doivent freiner leurs ambitions face aux ordres de leur directeur sportif. Jean Stablinski et Rik Van Looy en profitent pour se disputer la victoire. Si le belge abandonne à la douzième étape, après 6 succès, le français s’impose tranquillement face à la concurrence tandis que les deux leaders espagnols ne terminent que 6 et 8e !
1959 : Pour la première et la dernière fois de sa carrière, Fausto Coppi, au crépuscule de sa carrière, est au départ de la Vuelta, payé 11 000 pesetas par jour de course terminé. Le champion italien sera transparent sur les routes espagnoles, avant d’abandonner lors de la 14e journée, pour sa dernière course par étapes disputée. Des 10 italiens au départ, seul Guido Boni parviendra à l’arrivée, 17e d’un classement dominé par Antonio Suarez Vasquez, champion d’Espagne la même année.
1960 : Aligné par demande des organisateurs, Bahamontes ne vient que sur les coups de 12 000 pesetas par jour. Vainqueur de la 13e étape, il est pris au cœur d’un scandale lorsqu’il accuse une heure de retard à Bilbao, puis quitte la course, hué, pour protester contre l’exclusion d’un de ses coéquipiers. Dans la tourmente, le belge Frans De Mulder s’impose à la surprise générale, alors que le grand rival de l’aigle de Tolède, Lorono, échoue à la 9e place au général.
1961 : Présent au départ de l’édition, Frans De Mulder abandonne dès la première semaine de course de cette 16e Vuelta, disputée sur 16 étapes. Orpheline de son leader, la sélection belge semble néanmoins en mesure de l’emporter à 2 jours de l’arrivée, le maillot sur les épaules d’André Messelis. La traversée du Pays-Basque, la veille de l’arrivée, le fait sombrer à la 11e place du général tandis que le jeune Angelino Soler, 21 ans, remporte sa seule Vuelta (il ne reviendra sur l’épreuve qu’en 1966 puis 1967 !).
1962 : Première participation de Jacques Anquetil, annoncé comme grand favori de l’épreuve, accompagné de Rudi Altig, Jean Graczyk, Seamus Elliott et Jean Stablinski notamment. Alors que l’irlandais et l’allemand s’intervertissent au général, la formation d’Anquetil, Saint-Raphael-Helyet, se permet en plus d’écraser la course, remportant 12 des 17 étapes. Anquetil n’est cependant pas au mieux. Relégué à 5 minutes au général d’Altig, et même vaincu par l’allemand lors du contre-la-montre de 82 kilomètres entre Bayonne et Saint-Sébastien, Anquetil abandonne la veille de l’arrivée alors qu’il pointait à la deuxième place du général. Antonio Karmany devient le premier coureur à remporter 3 maillots de la montagne de suite.
1963 : L’année de Jacques Anquetil, puisque le français revient, sans Rudi Altig pour le barrer, sur un parcours globalement peu difficile, conçu pour les coureurs de classiques comme Rik Van Looy, qui renoncera finalement à participer. Sans véritable concurrence, Anquetil prend le maillot dès la première journée pour ne plus le lâcher, même si, victime d’une intoxication alimentaire durant l’épreuve, il cède le deuxième contre-la-montre au 3e du général, Miguel Pacheco. Au bout des deux semaines de course seulement, Anquetil rentre définitivement dans la légende, premier coureur à remporter les trois grands tours. Dernière participation du français à l’épreuve.
1964 : Si Jacques Anquetil s’impose cette année là sur le Giro, pendant ce temps, Raymond Poulidor vient chercher le succès sur les routes espagnoles, qui préfigurera le terrible duel qui aura lieu sur les routes du Tour quelques semaines plus tard. La première sélection est opérée dès la première journée, suite à un coup de bordure initié par Rik Van Looy, qui se retirera quelques jours plus tard. Les espagnols, emmenés par plusieurs figures de proue, José Perez Frances, Miguel Pacheco, Francisco Manzaneque ou encore Luis Otana, se sabordent. Le français n’a alors plus qu’à les aligner lors du dernier contre-la-montre d’une soixantaine de kilomètres disputé autour de Valladolid…
1965 : Redite de 1962, avec l’allemand Wolfshohl dans le rôle d’Altig, et de Poulidor dans le rôle d’Anquetil. Si le français parait favori après avoir pris le maillot à Rik Van Looy après 4 jours suite au premier contre-la-montre disputé cette année là, il vient le céder au germanique dès la mi-parcours via une première échappée, puis une deuxième, qui lui est fatale. Avec plus de 12 minutes de retard au général, Poulidor ne réussira pas à remonter ce déficit jusqu’à Madrid.
1966 : Victime des problèmes économiques de l’Espagne, la Vuelta tarde à être organisée, affaiblissant grandement le plateau international au départ, ayant préféré se déplacer sur les routes italiennes. Sans concurrence, les espagnols n’ont aucune difficulté à s’imposer aux 7 premières places du général, mettant fin à 7 années de disette au général de leur plus grande épreuve.
1967 : Contrairement à l’an passé, le gratin est au rendez-vous, avec Raymond Poulidor, Guido Reybrouck, Jan Janssen, Rolf Wolfshohl, Jean Graczyk ou encore l’infortuné Tom Simpson au départ. En jaune suite à un très court prologue en deuxième partie de première journée, Jan Janssen le cède rapidement, d’abord aux espagnols, puis à Jean-Pierre Ducasse, son coéquipier, pour finalement le retrouver juste avant l’arrivée dans un contre-la-montre aux conditions dantesques remporté par Poulidor, distancé au général. Jan Janssen devient le premier néerlandais vainqueur de l’épreuve espagnole.
1968 : Edition particulière, l’évènement ayant retenu l’attention n’étant pas les qualités physiques déployées par les coureurs mais un attentat terroriste lors de la 15e étape (revendications étudiantes et sociales) ayant échoué de peu à noircir le bilan de l’épreuve. Si José Perez Frances retrouve le goût du podium, et que les stars s’affichent avec Janssen, Aimar ou Ducasse, c’est bien Felice Gimondi qui s’impose, après avoir remporté Tour et Vuelta précédemment. Pour sa seule participation, Gimondi devient le deuxième coureur à remporter les 3 Grands Tours.
1969 : Sans grande figure de proue depuis le retrait de Federico Bahamontes, les espagnols retrouvent le goût du sourire grâce au jeune Luis Ocana, qui bataille avec Roger Pingeon pour le classement général. S’il ne peut résister au français, il ravit le premier maillot de leader et remporte les 3 efforts individuels de l’épreuve, se positionnant pour l’avenir !
1970 : La confirmation, pour Luis Ocana. Le champion espagnol, au coude-à-coude avec les leaders étrangers sur les épreuves du début de saison, remporte sans faillir le premier prologue à Cadix, puis gère tranquillement son débours pour coiffer au poteau, sur le contre-la-montre de Madrid, l’ensemble de ses concurrents, dont l’espagnol Agustin Tamames. Premier Grand Tour de José Fuente, qui sera l’un des espagnols, avec Ocana, à se battre contre le cannibale.
1971 : Confrontés au jeune Joop Zoetemelk et à un Raymond Poulidor allant sur ses 35 ans, le duo de l’an passé est le grand favori de cette Vuelta. C’est cependant une grosse désillusion qui les attend, puisque le duo qui monte sur les deux premières marches du podium est belge : Ferdinand Bracke s’impose devant Wilfried David. Pire, les espagnols ne s’imposent que 3 fois, et ne remportent que le classement par équipe.
1972 : Sans vrai leader étranger au départ, les espagnols roulent sur le général, et plus particulièrement l’équipe KAS, qui place José Fuente et Miguel Lasa aux deux premières places du général, et 6 coureurs parmi les 10. Si le second devait être le leader de l’équipe au départ après sa 4e place de l’an passé (et l’abandon de Fuente), c’est bien le premier, à la suite d’une échappée dantesque vers la station de…Formigal, qui renverse le général !
1973 : Sur une édition peu montagneuse, le roi Eddy Mercx n’a besoin que d’un seul essai pour s’imposer sur l’unique Vuelta à laquelle il participe, devançant un Ocana forcené mais malheureux sur les possibilités du parcours, et un Bernard Thévenet dans ses jeunes années.
1974 : Recruté pour être équipier de Luis Ocana, c’est bien le portugais Joaquim Agostinho qui joue les premiers rôles de cette 29e Vuelta, face à Domingo Perurena, Miguel Lasa, Bernard Thévenet et José Fuente, qui s’impose une nouvelle fois, égalant Deloor et Berrendero, après avoir cédé son titre l’an passé, sans avoir participé à l’épreuve, ayant préféré les routes du Giro.
1975 : Si le vainqueur est espagnol cette année, il n’en est pas moins surprise. Mis à mal par une infection rénale, Fuente est contraint à l’abandon, et participe là à son dernier Grand Tour et l’une de ses dernières courses professionnelles. Toujours placé, mais jamais gagnant, le grimpeur Agustin Tamames, revenu encore comme équipier de Luis Ocana, est 3e lors du contre-la-montre final, avec un débours dépassant la minute, sur Perurena et Lasa. Pourtant peu référencé dans l’exercice, Tamames prend la 3e place des 31 kilomètres du parcourir et remporte à la surprise générale cette 30e Vuelta !
1976 : Avec pour seule référence sa 4e place en 1973, José Pesarrodona n’est, pour ainsi dire, pas vraiment pointé comme l’un des favoris au départ au départ d’Estepona, face à Ocana, Dietrich Thurau, Hennie Kuiper et autres Joaquim Agostinho. S’il ne remporte aucune étape, l’espagnol se montre le plus régulier. Ocana est imbattable en montagne, mais concède trop sur le chrono final, tout comme Kuiper, laissant le champ libre à Pesarrodona.
1977 : Venu pour concurrencer son grand rival Eddy Mercx, Freddy Maertens réalise la même performance, en remportant la seule édition de la Vuelta à laquelle il participera dans toute sa carrière. Sa performance est cependant encore plus remarquable, puisqu’il remporte 13 étapes, et porte le maillot de leader de la première à la dernière journée ! A noter cependant que le peloton n’est pas passé par le Pays-Basque, en raison des risques politiques sous-jacents.
1978 : Le jeune Bernard Hinault égale ses compères belges en remportant la Vuelta pour sa première participation. Le français, bien aidé par son coéquipier Jean-René Bernaudeau, 3e de cette même édition, ne sera jamais mis en danger par ses adversaires, à commencer par José Pesarrodona. La dernière étape, qui devait se disputer encore une fois à San Sebastian, est annulée à cause d’actions indépendantistes.
1979 : Changement d’organisateur à la veille de cette édition. El Correo Espanol se désengage, et Unipublic prend place. En l’absence de Maertens, Hinault et autres figures espagnoles, Joop Zoetemelk (après sa première participation en 1971) s'impose sans faillir devant Michel Pollentier et Lucien Van Impe notamment.
1980 : Une Vuelta très ouverte au départ, qui s’offre la présence d’une nouvelle garde avec Claude Criquielion, Sean Kelly, ou encore, côté espagnol, Faustino Ruperez ou Marino Lejarreta. C’est le premier de ces deux hommes qui remporte la première édition des années 80 en assomant la concurrence dès la première étape de montagne, arrivant à La Seu d’Urgell, et ce malgré la présence menaçante de son compatriote Pedro Torres de bout en bout.
1981 : Régis Clère, jeune néo-professionnel, profite du prologue disputé à Santander pour revêtir le maillot de leader pendant une semaine, avant d’en être dépouillé par Giovanni Battaglin, qui ne sera guère inquiété jusqu’à la fin de l’épreuve, en l’absence de vraie concurrence.
1982 : Depuis la victoire de Bernard Hinault, l’épreuve survit en ne réussissant à attirer que quelques personnalités étrangères. L’année 1982 est un coup de massue avec la déclassification d’Angel Arroyo au profit de Marino Lejarreta pour dopage, seulement quelques jours après la fin de l’épreuve. Cela permet également à Sven Ake Nilsson d’être le seul suédois sur le podium de la Vuelta.
1983 : Question d’orgueil ? Après ses déboires, la Vuelta se relance de la plus belle des manières avec la première diffusion en direct sur les routes espagnoles ! En outre, le spectacle est au rendez-vous. Bernard Hinault est de retour, et doit faire face à Lejarreta, Gorospe, Fernandez ou encore Pino. Souffrant d’une blessure, battu à trois jours de l’arrivée, le breton se rebelle, fait exploser le peloton et enfile la tunique de leader pour la garder devant la colonie espagnole.
1984 : 6 secondes, l’écart le plus petit enregistré entre le premier et le second d’une Vuelta, seule et unique édition ayant vu moins de 10 secondes entre le vainqueur et son dauphin. Eric Caritoux d’un côté, Alberto Fernandez de l’autre. Les passes d’armes sont terribles, d’abord sur les pentes de Rasos de Peguera, puis sur celle des Lagos de Covadonga. Le français est toujours en jaune aux abords du dernier contre-la-montre, mais la presse s’accord pour dire qu’il va le perdre. C’était sans compter sur la pluie, qui vient limiter Fernandez sur l’exercice et lui coûte la victoire. L’espagnol, après deux podiums, sera également victime d’un accident de la route, qui lui prit la vie en fin d’année.
1985 : Si le prologue d’ouverture permet d’entrevoir tout le potentiel du jeune Miguel Indurain, premier leader de cette Vuelta, Robert Millar semble bien embarqué pour remporter l’épreuve espagnole à la veille de l’arrivée. C’est sans compter sur une avant-dernière étape dantesque et soumise à polémique. Pedro Delgado pointe à plus de 6 minutes au matin, mais collabore avec José Recio tandis que Millar est livre à lui-même derrière, les autres coureurs classés au général lui laissant abattre tout le boulot, jusqu’à épuisement et perte du maillot.
1986 : La revanche de Robert Millar ne suffit pas à lui faire gagner l’épreuve. Le britannique échoue une deuxième à moins d’une minute du leader, cette fois incarné en la personne d’Alvaro Pino. L’espagnol résiste à l’écossais dans les montagnes au dessus de Madrid, puis dans la Sierra Nevada, tandis que l’irlandais Sean Kelly vient s’intercaler à la 3e place du général, mais à près de 5 minutes.
1987 : Piètre rouleur, discret dans la plaine mais magnifique grimpeur, Luis Herrera devient le premier coureur non-européen et outre-Atlantique à remporter la Vuelta, face à des pointures comme Sean Kelly, Laurent Fignon, Pedro Delgado, Raimund Dietzen, et alors qu’Alvaro Pino est absent sur blessure. Incontesté sur les arrivées au sommet, et notamment Covadonga, le colombien souffre face à Kelly lors du dernier contre-la-montre, mais profite de son abandon en raison d’une inflammation de la zone périnéale pour s’imposer sans coup férir.
1988 : Enfin ! Déjà vainqueur de 14 étapes, et podium de la Vuelta, Sean Kelly s’impose pour sa dernière participation à la Vuelta, en profitant d’une édition aux difficultés légères et avec de nombreuses bonifications distribuées. Pas le plus fort, mais le plus régulier, il profite de la défaillance de Cubino puis s’impose sur le contre-la-montre final, de 30 kilomètres, pour chiper la tunique de leader à Fuerte, finalement 3e pour deux secondes derrière…Dietzen, et son 3e podium. A noter la présence d’un coureur mexicain au départ : Felipe Enriques Rojas.
1989 : Grand favori de l’édition, Pedro Delgado doit faire face à l’armada colombienne. Mis à mal en début d’épreuve face aux « Coléoptères », l’espagnol en dispose à Cerler, les 4 seuls à s’être accroché à sa roue, mais est toujours en retard au général. Lors du contre-la-montre en côté à Valdezcaray, Delgado s’impose une nouvelle tandis que le colombien Farfan quitte la course après un contrôle positif alors qu’il venait de revêtir le jaune. L’espagnol en profite ainsi pour conserver suffisamment d’avance pour résister aux grimpeurs colombiens !
1990 : Profitant d’une grosse échappée sur les hauteurs de la Sierra Nevada, l’italien Marco Giovanetti empoche un crédit de presque 10 minutes d’avance qui lui permet de résister aux retours des favoris, alors que son compagnon de fuite Gorospe (6e en 1984), explose, terminant 21e. Pedro Delgado échoue à une minute trente seulement du transalpin.
1991 : Connu pour ses talents de rouleur, Miguel Indurain doit cette fois s’incliner devant Melchior Mauri dans les deux exercices plats de l’épreuve, et de son attitude habituellement défenseive, se mettre à l’attaquer en montagne. Cela sera cependant insuffisant pour détrôner Mauri, auteur de sa meilleure saison chez les professionnels, et de son unique podium sur la Vuelta.
1992 : Déjà vainqueur de plusieurs courses par étapes d’une semaine, Tony Rominger se profile pour la deuxième fois sur la Vuelta après une édition 1990 terminée à la 16e place. Profitant du marquage de Jésus Montoya sur Pedro Delgado, le suisse remporte, à 31 ans, son premier Grand Tour.
1993 : C’est un duel de suisse qui s’opère loin devant les leaders espagnols, entre le trentenaire Rominger et le jeune Alex Zülle. Par ailleurs, le maillot de leader ne sera porté que par les deux suisses durant toute la durée de l’épreuve, mais le changement à lieu lors d’une course de côte à Valdezcaray, avant que Rominger ne le pousse à la faute vers l’Alto del Naranco.
1994 : La 49e édition de la Vuelta se présente come une tournée d’adieu pour Pedro Delgado, dans sa dernière année professionnelle. Zülle et Rominger se présentent comme les principaux favoris, mais le premier déçoit, et le second assomme la course en Sierra Nevada, puis à Cerler, alors que Delgado, à l’expérience, vient gratter la troisième place derrière Mikel Zarrabeitia, grand espoir du cyclisme espagnol…et qui signera là son seul top 10 sur un Grand Tour ! Laurent Jalabert s’impose aux Lacs de Covadonga.
1995 : Jalabert avait déjà montré sa mue l’an passé, il confirme cette année en ne laissant aucune chance à ses adversaires, grâce à une équipe ONCE dominatrice (Bruyneel 3e, Mauri 4e, Zülle 20e). Seul Abraham Olano, chez les espagnols, s’impose en dominant les trois contre-la-montre individuels. Première et meilleure Vuelta de Richard Virenque, 5e du général.
1996 : C’est une Vuelta exceptionnelle qui s’annonce, avec Jalabert, Zülle, Casgrande, Dufaux, Rominger, Rebellin, Mauri, Escartin, Jimenez et Indurain au départ. En difficulté, 11e du Tour après l’avoir remporté à 5 reprises, Miguel Indurain se bat pendant plusieurs jours au contact des favoris mais finit par céder et abandonner aux Lagos de Covadonga (pour prendre sa retraite quelques mois plus tard). Le festival espagnol prend des allures traumatiques pour ses coureurs : aucune victoire d’étape, aucun maillot distinctif, un seul coureur dans les 10 premiers du général, Escartin, 10e, cette 51e édition est sans contexte la pire, bilan comptable, côté hispanique, mais sacre le seul triplé suisse sur un Grand Tour !
1997 : Premier départ à l’étranger, de Lisbonne, avec Olano, champion du monde, au départ. L’espagnol abandonne cependant dès la première arrivée en montagne, en Sierra Nevada, quand Escartin, Zülle, Dufaux et Tonkov se détachent. Le russe remporte deux étapes, mais abandonne à quelques jours de l’arrivée pour assister à la naissance de son enfant, laissant un boulevard à Zülle pour réaliser le doublé.
1998 : Olano, revanchard après l’édition passée, et un Tour de France avorté, s’impose sur un triplé espagnol, malgré la présence d’Armstrong, Jalabert, Zülle, Dufaux, Heras ou Virenque, et ce, sur une édition montagneuse pour la course espagnole (Xorret de Cati, Pal, Cerler, Neila, Navacerrada notamment). Il construit son succès sur les contre-la-montre, résistant à ses compatriotes (dont son coéquipier Jimenez) en montagne, et ce, même en cédant le maillot à deux jours de l’arrivée !
1999 : Cette édition marque-t-elle le début d’une nouvelle ère ? Peut-être, si l’on considère la venue du maillot or. Mais certainement encore plus avec la première apparition du redoutable Angliru alors que l’édition ne manquait déjà pas de montagne (Pla de Beret, Arcalis, Rasos de Peguera, Abantos). La montée soulève la gronde, et en fait tomber plus d’un, mais José Maria Jimenez parvient à s’y imposer au plus grand bonheur du peuple espagnol, bien qu’il soit ensuite incapable de déstabiliser Jan Ullrich, bien aidé par une chute d’Olano.
2000 : L’entrée dans un nouveau millénaire sourit aux espagnols, qui retrouvent le goût de la victoire grâce à Roberto Heras et Luis Casero. Les premiers jours sont pourtant le théâtre de la bataille entre Zülle et Olano, qui finissent par sombrer aux portes des Pyrénées, entre Molina et Ordino. Casero enfile la tunique, mais Heras lui porte un coup fatal aux Lacs de Covadonga, avant de rempiler dans l’Angliru puis dans Abantos.
2001 : David Millar s’adjuge le premier maillot or, quand Zabel écrase ensuite les sprints. La surprise vient plutôt de Santiago Botero, qui s’adjuge le deuxième chrono de l’épreuve, enfilant la tunique de leader ! S’il la cède bien vite à Joseba Beloki, puis Oscar Sevilla, il remet le couvert pour s’imposer dans le contre-la-montre final de Madrid, où Casero vient chiper le graal à Sevilla.
2002 : Pour célébrer le centenaire du Real Madrid, la Vuelta en termine dans le Stade Santiago Bernabéu. Mario Cipollini fait parler de lui en remportant 3 étapes, quand le général, malgré la présence de Casagrande ou Di Luca, se joue rapidement entre espagnols, à savoir Aitor Gonzalez, Casero, Heras, Beloki, Sevilla et Iban Mayo. Malgrés des nouveautés, comme la Sierra de la Pandera, le classement général se joue une nouvelle fois le dernier jour, quand Aitor Gonzalez remporte le contre-la-montre final en infligeant une déculottée à ses adversaires !
2003 : Commençant dans les Asturies, le Vuelta se dirige vers la France et Cauterets, puis vers Andorre, pour compléter la montagne avec la Pandera ou la Sierra Nevada. Petacchi remporte 5 étapes quand Zabel réussit à percer la vigilance de l’italien pour s’imposer à deux reprises. Isigo Nozal, jusque là presque inconnu, se révèle au grand public, portant le maillot de leader pendant deux semaines, avant de craquer, l’avant-dernier jour, dans le cronoscalata de l’Abentos, aux portes de Madrid, offrant un 2e sacre à Heras. Après un premier essai sur la Vuelta, cette 58e édition est également l’occasion de voir exploser le jeune Alejandro Valverde, 3e final !
2004 : Si la présence des italiens se fait ressentir dans les étapes (victoires de Petacchi et Piepoli), les espagnols écrasent la course au général suite à l’abandon de Menchov : Garzelli, 11e, est le premier étranger, et on ne retrouve que Cunego (16e), Valjavec (26e), Piepoli (27e) et Cardenas (29e) dans les 30 premiers ! Devenu coéquipier de Roberto Heras chez la Liberty Seguros, Nozal contribue à son succès, acquis de justesse face au remuant Santiago Perez, victorieux du chrono final.
2005 : Première Vuelta dans le cadre de l’UCI Pro Tour. Roberto Heras et Denis Menchov s’affrontent sur les pentes de Valdelinares, Ordino, Cerler ou encore Pajares, où Heras renverse le russe et le général pour s’imposer. Contrôle positif à l’EPO sur la 20e étape, l’espagnol se voit d’abord retiré sa victoire au profit de Menchov. En 2012, suite à des irrégularités dans l’analyse des échantillons, Heras retrouve sa 4e Vuelta, et devient seul détenteur du record de victoires.
2006 : Avec Zabel, Millar, Menchov, Sastre, Cancellara, Vinokourov, Brajkovic, Valverde…au départ, le plateau est au rendez-vous de cette 61e édition, qui tourne bien vite à la bagarre entre Valverde et Vinokourov. Le Murcian parait bien parti pour s’imposer en ayant fait le trou à La Covatilla puis au Morredero, mais le kazakh remporte deux étapes coup sur coup donc celle de la Cobertoria pour revenir à sa hauteur. Grâce à l’aide de son coéquipier et compatriote Kaschechkin, Vinokourov renverse Valverde dans le Monachil sur la 17e étape, puis sur la Sierra de la Pandera le lendemain !
2007 : En l’absence des trois premiers de l’an passé (Vinokourov et Kaschekin suspendus pour dopage, Valverde préparant les Championnats du Monde), Denis Menchov n’a aucun mal à assurer sa légitimité sur les routes espagnoles. Bien vite, il s’envole, laissant Carlos Sastre, Samuel Sanchez et Cadel Evans se battre pour les marches du podium. L’australien terminera finalement 4e, à seulement 25 secondes de Sastre, et 10 de Sanchez !
2008 : Avec seulement 19 équipes au départ, suite aux retraits de la Columbia (calendrier) et de la Scott-American Beef (dopage de Ricco), l’Astana de Contador ne sera jamais vraiment inquiétée malgré une valse des maillots dans la première semaine. Laissant les Pyrénées et l’ascension inédite de la Rabassa aux échappés et à Egoi Martinez, « El Pistolero » frappe à deux reprises, d’abord sur l’Angliru, de retour après 6 ans d’absence, où il enfile la tunique de leader, puis à la station de Fuentes de Invierno, sur les pentes du Puerto de San Isidro. Le chemin jusqu’à Madrid ne sera qu’un tranquille défilé où Leipheimer réalise le doublé avec son leader : Astana réalise un incroyable doublé aux deux premières places du général, mais également aux deux dernières (Bazayev & Muravyev) !
2009 : S’élançant des Pays-Bas, la Vuelta va d’abord visiter Allemagne et Belgique avant de rentrer en Espagne, faisant de cette édition la plus internationale de toutes. La première étape, un prologue sur le circuit automobile d’Assen, permet à Cancellara de prendre le premier maillot or, dépossédé par Greipel ensuite, puis par Valverde, qui met les favoris d’accord dès Xorret de Cati avant de contrôler les multiples arrivées au sommet (Velefique, Sierra Nevada, Pandera).
2010 : Première apparition du maillot rouge. Pour cette occasion, la Vuelta s’élance en soirée pour un contre-la-montre par équipe dans les rues de Séville, permettant à Cavendish et la HTC d’enfiler le maillot de leader. Le lendemain, la FDJ décroche une victoire surprise grâce au biélorusse Yauheni Hutarovitch, puis Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) réussit à s’emparer du leadership, avant qu’Anton ne prenne le dessus sur les favoris à Xorret de Cati. Vaincu par une chute sur la route de Pena Cabarga, l’espagnol voit Nibali prendre son relais et gérer tranquillement son avance pour s’imposer à Madrid.
2011 : Retour au Pays-Basque après plus de 30 ans d’absence ! Alors que Wiggins (Sky) et Menchov (Geox) sont les favoris de l’édition, ce sont deux équipiers qui viennent se révéler pour la lutte au général : l’espagnol Juan José Cobo Acebo (Geox), et le britannique Christopher Froome (Sky). Leur duel atteint son paroxysme sur les pentes de la dernière étape de montagne, ou plutôt montée, celle de Pena Cabarga : Cobo dégaine le premier, à la flamme rouge, suivi et contré par Froome, qui semble s’envoler vers le maillot…mais l’espagnol recolle aux 150 mètres, repasse devant aux 100 mètres pour finalement être débordé dans le dernier virage par le britannique. Mais l’essentiel est là et Cobo conserve son maillot rouge grâce aux bonifications…avant d’être déclassé le 23 Juin 2019. Le 17 Juillet 2019, Christopher Froome est ainsi devenu le premier vainqueur britannique d’un Grand Tour…et le dernier de la décennie ?
2012 : Edition particulière, puisque se contentant du Nord de Madrid comme terrain de jeu, entre Asturies, Pays-Basque, Pyrénées et Galice. Alors que Joaquim Rodriguez sort grand vainqueur des trois arrivées au sommet asturiennes (Ancares, Angliru, Cuitu Negro) et semble en passe de pouvoir remporter le général, Alberto Contador renverse le général entre Santander et Fuenté De en attaquant à plus de 50 kilomètres de l’arrivée, dans le Collado de Hoz. Retombant sur ses équipiers issus de l’échappée matinale, il creuse et met « Purito » en difficulté dans l’ascension finale pour prendre le maillot de leader, avant de gérer le Bola Del Mundo, où l’espagnol de la Katusha ne retrouve pas assez de couleurs pour reprendre les 2 minutes 30 qu’il avait cédé.
2013 : A presque 42 ans, Christopher Horner devient le plus vieux vainqueur d’un Grand Tour, que ce soit au général (battant Firmin Lambot) ou sur les étapes (battant Pino Cerami). Guère cité parmi les grands favoris, et seulement titulaire d’un seul top 10 en Grand Tour avant cette 68e Vuelta, Horner renverse Nibali sur les arrivées de Pena Cabarga, Naranco et surtout de l’Angliru, où il écrase les autres favoris et termine juste derrière le français Kenny Elissonde, échappé. Avec 11 arrivées au sommet, cette édition constitue un record (dans la volonté affirmée des organisateurs de proposer des « muritos » depuis l’an passé).
2014 : C’est la première fois depuis plus de vingt-ans que l’arrivée finale ne se déroule pas à Madrid, finissant à Saint-Jacques-de-Compostelle pour célébrer les 800 ans de la venue de Saint-François d’Assise. Lors des 10e et 11e étapes, Nairo Quintana est victime de chutes, ce qui le force à quitter la Vuelta, donnant le leadership à Alberto Contador, pourtant dans l’inconnu après son abandon sur le Tour, où il ne se contente pas de gérer son avance, s’imposant au sommet de La Farrapona puis d’Ancares.
2015 : Décrite comme « étape la plus dure dans l’histoire du cyclisme » par Eusebio Unzué, la première étape 100% andorrane de la Vuelta cumule 5200 mètres de dénivelé positif en 138 kilomètres seulement, avec les cols de Beixalis, Ordino, Rabassa, Gallina, Comella et le finish à Els Cortals d’Encamp. Si l’étape permet aux favoris de s’expliquer et de faire sombrer Froome (et d’assister à la victoire de Mikel Landa), elle est loin d’être décisive (8 coureurs en moins de deux minutes au général), et paradoxalement, le podium à Madrid sera le plus serré depuis 1985 : Majka, 3e, ne termine qu’à 1:09 de Fabio Aru.
2016 : Alors que Quintana et Froome semblent les plus forts pour se disputer la victoire finale, le colombien profite d’un coup de bordure lancé par Alberto Contador et ses équipiers pour repousser Froome à presque 4 minutes sur l’étape d’Aramon Formigal, un écart que le britannique ne pourra jamais boucher ensuite.
2017 : Partie de Nîmes, la Vuelta travers très tôt les Pyrénées et Andorre, où Christopher Froome s’empare d’ores et déjà du maillot de leader, qu’il ne lâchera plus pendant 18 jours. Cette 72e édition marque également le jubilé de Contador, sa dernière course en tant que cycliste professionnel, et où il parvient à s’imposer au sommet de l’Angliru sur l’avant-dernière étape, après avoir tenté de même dans l’ascension inédite de Los Machucos. Christopher Froome parvient ainsi à réaliser le troisième doublé Tour-Vuelta de l’histoire, et ce malgré un contrôle antidopage anormal qui agitera la saison 2018.
2018 : Pour la première fois depuis 10 éditions, un contre-la-montre individuel ouvre les routes espagnoles. Les ascensions inédites de Les Praeres et du Monte Oiz sont programmés et permettent, avec les autres étapes de montagne, de vidanger le général. Simon Yates, après sa déconvenue sur les dernières étapes du Giro, remporte l’édition devant Enric Mas et Miguel Angel Lopez, sacrant le plus jeune podium (24,8 ans) de la Vuelta depuis 1936, et de Grand Tour depuis le Tour 1965.
2019 : L’ascension par un versant inédit de l’Observatoire de Javalambre, d’Els Cortals d’Encamp par Engolasters, du Santuario del Acebo et le retour de Los Machucos semblent être les principaux points-clés des deux premières semaines, avant une troisième dépourvue d’arrivée au sommet franche!