Histoire de la course
1933 : Création de la course alors nommée "Six jours de la route", avec des étapes reliant Paris, Dijon, Lyon, Avignon, Marseille, Cannes et Nice.
1934 : Introduction de demi-étapes. Le triple vainqueur de Paris-Roubaix Gaston Rebry profite de conditions détestables pour remporter l'épreuve.
1935 : Premier contre-la-montre par équipes, bonifications attribuées au sommet de certains cols.
1936 : Des bonifications dont attribuées aux arrivées d'étapes.
1937 : Introduction d'un challenge par équipes nommé Challenge Pathenôtre.
1938 : Pierre Caminet, conducteur de bus au chômage, remporte la première étape et termine quatrième au classement général.
17 Mars 1939...
Déluge de neige sur Paris-Nice
Dès le départ de cette deuxième étape de la "Course au Soleil" entre Nevers et Saint-Étienne, les coureurs se retrouvent sous une pluie froide. Douze hommes décident de partir. Rapidement, cette pluie se transforme en grêle et en neige, un vent glacial se lève, l'apocalypse s'abat sur les coureurs. Sur 91 partants, une soixantaine abandonne en seulement trente kilomètres. Certains décident de courir à pied leur vélo à la main pour se réchauffer les pieds, d'autres s'arrêtent et se dirigent vers les fermes et les cafés afin de pouvoir se réchauffer. À 80 km de l'arrivée, quatre hommes demeurent en tête : Naisse, Galateau, Camellini et Zimmermann. Maurice Archambaud est quant à lui très attardé, mais il pense que les autres coureurs ne parviendront pas à rallier Saint-Étienne et il poursuit. Lorsque son directeur sportif lui tend une musette, ses doigts sont si gelés qu'il ne parvient même pas à l'attraper. Puis dans le dix derniers kilomètres, Archambaud apprend qu'il est en tête de la course, et il décide de s'arrêter pour attendre le belge Émile Masson. Masson s'impose à l'arrivée à Saint-Étienne, mais Archambaud s'empare de la tête du classement général, qu'il conservera jusqu'au bout. Seuls vingt-quatre coureurs seront classés, le dernier, Pividori, arrivant avec 1 h 13 de retard sur le vainqueur du jour.
1946 : Après six années d'interruption, le journal Ce Soir reprend l'organisation de la course.
1951 : La course prend le nom de Paris - Côte-d'Azur. Après une grande offensive dans la dernière étape, Teisseire est d'abord déclaré vainqueur mais doit finalement s'incliner de douze secondes.
1952 : Premier contre-la-montre individuel, entre Antibes et Grasse.
1953 : Réduction de la durée de l'épreuve pour passer à quatre jours de course à cause de difficultés financières.
1954 : première participation de Jacques Anquetil, qui remporte le contre-la-montre final de cinquante kilomètres autour de Nice.
1955 : L'organisation est confiée aux "Amis de route et piste", la course reprend le nom de Paris-Nice.
1956 : Fred de Bruyne remporte Paris-Nice et, quarante-huit heures plus tard, Milan - San Remo.
1957 : dès la deuxième étape, Louison Bobet se charge de faire la sélection, mais c'est Jacques Anquetil qui remportera le classement général à la faveur des étapes contre-la-montre.
1958 : Mécontent des abandons de Fausto Coppi et Willy Vannitsen, l'organisateur parvient à obtenir de l'UCI une suspension de ces deux coureurs.
1959 : La course est prolongée jusqu'à Rome, prenant ainsi le nom de Paris-Nice-Rome. Le maillot de leader n'est pas bleu et azur mais vert sur la seconde partie. Pour plus d'infos vous pouvez lire
cet article d'AG2R.
1960 : Rik van Looy et ses équipiers écrasent la course lors de la troisième étape en repoussant tous leurs rivaux à plus de vingt minutes après un départ tonitruant.
1961 : Les Faema de van Looy et les Fynsec-Helyett de Jacques Anquetil musèlent la course, les premiers pour les étapes et les seconds pour le général.
1962 : Le critérium disputé à Montceau-les-mines est finalement compté pour le général.
1963 : Premier passage en Corse avec une étape entre Ajaccio et Bastia. Pour la première fois de sa carrière, Anquetil attaque en montagne pour remporter une épreuve.
1964 : Parcours corse étendu à trois étapes, malgré leur difficulté et les orages elles ne permettent pas aux favoris de se départager.
1965 : Rudi Altig remporte trois étapes mais doit s'incliner au général face à Jacques Anquetil.
13 Mars 1966...
Une rivalité à son paroxysme
En cette année 1967, Paris-Nice passe par la Corse, avec notamment un contre-la-montre de trente-six kilomètres entre Bastia et l'Île-Rousse. Et Poulidor y réalise un véritable exploit, une performance qu'on ose même plus espérer tant on l'attend depuis longtemps : pour trente-sept secondes, il triomphe d'Anquetil sur l'épreuve de vérité ! Après la victoire de l'italien Dancelli à Ajaccio, il ne reste à Anquetil que l'ultime étape vers Nice pour renverser la situation. Ce sont d'abord ses équipiers chez Ford France qui attaquent chacun leur tour, épuisant la formation Mercier du maillot blanc. Puis dans le col des Tourettes, Anquetil harcèle son rival, parvient à le distancer avant d'être rattrapé puis de repartir seul, cette fois définitivement. Il file vers Nice pour repousser tout le monde à plus d'une minute, portant ainsi son record à cinq victoires sur la course au soleil. Mais cet exploit est terni par les agissements des équipiers du normand : en cours d'étape, Wuillemin a littéralement balancé Barry Hoban, équipier de Poulidor, dans le fossé. Et lorsqu'Anquetil accélère, ses équipiers bloquent systématiquement la route au maillot blanc. La rivalité entre les deux figures du cyclisme français de l'époque atteint son paroxysme, le résultat de la course ne sera homologué qu'après de nombreuses enquêtes.
1967 : Malgré deux coups de force à Château-Chinon et Hyères, Merckx ne termine que 10e au général après avoir perdu 19 min à Bollène.
1968 : Introduction d'un prologue et premier passage au Mont Faron, avec un challenge du meilleur descendeur du Mont Faron remporté par Lucien Aimar.
1969 : Pour la première fois, la dernière étape est disputée contre-la-montre au col d'Èze. Eddy Merckx, vainqueur, y double Jacques Anquetil.
1970 : Sous la neige, Merckx écrase la course lors de l'étape de Saint-Étienne, avant de remporter tous les classements annexes.
1971 : Alors qu'Éric Léman comptait trois victoires d'étape, l'équipe Flandria quitte la course en hommage à Jean-Pierre Mobséré, mort lors du critérium de Retié.
1972 : Raymond Poulidor réalise l'exploit de battre Merckx au col d'Èze, et bat le belge au général.
1973 : Cette fois Merckx est devancé non seulement par Poulidor mais aussi par Zoetemelk lors de la dernière étape et au classement général.
1974 : Prologue disputé par équipes de deux coureurs (remporté par Eddy Merckx et Joseph Bruyère).
1975 : Les coureurs escaladent le Mont Ventoux (jusqu'au Chalet Reynard). Malgré une défaillance dans l'ascension, Merckx remporte l'étape.
1976 : Malgré six victoires d'étapes sur dix possibles, Maertens ne termine que quatrième au général.
1977 : Maertens profite d'un parcours moins difficile pour s'imposer, après l'étape de Draguignan il passe quatre heures au contrôle antidopage.
1978 : Gerrie Knetemann survole l'épreuve et déclare ensuite, par rapport à l'apathie de ses rivaux, "je n'ai pas compris mes adversaires".
1979 : Création du classement des jeunes.
9 Mars 1980...
Duclos sort vainqueur de la tempête
Si les conditions climatiques sont difficiles depuis le début de cette trente-huitième édition, elles deviennent catastrophiques au cours de la quatrième étape entre Villefranche-sur-Saône et Saint-Étienne : une tempête de neige s'abat sur le Beaujolais ! Les abandons de multiplient, Bernard Thévenet et Dietrich Thurau, entre autres, quittent la course. Dans le col de Malval, de petits groupes avancent lentement dans le vent et le froid et sur une route verglacée. Alors que les abandons sont toujours plus nombreux, deux hommes profitent du chaos pour s'échapper : Pierre Bazzo et Gilbert Duclos-Lassalle, qui coupent la ligne dans cet ordre à Saint-Étienne, sept minutes avant le peloton. Pour cette étape terrible, les délais sont supprimés, sans quoi Hinault, qui a concédé quarante-cinq minutes, aurait été exclu. Désormais, Duclos n'a plus qu'à gérer son avance jusqu'à Nice.
1981 : L'équipe colombienne, forfait en raison du froid, est remplacée par une équipe scandinave.
1982 : Unique grand départ à l'étranger avec un prologue disputé à Luingue, en Belgique.
1984 : Arrivée jugée au sommet du Chalet Reynard.
1985 : Première incursion dans le Jura, domination totale de l'équipe Skil Sem Kas Miko de Sean Kelly.
1986 : L'épreuve comporte trois arrivées au sommet, le Chalet Reynard, le Mont Faron et le col d'Èze.
1987 : Magnifique bataille entre Fignon, Bernard, Roche et Kelly, finalement à l'avantage de ce dernier.
1988 : L'épreuve est réduite à six jours de course à cause des réglementations de l'UCI.
1989 : Miguel Indurain remporte l'épreuve sans remporter d'étape mais en terminant deuxième à cinq reprises.
1990 : Seuls les soixante-dix premiers du classement général peuvent disputer la dernière étape.
1991 : Deux maillots de leader sont attribués à l'issue du prologue, l'écart entre Marie et Rominger étant trop faible pour être comptabilisé.
1992 : Arrivée d'étape jugée au sommet du col du Grand Duc.
1993 : Un an après son grave accident, Laurent Bézault termine deuxième du classement général.
1994 : Vaujany est la première station de sports d'hiver à accueillir une arrivée d'étape.
1995 : Marc Madiot rejoint la direction de course.
1996 : Le grand départ a pas lieu en région parisienne mais à Châteauroux.
1997 : Gilbert Duclos-Lassalle rejoint à sont tour la direction de l'épreuve.
1998 : Dans l'ascension du col de la République (premier col à plus de 1000 m de l'histoire du cyclisme), Frank Vandenbroucke profite d'une tempête de neige pour creuser des écarts qui lui assurent la victoire finale.
1999 : Introduction de la classique arrivée au sommet dans les Alpes du sud avec une arrivée à Valberg.
2000 : Jean Leulliot cède à Laurent Fignon l'organisation de l'épreuve.
2002 : Création d'un maillot bleu et blanc pour le leader du classement des jeunes, le maillot de leader devient jaune et blanc.
2003 : Chute mortelle d'Andrei Kivilev lors de la troisième étape, qui provoquera l'obligation du port du casque sur toutes les épreuves professionnelles.
2004 : Jacksche, vainqueur final, lance avec son équipe une bordure lors de la deuxième étape, un peloton perd cinq minutes et un autre en perd quatorze.
2005 : À cause des chutes de neige, les organisateurs sont contraints de déplacer moins de 24 heures à l'avance l'arrivée de la troisième étape.
2007 : L'équipe Discovery Channel contrôle parfaitement la course pour permettre à Contador de porter deux offensives décisives vers Mende et Nice.
2008 : Une arrivée a lieu à la station de Montage Serein, sur le versant Ouest du Ventoux.
2009 : Premier passage à la montagne de Lure.
2010 : À l'issue de la quatrième étape, Jens Voigt, doyen du peloton, endosse le maillot jaune devant Sagan, plus jeune coureur engagé sur l'épreuve.
2011 : Tony Martin profite de l'introduction d'un long contre-la-montre pour inscrire son nom au palmarès de l'épreuve.
2012 : La surprenante équipe Vacansoleil décroche trois étapes et place Lieuwe Westra sur le podium, à seulement huit secondes de Wiggins.
2013 : Victime d'une chute lors de la deuxième étape, Nacer Bouhanni abandonne avec le maillot jaune.
2014 : Sur un parcours sans contre-la-montre ni haute montagne, Carlos Betancur profite de ses qualités de puncheur pour s'imposer.
2015 : Première arrivée au sommet de la Croix de Chaubouret, avec une victoire de Richie Porte.
2016 : Les intempéries provoquent l'annulation de l'étape arrivant au sommet du Mont Brouilly.
2017 : Arrivée la plus haute de l'histoire de l'épreuve au sommet du col de la Couillole.
2018 : Dans des conditions climatiques dantesques, Marc Soler renverse Simon Yates après une offensive de 50 km le dernier jour.