Que dit Philippe en fait?
Il regrette que sur le même sujet on ait changé le mode de validation démocratique : il regrette donc que le référendum n'ait pas vu ensuite un autre référendum avoir place.
Sans que ce soit un scandale absolu ce n'est pas forcément le mieux qui ait été fait
(Là-dessus je ne dis pas vraiment autre chose)
La gestion de tout ça a donc été malhabile.
Et ça a mené à des malentendus, incompréhensions er insatisfactions.
(Là encore c'est de l'ordre du factuel. Il est évident que ça a entraîné de l'insatisfaction et in mécontentement ainsi qu'une défiance profonde. Je ne vais pas prétendre le contraire)
Jusque là je suis donc plutôt en accord avec Philippe.
Le problème c'est par contre précisément qu'il s'arrête là. À aucun moment il ne va ensuite au bout des choses (I.e. expliquer ce qu'est un référendum, parler de démocratie, etc). Ce qui de mon point de vue est ridicule car ça ne fait qu'encourager les incompréhensions et donc la défiance.
Il fait le choix de la facilité en fin de compte. Et ce n'est pas de la bonne politique.
Car en fin de compte en s'arrêtant là où il s'est arrêté il ne fait que contribuer à la validation du récit du non à l'Europe. Or comme je l'ai déjà dit, un tel récit est pure construction et relève notamment d'une incompréhension totale de l'outil référendaire (ainsi que de la démocratie et du sentiment politique d'alors
).
(Le référendum portait sur un texte precis. Ce texte précis a été rejeté. C'est la seule conclusion qu'on peut en tirer. Le reste est libre à chacun)
Bref Philippe s'est arrêté aux deux constats de base:
- le côté problématique de faire suivre un référendum par une validation par le Congrès.
- l'existence d'un sentiment de défiance qui est ressorti de ça.
Deux constats justes. Mais le discours ambiant ici ou là ne s'arrête pas à là (Mais va jusqu'à 'le vote des Français a été bafoué' et 'on a dit non à l'Europe').
Philippe en s'arrêtant à ses deux constats sans aller plus loin ne fait qu'au fond alimenter lui-même l'incompréhension et la défiance puisqu'il n'adresse pas le reste du discours qu'on retrouve ici ou là.
C'est une faute politique que de laisser prospérer une certaine lecture politique fallacieuse de la séquence.
Edit: en réponse à Umb