Histoire de la course
1905 : Giovanni Gerbi remporte le premier Tour de Lombardie en partant seul dès le départ. L'italien avait étudié la route les jours précédents et savait que les traversées des villes l'avantageaient. Plusieurs des ses adversaires chuteront d'ailleurs lors de la traversée d'une voie de tramway.
1906 : Alors Carlo Galetti s'était isolé à 50 km de l'arrivée après avoir déjà provoqué la sélection, il connaît une grosse baisse de régime dans le final (sans doute due à une trop forte consommation de vin pendant la course) et laisse la victoire à Cesare Brambilla.
1907 : Gerbi se voit retirer sa deuxième victoire au profit de Garrigou, l'italien avait bénéficié de l'aide de son entraîneur et de clous semés après son passage.
1908 : François Faber profite du marquage entre les italiens Gerbi et Cuniolo pour partir à 40 km de l'arrivée et s'imposer en solitaire.
1909 : Record de participation avec 355 coureurs au départ.
1910 : Alors que Lapize avait pris plus d'un quart d'heure d'avance, il s'écroule de fatigue et abandonne, laissant Micheletto et Ganna se disputer la victoire.
1911 : Pour la première fois, la course se joue au sprint entre plus de dix coureurs.
1912 : Carlo Oriani règle au sprint un groupe de cinq alors que le français Maurice Brocco avait créé la sélection dès l'ascension du Brinzio puis à nouveau peu après Côme.
1913 : Henri Pélissier s'impose, mais les tifosi l'accusent d'avoir fait chuter Girardengo. Le français est assailli par les spectateurs, se réfugie dans la cabine des chronométreurs et ne doit son salut qu'à l'intervention des carabiniers.
1914 : Alors qu'Ugo Agostini semblait parti pour l'emporter, il est victime d'une fringale et ne termine que neuvième.
1915 : Le faible nombre de professionnels inscrits pousse les organisateurs à inviter des coureurs amateurs.
1916 : Après avoir attaqué sans cesse dans la première partie de la course, Belloni s'arrête épuisé dans une auberge, mais repart quelques minutes plus tard !
1917 : Première victoire belge avec Philippe Thys.
1919 : Les frères Pélissier lancent la course dès le départ puis s'effondrent, et les coureurs doivent affronter la neige dans l'ascension du Brinzio : Seulement sept courageux rallient l'arrivée !
1920 : Henri Pélissier profite du marquage entre Gaetano Belloni et Giovanni Brunero pour devenir le premier coureur à remporter trois fois le Tour de Lombardie.
1921 : Pour la première fois, plus de quinze coureurs se disputent la victoire au sprint au Vigorelli de Milan.
1922 : L'arrivée a lieu sur le circuit de Monza.
1923 : Giovanni Brunero s'impose avec un quart d'heure d'avance sur son dauphin après 63 km de chevauchée solitaire.
1924 : Après une fringale, Alfredo Binda accepte d'emmener Girardengo dans le final en échange d'un morceau de sucre.
1925 : Girardengo, initialement 2e, est disqualifié pour ne pas s'être arrêté au contrôle de Grantola.
1926 : Alfredo Binda mène une échappée solitaire de cent cinquante kilomètres pour rallier Milan avec une demi-heure d'avance sur ses premiers poursuivants.
1927 : Binda s'impose à nouveau, quelques semaines après avoir décroché le premier titre de champion du monde de l'histoire.
1928 : Gaetano Belloni est le plus vieux vainqueur de l'épreuve à 36 ans.
1929 : Alors que la pluie rend la piste du Vigorelli glissante, les organisateurs ne sont pas en mesure de déplacer l'arrivée. Cela profite à l'audacieux Fossati, premier coureur à démarrer dans le groupe de tête.
1931 : Binda devient seul recordman de l'épreuve, après une nouvelle échappée solitaire de près de cent kilomètres.
1932 : L'arrivée est déplacée au stade de l'Arena Civica.
1934 : Learco Guerra remporte enfin le Tour de Lombardie, après avoir évité de peu la terrible chute de Cralo Rovida contre une borne de granite.
1935 : Pour sa première participation, Bartali se contente de la troisième place, qui lui suffit pour décrocher le titre de champion d'Italie.
1936 : Bartali remporte son premier Tour de Lombardie en battant la moyenne record de 3 km/h.
1937 : Victoire du surprenant Aldo Bini après une échappée de plus de cent kilomètres, qauatre minutes devant Gino Bartali.
1938 : Cino Cinelli bat Gino Bartali d'une demi-roue à l'issue d'un sprint à 23 sur le Vigorelli.
1939 : Vainqueur avec plus de trois minutes d'avance sur ses poursuivants, Bartali est ovationné comme personne ne l'avait été avant lui à l'arrivée.
1940 : Alors qu'il se trouvait dans un groupe en chasse derrière Bartali pour sa première participation, Coppi est victime d'un saut de chaîne et termine seulement 16e.
1941 : Bartali et Coppi, fatigués et marqués par tous leurs adversaires, doivent laisser filer Mario Ricci vers la victoire dans les rues de Milan.
1942 : Édition la plus courte avec seulement 184 km au programme.
1945 : Mario Ricci s'impose après une échappée de soixante-quinze kilomètres et établit un nouveau record de vitesse.
1947 : Coppi fait exploser Fiorenzo Magni dans la Madonna del Ghisallo et s'impose à Milan après soixante-dix kilomètres en solitaire.
1948 : Coppi établit le nouveau record d'ascension de la Madonna del Ghisallo avant d'établir le nouveau record de la course au terme d'une chevauchée solitaire de quatre vingt kilomètres.
1949 : Quatrième victoire consécutive de Fausto Coppi, record inégalé.
1950 : Renzo Soldani s'impose au terme d'un magnifique sprint face à Coppi et Bevilacqua qur le Vigorelli.
1951 : Louison Bobet met fin à l'hégémonie italienne qui durait depuis trente ans, en devançant Giuseppe Minardi de dix centimètres.
1952 : Cette fois, Minardi ne laisse aucune chance à ses adversaires sur le Vigorelli et réalise le sprint parfait.
1954 : Coppi décroche sa cinquième victoire après avoir parfaitement contrôlé ses adversaires dans le final.
1955 : L'observation entre Coppi et Bobet permet à des coureurs inattendus de se jouer la victoire, et Cleto Maule remporte la plus belle victoire de sa carrière.
1956 : Alors que Coppi semblait tenir une sixième victoire en Lombardie à trente-sept ans, Darrigade le saute sur la ligne. Le campionissimo s'effondre en pleurs après l'arrivée.
1957 : Diego Ronchini remporte le Tour de Lombardie dès sa première saison professionnelle.
1959 : Rik van Looy est le premier coureur à remporter successivement le Tour de Lombardie et Paris-Tours. Philippe Thys l'avait réalisé en 1917 mais Paris-Tours se courait en Avril à l'époque.
1960 : Après plusieurs éditions s'étant achevées au sprint, Vincenzo Torriani décide d'intégrer l'ascension du Mur de Sormano, qu'Arnaldo Pambianco est le premier coureur à franchir en tête. La montée sera retirée du parcours trois ans plus tard.
1961 : L'arrivée est déplacée à Côme pour rapprocher les principales difficultés (Madonna del Ghisallo et Mur de Sormano) de l'arrivée.
1962 : Jo de Roo réussit à l'emporter malgré deux crevaisons dans le Mur de Sormano et deux chutes ensuite.
1963 : Après 1962, le néerlandais Jo de Roo devient le seul coureur à remporter deux fois le Tour de Lombardie et Paris-Tours la même année.
1964 : Ajout de l'ascension du San Fermo dans les derniers kilomètres, les organisateurs espèrent que cette ascension évitera une arrivée au sprint.
1965 : Tom Simpson devient le premier vainqueur britannique de l'épreuve, il est encore le seul aujourd'hui.
1966 : Gimondi résiste d'une demi-roue au retour de Merckx dans le sprint final, privant ainsi le "Cannibale" d'une nouvelle victoire sur les grandes courses italiennes après Milan-San remo et le Trophée Baracchi.
1968 : Après avoir terminé deuxième de Paris-Roubaix, du Tour de France, du Grand Prix des Nations et des championnats du monde cette année, Van Springel décroche enfin sa première grande victoire.
1969 : Le jeune espoir belge Jean-Pierre Monséré décroche sa première victoire, un mois seulement après être passé professionnel.
1970 : Harcelé par les italiens, Merckx doit encore s'incliner, mais le belge dénoncera le "nationalisme" de ses adversaires après l'arrivée.
1971 : Eddy Merckx remporte enfin le Tour de Lombardie, seul monument manquant encore à son palmarès.
1972 : Merckx devient le dernier coureur à remporter le Tour de Lombardie et Milan - San remo la même année. Seuls Girardengo, Binda, Bartali et Coppi l'avaient fait avant lui.
1973 : Felice Gimondi récupère une nouvelle victoire suite au contrôle positif de Merckx, qui invoque la prise d'un sirop pour la toux comme responsable de ce contrôle.
1974 : Merckx lance le sprint en premier, mais de Vlaeminck profite parfaitement de l'aspiration pour déborder le bruxellois dans le dernier virage et s'offrir sa première victoire en Lombardie.
1975 : La course est disputée dans un terrible froid, seuls dix-huit coureurs rallient l'arrivée.
1977 : Pour la première fois, le départ n'est pas donné de Milan mais de Seveso.
1978 : Édition la plus longue avec 266 km au programme.
1979 : Victime de crampes dans le final, Silvano Contini ne peut contester la victoire à Bernard Hinault.
1980 : La course est disputée dans des conditions climatiques très difficiles, Fons de Wolf l'emporte et seulement dix-sept coureurs rallient Côme, record de l'après-guerre.
1981 : Kuiper profite du marquage entre les italiens pour s'imposer. La presse et les supporters critiqueront ardemment Moser et Saronni.
1982 : Maillot de champion du monde sur le dos, Giuseppe Saronni remporte enfin son premier monument en établissant une nouvelle moyenne record.
1983 : Greg Lemond est le premier non européen à monter sur le podium et Sean Kelly le premier irlandais à l'emporter.
1985 : Les organisateurs inversent le sens de la course, qui se disputera entre Côme et Milan pendant cinq ans.
1986 : Baronchelli profite de l'attitude de Sean Kelly dans le final pour remporter à nouveau le Tour de Lombardie, neuf ans après sa première victoire.
1987 : La course est très animée et, malgré de bonnes conditions climatiques, 27 coureurs seulement rallient l'arrivée.
1988 : Superbe victoire de Charly Mottet après une échappée solitaire de cent kilomètres.
1989 : Première victoire suisse avec Tony Rominger.
1990 : Le Tour de Lombardie part et arrive à Monza.
1991 : Sean Kelly remporte à l'expérience son troisième Tour de Lombardie, en contrôlant parfaitement martial Gayant dans le final.
1992 : Tony Rominger s'impose en solitaire après avoir fait exploser la course dans l'ascension du Lissolo.
1993 : Victoire de Pascal Richard, alors que c'est la dernière course disputée par son équipe Ariostea.
1995 : Moyenne record, la course est bouclée à la vitesse de 43.32 km/h. Le parcours reste dans le Nord de la région, entre Varèse et Bergame.
1996 : Après être parti dans le colle del Gallo, Andrea Tafi s'impose avec plus de deux minutes d'avance sur son dauphin. On n'a plus revu de tel écart depuis.
1997 : Laurent Jalabert s'impose en profitant parfaitement du travail de Michele Bartoli, à qui il suffisait d'une quatrième place pour remporter la coupe du monde.
1998 : Après Binda, Merckx, Simpson, Gimondi et Saronni, le suisse Oscar Camenzind est le sixième coureur à remporter le Tour de Lombardie avec le maillot arc-en-ciel sur le dos.
2000 : Première victoire d'un coureur balte, Raimondas Rumsas.
2002 : Le départ a lieu dans la petite ville de Cantu.
2004 : La course emprunte pour la première fois des routes étrangères, avec un départ donné de Mendrisio en Suisse.
2005 : Pour le centenaire de l'épreuve, un seul étranger parvient à se glisser dans le top 5 : le luxembourgeois Fränk Schleck.
2006 : Paolo Bettini est le dernier coureur à remporter le Tour de Lombardie avec le maillot de champion du monde.
2007 : La course est à nouveau disputée intégralement en Italie avec un départ donné à Varèse, où Ballan sera sacré champion du monde l'année suivante.
2009 : Philippe Gilbert est le dernier coureur à réalisé le doublé Tour de Lombardie - Paris-Tours.
2010 : Les coureurs s'élancent à nouveau de Milan, alors que la capitale régionale n'avait plus accueilli l'épreuve depuis trente ans.
2012 : Retour du Mur de Sormano sur le parcours, Joaquin Rodriguez et Romain Bardet établissent le record d'ascension en 9'02''.
2013 : Troisième édition consécutive sans italien sur le podium, un record.
2014 : Les organisateurs décident d'alterner deux parcours : un allant de Côme à Bergame et l'autre partant de Bergame et arrivant à Côme.
2015 : Victoire de Vincenzo Nibali après un impressionnant travail de sape de son équipe dans le Mur de Sormano.
2016 : Première victoire colombienne avec Esteban Chaves, tandis que son compatriote Uran décroche un troisième podium.
2017 : Pour la première fois depuis le début du siècle, deux nations trustent les sept premières positions.