Les monstres sont-ils nécessaires dans la course ? Ou doit-on réinventer le mythe ? Qu’importe les Angliru, les Lagos de Convadonga ou Les Praeres quand les Asturies fourmillent de montées toutes plus intéressantes que les autres, propice à appliquer une configuration Vuelta comme permettre une bagarre de tout les instants. Qu’importe la platitude où les pourcentages extrêmes, quand on peut réunir le tout pour atténuer l’affolant. Qu’on ne dise pas que la victoire était facile, mais qu’elle ne se fasse pas non plus à la somme des efforts sur 5000 mètres de dénivelé positif.
E1 : Oviedo > Tudela Vegin (Clm I.) - 11 kms
Mettre le Gaz
181 mètres D+
Cette toute nouvelle version du Tour des Asturies se déroulera d’Oviedo à Gijon et débutera par un chrono assez original, qui mêle une montée en palier et une descente ralliant l’arrivée. La difficulté pour les coureurs sera de jauger son effort, puisqu’ils seront lâchés dans la nature sans aide chronométrique, si ce n’est la gestion millimétrique que peuvent aborder les maîtres de la discipline. Guère des bosses insurmontables, elles permettront néanmoins un contre-la-montre initial en deux temps, difficile à négocier.
E2 : Oviedo > San Martin del Rey Aurelio (Plaine Val.) - 190 kms
A l’ombre du Géant
3731 mètres D+
Cette première étape en ligne empruntera le dos de l’Angliru, dans une vallée encaissée menant à la Cobertoria, un petit monstre figé dans les pattes du monstre jouxtant son sommet. Pourtant, on pourrait presque dire cette journée dédiée aux sprinteurs, avec ensuite une double boucle autour de San Martin del Rey Aurelio, avec un passage par les deux versants méridionaux de La Faya de Los Lobos, d’abord par le plus dur, et plus court, puis le versant classique, par lequel est passé la Vuelta pour atterrir à Les Praeres. Des Sprints Intermédiaires sont également placés après des petites bosses non catégorisées afin de favoriser l’attaque et pousser à la désorganisation, bien qu’un sprint semi-massif puisse être envisagé.
E3 : Cangas de Onis > Jito de Escarandi (Collado Barreda) (Mon.) - 184 kms
Epée de Roche
4960 mètres D+
Cette troisième journée partira du camp de base de l’épreuve, Cangas de Onis, ville trop souvent snobée par la Vuelta pour ses arrivées aux Lagos de Covadonga. La première partie de l’étape sera plutôt corsée et propice aux défaillances avec le double passage du Moande associé au Llomena. Le passage par la Cuesta de la Hoya permettre également de repérer le final du lendemain, avant de filer au loin en laissant les Lagos sur sa droite. Une nouvelle boucle sera à effectuer à l’entrée du parc des Picos de Europa, avant de s’engager en plein cœur d’une vallée absolument mirifique, voyant les torrents aqueux se succéder aux falaises de roche et aux aiguilles déchiquetées de la chaine de montagne. Grande ou petite sœur des Lagos de Covadonga, l’ascension du Collado de la Caballar – et de sa transition menant jusqu’au Collado Barreda, mérite néanmoins le détour pour le paysage superbe qu’il offre dans ses alentours, mais également par ses pourcentages affolants au pied comme au sommet. Une route parsemée d’embûches attendra les coureurs à l’entrée dans la vallée menant jusqu’à Bulnes/Ponchebos avant de commencer réellement l’ascension par 4 kilomètres à 9%, suivi de faux-plats et de pourcentages intermédiaires en passant par Tielve, le tout sur une route impeccable. Le brusque coude virant sur la gauche marque la reprise réelle des hostilités menant à Sotres, avec un kilomètre à 10%, là où la route se rétrécit et se fait moins belle, et où l’enfer attend, composé d’un kilomètre à 15% jusqu’au Jito de Escarandi, puis une transition plus douce jusqu’au parking du Collado Barreda, sur la route du village perché de Tresviso. L’étape reine, à n’en pas douter.
E4 : Ribadesella > Cangas de Onis (Val.) - 172 kms
Crème de Caviar
3755 mètres D+
Si déconvenue hier, l’occasion de se rattraper ne tardera pas puisque une double boucle autour du Mirador del Fito attendra les coureurs aujourd’hui, de quoi lancer la courser et faire une gros écrémage avant d’enchainer avec l’étroit Pandavenes, et le rapide Cuesta de la Hoya, colline sur les hauteurs de Cangas de Onis, qui aura enfin le privilège d’accueillir l’arrivée d’une étape vallonnée possiblement folle.
E5 : Cangas de Onis > Gijón (Plaine Val.) - 166 kms
Rien n’est jamais fini
2486 mètres D+
Il ne sera pas dit que le parcours aura facilité la vie aux sprinteurs comme elle ne les aura pas empêche de briguer une victoire si les bosses font partie de leur arsenal. Un début d’étape tranquille avant de gravir l’explosif Alto de la Cruz, avant d’enchainer sur une boucle autour de l’Alto de Castanera qui pourrait permettre aux costauds de s’extirper, comme aux sprinteurs de revenir à la faveur de faux-plats descendants rapide et permettant de récupérer avant le final de l’épreuve dans les rues de Gijon, en bord de mer.