Saison World Tour 2019 [Giro st16]

par **Kreuziger** » 10 Mar 2019, 16:37

PARIS-ROUBAIX

Présentation

Gruppetto News a écrit:
Événement novateur à Roubaix, pour renforcer l'engouement autour de la Course l'organisation a mis en place une présentation des équipes ce vendredi 12 avril au soir. Un jour avant le départ des cyclos et à 2 jours du final de la Reine des Classiques, les leaders sont venus nombreux pour remercier un public lui aussi venu en nombre. On note l'absence de quelques équipiers déjà à Compiègne ou encore en Pays Basque mais tous les grands noms sont à proximité du Vélodrome dans cette soirée. La plupart des grands noms viennent tout droit du Carrefour de l'Arbre, libre pour une dernière fois avant le début d'un week-end très spécial dans le Nord.

Startlist

Parcours

Gruppetto News a écrit:
Pas de changement cette saison, des noms à retenir : Troisvilles, Arenberg, Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l'Arbre. Encore et toujours plus de pavés jusqu'à l'arrivée.

Favoris

Gruppetto News a écrit:
Comme d'habitude sur Paris-Roubaix il faut chercher du côté des coureurs expérimentés pour trouver le vainqueur. Avec le temps sec il faut aussi un coureur puissant, des hommes comme Sagan, Terpstra, Stuyven sont vraiment dans cette filière.

Météo

Gruppetto News a écrit:
C'est simple il n'y a pas eu une goute de pluie depuis samedi dernier dans le nord, les températures seront assez chaudes de quoi faire grand plaisir au cyclo. En revanche le vent risque de se lever ce samedi après-midi et soufflera surtout en début de course dimanche, encore une édition au sec donc.

par **Kreuziger** » 12 Mar 2019, 11:02

J'annonce la Masterclass d'un coureur bien en vu en ce moment. Sûrement mon plus long récit.

par **Floflo59250** » 12 Mar 2019, 11:25

Kreuziger a écrit:J'annonce la Masterclass d'un coureur bien en vu en ce moment. Sûrement mon plus long récit.

Je trouve Sénéchal très en vue en ce moment :mrgreen:

Arrête de teaser :twisted:

par **Kreuziger** » 12 Mar 2019, 14:24

Floflo59250 a écrit:
Kreuziger a écrit:J'annonce la Masterclass d'un coureur bien en vu en ce moment. Sûrement mon plus long récit.

Je trouve Sénéchal très en vue en ce moment
Arrête de teaser

Ça arrive ce soir :lol:

l'inspiration m'est étonnamment venue très rapidement ça fait plaisir, j'espère que ça vous plaira :ok:

par **Phil** » 12 Mar 2019, 16:14

Je découvre seulement ton récit, c'est très agréable ! Même si j'ai ma préférence pour les récits avec prise en mains d'une équipe, j'ai commencé la lecture avec plaisir !

par **Kreuziger** » 12 Mar 2019, 17:14

Phil a écrit:Je découvre seulement ton récit, c'est très agréable ! Même si j'ai ma préférence pour les récits avec prise en mains d'une équipe, j'ai commencé la lecture avec plaisir !

Merci, content que ça te plaise :heureux:

par **Kreuziger** » 12 Mar 2019, 19:42

PARIS-ROUBAIX

Course

Gruppetto News a écrit:
Les Gueules Noires

Il y a toujours eu un plaisir coupable le matin à Compiègne, à observer ces coureurs qui vont affronter l'Enfer du Nord quand vous êtes sur une moto suiveuse ou en voiture pour suivre la course. Ces moments là restent souvent gravés quand la ligne est coupée, on se plait à retrouver dans le top 10 qui tirait la gueule, qui souriait, qui lisait La Voix Du Nord... Et un matin comme celui-ci celui qu'il faut absolument trouver c'est Marc Madiot, star dans ce pays le mayennais est toujours en ébullition, ici distillant ses derniers conseils à des Démare et Küng tout ouïe. Autre attraction pour les nombreux fans au départ c'est la présence de Geraint Thomas légérement conspué à Roubaix le vendredi soir, le gallois trouve ici une ambiance plus paisible et pose fièrement aux côtés de son ami Luke Rowe avec leur drapeau, espérant très sûrement poser dans quelques heures au sommet du podium. On comprend rapidement qui vient ici pour chercher la victoire, qui vient pour découvrir et qui vient pour finir la course, images sympathiques de l'habitué Roelandts tentant de détendre l'atmosphère devant un Mikel Landa pas franchement rassuré, contraste d'un autre duo : Sagan et Oss qui discutent pression de pneu sur la ligne de départ.
Très souriant Rohan Dennis fait le tour des médias :

"J'ai été parler avec Tom Dumoulin et Mikel Landa, on ne sait toujours pas dans quelle merde on s'est foutu je pense mais il faut bien ça pour ne pas être pris par surprise en juillet. J'ai vraiment hâte de rentrer dans Troisvilles, on m'a dit du grand bien de l'ambiance."

Si en effet le géant hollandais peut espèrer un résultat correct ce n'est pas le cas du grimpeur basque, inhabitué à ces pratiques et qui a découvert difficilement les pavés sur le dernier Tour.
Mais l'heure du départs'approche déjà, l'heure pour nous de prendre la moto et de se concentrer au maximum pour ne rien manquer de l'Enfer du Nord.

Les cloches sonnent, il est 11h, horaire bien spécial pour cette ville de Compiègne, en 1918 lorsque l'Armistice avait été signée ici, les combats avaient pris fin le 11 novembre à 11h. L'Histoire n'est jamais loin du Paris-Roubaix mais aussi la peine, ce départ a été l'occasion de rendre un hommage à Michael Goolaerts, décédé l'an dernier durant la course sur un secteur pavé que les coureurs emprunteront durant la course. Son ancien équipier Wout Van Aert s'est élancé en première ligne, accompagné de Sagan, Dillier et Van Avermaet notamment. Quittant la ville de Compiègne, le peloton de ce 117ème Paris-Roubaix va rejoindre dans le silence la forêt dans laquelle est donné le départ réel.

11h20 le départ est donné par Christian Prudhomme depuis sa voiture officielle et la forêt s'agite d'un seul coup. Même pas le temps de chercher qui pourrait bien filer à l'anglaise en premier que la réponse est donnée : Alexis Guerin et Arthur Vichot prennent la fuite et le peloton ne réagit pas. Il faut bien comprendre que c'est déjà la panique dans les oreillettes : le vent est annoncé à la sortie de la forêt et le peloton pourrait bien exploser et une échappée ressortir.

Et en effet dès la sortie de la forêt le peloton accélère sous le rythme des coureurs voulant fuir le peloton. Le duo français est repris par 5 autres hommes dont 2 coureurs de l'équipe Sunweb mais le peloton ne laisse pas partir cette échappée, sûrement à cause de la présence de Vermote. L'échappée prend dès lors de nombreux kilomètres à filer, l'allure est relancée sans cesse, le vent frappe les coureur et dans une longue ligne droite avec vent de 3/4 le peloton casse. Christophe Laporte déjà en queue de course suite à une crevaison au plus mauvais moment doit déjà s'imposer un effort pour revenir en tête, notamment en compagnie de Miguel Angel Lopez qui trainait à l'arrière du peloton.
Le premier peloton emmené par la Quickstep compte une trentaine de coureurs avec justement les leaders de l'équipe belge et d'autres outsiders comme Sagan, Debusschere ou Stuyven mais le manque d'entente permet une jonction totale après 30km de course.

Comme souvent dans ces cas-là on arrive très vite à Saint-Quentin, un peu de repos dans le peloton, l'allure ne baisse pas mais le vent ne souffle pas dans la ville, c'est déjà ça de gagné. Dieu soit loué pour Will Smit le peloton n'a pas cassé, le sud-africain de la Katusha semble souffrir en queue de peloton.

Sortie de Saint-Quentin, le vent reprend en latéral et évidemment ça casse, une vingtaine d'hommes bien placés s'en vont mais le peloton roule derrière rien qu'à la vue du maillot belge dans le groupe à l'avant. Cependant le mano-à-mano semble équitable, derrière les Quickstep bloquent les relais de la Bora et devant tout le monde tourne. Après une lutte de 30km, avant d'entrer à Busigny, Sagan, Van Avermaet et Thomas demandent la paix à l'oreillette : l'échappée de ce Paris-Roubaix 2019 s'est décidée sur un coup de bordure.
Voilà donc la composition de l'échappée de 29 hommes forts :

Stijn Vandenbergh, Adrien Petit, Edward Theuns, Ryan Mullen, Sacha Modolo, Viatcheslav Kuznetsov, Nils Politt, Yves Lampaert, Fabio Sabatini, Florian Sénéchal, Jos Van Emden, Jasper Philipsen, Ivan Cortina Garcia, Rohan Dennis, Bert De Backer, Luka Mezgec, Alexander Edmondson, Marc Sarreau, Jasha Sütterlin, Marc Soler, Lars-Ytting Bak, Lennard Kämna, Lars Boom, Boy Van Poppel, Pierre-Luc Perichon, Evaldas Siskevicius, Yoann Offredo, Laurens De Vreese et Jakob Fugslang

Le peloton garde tout de même un rythme rapide, ne voulant pas laisser filer un si gros groupe d'échappée avec des si beaux noms mais ça n'empêche pas Sagan d'aller trainer en fond de groupe avec Daniel Oss, on est proche d'entrer à Troisvilles alors certains préférent se détendre car tous les suiveurs sentent que la tension monte.

Au loin apparaissent les premiers drapeaux flamands soufflés par un vent fort qui souffle dans la Plaine Picarde, on arrive à Troisvilles pour un premier test. Pas de gros changement dans l'échappée, Sabatini fait tout le secteur en tête assez tranquillement. Dans le peloton c'est la cohue habituelle sur ce secteur rendu très poussiéreux, visiblement incapable de voir devant lui Peter Vanspreybrouck chute sur le bas côté et emmène plusieurs coureurs avec lui dont Benoot. Le belge doit déjà s'imposer un effort dans la roue de De Buyst pour revenir dans le peloton à la sortie du secteur.
Les secteurs commencent à s'enchainer à l'avant et certains ont déjà les jambes lourdes à l'avant, dans Saint-Python Siskevicius et Mullen sont déjà lâchés. Derrière certains risquent d'avoir les jambes lourdes, le peloton est plutôt groupé -du moins aucun leader n'est distancé- mais dans le Secteur de Saint-Python le groupe a à nouveau cassé, cette fois Naesen est pris dans la cassure. A la sortie le belge accompagné de Debusschere, Lutsenko et Démare font un effort et reviennent dans le secteur de Quièvy -un des plus long-. Déjà les équipiers s'écartent, notamment Gougeard qui a ramené Naesen et qui ne peux plus faire d'efforts.

Les prochains secteurs voient le rythme s'accélérer progressivement dans les secteurs pavés qui suivent, ce qui provoque une baisse d'effectif dans le peloton désormais à 1min30 de la tête de course où Marc Soler mène principalement la course.
Les hélicoptères aperçoivent déjà le mythique secteur d'Arenberg au loin mais il faut déjà passer plusieurs difficultés avant de toucher aux portes de l'enfer et notamment Haveluy qui se dresse devant la tête de course. Sabatini fait un vrai ménage : Theuns, Kuznetsov, Van Emden, Dennis, Mezgec, Edmondson, Sütterlin, Kämna, Van Poppel, Perichon, Offredo et De Vreese sont distancés.
Ils ne sont donc plus que 15 en tête de course. Dans le peloton Haveluy est aussi dévastateur : la Bora accélère et les équipiers disparaissent rapidement, ils ne sont qu'une cinquantaine ou soixantaine dans le peloton avant d'entrer dans Arenberg. Heureusement pour eux les leaders sont tous présents avant d'entrer dans ce mythique secteur.
Toujours plus rapides pour entrer dans Arenberg, à 70km/h Sabatini lâche ses dernières forces en rentrant dans le secteur. A l'avant le plus fort c'est Cortina Garcia qui ressort avec Politt. Derrière c'est le grand tri : Vandenbergh, Lampaert, Senechal, Bak et Fugslang sont les seuls survivants à l'attaque de l'espagnol.
1min après les échappées c'est au tour du peloton d'entrer pied au plancher dans ce lieu mythique, si Thomas rentre en premier dans le secteur c'est pour faire une première sélection, chose faite : Luke Rowe chute et abandonne, Valgren crève et attend inlassablement un équipier et finalement Kristoff ne se relève pas d'un rodéo improvisé.
Quand le gallois sort de cette cohue il a fait un trou sur le peloton mais il n'est pas seul : Langeveld, Stuyven, Nibali, Martin, Roelandts et Kragh Andersen l'accompagnent dans cette entreprise.

Avec un regard dépité Soler croise le visage de Roelandts, deux courses différentes pour ces coéquipiers mais l'espagnol n'a pas à rougir, il est bien meilleure condition que Landa qui vient tout juste d'abandonner. L'incident passé Soler donne son bidon à Roelandts et tente de s'accrocher, sans réussite.
Le peloton doit maintenant s'organiser et c'est au tour de Van Avermaet de lancer ses équipiers à la chasse du groupe qui vient de partir, le ravitaillement est raccourci parce que la course va de plus en plus vite. En tête de course Politt et Cortina tournent équitablement et augmentent l'écart sur leurs poursuivants, qui eux, préfèrent laisser Sénéchal faire le sale boulot. Les écarts ne sont d'ailleurs pas importants : le duo de tête compte 15 secondes sur le Gr. Lampaert qui compte 40 secondes sur le Gr. Thomas, lui même 20 secondes devant le peloton en entrant dans Hornain.
Le Gr. Thomas est lui même en train de revenir rapidement sur ses précédants dans le secteur, notamment dû au travail de Stuyven qui fait tout pour creuser l'écart, y compris lâcher Nibali déjà épuisé de ses efforts. Devant c'est Bak qui craque ou du moins son pneu avant, malheureusement sa voiture est loin, le danois a course perdue, il n'arrive même pas à raccrocher le train du peloton où son seul coéquipier présent est Vermote.
Secteur de Beuvry-la-Forêt : la jonction est faite entre le Gr. Thomas et le Gr. Lampaert, le second a préféré ralentir pour attendre des précieux renforts, avec 50 secondes d'avance sur le peloton ce tout nouveau groupe compte bien revenir sur le duo Politt-Garcia Cortina qui impressionne par sa classe à l'avant de la course avec 2 minutes d'avantage sur le peloton.

A Auchy-les-Orchies le rythme du peloton monte à nouveau, on arrive vers Mons-en-Pévèle, désormais le Gr. Lampaert compte 40 secondes d'avance sur le peloton où Damien Gaudin fait un gros travail.
Devant on entre dans Mons-en6pévèle, peut-être le secteur clé, rien ne bouge dans le duo de tête mais derrière c'est la foire d'empoigne : Stuyven attaque de nouveau, cette fois le groupe implose, ils ne sont pas nombreux à prendre la roue de l'ogre belge, à la sortie on retrouve avec lui Lampaert, Langeveld et Roelandts. Preuve que l'attaque fut violente : Thomas est à l'arrêt complet dans le secteur après avoir tenté de suivre le mouvement.
Dernier échelon : dans le peloton tout le monde attend une offensive de Sagan, tous les favoris sont collés à sa roue mais celui qui a senti le bon coup c'est Dillier qui a pris la roue de Terpstra qui est déchainé. Avec une rare puissance le néerlandais attaque sur le secteur, là aussi le ménage est limpide, à la sortie ils ne sont plus nombreux à sortir en compagnie du néerlandais : Dillier, Sagan, Van Avermaet, Pedersen, Stybar, Benoot et Démare.
La gagne se jouera entre ceux qui ont pu passer Mons-en-Pévèle dans les premiers, c'est certains.

Les coureurs ressortent du secteur les gueules complétement noires, frappées de poussière mélangée à la transpiration, il devient difficile de reconnaître les coureurs au faciès, moins pour Garcia Cortina l'espagnol avale les pavés sans problèmes et lâche Politt dans le secteur du Moulin de Vertain avec un style rappelant Boonen en 2012. Derrière aussi ça bouge : Lampaert et Langeveld se sont fait la malle sur le plat, revenant ainsi sur le géant allemand et laissant leur deux anciens équipiers se faire reprendre par le groupe des favoris lancés à toute allure.
20 secondes : c'est ce qui sépare Garcia Cortina du duo à l'arrière, la situation se fait pressante pour Lampaert et Langeveld, il faut revenir vite, Politt disparait des débats, vite rattrapé par le groupe des favoris tout proche. Mais soudain cris de la foule et nuage de fumée, Pedersen en sort en premier mais plus loin un ralentissement : Stuyven a chuté et a bloqué certains adversaires : Sagan, Stybar, Benoot, Démare, Roeldants et Politt perdent quelque précieux sur un groupe emmené par la fulgurance du danois de la Trek qui ressort du secteur en tête de groupe avec donc dans sa roue : Terpstra, Van Avermaet et Dillier dans l'ordre.
Infattigable l'espagnol à l'avant qui ne perd presque rien sur le duo désormais à sa chasse en sortant de Wannehain, mais déjà se dresse le final pavé de ce Paris-Roubaix avec le terrible duo de Camphin et du Carrefour de l'Arbre. Langeveld reste toujours impassible, son visage est marqué mais son coup de pédale limpide, contrairement à un Lampaert qui butte de plus en plus, d'autant plus que dans la longue ligne droite du Bureau le duo ne voit pas l'espagnol au loin mais l'effrayante ombre de Terpstra revenir derrière dans la ligne droite avalée sans broncher à plus de 60km/h. On entre dans un des secteurs clé du final, Garcia Cortina fend la foule, bouffe la poussière mais ne craque pas, alors que derrière Langeveld s'est séparé de Lampaert dès l'entrée, le néerlandais débute une remontée toujours plus haletante.
Pas de panique pour Lampaert il est repris peu après le virage du milieu de secteur et peut finir cet instant de souffrance avec les 4 autres, vent dans le dos.
On avait presque oublié Sagan dans cette histoire, un peu plus loin le Slovaque est conduit par la rage, le seul qui peut le suivre en début de secteur c'est Démare mais le picard doit se résoudre : le slovaque est bien trop rapide aujourd'hui.
Carrefour de l'Arbre désormais et toujours Garcia Cortina pour emmener la course, l'espagnol impressionne de lucidité sur ce secteur, sautant les pavés, accrochant le virage à la corde. Derrière aussi on prend tout à la corde puisque Terpstra lance une nouvelle offensive, les suiveurs restent dans sa roue mis à part Van Avermaet qui part violemment dans le décor uniquement rattrapé par des spectateurs, c'en est fini du belge qui abandonnera même suite à cette chute. Après le virage en angle droit Langeveld retrouve le groupe quand Lampaert saute sur un contre de Dillier qui confirme son amour pour la souffrance. Heureusement, une nouvelle fois le belge est repêché dans la course à la gagne, Sagan tout proche le reprend à la sortie de l'enfer, le Paradis approche !

Mais le Paradis s'éloigne aussi pour Garcia Cortina dans le secteur de Hem, l'espagnol est enfin plus terrassé par sa journée, son coup de pédale commence à buter dans ce secteur sinueux, derrière on ne joue pas au cavalier dans les virages, Dillier mène mais uniquement pour ne pas être piégé, on est 10 secondes derrière Garcia ils vont se jouer la gagne.
Nouvel invité à la fête : Sagan revient à la sortie de Hem, ne manquant pas d'effectuer une petite politesse pour Mads Pedersen qui a déjà bien assez de mal pour accrocher les roues. Il reste 8 kilomètres, on entend déjà la ferveur de Roubaix au loin. Le bruit doit motiver le coureur de la Bahrain par tous les moyens, tout le Vélodrome est d'accord : il doit gagner, succéder à Hayman et Dillier dans l'exercice de la souffrance mais voilà derrière on s'entend bien et dans le faux plat le retour est officiel.
Voilà le Galibier du Paris-Roubaix, un maigre faux plat montant mais qui sonne comme un col alpin après tant d'efforts. Evidemment on y attaque quand on se sent inférieur au sprint, c'est le cas de Langeveld maisn en bas qui tente de surprendre son monde mais même Garcia Cortina répond à l'offensive, le contre de Dillier fait moins rire les concurrents, le suisse fait un petit trou parce que personne ne collabore, c'est finalement Sagan qui enterre les espoirs du Suisse mais les concurrents à la victoire ne sont plus si nombreux, son attaque à eu le mérite de créer un groupe réduit : ne restent que Sagan, Terpstra, Lampaert et donc Dillier. Il faut poursuivre l'effort, Lampaert qui se contenterait bien d'un top 4 relance sur l'espace Crupelandt mais le trio n'est pas loin derrière, c'est détaché que les gagnants arrivent dur le Vélodrome.
Comme le dit Madiot entrer sur ce secteur pour la victoire c'est spécial, ici le maillot de Champion de Belgique qui rentre en tête fait des émules mais il stoppe son effort : il faut se préparer au sprint et un Sagan aussi usé est prenable. C'est l'occasion pour Pedersen, Langeveld et Garcia Cortina de rentrer. Directement le danois contre, pareil pour l'espagnol mais dans l'autre sens : il craque pour de bon.
Le danois a fourni un bel effort, il passe sous les saluts de la cloche avec un bel écart, Sagan comprend bien qu'il faut réagir : il met tout le monde en ligne ! C'est le moment où jamais pour le battre au sprint, il revient sur Pedersen mais son sprint est long, Tersptra ne remonte pas, le seul qui y croit encore c'est Lampaert le maillot belge remonte, remonte mais échoue : Sagan lève les bras pour une seconde fois ici et quelle victoire. Second sur la ligne Lampaert peut se congratuler d'un tel résultat, tout comme Pedersen qui obtient ici un second podium sur un monument. Mais la plus grande des réompenses revient à Garcia Cortina 7ème mais vainqueur dans toutes les têtes, quand il franchit la ligne le Champion Slovaque vient le saluer, "la course qu'il a fournit nous rappelle qu'il ne faut jamais sous-estimer une échappée sur Paris-Roubaix, j'aurai aimé courir comme lui aujourd'hui" dira-t'il. Pour trouver le 4ème il faut chercher Terpstra trop court, le 5ème Dillier qui enchaine les Paris-Roubaix d'anthologie et le sixième Langeveld qui a mené une chasse effrainé, et qui lui aussi a salué Garcia Cortina une fois la ligne franchie.
Le premier français Démare réalise une vrai performance compte tenu du déroulement de la course.

Petite histoire du Paris-Roubaix : Dorian Godon et Dmitriy Strakhov arrivent dans le Vélodrome alors que les délais sont dépassés depuis quelques secondes, derrière eux se ferment les portes du Vélodrome, heureusement pour eux ils restent quelques spectatuers dans l'enceinte roubaisienne, dont Dillier et Naesen qui attendent sur l'herbe et prennent le français la ligne passé. Le français a tout donné pour finir la course et s'écroule la ligne passé le visage noir de poussière.
Les visages des coureurs ont d'ailleurs été immortalisés par un photographe à l'arrivée, montrant des gueules noires à peines reconnaissables mais indéniablement marqués par la souffrance.

Classement Paris-Roubaix 2019
1 : Peter Sagan /
2 : Yves Lampaert +0"
3 : Mads Pedersen +0"
4 : Niki Terpstra +0"
5 : Silvan Dillier +0"
6 : Sebastien Langeveld +4"
7 : Ivan Cortina Garcia +6"
8 : Arnaud Démare +1'37"
9 : Tiesj Benoot +1'37"
10 : Jasper Stuyven +2'01"
11 : Nils Politt +2'01"
12 : Jürgen Roelandts +2'01"
13 : Zdenek Stybar +2'01"
14 : Ian Stannard +3'25"
15 : Tony Martin +3'25"
16 : Jens Kekeuleire +3'25"
17 : Oliver Naesen +3'25"
18 : Jens Debusschere +3'25"
19 : Jakob Fugslang +3'53"
20 : Geraint Thomas +3'53"
21 : Taylor Phinney +3'53"
22 : Soren Kragh Andersen +4'16"
23 : Lars-Ytting Bak +4'16"
24 : Florian Sénéchal +4'49"
25 : Ramon Sinkeldam +5'30"

Peter Sagan a écrit:J'ai bien cru que ça allait encore m'échapper, Jasper tombe juste devant moi et me bloque, il m'a fallu un gros effort pour revenir.

Yves Lampaert a écrit:Second dans ces conditions c'est déjà une énorme performance, je n'avais vraiment plus de jambes dans le faux-plat, j'en ai un peu retrouvé dans le Vélodrome.

Mads Pedersen a écrit:J'y ai vraiment cru, je savais que ça allait se regarder alors j'ai tenté mais je n'avais pas assez de forces.

Silvan Dillier a écrit:C'est pour moi une plus grande réussite que mon Paris-Roubaix de l'an passé, j'ai couru avec les leaders toute la course cette année.

Ivan Garcia Cortina a écrit:Je ne sais pas quoi dire, je me suis jamais aussi bien senti qu'aujourd'hui, c'était parfait, c'est comme une victoire, je suis pressé d'être en juillet sur les pavés.

Rohan Dennis a écrit:Je comprend ceux qui avaient peur ce matin, ce n'est que frayeur et souffrance, même dans l'échappée mais ça m'a plu, surtout pour l'ambiance mais je ne sais pas si je reviendrai.

par **rthomazo** » 12 Mar 2019, 21:28

Cette course :shock:

Tu as écrit "les sonnes clochent" :mrgreen:

J'ai bien cru que Garcia Cortina allait le faire, une échappée de 29 coureurs :lol:

par **Tipitch** » 12 Mar 2019, 21:31

rthomazo a écrit:Cette course Tu as écrit "les sonnes clochent"
J'ai bien cru que Garcia Cortina allait le faire, une échappée de 29 coureurs

il passe sous les saluts de la loche avec un beau trou

Très bien écrit ! Ce scénario :lol:

par **Kreuziger** » 12 Mar 2019, 22:05

Tipitch a écrit:
rthomazo a écrit:Cette course Tu as écrit "les sonnes clochent"
J'ai bien cru que Garcia Cortina allait le faire, une échappée de 29 coureurs

il passe sous les saluts de la loche avec un beau trou

Très bien écrit ! Ce scénario

je vois que j'ai quelques choses à corriger

par **Kreuziger** » 15 Mar 2019, 20:25

PRESIDENTIAL CYCLING TOUR OF TURKEY

Gruppetto News a écrit:
Les Sultans du Swing

Tout n'est que vengeance en terrain turque, sur un tour au parcours classique enchainant ses arrivées habituelles à Elmali et Selçuk pour laisser les grimpeurs jouer le général. Les autres étapes sont dédiées aux sprinters, venus en nombre dans cette période assez calme pour eux.
Le premier à lever les bras à Istanbul c'est Moschetti qui fait la nique à un beau plateau. Le lendemain à Aksaray Walscheid renoue avec le succès en prenant le maillot de leader au sprinter de la Trek. Echappée nombreuse vers Kemer sur un terrain plus accidenté, Fonzi parvient à s'extirper d'un groupe conséquent dans lequel on trouve le désormais leader de la course Adam De Vos. Première explication entre leaders à Elmali donc, une fois les membres de l'échappée de la veille éliminés, le peu de leader présent peut s'expliquer. Stetina met le feu aux poudres et réduit le groupe, à 3km de l'arrivée ils sont justement trois à partir : Pernsteiner, Chris Hamilton et McNulty (maigre plateau disions-nous). A quelques hectomètres de la ligne l'américain craque, un peu après l'australien et laisse l'autrichien Pernsteiner triompher seul en haut d'Elmali.

Instant de paix vers Marmaris où le sprint général n'est pas gêné, enfin l'occasion pour Bennett de surclasser la concurrence, laissant le second : Mareczko plus d'un vélo derrière. Et on se retrouve à Selçuk, ascension explosive pour clôturer ce Tour de Turquie. Antunes croit longtemps à sa victoire en partant au pied de l'ascension mais il voit revenir le trio en toute fin de montée, Hamilton passe seul devant lui en lâchant Pernsteiner, l'australien ne lève pas les bras en pensant à prendre le plus de temps possible et il a raison, il remporte ce Tour de Turquie pour 3 secondes.

Classements :
Victoires d'étape :
ST1 : Matteo Moschetti
ST2 : Max Walscheid
ST3 : Giuseppe Fonzi
ST4 : Hermann Pernsteiner
ST5 : Sam Bennett
ST6 : Chris Hamilton

Classement Général :
1 : Chris Hamilton /
2 : Hermann Pernsteiner +3"
3 : Brandon McNulty +24"
4 : Amaro Antunes +57"
5 : Kristjan Durasek +1'02"
6 : Matteo Fabbro +1'16"
7 : Fausto Masnada +1'30"
8 : Nicola Conci +1'34"
9 : Sindre Lunke +1'49"
10 : Lachlan Morton +1'49"

Classement de la régularité :
1 : Max Walscheid

Classement des Sprints Intermédiaires :
1 : Adam De Vos

Classement de la montagne :
1 : Hermann Pernsteiner

Classement de la jeunesse :
1 : Chris Hamilton

par **Floflo59250** » 16 Mar 2019, 01:00

Ce top 10 digne d'une 2.1 :noel:

par **Kreuziger** » 16 Mar 2019, 11:30

Floflo59250 a écrit:Ce top 10 digne d'une 2.1

Tour de Turquie :lol:

par **Kreuziger** » 17 Mar 2019, 11:02

DE BRABANTSE PIJL

Gruppetto News a écrit:
Teuns évite les gouttes

Course mouvementée en terrain brabançon ce mercredi après-midi. En plaine transition entre classiques flandriennes et ardennaises, la course du Mur d'Overijse a fait part belle aux deux styles de coureurs.
Avec la tension l'échappée est reprise très vite sous un vrai déluge. Tout se passe dans le mur comme prévu, dans l'avant dernier le peloton explose en différentes parties et dans le premier on sent bien que Teuns et Grossschartner sont les deux favoris. Ça ne manque pas dans le mur final, l'autrichien attaque, le belge contre, clair, net et précis il l'emporte devant Lutsenko venu chiper la deuxième place à l'allemand de la Bora.

Classement :

1 : Dylan Teuns /
2 : Alexey Lutsenko +7"
3 : Felix Grossschartner +7"
4 : Serge Pauwels +9"
5 : Tim Wellens +9"

par **rthomazo** » 17 Mar 2019, 11:07

J'avais oublié que l'Autriche était juste une province allemande

par **Kreuziger** » 17 Mar 2019, 11:38

rthomazo a écrit:J'avais oublié que l'Autriche était juste une province allemande

J'ai confondu avec Schachmann chef :mrgreen:

par **Kreuziger** » 18 Mar 2019, 09:14

AMSTEL GOLD RACE

Gruppetto News a écrit:
Pluie, vent et solo

Grosse journée aux Pays-Bas aujourd'hui, notamment à cause de la mini-tempête qui s'abat sur la course. Petite échappée pour mener la course, on y compte dedans deux coureurs de la formation américaine EF Drapac : les motivés Howes et Brown qui ont bien conscience que sur la course néerlandaise l'échappée va souvent très loin. Mais cette année le peloton a pris des risques. L'échappée est reprise à 60km de l'arrivée par un peloton frappé par le vent et la pluie et qui s'est mis à rouler vite sans s'en rendre compte. La première vraie salve de monts scelle les destins, un groupe du vingtaine de coureurs va se jouer la gagne à partir du Kruisberg, parmi lesquels on trouve Valverde, Wellens, Gasparotto ou encore Kwiatkowski.

Dans le plus difficile de tous les monts Alaphilippe porte une accélération fatale à Valverde et Kwiatkowski. Ils ne sont plus que 7 à l'avant de la course.
C'est à 20km de l'arrivée que tout va se jouer finalement : Wellens contre un démarrage de Spilak et personne ne daigne le suivre, résultat le belge finit la course tout seul aux avants postes avec un coup de pédale impressionnant. Derrière on s'est enterré, les Dimension Data Kreuziger et Gasparotto avaient une trop grosse pancarte pour ressortir et Alaphilippe avait les jambes lourdes après son attaque. Wellens l'emporte donc devant Gasparotto et Henao. Valverde et Kwiatkowski arrivent juste après les 7 premiers, tout proche de revenir dans le groupe de poursuite.

Classement :

1 : Tim Wellens /
2 : Enrico Gasparotto +37"
3 : Sergio Henao +37"
4 : Julian Alaphilippe +37"
5 : Roman Kreuziger +37"
6 : Laurens De Plus +37"
7 : Simon Spilak +37"
8 : Michal Kwiatkowski +46"
9 : Alejandro Valverde +46"
10 : Toms Skujins +46"

par **Kreuziger** » 19 Mar 2019, 11:44

FLÈCHE WALLONNE

Gruppetto News a écrit:
La Gloire sourit aux audacieux

Il y a toujours une dualité au sommet du Mur de Huy entre ceux qui attendent une explication explosive dans le Mur et ceux qui veulent voir du mouvement avant le Mur et voir un homme audacieux s'imposer sur les hauteurs de la ville. Si d'habitude les premiers sont récompensés, cette fois ce sont les seconds les plus heureux. La tempête passée sur tous le plat pays en début de semaine, l'explication peut se faire sous un généreux soleil et sur des routes sèches. La principale explication sera entre Valverde et Alaphilippe, en attente de la Doyenne les deux rivaux comptent les points pour savoir qui arrivera avec le statut de favori suprême sur la course.
Alors l'échappée s'en est allée en début de course, et comme d’habitude elle n'a pas fait long feu et comme d'habitude il a fallu attendre la fin de course pour avoir du mouvement en terres belges.

Les 30 derniers kilomètres sont plus débridés que d'habitude, on sent bien qu'il y a un vent de révolte parmi les plus offensifs, c'est d'abord au tour de De Marchi et Bakelants d'aller respirer l'air frais après avoir attaqué dans le Mur de Huy. Mais les deux fuyards sont rattrapés avant d'entrer dans Ereffe. Là c'est Tratnik qui tente de montrer ses talents de rouleurs. Peine perdue pour le slovène. Au pied de Cherave tout le monde se regroupe mais pour peu de temps, Martinez attaque, suivi de Mas, Ciccone, O'Connor, Molard, Moscon et de Guillaume Martin. Un groupe de jeune donc mais derrière personne ne roule : Valverde et Vannendert n'ont pas assez d'équipiers et Alaphilippe et Woods font confiance à leurs équipiers. Au pied de Huy, l'écart est assez important pour éspérer, derrière il faudra faire le Mur au sprint pour gagner, le premier à dégainer c'est Valverde qui se sent fort. Devant Mas filtre le groupe sur les premières rampes, à tel point qu'il ne reste plus que Molard et Ciccone dans la roue. Woods contre Valverde et revient très vite sur la tête, Mas voyant que son leader français ne tient pas met une mine, tout le monde lâche de sa roue mais l'espagnol a présumé de ses forces : Ciccone s'est défait de Molard et revient seul, sur la relance du sommet l'italien passe et il remporte ainsi sa première Classique World Tour devant Mas et Woods.
Dans le duel Alaphilippe-Valverde le vainqueur c'est l'espagnol venu chercher la 5ème place.

Classement :

1 : Giulio Ciccone /
2 : Enric Mas +4"
3 : Michael Woods +6"
4 : Rudy Molard +6"
5 : Alejandro Valverde +18"
6 : Simon Yates +18"
7 : Julian Alaphilippe +22"
8 : Jelle Vanendert +25"
9 : Ben O'Connor +25"
10 : Primoz Roglic +31"

par **Bad_Neos** » 19 Mar 2019, 11:49

Tu places mal tes spoilers, c'est pour ça que ta page est dégueulasse

ton [/quote] doit être placé après ton [/spoiler]

Ciccone :niais:

par **Kreuziger** » 19 Mar 2019, 13:46

Bad_Neos a écrit:Tu places mal tes spoilers, c'est pour ça que ta page est dégueulasse ton

doit être placé après ton [/spoiler]

Ciccone :niais:

[/quote]
Ah merci du renseignement, je croyais à une malédiction :mrgreen:

C'est ce qu'on appelle une ascension parfaitement gérée

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