Nous voilà de retour sur les terres de
Nairo Quintana, vainqueur de cinq des six dernières éditions du Tour de Catalogne, dont les quatre dernières. Le colombien est encore une fois présent cette année et il devrait avoir fort à faire face à l’armada Movistar menée par
Soler, impressionnant depuis le début de saison.
Gesink effectue sa reprise, mais il a déjà annoncé qu’il se mettrait au service d’
Acedo cette semaine. Avant cela, les deux premières étapes se jouent au sprint.
Van Poppel se lance de loin sur le premier. Il ne tient pas jusqu’au bout et se fait déborder par plusieurs coureurs dans les derniers hectomètres, dont
Kittel qui s’impose. Bis repetita le lendemain après une journée usante. C’est cette fois
Modolo qui joue son va-tout, et ce n’est que dans les tous derniers mètres que
Kittel parvient à faire le doublé. Marquée par le vent, cette deuxième étape a déjà fait le ménage au général en reléguant
Simon Yates,
Marks,
Gunter, voire
Mäder et
Eg à plus de deux minutes. Elle a aussi éliminé un bon puncheur,
Ruben Guerreiro, qui va malheureusement louper les ardennaises suite à une fracture du scaphoïde. La troisième étape arrive à Valter 2000. Dans la montée finale, les Movistar prennent le manche mais impriment en fait un faux rythme dont
Yates,
Marks,
Meintjes et les équipiers
Bongiorno et
Diaz profitent pour attaquer, au moment où leur leader
Power est décroché. L’écart grandit jusqu’à une minute et les favoris
Soler,
Quintana,
López et
Barguil restent assez loin dans la file. Cela pousse
Acedo à réagir en personne. Le basque va en fait réaliser toute la montée une quinzaine de secondes devant
Pedrero,
Mas et
Landa qui travaillent toujours pour
Soler. Ce n’est que dans les deux derniers kms que
Quintana,
Jallas Amigó et
Soler réagissent enfin. Ils reprennent et déposent
Acedo sous la flamme rouge, mais pas
Yates ni
Bongiorno, qui a filé vers l’étape et le maillot de leader, offert par le diable en personne !
Barguil,
López et
Latour sont bien plus loin.
Les grimpeurs enchainent avec la traditionnelle arrivée à Port-Ainé après une étape de plus de 208 kms. Une échappée de six coureurs se développe comprenant
Maison, victorieux sur la dernière Vuelta et les britanniques
Geoghegan Hart,
Geraint Thomas et
Simon Yates, le mieux placé au général à 3’37’’. Dans l’avant-dernier col,
Wendlandt,
Elissonde,
Ulissi,
Ruijgh et
Kudus partent en contre. La jonction est opérée et la montée finale est abordée avec 5 minutes de marge, alors que l’érythréen n’en possède que 3’27’’ de retard au général. Cette fois,
Soler ne se repose pas indéfiniment sur ses équipiers. Il attaque à plusieurs reprises avec les mêmes hommes forts que la veille,
Quintana et
Jallas Amigó.
Bongiorno défend bravement son maillot mais finit par lâcher la roue des trois hommes qui vont lui passer devant au général. En tête de course,
Ruijgh,
Elissonde,
Kudus et
Ulissi attaquent à tour de rôle, emmenant avec eux deux rescapés de l’échappée matinale,
Maison et
Geoghegan Hart. À 4 kms du sommet,
Kudus remporte cette course au carton. L’érythréen s’envole pour remporter l’étape, 1’11’’ devant
Elissonde. Il faut attendre 2’20’’ pour voir
Soler et
Quintana franchir la ligne. Pour 15’’,
Kudus s’empare donc du maillot de leader ! Il reste deux étapes légèrement vallonnées à passer, après une étape de plaine qui sourit de justesse aux sprinters. Les Trek ont le meilleur train que
Malnero tente de mettre à mal. Mais pour la troisième fois cette semaine,
Kittel remonte fort pour s’emparer du bouquet !
L’avant-dernière étape propose une difficulté de 4 kms dont le sommet est à 12 bornes de l’arrivée.
Soler et
Quintana tentent logiquement leur chance, dans un premier temps avec
Jallas Amigó et
López, puis à deux en vue du sommet. Ils avalent tous les échappés sauf
Caruso et
Morton, qui ne seront repris que dans la descente. Derrière, les Jumbo impriment un énorme train et, sur la relance au sommet, ils partent à 4 avec
Skidan.
Kudus est plus en difficulté, comme
Bongiorno qui fait travailler son équipe.
Oomen,
Geoghegan Hart et
Brand reviennent sur
Jallas Amigó et
López et les bordurent quasi instantanément. La jonction est même effectuée avec le quatuor de tête à 2 kms de l’arrivée ! N’ayant pas travaillé jusque-là,
Acedo et
Skidan se montrent logiquement les plus véloces, l’ukrainien s’imposant devant le basque.
Quintana récupère 4 secondes de bonifications, et surtout 55 sur un petit peloton auquel appartient
Kudus. L’érythréen rend donc son maillot au maître des lieux mais conserve son podium, comme l’an dernier. Le dernier jour,
Gesink et
Oomen se glissent dans l’échappée de 10 coureurs. Le circuit autour de Montjuic sacre souvent les attaquants, et cette année ne fait pas exception à la règle. Malgré une chute en milieu d’étape,
Ulissi se montre le plus remuant. Il parvient à sortir avec
Pacher dans l’avant-dernier tour. Les deux hommes s’entendent jusqu’à la dernière ascension où le français flingue son adversaire pour aller chercher l’étape ! Derrière,
Oomen et
Carthy privent
Ulissi du podium dans le dernier km. Dans le peloton, la course s’anime loin de l’arrivée pour de mauvaises raisons. Plusieurs chutes envoient à terre
Soler,
Kudus,
López et
Bongiorno pour les prétendants au général, et
Skidan chez les puncheurs. Dans un contraste avec sa victoire d’hier, le jeune ukrainien doit abandonner. Il entame une course contre-la-montre pour pouvoir participer aux Ardennaises. Son équipe IAM entame quant à elle un mois de déprime après la blessure de leur autre leader,
Lars Boom, pour les flandriennes. Dans le dernier tour,
Acedo,
López et
Jallas Amigó tentent leur chance. Les trois hommes font exploser ce qui restait du peloton. En particulier,
Soler et
Kudus payent sûrement les conséquences de leur chute en étant distancés !
Quintana limite mieux la casse dans le premier groupe de chasse. Le colombien franchit la ligne avec 20’’ de retard sur ses adversaires, largement suffisant pour remporter son cinquième Tour de Catalogne consécutif !
Jallas Amigó monte sur son premier podium.
Soler et
Kudus coupent la ligne 1’41’’ après les premiers favoris. Pour 7 secondes,
Soler conserve donc son podium au général.