Manuel, à Santiago, le 1 janvier 2026,
Avec la fin de la saison, l’été arrivait à grands pas. J’emmenais
Fernanda à Concepción faire la connaissance de maman. Elle a été charmée et m’a félicité pour mon choix. On s’est quitté en se promettant de se retrouver bientôt, pour les fêtes de fin d’année, cette fois-ci à Santiago.
Entre temps, l’impensable est arrivé. En rentrant de mon entrainement, j’ai trouvé une
Fernanda remuée :
« Les carabineros ont appelé. Ils m’ont demandé si j’avais des plaintes à formuler à l’encontre du père Ignacio. Même si les faits sont prescrits, ils montent un dossier et plusieurs femmes ont déjà témoigné. Je ne savais pas comment réagir alors je leur ai demandé de rappeler plus tard et j’ai raccroché. Qu’est-ce que tu en penses ?
- Ce n’est pas à moi de décider Fernanda. Témoigner ça sera dur, ça ravivera des plais du passé, ça attirera l’attention sur toi, sur nous, sur l’équipe. Mais ça aidera aussi des filles qui ont souffert et peut-être souffrent encore de ce type de personnage, et ça peut aussi se révéler libérateur pour toi.
- Je, je…
- Tu n’as pas besoin de décider tout de suite, mais au bout du compte ce sera ta décision et je serai à tes cotés pour te soutenir.
- Merci Manuel. »
Deux jours plus tard, la photo du père Ignacio, désormais 72 ans, s’affiche en continu ou presque sur toutes les chaines d’info en continu. Le scandale a éclaté et des centaines de gamines ont été concernées durant des dizaines d’année, le tout dans le silence complice de l’église chilienne. Contre l’avis de sa famille mais avec le soutien de
Raul et de l’équipe,
Fernanda a décidé de témoigner.
C’est encore plus dur que ce que je craignais. Des dizaines de journalistes font le pied de grue devant notre appartement, guettant nos faits et gestes et sollicitant la pauvre
Fernanda dès qu’elle ose mettre un pied dehors. Après 5 jours passés claquemuré, je décide que nous devons partir en vacances. On part à Séville. Entre deux entrainements, j’en profite pour faire un peu de tourisme. Mon monument préféré est la Torre del Oro sur les rives du Guadalquivir.
Notre escapade en amoureux est propice à la complicité et
Fernanda parvient à se montrer plus détendue et à l’écoute de sa sensualité, même si certains blocages demeurent.
Je me connecte à distance à la réunion d’équipe qui nous annonce le programme de l’an prochain.
Kevin et moi seront les 2 principaux leaders de l’équipes sur les courses par étapes et les Ardennaises.
Jhonatan sera notre leader sur les Flandriennes. (Spoiler notes équipe S4)
Au vu du manque de profondeur de l’équipe, mon programme sera chargé : je serai leader sur le Giro et co-leader avec
Kevin sur la Vuelta. Directement 2 Grands Tours dans l’année, sacré challenge, après l’équipe n’a pas vraiment le choix et tous ses leaders devront faire 2 Grands Tours.
Artiz m’appelle ensuite pour me détailler mon programme : 78 jours de course ! Je débuterai ma saison à l’UAE Tour avant d’enchainer Strade Bianche, Paris-Nice et Milan Sanremo. Retour éclair au pays pour les Championnats Nationaux puis Tour du Pays-Basque, Giro, Tour de Suisse. Petite pause jusqu’à la Vuelta et les classiques italiennes : Tre Valle Varesine – Gran Piemonte et Lombardia pour finir. Je suis un peu déçu de ne pas participer aux Ardennaises mais avec le programme autour je comprends le choix du staff. A la vue du calendrier,
Artiz me conseille de prendre un pied-à-terre en Europe. A la réflexion, il sera aussi utile à
Fernanda et
Hector étant donné que la grande majorité des courses WT se déroulent sur ce continent. Et à choisir, l’Espagne présente le gros avantage de parler espagnol ! On a encore le temps pour choisir la localisation, ce sera pour février ou mars prochain après l’UAE Tour.
Le temps judiciaire n’est pas le temps médiatique. Le procès du père Ignacio ne débutera pas avant de long mois mais déjà ce scandale a laissé sa place à un autre et nous pouvons rentrer passer les fêtes de fin d’année à Santiago, avec maman.
Manuel, à Dubai, le 15 février 2026,
J’étais dans les starting blocs pour débuter ma saison, bien préparé pour performer d’entrée et poursuivre le bon début de saison de l’équipe.
Au
Santos Tour Down Under (cat WT),
Nixon est notre meilleure carte après le prologue à 23’’ de
Tarling. Après 2 sprints remportés par
Groenewegen, la catastrophe arrive lors de la 4e étape :
Jhonathan chute et se fracture le poignet. Il ne va pas pouvoir être notre leader sur les Strade.
Geoghegan Hart remporte l’étape.
Nixon finit dans le groupe de poursuivants et se replace à 4’’ du nouveau leader
Garcia Cortina. Le lendemain, alors que nous contrôlions la course,
Nixon stresse en voyant les favoris le déborder et lance trop tôt. Il plafonne et finit 2e, derrière
Garcia Cortina qui compte maintenant 8’’ de marge. En plus il a mal au dos. Tellement mal, qu’il demande à abandonner mais le staff le maintient en course avec le protocole de soin nécessaire pour le soulager, au moins au départ. Il sert les dents car la dernière étape est courte, seulement 114 km. Une nouvelle fois parfaitement lancé, il profite des rampes les plus pentues pour prendre un peu d’avance.
Cela revient fort et il ne reste plus rien sur la ligne. Juste quelques centimètres devant
Vine pour les 2 première victoires de la saison puisque les bonifications de l’étape lui offrent aussi le général.
Notre autre recrue,
Abner, prend en main la destinée de l’équipe à la
Vuelta a San Juan (cat 2.HC) Après deux sprints remportés par
Vernon et
Ackermann, il réalise un excellent contre-la-montre en cote en signant le 2e temps à seulement 3’’ de
Tulett. Sur l’étape reine qui arrive au sommet de l’Alto de Colorado,
Jumbo fait un énorme boulot pour
Foss qui a attaqué à plus de 7 km du sommet.
Ineos a roulé pour
Tulett,
Abner callé dans sa roue et à 3 km de la ligne nous faisons la jonction avec le groupe de tête. Mais
Foss a relancé et seul
Zimmermann a pu le suivre. Ce dernier a même réussi à le déposer dans les derniers mètres pour s’offrir la victoire.
Tulett était un peu juste et
Abner a pu le passer dans les ultimes rampes pour s’offrir la 3e place. Au général, c’est hyper resserré :
Foss a pris la tête,
Abner est 2e à 5’’,
Zimmerman à 6’’ et
Tulett à 9’’… L’étape vallonée du lendemain devrait figer le général. Notre train domine le faux plat montant final.
Felix crée la cassure et nous nous retrouvons à 5 devant avec
Benoot et
Vansevenant.
Victor lance et
José et
Abner donne tout. Comme
Benoot est sur la même ligne c’est un combat à la loyal et
José s’impose.
Abner reprend le maillot de leader avec 33’’ d’avance sur
Tulett. La dernière étape ne change rien et Porto Rico célèbre la victoire de son champion !
Sur la
Muscat Classic (cat 1.1), nous alignons une équipe de jeune, ce qui offre à
Ignacio sa chance en tant que leader. Il bascule en tête de la dernière difficulté, mais
Oldani est attentif et empêche
José de lui faire la cassure.
Ignacio fait le maximum au sprint et finit 4e,
Oldani s’impose devant
Aranburu.
Enfin sur les
Championnats d’Equateur, l’absence de
Jhonatan, toujours en convalescence nous prive de notre meilleure carte pour le
contre-la-montre.
Carapaz en profite pour remporter un nouveau titre devant
Nixon.
Sur la
course en ligne, les équipes ont tiré les leçons du passé et ne collaborent par avec
Nixon dans l’échappée, pire elle chasse derrière avec
Carapaz. Après plusieurs tentatives,
Nixon se retrouve à l’avant avec un
Movistar PC mais surtout
Cepeda, le frère, et
Caceido, ces 2 derniers aident
Nixon à rouler plus vite que les chasseurs et à 60 km l’écart est de 3’20. A 20km,
Movistar PC roule fort en tête du peloton mais l’écart est toujours de 3’20.
Caceido part à 17 km, cela tergiverse et
Nixon contre. Il rentre mais ne parvient pas à lâcher
Caceido et tout se regroupe, cela se joue donc au sprint à 5.