Ce
Tour du Rwanda commence par un petit prologue dans les rues de la capitale aux alentours du
Amahoro Stadium. En très légère montée, les rouleurs peuvent quand même faire un résultat. Mais alors quoi de mieux qu'un mélange des deux pour s'imposer, comme
Joey ROSSKOPF (RLY) qui boucle ces 3,1
KMS en 4'13", alors que
Pello BILBAO (TBV) prend déjà les devants en terminant second, à 3" de l'Américain. Le lendemain, on assiste déjà à une première grosse journée avec un parcours très accidenté. Ils sont à peine plus de 50 à se présenter à
Kirehe pour se jouer la victoire, et bien emmené par ses équipiers,
Giovanni LONARDI résiste in-extremis au retour d'
Eduardo SEPULVEDA (ANS) dans ce dernier kilomètre en faux-plat montant.
La troisième étape est le théâtre de la première arrivée au sommet, et la bataille commence très loin de l'arrivée. Peut-être même un peu trop puisqu'au sommet de l'avant-dernier col, le peloton ralentit subitement, permettant le retour de quelques lâchés dans la descente menant au pied de la montée finale.
Quentin PACHER (BBK) est le premier à dégainer, mais il est vite repris par les coéquipiers de
Jaime CASTRILLO (EKP), qui le reprenne aisément. Les favoris se rangent alors derrière le tempo imposé par
ANDRONI GIOCATTOLI - SIDERMEC, on se joue la victoire au sprint et à ce petit jeu là, c'est le grand favori
Pello BILBAO (TBV) qui s'impose devant son compatriote et
Giovanni CARBONI.
Nouvelle arrivée au sommet le lendemain, mais sur une montée bien plus roulante, et surtout avec un parcours nettement moins sélectif que la veille. De ce fait, c'est un peloton quasi compact qui arrive au pied de l'ascension finale. Toutefois, ils sont nombreux à mettre le clignotant et le maillot jaune
Pello BILBAO (TBV) se retrouve vite esseulé.
Torstein TRÆEN (UXT) tente alors de s'isoler à 4
KMS du sommet, suivi, une nouvelle fois de
Quentin PACHER (BBK), mais les équipiers de
Jefferson CEPEDA (ANS) les ramènent vite dans le rang. Et c'est à ce moment précis que choisi
Alessandro TONELLI pour sortir du bois et accélérer le rythme avec
Giovanni CARBONI dans sa roue. Le duo italien fait un petit trou, alors que dans le même temps, mal placé au moment de l'accélération, le maillot jaune donne tout pour revenir dans les roues de la petite grappe de coureur qui se détache. Ils sont 9 sous la flamme rouge, et au sprint,
Giovanni CARBONI s'impose devant le leader et l'Autrichien
Michael GOGL (TQN).
Étape de transition pour la cinquième journée, où tout le monde s'attend à la victoire d'un baroudeur. Du moins, c'était ce que nous pensions, mais les équipes de favoris ne l'entendent pas de cette manière et roulent sur les échappés repris à 50
KMS de la ligne. Le dernier col est monté à très vive allure sous l'impulsion de
Daniel MUNOZ (ANS). Mais le Colombien finit par s'écraser, et
Alessandro TONELLI en profite pour attaquer à 500
m du sommet. Tout le monde se regarde et deux kilomètres plus loin, il compte déjà plus de 45" d'avance. Une avance qui va continuer de s'aggraver jusqu'à la ligne, lui permettant de savourer pleinement sa victoire, alors que
Michael GOGL (TQN) règle le sprint d'un peloton légèrement revenu sur la fin.
Troisième et avant-dernière arrivée au sommet le lendemain, avec un vent bien présent dans cette ultime montée. Des conditions qui vont refroidir les ardeurs des coureurs, mais aussi permettre un écrémage au fil des kilomètres. Au-dessus du lot,
Pello BILBAO (TBV) lève les bras, à nouveau devant son compatriote
Jaime CASTILLO (EKP), qui concède tout de même 42", alors que
Michael GOGL (TQN) règle
Giovanni CARBONI pour la 3
è place.
L'avant-dernière étape accouche d'un scénario dantesque. Si la première partie est vide de difficulté, la seconde, elle, nous en met plein les yeux. On retrouve des coureurs éparpillés un peu partout sur le tracé, et surtout de grosses défaillances. Pour faire simple, à 15
KMS de la ligne, un quatuor pointe en tête de la course :
Pello BILBAO (TBV),
Eduardo SEPULVEDA (ANS),
Jaime CASTRILLO (EKP) et
Alessandro TONELLI.
Michael GOGL (TQN) et
Giovanni CARBONI sont eux, à un quatrième échelon, à plus de 3' du quatuor. À l'avant, on commence à compter ces coups de pédales à l'approche du final, ce qui ne plait pas à l'Argentin qui attaque non pas une, mais deux fois dans ces pourcentages à plus de 15
%, et la deuxième sera la bonne. Le maillot jaune tente de partir à sa poursuite, mais il ne parviendra jamais à recoller.
Eduardo SEPULVEDA (ANS) remporte l'étape, et remonte à la seconde place du général derrière un
Pello BILBAO (TBV), qui devrait en toute logique remporter ce
Tour du Rwanda. Derrière le duo,
Alessandro TONELLI décroche son adversaire espagnol pour monter sur la troisième marche du podium, pendant que
Giovanni CARBONI, au prix d'un incroyable effort dans le final, garde sa 4
è place au classement général provisoire.
Une place qui se sera pas celle-là le lendemain, puisque pour la dernière étape, on retrouve les traditionnels pavés rwandais, qui anéantissent très vite les espoirs de notre grimpeur italien, très vite lâché, et va concéder près de 33' au vainqueur du jour ! Heureusement pour nous,
Alessandro TONELLI fait de la résistance, et même mieux, car si il ne peut rien faire face au numéro de
Michael GOGL (TQN) en tête de course, il parvient à s'isoler dans les derniers kilomètres grâce à l'attentisme des coureurs, personne ne voulant rouler pour le maillot jaune, qui conserve son maillot pour 1'23" face à l'Autrichien, pas loin du casse de l'année !
Hormis cette ultime journée, notre séjour au Rwanda nous a permis d'engranger de la confiance à l'approche de nos premiers gros objectifs de la saison, les
Strade Bianche et
Tirreno-Adriatico, tout en soulevant un point important. Les pavés ne sont pas faits pour nous, en espérant que ça sera tout de même mieux sur les routes blanches de notre bon vieux pays.