Giro d’Italia - Les équipes 06/05 - 29/05 « Enfin le premier Grand Tour » diront certains, « déjà … » lâcheront les autres avec un sentiment d’amertume. Le Giro d’Italia offre souvent la course avec le plus de rebondissement même si l’édition 2022 fut largement dominée par
Lopez. Le tenant du titre est présent et devra composer face à une horde d’adversaires aux dents longues. On pourrait s’y méprendre mais la startlist, bien que ressemblante à 2022 (7 membres du Top 10), est bien à jour.
33 nationalités sont représentées avec une logique dominante transalpine (
37 coureurs italiens).
Alpecin - Fenix La formation belge fait l’impasse sur le Giro. Après une brillante moisson de classiques, l’équipe vient sans leader et chassera les étapes. Il est vrai que l’équipe n’a aucun leader pour le général mais Merlier ou Boasson Hagen n’auraient pas été de trop pour avoir un atout sur les étapes de plaine. C’est donc Jans qui tentera de bien figurer sur les sprints. Siskevicius, Aerts, Pearson et Costa joueront les baroudeurs sur différents terrains mais la concurrence risque de les empêcher de lever les bras. Wait and see.
Groupama - FDJ Au même titre qu’Alpecin-Fenix, Groupama-FDJ met au repos ses atouts principaux. La doublette Pinot-Hirschi qui ont enflammé les Ardennaises ont déjà les yeux tourné vers la suite de la saison tout comme Sarreau pour les sprints massifs. Reichenbach étant blessé, l’équipe manque de profondeur en montagne cette saison pour jouer le classement général et sera tournée vers les étapes en baroudeurs. Cela avait fonctionné l’an dernier avec Geniets. Le Luxembourgeois est avec Ludvigsson et Storer, l’une des trois cartes principales pour remplir l’objectif d’une victoire d’étape.
BORA - hansgrohe A quoi joue la formation Allemande ? Très mal embarquée pour le maintien en World Tour à la fin de l’année, les stars de l’équipe délaissent le Tour d’Italie. A force de vouloir se confronter aux meilleurs mondiaux, Buchmann et Konrad rentrent bredouilles et perdent totalement confiance en eux. En participant au Giro, ils avaient une occasion de se refaire la cerise et motiver les troupes pour le reste de la saison. A la place, les cartes lorsque la pente s’élèvera se nomment Zaccanti et Schonberger, autant dire le néant ! C’est sur les sprints qu’une éclaircie peut apparaitre avec Zabel qui aura Selig en poisson-pilote. Pour Bodnar, le poids des années et la concurrence joueront contre lui pour espérer un résultat sur l’effort individuel.
Israel Premier Tech Pour l’équipe Allemande, ce qui est rassurant est qu’un des concurrents directs pour le maintien ne devrait pas beaucoup creuser l’écart au cours des trois prochaines semaines. En effet, Israel Premier Tech n’amène Soler ni Hindley pour briller en montagne. Tout reposera sur les épaules de Raileanu qui voudra démontrer que sa place à Tirreno n’est pas que le fruit du hasard. Il aura Areruya pour l’épauler. Sur les sprints, Halvorsen absent, Barbier est le numéro 1 avec Boivin et Van Asbroeck pour le suppléer. Enfin, Dowsett espère briller dès le premier jour avec l’effort solitaire. Une équipe homogène qui fait avec les moyens du bord.
Androni – Giocattoli Sidermec Première équipe invitée, Androni – Giocattoli mérite totalement sa présence sur son tour national. Après avoir été brillant sur les Ardennaises, Wellens prend le temps de souffler et laisse les grimpeurs en tête d’affiche. L’absence de Rivera peut surprendre mais le début de saison donne raison à ses dirigeants qui lui ont préféré une triplette colombienne qui se verra offensive lorsque la pente s’élèvera. Aucun doute qu’au-delà de 2000m, Anacona, Munoz et Restrepo seront à l’aise. Avec Giurato et Ravasi, Androni présent une des plus grosses densités en montagne sans pour autant avoir un coureur capable de rentrer dans le Top 10. Suffisant pour décrocher un succès d’étape ? Rien n’est moins sûr face à l’adversité. La lumière viendra peut-être de l’expérimenté Trentin à l’aise sur plusieurs profils.
Vini Zabù - KTM Seconde équipe invitée, Vini Zabu est un niveau en dessous que son homologue transalpin. Les espoirs se tournent vers Cataldo, récent vainqueur du Tour de Turquie et Dayer Quintana, les deux leaders en montagne. Les deux chances principales pour un succès viendront de Battaglin et Riesebeek sur les terrains vallonnées. Si le premier a l’expérience et connu le succès par le passé sur le Giro, Riesebeek, prolifique à l’échelon inférieur, n’a jamais eu l’occasion de briller sur un Grand Tour. Pour le reste, Van Schip proposera quelques barouds d’honneurs pour montrer le maillot en plaine.
Bardiani – CSF Faizanè Les organisateurs ont été chauvins en décernant la troisième et dernière invitation. Vlasov et Russian Federation, Sivakov et Mitchelton ainsi que D. Martinez (vainqueur en 2021) et Coca-Cola restent à quai pour les potentiels prétendants à une victoire sur le Giro. Pourtant, Bardiani mérite totalement d’être là. Avec Groenewegen en chef de ligne en début de saison pour obtenir le précieux sésame. Malgré le départ sur ses terres, le néerlandais n’est pas dans la starlist finale. L’équipe s’articulera donc autour de 3 leaders. Conti et Kudus en montagne avec l’espoir d’un fond de Top 10 et Consonni pour les emballages massifs. Les autres membres devraient compter parmi les échappées publicitaires.
Omega Pharma Numéro 1 mondial actuellement, les belges ne seront pas si bien classés au cours de ce Giro. Les classicsmens sont tous au repos et laissent une équipe bis prendre leurs responsabilités pendant 3 semaines. C’est peut-être l’année de l’éclosion d’Almeida ? Le portugais aura un rôle de leader avec Cras et Vansevenant pour l’épauler en montagne. Malgré tout, la densité au plus haut niveau risque de le limiter aux portes du Top 10. Capiot sera le second leader en ayant la confiance de ses dirigeants dans les sprints avec Theuns en poisson-pilote. Enfin, Molard aura des libertés qu’il n’a pas connu depuis son transfert en début de saison. A lui de flairer le bon coup pour lever les bras.
Safran - Ubisoft Ne pas placer un coureur dans le Top 10 serait synonyme d’échec pour la formation française. Grandissante d’années en années, l’équipe est maintenant la plus performante de l’hexagone et vient avec deux grimpeurs avec de réelles ambitions. Il faudra gérer les égos internes. D’un côté Champoussin pour qui ce Giro s’annonce comme celui de la dernière chance en tant que leader, après une édition 2022 décevante où il est tombé dans l’anonymat à cause de son coéquipier Brenner (victoire d’étape + meilleur grimpeur). De l’autre Pidcock qui revient cette saison sur les classements généraux avec une belle réussite (4 du Tour d’Oman et 5ème de Tirreno). Une hiérarchie qui pourrait se dessiner sur les 10 premiers jours à l’avantage du britannique. Ils auront Quinn et Mancini pour les épauler le plus loin possible. L’objectif minimal d’une victoire d’étape pourra être atteint par Rodriguez qui monte en puissance depuis plusieurs semaines. Enfin les sprinteurs voudront montrer qu’ils ne sont plus les mauvais élèves, eux qui ont scorer sur le Tour de Turquie. Hendriksen et Markl se partageront les lignes droites avec Sheffield pour les épauler. Une équipe cosmopolite qui a tout pour réussir.
Lotto Soudal Les médias parlent beaucoup de la Yates’s dépendance chez Astana, ils oublient Lotto Soudal. La formation belge doit son salut à la recrue Teuns. En effet, derrière lui, c’est le néant ou presque. Le manque de profondeur de l’effectif est mis en avant avec le vieillissant De Gendt en leader qui cherchera une victoire d’étape en baroudeur. Le vétéran Porte et De Tier seront surement ses acolytes cherchant l’offensive constamment à défaut de jouer la gagne à la pédale. Les progrès de De Buyst laisse espérer que la lumière viendra d’un sprint massif avec le belge et son poisson-pilote Dewulf.
Team Bianchi On monte d’un cran avec les Italiens de la Bianchi. Les maillots verts devraient être visibles tout au long des 3 semaines. D’abord en montagne, malgré l’absence de Mas qui se tourne vers le Tour de France cette saison, Padun et Bennett sont deux atouts pour un bon classement général. Les deux hommes sont tout de même dans l’inconnu après des débuts de saison discrets. Caruso et Buitrago seront leurs lieutenants en montagne. Ensuite, sur les profils tout terrain, Mohoric sera la pièce maitresse pour décrocher la victoire d’étape. Le slovène, vainqueur d’étape sur le Tour d’Espagne voudra continuer sur sa lancée. Enfin, Affini annonce clairement ses ambitions pour revêtir le premier maillot rose sur le contre-la-montre inaugural.
Astana Pro Team Simon Yates prend un peu de repos et il sera excusé après son impressionnant début de saison. On pensait que Sosa assumerait son rôle de leader mais il n’est pas du déplacement néerlandais tout comme Izagirre. L’idée d’un classement général s’éloigne pour la formation kazakhe puisque les leaders Rodriguez et Carretero sont un ton en dessous et ont surtout l’habitude d’écrémer le peloton avant de s’écarter. A voir s’ils ont les capacités de résister aux rouleaux compresseurs adverses. Les kazakhs Pronskiy et Zeits seront d’autres atouts en montagne tandis que l’attrait principal de cette équipe sera Kragh Andersen. Le Danois sera un danger systématique en cas de présence sur les étapes accidentées. Finalement, la formation est complète, certes en second rideau, car Dainese apportera une présence dans les sprints.
Team DSM Sam Oomen a franchi un palier cette année et compte le prouver sur les trois prochaines semaines. Très à l’aise sur les étapes de montagne cette année, le grimpeur néerlandais a les attributs pour prétendre au podium avec Higuita et Hamilton pour l’épauler en montagne. Le colombien aura peut-être certaines libertés sur les étapes vallonnées à moins qu’il ne soit le leader de rechange. La formation DSM articule une seconde partie de l’équipe autour de Bauhaus pour accrocher un succès d’étape au sprint avec Wippert et Vermeltfoort. Langeveld et Holler seront les baroudeurs éventuels sur les étapes de transition puisque l’équipe laisse les flandriens pour un repos bien mérité !
Team Jumbo - Visma Est-ce enfin l’année de Kuss ? L’américain n’a jamais été aussi haut dans la hiérarchie chez Jumbo et se retrouve co-leader sur ce Giro. Certainement le meilleur grimpeur sur le papier, a lui de démontrer qu’il a les épaules pour jouer les premiers rôles sur un Grand Tour. De Plus sera le second leader de l’équipe. Plus limité que son coéquipier en haute montagne, le belge est beaucoup plus complet et comptera peut-être quelques minutes d’avance en abordant les étapes décisives. L’équipe est axée autour de ses deux leaders pour rapporter un podium à Turin. Bouwman et Bol seront les équipiers lorsque la route s’élèvera au même titre que Postlberger et Van Der Kooij en plaine. Eekhoff et Thijssen tenteront d’exister sur les emballages massifs mais l’inexpérience risque de pêcher pour s’approcher du graal.
Trek - Segafredo Nouvelle équipe venant avec deux atouts pour le général. Ciccone revient sur son tour national avec le couteau entre les dents. L’Italien vainqueur de 2 étapes et maillot rose pendant 9 jours a craqué dans le dernier contre-la-montre pour rétrograder au 7ème rang final. Cette année, il vise clairement un podium. A ses côtés, il aura un des meilleurs grimpeurs du circuit qui peine a démontré ses qualités dans ce domaine depuis 2 ans : B. Hermans. Et si le belge parvenait enfin a prouvé que son standing n’est pas surcoté ? Toujours est-il que ce duo fait parti des plus costauds sur la ligne de départ. Avec Pozzovivo, 10ème l’an dernier, ils ont un lieutenant de luxe, certes vieillissant, pour les mener au sommet. Sur les étapes vallonnées, l’équipe n’est pas en reste avec Canola, Kamp, Velasco et N. Bagioli pouvant décrocher une étape. Même sur les sprints, malgré l’absence de Bonifazio et Nizzolo, l’équipe aura Moschetti et Canola pour jouer des coudes. Trek présente certainement un des effectifs les plus solides de cette 106ème édition.
CCC - Gucci Très grosse armada ramenée par l’équipe CCC-Gucci. Tout d’abord, un trio Masnada-Polanc-Carthy qui se doit se faire de gros dégâts lorsque la pente s’élèvera. Avec le second et la quatrième du Giro 2022, l’équipe met le paquet pour atteindre le maillot rose final. Masnada s’est montré à son avantage sur les étapes de montagne cette année et jouera à domicile. Polanc était la surprise UAE l’an dernier en passant à travers les gouttes sur les premiers jours de course. Malgré une équipe dévouée, il avait lâché le podium final pour 11 secondes. Difficile de le voir récidiver mais prouve qu’il saura assumer son rôle en cas de défaillance de Masnada. Pour Carthy, il pourrait être le numéro 1 dans d’autres équipes mais il préfère être le rouleau-compresseur au service d’un leader. Comme l’an dernier, l’équipe joue sur les deux tableaux avec Sam Bennett pour les sprints massifs. Koch, Kittel et Sajnok sont ses poissons-pilotes pour faire au moins aussi bien que l’an dernier (2 victoires d’étape). Enfin, Gradek vise le premier maillot rose avant de se mettre au service de l’équipe en tant que protecteur.
Ag2r La Mondiale - Citroen Quel constraste par rapport aux formations précédentes. Ag2r mise tout sur un seul homme : Coquard. Le français arrivé à l’intersaison, est à son apogée à 31 ans et a su faire oublier la blessure du sprinteur numéro 1 : Démare. Avec son train Godon-Russo-Bouhanni, il n’a rien à envier à Bennett ou encore Gaviria et se doit de ramener le minimum syndical, à savoir une victoire d’étape. En l’absence de coureurs pour le général, Bouchard, Warbasse et Bonnamour auront des libertés pour s’immiscer dans les échappées et s’offrir leurs plus beaux succès.
Dimension Data La faiblesse de l’effectif peut s’oublier dès le contre-la-montre inaugural avec le champion du monde Campenaerts qui en a fait son objectif principal ! S’il se rate, les Sud-africains risquent de trouver les trois semaines longues. Schachmann, Eiking et Hagen aspirent à d’autres objectifs et laissent De Bod isolé en montagne. Ce dernier devra surement anticiper s’il veut lever les bras face à l’adversité tout comme Barbero sur les étapes accidentées. Pour le reste, les pré-retraités Impey et Kreuziger n’ont plus les jambes d’antan et vont animer les échappées matinales en compagnie de Tesfom ou encore Gogl.
EF Pro Cycling Impérial l’an dernier avec trois victoires d’étapes et deux maillots distinctifs, le tenant du titre vient défendre sa couronne ! Malgré un début de saison discret en étant au service de ses coéquipiers, Lopez a la confiance de ses dirigeants en étant leader unique. Habituée à présenter des effectifs impressionnants sur chaque course, l’équipe parait friable en l’absence de tête d’affiche supplémentaire comme Van der Poel, Dumoulin, Roglic, Kwiatkowski, Martin ou encore Haig. Pourtant, Lopez pourra compter sur Van Garderen, Craddock, Guerreiro, Eisenhart et Andreas Johannessen en montagne. Des équipiers solides mais qui disparaitront certainement dans le dernier col. McCarthy sera le puncheur de l’équipe pour apporter une densité supplémentaire sur les étapes vallonnées. Enfin, Owen aura un rôle de porteur de bidon, premier maillon de la chaine permettant à Lopez de réaliser le doublé.
Team Ineos Il est temps de se ressaisir pour Ineos. Le déclin est visible depuis quelques années mais rien ne laissait penser que l’équipe jouerait le maintien à la mi-saison 2023 quand on a encore Bernal, Carapaz, Ganna, Knox ou encore Froome dans l’effectif. Hormis le colombien, les membres principaux d’Ineos sont en mission pour redonner des couleurs à leur équipe. Dans ces conditions, difficile de voir le maillot rose revenir dans l’équipe à Turin malgré la densité. En effet, Froome a le poids des âges et paie son irrégularité. Knox n’a pas la caisse d’un futur vainqueur de Grand Tour mais peut jouer un éventuel Top 10. Enfin, Carapaz n’est que l’ombre de lui-même depuis 2 saisons. Ses qualités de grimpeur sont toujours là, à lui de retrouver la confiance qui manque pour les exprimer. Le maillot rose pourrait malgré tout être revêtue le premier jour par Ganna qui se doit d’être impérial sur son Tour. Pour les sprints, Lawless n’est pas le plus rapide mais arrive toujours à se placer grâce à Richeze, Connor Swift ou encore Thwaites. Sur un alignement des planètes, il pourrait s’imposer.
Movistar Team Avant-dernière équipe à se présenter sur l’estrade, Movistar. Ils viennent avec 4 leaders mais aucun espagnol parmi eux ! Gaviria est l’atout numéro pour ramener une victoire d’étape mais présente le train le plus faible avec le seul Cullaigh pour l’amener dans les meilleures dispositions. Ensuite, naturellement les autres leaders sont des grimpeurs. Après une année blanche, Nibali a certainement une dernière chance de bien figurer sur son tour national. Encore faudra-t-il être le leader ? En effet, Quintana voudra se refaire ! Une chute dans l’étape reine lui coute le podium l’an dernier (5ème au final) et il aspire à revenir à ce niveau. Avec le jeune Rubio, Movistar présente 3 cartouches pour fusiller Lopez.
A défaut de maillot rose, l’équipe sera surement proche du maillot blanc avec le plus jeune colombien. Progressant de manière discrète, Rubio pourrait profiter que les adversaires soient focalisés sur ses leaders expérimentés pour déjouer les pronostics. Avec le jeune Jhojan Garcia en supplément, l’équipe présente une des plus grosses densités en montagne. Les deux seuls espagnols de la bande (Prades et Gonzalez) tenteront un coup d’éclat sur les étapes vallonnées.
UAE Team Emirates Jouer sur les deux tableaux est à double tranchant lorsqu’on vise la victoire finale. L’équation est simple chez UAE, Ewan en leader pour les sprints et Carboni pour le général avec chacun 3 équipiers pour atteindre les sommets. L’australien d’abord, veut conquérir le maillot cyclamen et vient avec Doull, Mareczko et Ballerini pour l’épauler. Les deux Italiens pouvant remplacer Ewan en cas d’aléas sur les terrains plats pour le premier et les arrivées plus difficiles pour le second. Ensuite, Carboni, certainement le plus costaud en montagne derrière Lopez l'an dernier (6ème après une chute en première semaine lui faisant perdre 3’), annonce jouer la victoire finale. Pourtant discret cette année, il a su convaincre les dirigeants avec McNulty, Aru et Formolo pour le soutenir. Ce dernier visera aussi les étapes vallonnées et pourraient jouer les troubles fêtes avec une première moitié de Giro correspondant parfaitement à ses critères.
Pronostics basés sur le début de saison et la densité des équipiers autour des leaders et pas uniquement en fonction des notes.
Parmi les prétendants au maillot rose 2023, personne n’émerge d’un point de vue résultats bruts en ce début de saison. Par conséquent, il est difficile de sortir un favori. Naturellement, Lopez est légitime pour sa propre succession. En effet, même s’il n’a aucun résultat valable, il a été capable de finir 9ème du Tour de Catalogne, 11ème du Tour du Pays Basque et 11ème de la Flèche Wallonne en étant équipier à chaque fois. Le colombien semble avoir préparé son affaire sans faire de bruit. Ensuite, son dauphin de l’an dernier, Masnada s’est montré offensif cette saison tout en tombant sur plus fort à chaque fois (4ème du Tour d’Oman, 8ème du Tour de Catalogne ou encore 10ème du Romandie en roulant pour Jungels). Il a surtout l’avantage d’avoir Polanc à ses côtés qui monte en puissance après sa 5ème place sur le Tour du Trentin. Même chose chez Ineos, Carapaz a été costaud en début de saison (2 étapes sur le Tour de San Luis ainsi que le général) puis le néant avec des anonymes places dans le Top 20. C’est quitte ou double avec l’équatorien, soit il a parfaitement planifié son pic de forme, soit il passe de nouveau au travers. En ce sens, son coéquipier Knox, 3ème du Tour du Trentin, présente de meilleures garanties pour un résultat. Même Froome (9ème de Paris-Nice avec un raid victorieux le dernier jour et 7ème du Tour du Trentin) parait plus solide et plus régulier que Carapaz pour le général De là à le voir en rose...
Finalement les deux coureurs qui ont brillé cette saison sont des révélations et pourraient créer la sensation en ce mois de mai. Attendus au plus haut niveau via leurs classes sur les catégories inférieures, Oomen et Pidcock semblent arriver à maturité. Le néerlandais (4ème du Tour de Catalogne, 4ème du Tour de Trentin avec 1 étape, 8ème du Tour d’Oman et 9ème du Tour du Pays Basque) a l’avantage d’être un bon rouleur et compter sur une ossature en montagne pour limiter les dégâts. Le britannique (4ème des Strade Bianche, 4ème de Tirreno-Adriatico, 5ème du Tour d’Oman et meilleur grimpeur du Tour de Romandie) a l’avantage d’être polyvalent et peut creuser des écarts sur les étapes vallonnées. Enfin, le meilleur grimpeur sur le papier, Kuss à l’occasion d’une vie. 9ème à Oman et meilleur grimpeur au Pays Basque, l’américain a fait de belles intensités pour être prêt sur ce Giro. En cas de défaillance de leurs leaders, De Plus, Champoussin, Hermans, Guerreiro, Rubio ou encore Quintana peuvent prétendre à un classement final sans pour autant remporter le Giro … normalement, au même titre que la doublette Bennett-Padun de Bianchi.
Les espoirs des italiens ne reposent pas uniquement sur Masnada. 5 hommes veulent conquérir le cœur des tifosis. Ciccone, tout d’abord qui annonce viser le podium alors qu’il n’a aucun résultat notable cette saison. A domicile, il retrouvera peut-être la socquette légère. Ensuite, Nibali. Le veteran italien est régulier (11ème du Tour de Catalogne et 9ème du Tour de Romandie) et devra monter d’un cran pour remporter un troisième Tour d’Italie, 10 ans après sa première victoire. Enfin une triplette venant d’UAE : Carboni-Formolo-Aru. Carboni a axé sa preparation spécialement pour le Giro avec une montée en puissance entrevue sur le Tour du Trentin (2ème et une victoire d’étape). Formolo est moins bon grimpeur mais le meilleur puncheur de la start-list. Il peut bénéficier d’une première moitié à son aise pour continuer son joli printemps (3ème du Pays Basque, 4ème de Liège-Bastonne-Liège et 8ème de la Flèche Wallonne). Aru, dernier italien vainqueur du Giro (en 2020) croit à un retour au premier plan après deux saisons blanches. Sa 7ème place sur le Tour de Romandie est un signal positif.
A vos pronostics !
★★★★★
Lopez
★★★★☆
Oomen, Masnada, Carapaz
★★★☆☆
Kuss, Pidcock, Carboni, Nibali, Ciccone
★★☆☆☆
Knox, Polanc, De Plus, Bennett, Formolo, Champoussin, Quintana, Hermans
★☆☆☆☆
Froome, Raileanu, Padun, Higuita, Aru, Guerreiro, Almeida, Conti, O. Rodriguez, McNulty, Carthy, Cataldo, Muinoz,
Avec la réevaluation des étapes de plaine, les sprinteurs devraient remettre la main sur le maillot cyclamen. Après son début de saison, Coquard semble être le plus complet pour l’emporter. Ewan et Gaviria seront ses adversaires principaux. Néanmoins, il ne serait pas surprenant de voir Bennett lever les bras à plusieurs reprises. Ses limites en montagne peuvent lui porter préjudice pour rallier l’arrivée à Turin néanmoins. Bauhaus et Moschetti peuvent également prétendre à ce maillot tandis que les autres sont un cran en dessous sur le papier
★★★★★
Coquard
★★★★☆
Ewan, Gaviria
★★★☆☆
S. Bennett, Bauhaus, Moschetti
★★☆☆☆
Capiot, Hendriksen, Marezcko, Lawless, Canola
★☆☆☆☆
Sajnok, Markl, De Buyst, Barbier, Zabel
Comme chaque année, le classement du meilleur grimpeur est le plus difficile à pronostiquer. Ce maillot sera forcément pour un pur grimpeur mais sera-t-il pour un baroudeur ou un prétendant au général, that is the question.
★★★
Lopez, Kuss, Masnada
★★☆
Pidcock, Oomen, Carboni, Ciccone
★ ☆☆
Champoussin, Padun, Aru, Nibali, Quintana, un autre grimpeur …
A la différence de leurs adversaires Rubio et McNulty, un coureur de Safran, Pidcock ou Champoussin, sera leader et jouera le classement général. En ce sens, ils sont favoris pour le maillot blanc avec un avantage pour Pidcock après ce qu’il a montré cette année.
★★★★★
Pidcock
★★★★☆
Rubio, McNulty, Champoussin
★★★☆☆
Garcia, Almeida
★★☆☆☆
Quinn, Pronskiy
★☆☆☆☆
Giuriato, Buitrago, Vansevenant