Giro d'Italia [2/5] 06/05 - 29/05 Membres Safran - Ubisoft : Pidcock - Champoussin - Quinn - Mancini – Rodriguez – Sheffield – Markl - Hendriksen Une journée indécise se dessine aujourd’hui avec 213 kilomètres comprenant plusieurs difficultés pouvant compliquer la poursuite du peloton. 5 baroudeurs ouvrent la route rapidement :
Campenaerts,
Areruya,
Jetse Bol,
Steimle et
Sheffield. L’américain lorgne sur le maillot à pois d’
Aerts mais se fait piéger par
Steimle sur la première difficulté. Avec 8 minutes d’avance à leur apogée, l’échappée du jour a une marge de manœuvre. Il ne faut pas pour autant se reposer alors
Sheffield fait le forcing dans la dernière difficulté. Il étouffe un à un ses compagnons d’infortune pour passer au sommet en solitaire et revenir à 2 unités du maillot bleu. Dans la descente, il attend
Steimle et
Areruya car l’arrivée se situe après 30 kilomètres de plaine. En bon rouleur,
Campenaerts revient avec
Bol dans sa roue. Avec 2’40 à 25 kilomètres de l’arrivée, tout est possible. D’autant plus que les équipiers commencent à être émoussés dans le peloton.
Sheffield,
Steimle et
Campenaerts assument la plupart des relais pour maintenir un écart confortable à 10 kilomètres du terme. Avec 45 secondes sous l’arche des 5 kilomètres, la victoire semble acquise … sauf que personne ne veut prendre le relais de
Sheffield. L’américain coupe son effort et tout le monde s’enterre alors le jeune coureur de Safran se fait avoir par son inexpérience et reprend le relais avec le souffle du peloton dans le dos. Quasiment condamné, le coureur de
Safran retarde le plus possible le sprint.
CCC de son côté lance de très loin pour
Sam Bennett. Lorsque
Sheffield se dresse sur les pédales, il n’y a que
Campenaerts et
Steimle dans la roue et très vite l’allemand d’
Omega déborde ses deux adversaires qui se font déborder par la meute des sprinteurs dans les 300 derniers mètres.
Steimle a les jambes pleins de lactiques mais résiste in-extremis à
Bennett et
Gaviria. C’était risqué mais le bluff de l’allemand a fonctionné au détriment de ses adversaires. Pour les deux sprinteurs phares, ils ont enfin retrouvé des automatismes, ils devraient être récompensés dans les prochains jours. Derrière,
Coquard finit juste devant
Moschetti et le dépossède du maillot cyclamen pour un petit point !
Une victoire en raton selon certains, en fin tacticien selon d'autres...
Place | Nom | Pays | Equipe | Temps |
---|
1 | Jannik Steimle | | Omega Pharma | 4h45'55 |
2 | Sam Bennett | | CCC - Gucci | s.t. |
3 | Fernando Gaviria | | Movistar Team | s.t. |
4 | Bryan Coquard | | Ag2r La Mondiale - Citroen | s.t. |
5 | Matteo Moschetti | | Trek - Segafredo | s.t. |
... | ... | | ... | ... |
16 | Magnus Sheffield | | Safran - Ubisoft | s.t. |
Dès le drapeau agité,
Aerts se porte à l’avant avec
Campenaerts et
De Tier.
Safran n’accepte pas une échappée sans membre de l’équipe et empêche le trio de prendre plus de 2 minutes. Malgré une poursuite de 60 kilomètres, l’écart ne descend jamais sous la minute alors
Mancini part en solo et fait son retour sur la tête de course.
Campenaerts sent le danger avec le puncheur italien part en solitaire à 90 kilomètres de l’arrivée.
Mancini s’en soucie guère, il est là pour limiter les points d’
Aerts et fait le nécessaire en l’attaquant dans la première montée. L’italien fait la descente et revient sur
Campenaerts pour la transition menant à l’Alpe di Poti. Malheureusement, les puncheurs veulent l’étape et ils sont revus au pied du col.
Ben Hermans assume son nouveau statut et fait rouler ses hommes dès le pied. Les
Trek font des dégâts en réduisant de moitié le peloton en arrivant sur la portion non-asphaltée.
Le rendement n’aidant pas, beaucoup de coureurs luttent sur leurs machines sur cette portion dont
Sam Oomen ! Le néerlandais traine en queue de peloton alors
Safran accélère. Le rythme des hommes en bleu est fatal au néerlandais qui risque de perdre gros. Son seul équipier présent,
Higuita ne l’attend pas, le leader
DSM doit avoir un problème physique.
Dayer Quintana (13ème du général) est également distancé parmi les hommes placés. Au sommet,
Quinn ne relâche pas son effort pour distancer au maximum
Oomen. Les favoris eux semblent garder des forces pour le contre-la-montre du lendemain.
Quinn s’écarte lorsque la route remonte quelques hectomètres pour franchir le Foce di scopetone et
Masnada secoue le cocotier en attaquant juste avant la descente vers Arezzo. L’Italien surprend et
Lopez en personne prend la poursuite pour éviter la perte de temps sur le leader de
CCC. Cette descente tambour ne fait pas les affaires d’
Oomen qui pointe déjà à plus de 2 minutes.
Masnada est revu à 4 kilomètres du terme mais le rythme ne baisse pas.
Knox roule pour son
Carapaz et emmène un petit peloton de 20 unités vers la ligne. Cette portion est fatale à
Almeida,
De Plus,
Ciccone ou encore
Formolo qui lâcheront 48 secondes sur la ligne.
G. Bennett et
Higuita aussi débourseront 1’12.
Safran a toujours 3 hommes et joue la carte
Rodriguez mais au détour d’un dernier raidard sous la flamme rouge, le train amené par
Champoussin est débordé par de toute part. La victoire s’envole car le puncheur espagnol ne peut remonter qu’à la 9ème place. Dans cette dernière ligne droite,
Mohoric est le poisson-pilote de luxe pour
Padun, l’ukrainien est costaud et résiste à
Masnada pour lever les bras !
Carapaz saute
Mohoric sur la ligne et récupère 4 secondes de bonifications. Ils sont 15 hommes crédités du même temps : le Top 12 sauf
Oomen (qui permet à
Champoussin et
Padun de gagner une place) ainsi que
Raileanu et
Nibali parmi les leaders du général.
Quintana a craqué dans le raidard et concède 23 secondes.
Oomen qui se voyait en rose demain après le chrono perd 4’37 sur la ligne et surement le Giro par la même occasion ! Le voic 21ème du général juste derrière son équipier
Higuita. Il expliquera aux journalistes avoir vomi toute la nuit.
Padun rattrape la bévue de la sixième étape !
Place | Nom | Pays | Equipe | Temps |
---|
1 | Mark Padun | | Team Bianchi | 4h05’20 |
2 | Fausto Masnada | | CCC - Gucci | s.t. |
3 | Richard Carapaz | | Team Ineos | s.t. |
4 | Matej Mohorič | | Team Bianchi | s.t. |
5 | Vincenzo Nibali | | Movistar Team | s.t. |
... | ... | | ... | ... |
9 | Carlos Rodriguez | | Safran - Ubisoft | s.t. |
Le Giro bascule définitivement dans la course au maillot rose aujourd’hui. 40 kilomètres d’effort solitaire qui va décanter le classement général. Avec 8 coureurs se tenant en 1 minute, nombreux prétendent à déloger
Carapaz de la première place. Si
Lemoine,
Pronskiy,
Markl puis
Oss prennent les commandes provisoires, le champion du monde de la spécialité,
Campenaerts est le premier à passer sous l’heure en repoussant l’Italien à 58 secondes. Malgré tout, les indications montrent que les purs rouleurs ne sont pas à leurs avantages puisque
Doull et
Sheffield se rapprochent à 3 et 6 secondes de la marque du belge. Autant dire que ce meilleur temps n’est que provisoire. Son coéquipier
Impey va lui aussi se rapprocher à 3 secondes avant que
Ganna n’abaisse la marque de 24 secondes. L’Italien est sceptique quant à décrocher une seconde victoire d’étape et il a raison de s’inquiéter lorsque les 25 premiers du classement général s’élancent.
Kragh Andersen vient s’intercaler entre les deux rouleurs à 11 secondes puis
Oomen semble remis de la gastro de la veille en se rapprochant à 6 secondes. Le néerlandais reprend la main au sein de DSM en repoussant son coéquipier
Higuita à 1’40.
Almeida suit ensuite avec une fusée américaine sur ses talons !
Van Garderen coupe la ligne en 58’33 soit 28 secondes de mieux que
Ganna ! L’américain se pose en candidat pour la victoire d’étape !
Raileanu et
Knox finissent assez loin tandis que
De Plus et
Formolo se tiennent dans un mouchoir de poche à une quarantaine de secondes de
TVG et restent soudés au général. Dans le duel interne chez
Movistar,
Nibali frappe un grand coup en terminant à 4 petites secondes de
Van Garderen et est surtout 2’25 plus rapide que
Quintana qui passe complètement au travers (95ème). L’Italien fait un bon à la 9ème place du général en dépassant son coéquipier,
Padun (12ème à 1’04),
Champoussin (49ème à 2’03) et
Conti (71ème à 2’27) qui voit l’euphorie de la première semaine s’estomper.
Kuss et
Carboni sont les autres perdants du Top 10 en finissant dans les temps de
Champoussin, tout le contraire du duo
CCC (
Polanc – Masnada). L’équipe polonaise garde ses deux cartouches pour la suite de la compétition en intercalant les deux leaders entre
Nibali et
Ganna sur le classement provisoire.
Lopez est le seul colombien à s’en sortir en limitant la casse à 1’06 du vainqueur du jour et un débours de 19 secondes sur
Masnada.
Le trio de tête à l’attention des motos suiveuses qui fait des calculs hypothétiques. Dès le premier pointage intermédiaire, on comprend qu’
Hermans et
Carapaz sont en grande forme en étant aux deux premières places juste devant
Van Garderen.
Pidcock et déjà pointé à 27 secondes. Les écarts s’accentuent au pointage suivant avant que
Carapaz démontre sa puissance dans la bosse principale du parcours. Au troisième pointage intermédiaire, l’équatorien fait le trou avec 20 secondes sur
Hermans tandis que
Pidcock pointe à près d’une minute. Si
Hermans abaisse la marque de
Van Garderen d’une petite seconde, il n’aura pas le temps de chauffer le siège du leader provisoire puisque
Carapaz vient remporter l’étape avec 19 secondes.
Pidcock est dans le même temps que son coéquipier
Sheffield à une correcte 17ème place mais perd 1’16 sur
Carapaz !
Le leader d’
Ineos frappe un grand coup puisqu’
Hermans est maintenant le seul sous la minute (à 28 secondes).
Pidcock reste sur le podium provisoire (+ 1’23) mais est sous la menace de
Masnada et
Lopez. Le trio se tient en 5 secondes.
Polanc reste à moins de 2 minutes. Avant d’attaquer la montagne,
Carapaz repousse surtout les deux grimpeurs
Carboni et
Kuss à respectivement 2’30 et 3’06. La mise en place de stratégie va rythmer la journée de repos car une étape de montagne marathon est au programme dès la reprise.
Carapaz gagne là où on ne l'attendait pas !
Place | Nom | Pays | Equipe | Temps |
---|
1 | Richard Carapaz | | Team Bianchi | 58’13 |
2 | Ben Hermans | | Trek - Segafredo | + 19 |
3 | Tejay Van Garderen | | EF Pro Cycling | + 20 |
4 | Vincenzo Nibali | | Movistar Team | + 24 |
5 | Jan Polanc | | CCC - Gucci | + 34 |
... | ... | | ... | ... |
17 | Thomas Pidcock | | Safran - Ubisoft | + 1’16 |
La montagne inspire les baroudeurs puisque 17 hommes ouvrent la route de cette étape de montagne. Les purs grimpeurs devront sans doute attendre avant d’être à leur aise puisque la route ne dépassera pas 1400m d’altitude. La preuve, le premier col : le Passo della Collina est long de 15 kilomètres mais ne dépasse pas les 1000m. Dans cette montée, le maillot bleu
Aerts touche ses limites et dit adieu au groupe de tête. La bataille fait rage entre
Schonberger,
Rubio et
Quinn au sommet au profit de l’autrichien. Sur la route de Pietracolora (9 kilomètres d’ascension), les hommes de tête laissent le même trio se déplumer pour le même résultat. Derrière
Ineos contrôle en laissant 10 minutes d’avance. Sauf retournement de situation dans le Pian del Falco, la victoire se trouve parmi les 14 hommes de tête. Dès les premiers kilomètres de cette ascension, le groupe est réduit à 6 unités avec le trio de grimpeurs accompagnés d’
Holler,
De Gendt et
Buitrago. Les deux derniers se sont faits discrets toute la journée pour se concentrer sur la victoire d’étape. Il n’en est rien,
Rubio insiste sur les forts pourcentages menant au sommet et s’envole avec
Schonberger dans sa roue.
Quinn et le surprenant
Holler basculent à 40 secondes. Dans le peloton,
Laurens De Plus lâche la première attaque. 12ème à près de 4’, il n’est pas pris au sérieux par les favoris. Le belge bascule avec 1’ d’avance sur un groupe conséquent de 35 unités.
Dans la montée vers Sestola,
Quinn et
Holler perdent régulièrement du temps sur le duo à l’avant.
Rubio est peut-être le meilleur grimpeur du jour mais il se fait surprendre par
Schonberger dans le sprint final. L’autrichien connait son jour de gloire avec sa plus belle victoire au terme du journée marathon. Il donne un bol d’air frais à son équipe
BORA qui manquait cruellement de satisfaction jusqu’ici.
Rubio se contentera du maillot de meilleur grimpeur, pas sûr que cela suffise à lui redonner le sourire. Dans le peloton,
Kuss place la seule attaque avec
Masnada dans la roue mais ils sont facilement repris par le groupe maillot rose. Ceci permet à
De Plus de conserver une trentaine de secondes d’avance. La montée éliminera quelques coureurs parmi lesquels
Formolo et
Champoussin qui concèderont 1’18 sur le groupe des favoris. Ils sont 17 à se présenter dans les derniers hectomètres où
Carapaz et
Carboni accélèrent ! Les deux hommes finissent sur les talons de De Plus et reprennent 14 secondes à leurs adversaires principaux.
Carapaz continue de creuser gentiment avant la haute montagne.
Enfin un sourire pour BORA !
Place | Nom | Pays | Equipe | Temps |
---|
1 | Sebastian Schönberger | | BORA - hansgrohe | 5h34’02 |
2 | Einer Augusto Rubio | | Movistar Team | + 9 |
3 | Nikodemus Holler | | Team DSM | + 1’49 |
4 | Sean Quinn | | Safran - Ubisoft | + 2’22 |
5 | Thomas De Gendt | | Lotto Soudal - Rakuten | + 3’59 |
... | ... | | ... | ... |
23 | Thomas Pidcock | | Safran - Ubisoft | + 5’12 |
Classement Général Provisoire : Place | Nom | Pays | Equipe | Temps |
---|
1 | Richard Carapaz | | Team Ineos | 37h31’31 |
2 | Ben Hermans | | Trek - Segafredo | + 42 |
3 | Thomas Pidcock | | Safran - Ubisoft | + 1’37 |
4 | Fausto Masnada | | CCC - Gucci | + 1’39 |
5 | Miguel Ángel López | | EF Pro Cycling | + 1’42 |
6 | Jan Polanc | | CCC - Gucci | + 2’10 |
7 | Giovanni Carboni | | UAE Team Emirates | + 2’30 |
8 | Sepp Kuss | | Team Jumbo - Visma | + 3’20 |
9 | Vincenzo Nibali | | Movistar Team | + 3’23 |
10 | Valerio Conti | | Bardiani – CSF - Faizanè | + 3’24 |
... | ... | | ... | ... |
15 | Clément Champoussin | | Safran - Ubisoft | + 5’40 |