UAE TourWorld Tour24 Février au 2 Mars 2020Objectif sponsor: Victoire d'étape
Par Stephen StinsonEffectifBarnes Spencer (
96%),
Bostardi Guillerme (
91%),
Cox Coco (
98%),
Saviqataaq Anoki (
96%),
Varkana Jack (
88%),
Walker Cordell (
94% PIC),
Wilson Anthony (
97%)
StartlistAnalyse du manager "L'objectif est jouable. En vous alignant, j'ai tout misé sur le chrono par équipes. Il y a une forte concurrence avec les équipes World Tour mais vous arrivez ici pour la plupart en forme et Cordell est même au top de la sienne. Si on loupe l'objectif sur ce chrono, alors ça deviendra compliqué car nous n'avons pas de sprinteurs et je pense ne pas vous faire offense en vous disant que vous n'avez pas encore le niveau de lutter avec les meilleurs grimpeurs du circuit. Bon courage les gars, et surtout faites en sorte que le passage de relais soit fluide pendant le chrono."
Résumé
Etape 1: Hudariyat Island - Hudariyat Island (18.9 km)Même si c'est leur première épreuve World Tour et qu'ils n'en sont qu'à leur second contre-la-montre par équipes depuis la création de la formation, les
Strava n'en sont pas moins cités parmi les favoris du jour, à l'image de grosses écuries telles que
Sky,
EF ou encore
Sunweb. Ils seront d'ailleurs les derniers à s'élancer et connaîtront ainsi leurs positions par rapport à ce que les autres ont déjà réalisés. Au premier intermédiaire, la sensation déjà bien présente, les
Strava prennent l'avantage avec 10 secondes d'avance sur l'équipe
Sky. Il faut dire qu'au sein de la formation américaine, le mécanisme est bien huilé.
Barnes ne prend aucun relais tandis que
Walker prend les plus longs et les plus appuyés. Même si le nombre se réduit seulement dans les derniers mètres,
Strava ne termine pas à 7. Deux hommes lâchent quelques secondes sur les coéquipiers:
Cox perd 4 secondes et
Barnes 2. Mais c'est un détail étant donné que l'équipe n'a pas ralentit et elle se hisse au sommet du classement avec 11 secondes sur
EF et 14 sur
Sky. Ce qui signifie que
Cox et
Barnes suivent leurs coéquipiers, malgré le léger débours de secondes. C'est
Varkana qui portera le maillot rouge de leader du classement général étant donné qu'il a passé la ligne d'arrivée en premier.
Classement de l'étapeEtape 2: Yas Mall - Abu Dhabi (180.2 km)Face à l'échappée de 6 qui s'enfuit, l'équipe Strava se montre passive. Le groupe de tête, composé de
Dillier (AG2R),
De Gendt (Bahrain),
Naesen et
Van Goethem (Lotto),
Roelandts (Movistar) et
Marcato (UAE), prend donc le large sans difficulté. Les Strava ne cherchent même pas à contrôler le tempo du peloton, ils le laissent aux grosses formations telles que Groupama, EF ou Astana. L'écart maximal autorisé est de 2'30. L'étape est émaillée par une chute à mi-parcours mais aucun favori ni aucun Strava n'est touché. D'ailleurs, tout le monde rentre rapidement. Les fuyards sont repris juste avant le second sprint intermédiaire, où
Viviani (CCC) passe en tête. Dans le final de l'étape, le danger de cassure est réel et les Strava sont prudents.
Barnes (Strava) en est tout de même victime, ayant travaillé toute la journée comme porteur de bidons. A l'arrivée, on assiste à un triplé italien avec un surprenant
Bonifazio (Direct Energie) qui s'impose devant
Colbrelli (Bahrain) et
Viviani. L'équipe Direct Energie étant pointée au-delà de la minute sur le contre-la-montre par équipes, les bonifications ne sont pas suffisantes pour déloger
Varkana (Strava) et ses coéquipiers du haut du classement. Le champion du Royaume-Uni ne retrouvera donc pas tout de suite le Union Jack, il rempile pour une seconde journée en rouge.
Classement de l'étapeEtape 3: Al Ain - Jebel Hafeet (177.7 km)Avec cette arrivée au sommet de
Jebel Hafeet et ses 1300 mètres d'altitude en plein désert, le maillot rouge risque de changer d'épaules. A moins d'une grosse surprise,
Varkana (Strava) n'arrivera pas à suivre des grands grimpeurs tels que
Dumoulin (Sunweb) ou
Thomas (Sky). Le rythme est très élevé dès le début de l'étape, Deceuninck et Sky s'entendent pour ne laisser partir personne et dégoûter le moindre attaquant qui aurait des envies de fuite. Ce n'est qu'une fois la barre des 40 km parcourus que le peloton ralentit. Le groupe de tête est alors composé de
Garcia (Movistar),
Bystrom (UAE),
Warbasse (Trek),
Guerreiro (Katusha),
Gaudin (Direct Energie) et
Le Cunff (Groupama). L'écart a beau être au-dessus des 2 minutes,
Daniel (Vital Concept) se lance à la poursuite du groupe de tête en solitaire. Le jeune français s'embarque dans une sacrée galère. Comme hier, l'éqiupe Strava brille par son absence de travail. Ils ont beau être présent à l'avant du peloton, ils ne donnent pas le moindre tour de roue pour contrôler l'écart. C'est un pari manqué pour
Daniel, il se fait reprendre en compagnie de
Le Cunff à 95 km de l'arrivée. Les fuyards sont repris à 30 km du pied de l'ascension finale. Les sprinteurs s'affrontent une dernière fois avant de subir les pourcentages positifs au sprint intermédiaire de
Green Mubazzarah où
Colbrelli (Bahrain) passe devant
Bonifazio (Direct Energie). Dès les premières pentes,
Barnes (Strava) laisse tomber son équipe. Ses coéquipiers finissent par lâcher les uns après les autres dans des pentes monstrueuses où il est rare que le pourcentage passe en dessous de 12. C'est finalement
Dumoulin qui s'impose avec une quinzaine de secondes d'avance sur un groupe où
Lopez (Astana) prend le dessus. Le premier Strava pointe à la 17ème position avec plus de 2 minutes de retard sur le vainqueur néerlandais, il s'agit de
Walker. Avec un tel retard, plus aucun Strava n'est encore présent dans le top 10 au soir de cette troisième étape.
Classement de l'étapeEtape 4: Dubai International Marine Club - Hatta Dam (203.6 km)L'échappée est conséquente aujourd'hui. 11 hommes se retrouvent à l'avant dont
Grmay (Mitchelton) qui est le mieux classé au général, il est pointé à 4'36 de
Dumoulin (Sunweb). On peut voir aussi
Gaudin (Direct Energie) ou
Warbasse (Trek) qui étaient déjà présents à l'avant hier. Les Strava, eux, n'ont pas participé à la fuite. Il faut dire que sans côte référencée pendant toute l'épreuve et donc pas de maillot du classement de la montagne, l'intérêt d'une échappée est faible. En tout cas, le groupe de tête passe la barre des 4 minutes d'avance à l'approche du premier sprint intermédiaire. Si la première côte, située à une trentaine de kilomètres de l'arrivée, fait souffrir les organismes, tous les Strava tiennent bons et ce n'est que dans les premières pentes suivantes que
Barnes craque. Il est suivi de peu par
Cox. Au bas de l'ultime descente de la journée, une chute coupe le peloton en plusieurs morceaux. Un seul Stava est à terre:
Bostardi. Si l'argentin se relève vite, il constate autour de lui qu'il y a
Bernal (Sky) ou encore
Bonifazio (Direct Energie). Dans le premier peloton de 23 hommes, les Strava mettent une option sur le maillot blanc. Il faut dire qu'en dehors des 4 de l'équipe qui ont évité la chute, il n'y a que
Martinez (EF) et
Gaudu (Groupama) qui sont en lice pour ce classement. C'est d'ailleurs le français qui s'impose aujourd'hui au sein d'un groupe qui s'est encore réduit dans le final. Seulement 14 hommes terminent dans le temps du vainqueur. Les 4 Strava sont bien présents dans ce groupe de 14. C'est d'ailleurs la seule équipe qui compte un minimum de 3 membres si bien que la formation américaine reprend la première place du classement par équipes. Ce n'est pas tout, trois Strava retrouvent le top 10 suite à cette étape:
Saviqataaq est désormais 5ème,
Walker 6ème et l'ancien porteur du maillot rouge
Varkana pointe à la 10ème position.
Classement de l'étapeEtape 5: Sharjah - Khor Fakkan (173.1 km)Assurer le top 10, c'est désormais la clé chez Strava. D'ailleurs,
Wilson et
Saviqataaq ont rejoint
Walker pour porter à trois le nombre de membres de l'équipe au maximum de leur forme. L'espoir est donc de mise au sein de la formation américaine. A l'image de la troisième étape, l'échappée doit batailler pour se former. La nuance est que les responsables de cette difficulté ne sont pas les grosses écuries du peloton mais les attaquants eux-même. Ils sont trop nombreux et ils se roulent les uns sur les autres. Du coup, l'équipe Sunweb n'a pas besoin de travailler pour voir l'écart stagner autour de la minute. Pourtant, le coup de 5 qui parvient à prendre cette minute d'avance conviendrait parfaitement à l'équipe allemande étant donné que le mieux classé, c'est
Bouchard (AG2R) qui est pointé à plus de 9 minutes au général. Ce n'est qu'après l'attaque de
Stannard (Sky) que le rythme du peloton se réduit. Il aura tout de même fallu parcourir 60 bornes pour que cela arrive. Ce début d'étape a forcément fait souffrir les organismes. Même si personne n'a été repris, ils ne sont plus que 3 dans le tout premier groupe de fuite:
Bystrom (UAE),
Pöstlberger (BORA) et
Bouchard. Le trio est vite rejoint par
Stannard, plus frais que les fuyards de la première heure. La coupure au sein du peloton est violente. Alors que le groupe de tête n'a réussi à prendre qu'une minute dans les 60 premiers kilomètres, l'écart grimpe à 5 minutes en seulement 10 km. Alors que les échappés se regroupent, on assiste au bal des porteurs de bidons dans le peloton. Quand le groupe de tête passe au point le plus haut de cette étape, pourtant pas référencé pour un éventuel maillot de meilleur grimpeur, l'écart est de 7'15. Alors que le peloton se lance dans la poursuite à la faveur de la descente, une chute change les plans de certaines équipes, surtout que
Landa (Jumbo) est à terre. Le responsable de la chute,
Frame (Trek), abandonne tandis que les autres repartent. Même si certaines équipes, comme la Astana, ont tentées de le piéger,
Landa revient rapidement au sein du peloton. Il reste encore 45 km de course et l'écart est toujours supérieur à 6 minutes. Il aura été compliqué de la former mais l'échappée semble être la bonne. La confirmation se fait quelques kilomètres plus tard quand le groupe de tête passe sous l'arche des 10 derniers kilomètres avec 2'05 d'avance sur le peloton.
Bystrom tente alors de finir en solitaire. Il prend une quinzaine de secondes d'avance et si son écart tient pendant 8 km, il se fait reprendre sous la flamme rouge. Si
Bole (Bahrain) est le plus rapide, la victoire est polonaise avec
Pöstlberger. Dans le peloton, même sans sprinteurs en ses rangs, les Strava se mettent en ligne pour s'assurer de ne pas se faire piéger bêtement dans une cassure. Le sprint du peloton est une nouvelle fois régler par les italiens,
Colbrelli (Bahrain) terminant devant
Bonifazio (Direct Energie).
Classement de l'étapeEtape 6: Ajman - Jebel Jais (173.8 km)Le départ n'a été donné que depuis 5 km quand une chute touche le peloton, sous la responsabilité de
Démare (Groupama). Si la plupart de ses "victimes" reprennent la route, le français abandonne ainsi que
Manzin (Vital Concept) et
Battaglin (Katusha). Alors que ceux qui ont chutés rentrent dans le peloton, les attaques débutent. La Mitchelton se porte en nombre à l'avant pour empêcher les attaquants de s'enfuir. Le travail de l'équipe australienne limite, comme hier, l'écart autour de la minute pendant de nombreux kilomètres. Cette manoeuvre avait un but bien précis: préparer l'attaque de
Grmay qui s'enfuit en compagnie de
Gaudin (Direct Energie). Le duo rejoint les 7 hommes qui avaient déjà pris de l'avance et l'écart progresse enfin. Dans le groupe de tête, les Direct Energie sont désormais deux avec également la présence de
Vichot en plus de
Gaudin. Le mieux classé, c'est
Spilak (Katusha) qui accuse un retard de 5'24 au général. Il n'y a donc pas de danger immédiat pour
Dumoulin (Sunweb), surtout que l'écart ne dépassera jamais les 3 minutes. Au pied de la montée finale, l'écart n'est plus que de 1'30. Comme ce fut le cas à chaque fois que l'étape offrait des pourcentages positifs,
Barnes (Strava) fait partie des premiers lâchés. A 6 km de l'arrivée, quand
Gaudu (Groupama) attaque, ils sont encore 115 dans le peloton dont 5 Strava,
Cox ayant imité
Barnes. L'attaquant français rejoint, c'est
Lopez (Astana) qui contre. Si le colombien prend une quinzaine de secondes d'avance, ce n'est pas suffisant. Dumoulin le rejoint aisément dès qu'il se dresse sur ses pédales. Dans le groupe de 38 qui suit le duo, ils ne sont plus que 3 Strava:
Saviqataaq,
Walker et
Wilson mais les trois hommes ne vont pas résister longtemps à la vue de leur coup de pédales très hachés. Le maillot rouge s'impose sans trop forcer suivi bien évidemment de
Lopez. Derrière eux, un quatuor ne perd qu'une quinzaine de secondes. Finalement, les Strava auront plutôt bien résister étant donné que deux d'entre eux terrminent dans le top 20 de l'étape. Cette belle ascension permet à
Saviqataaq de tenir dans le top 10 au général, même s'il perd son maillot blanc au profit de
Bernal (Sky).
Classement de l'étapeEtape 7: Dubai Safari Park - Dubai/Citywalk (142.8 km)Dans cette ultime étape au profil entièrement plat, l'échappée n'est pas autorisée à s'enfuir bien loin. Pourtant, les fuyards sont loin au général, au-delà des 10 minutes, ils mériteraient bien un bon de sortie. Ce n'est qu'à la mi-parcours, après que les attaquants de la première heure soit repris, qu'un quatuor parvient à creuser un écart de 2'30. Ce groupe est composé de
Hollenstein (Katusha),
Durbridge (Mitchelton),
Chetout (Cofidis) et
Bystrom (UAE). Avec toutes ses échappées, le norvégien doit pouvoir postuler au titre de baroudeur de l'épreuve. Mais aujourd'hui, les fuyards ne sont pas récompensés. Ils sont repris à 15 km de l'arrivée. Comme c'est le cas à la fin de chaque étape, les Strava se mettent en ligne pour éviter les cassures, d'autant plus qu'ils ont désormais la certitude de bien figurer au général. Par contre, ça se passe moins bien pour l'un des leurs. Bien que craquant tôt d'habitude,
Barnes n'était jamais le premier à perdre contact avec le peloton. Aujourd'hui, c'est différent, il est le premier et le seul à ne pas finir au sein du peloton. La mainmise de l'italie sur le sprint aux émirats se confirme encore plus aujourd'hui avec la victoire de
Viviani (CCC).
Classement de l'étapeClassements GénérauxBilan du manager
"Excellent résultat! Dès le chrono, ils m'ont impressionné. Bien sûr, j'avais misé dessus pour qu'ils remplissent l'objectif demandé par notre sponsor mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils repoussent les grosses écuries dès le premier intermédiaire. On a été à la peine en montagne mais c'est logique. Il y avait du lourd en face, des gars qui s'affrontent chaque année pour les victoires en Grands Tours donc ça ne m'inquiète pas plus que ça, ils ont le temps de progresser. En plus, le destin nous a sourit avec cette chute qui nous permet d'avoir un top 10 avec Anoki et même un top 15 avec Anthony. Une course excellente, c'est le mot!"