Vuelta a San Juan Internacional2.127 Janvier au 3 Février 2020Objectif sponsor: Top 5
Par Stephen StinsonEffectifBayley Sam (
78%),
Churchill William (
90%),
Costa Henri (
80%),
Longue Ivan (
88%),
Saviqataaq Anoki (
90%),
Watanabe Jack (
88%)
StartlistEtape 1San Juan - Pocito161.6 km BriefingIvan Collins: "C'est déjà le deuxième objectif de la saison. Même s'il y a de la concurrence, je pense que l'objectif est réalisable ou en tout cas limiter la déception en faisant un top 10. J'ai choisi de venir sans sprinteurs pour se concentrer sur cet objectif. Nous avons deux leaders, c'est William et Anoki. Aujourd'hui, j'ai envie de voir quelqu'un dans l'échappée, histoire de peut-être prendre le maillot à pois."
Résumé Créée en 1982, cette course a été dominée par les Argentins pendant très longtemps. Sur les 34 premières éditions, seule la seconde n'a pas été gagnée par un argentin, elle l'a été par le chilien Victor Caro. Mais, en passant dans la catégorie 2.1, la course s'est ouverte à une grosse concurrence. Dès ce passage, c'est Mollema qui s'est imposé suivi par deux espagnols: Sevilla en 2018 (Même si cette édition a été frappé par le spectre du dopage avec Najar déclassé au profit de Sevilla) et Soler en 2019.
Dès le départ,
Watanabe (Strava) est directement poussé par des envies d'échappée. Il attaque mais il est très rapidement repris en compagnie de ceux qui avaient fui avec lui. Suite à cela, les tentatives sont très nombreuses si bien qu'au sprint de
Villa Colon, l'échappée n'est pas encore réellement formée. Le coup se forme peu de temps après avec pas moins de 4 argentins sur les 6 attaquants. Il y a également
Costa (Strava) et
Yates (Ecuador). Au sommet de l'
Alto de las Vacas, l'écart passe au-dessus des 10 minutes.
Costa est malheureusement incapable de prendre le moindre point au sommet. Que se passe-t-il au sein du peloton? Au second passage au sommet de
Las Vacas, l'écart est de plus de 15 minutes alors qu'il reste 90 km. A 75 km de l'arrivée, l'écart dépasse les 20 minutes. Les grosses équipes du peloton n'ont pas l'air de prendre au sérieux les membres de l'échappée pour les jours à venir. Enfin, le peloton se réveille pour les 60 derniers kilomètres. L'écart fond à grande vitesse, il faut dire que dans le groupe de tête,
Costa semble être le seul à donner du coeur à l'ouvrage. Du coup, l'écart chute de 5 minutes en l'espace de 10 km. Heureusement, le groupe de tête s'implique plus dans les derniers kilomètres. Au dernier sprint intermédiaire, l'écart est de 9'30.
Cobarrubia (Pocito) tente de finir en solitaire dans la ville d'où est tiré le nom de son équipe. Il attaque à 10 km de l'arrivée. A 5 km du but, il compte toujours une quinzaine de secondes d'avance. Il est finalement repris à 3 km de la ligne.
Costa, plus grimpeur que sprinteur, ne peut faire mieux que 6ème et dernier du groupe alors que
Navarrete (San Juan) s'impose. Dans le peloton, c'est
Degenkolb (Trek) qui s'offre le scalp de
Laporte (Deceuninck),
Matthews (Sunweb),
Modolo (EF) ou encore
Sagan (BORA).
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "La réaction du peloton est étrange. C'est sûr que ce qu'il reste à faire est compliqué mais c'est énorme de lâcher autant de temps. On va voir ce qu'on va faire avec Henri. En tout cas, je pense que c'est le meilleur grimpeur des 6 qui ont terminé devant donc on verra bien."
Etape 2
Chimbas - Peri Lago Punta Negra
161.9 km
BriefingIvan Collins: "Même si Henri est bien classé au général, on ne change pas nos plans. Je veux toujours quelqu'un à l'avant mais cette fois-ci, Henri, tu te préserve. Jack, du coup, c'est toi, notre carte pour l'échappée. Les autres, vous attendez le dernier passage de la côte du circuit. Elle est courte et peu pentue alors rouler fort, ça vous placera bien pour l'arrivée qui vient moins de 2 kilomètres après le sommet."
Résumé L'étape du jour se déroule entièrement dans le département de Chimbas. Ce département est situé au Nord Ouest de l'Argentine, à la frontière avec le Chili. Au coeur de ce département de 62 km², l'étape se termine par un circuit que le peloton va parcourir à trois reprises.
Le rythme est très élevé dès le kilomètre 0. Ils sont plusieurs à vouloir tenter de s'enfuir. Dans un premier temps, les Strava ne sont pas présents. Mal placés au départ, ils ont manqué les premières attaques et le rythme est trop élevé pour espérer prendre le large désormais. Finalement,
Watanabe (Strava) s'enfuit quand le peloton se décide à ralentir. Il se lance dans une grande galère en solitaire pour rejoindre la tête de la course qui est déjà pointé à près de 2 minutes. L'américain parvient à rejoindre la groupe de tête à une dizaine de kilomètres du premier passage à l'
Alto Punta Negra. Il peut, du coup, participer à la lutte pour les points au classement de la montagne mais son effort en solitaire lui empêche de faire mieux qu'une 5ème place sur les 7 échappés. Ce n'est évidemment pas assez pour prendre le moindre point au classement de la montagne. Les fuyards ont alors 3'35 d'avance sur le peloton. Petite revue des troupes:
Watanabe est accompagné de
Torres (Inteja),
Munoz (Strongman),
Ponzi (Androni),
Valencia (Zenu) et
Suaza (Manzana). Même si les fuyards profitent du premier tour de circuit pour se refaire une santé,
Watanabe n'arrive pas à prendre des points au second passage de la
Punta Negra. Au milieu du second tour, il ne reste plus que 4 hommes en tête dont
Watanabe. Ils n'ont plus qu'une minute d'avance. Les fuyards sont finalement repris pendant le troisième tour. Le peloton arrive alors groupé au pied du dernier passage de la côte. Les Strava font en sorte de bien se placer en vue du sprint massif qui va se lancer dans la descente qui suit. C'est
Degenkolb (Trek) qui s'impose mais les Strava se placent correctement en 5ème, 6ème, 8ème et 16ème position. Ils ne perdent donc pas de temps mais ne peuvent pas non plus profiter des bonifications.
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "Aujourd'hui, il fallait surtout ne pas perdre de temps. Tout s'est très bien passé. Nous verrons demain la situation après le chrono. A ce moment, nous aurons un aperçu de la tournure que prendra cette course pour nous."
Etape 3
Pocito - Pocito
12.0 km
BriefingIvan Collins: "Aujourd'hui, c'est un chrono donc je n'ai pas de consigne particulière si ce n'est de vous donner à fond. La météo n'anonce pas de pluie et le parcours n'est pas piégeux. Donc bon courage."
Résumé Le contre-la-montre de cette Vuelta a San Juan est dessiné autour de la ville de Pocito.
C'est l'argentin
Messineo (Mardan) qui débute ce chrono, étant donné qu'il est déjà pointé à plus d'une demi-heure du porteur du maillot jaune. Il termine ce parcours en 17'35 mais le colombien
Perez (GW) termine juste derrière lui, prenant ainsi directement la première place provisoire en 16'20. Les arrivées s'enchainent et le classement change régulièrement de leader. Quand
Bayley (Strava) s'élance, ce sont deux membres de l'équipe locale Pocito qui sont en tête:
Reyes en 15'58 suivi de
Tivani avec 4 secondes de plus. L'américaine termine à 2'02 de
Doull (Sky) qui est le nouveau leader en 15'05. Juste à l'instant où son coéquipier passe la ligne,
Watanabe s'engage sur la rampe de lancement. Peu à l'aise dans cet exercice et pas en grande forme ce matin, ce chrono ne sera qu'une balade pour garder le rythme pour lui. D'ailleurs, il se fait rattraper par
Aitcheson (Ecuador). Au final,
Jack aura déboursé 2'04 sur
Doull qui conserve la tête du classement. Quand
Longue (Strava) débute son chrono, c'est
Warbasse (Trek) qui est en tête en 14'59.
Longue réalise une belle performance en ne déboursant que 47 secondes sur
Kruijswijk (Jumbo). Le néerlandais a d'ailleurs fait fort car
Thomas (Sky), le champion du monde de la discipline, n'a pas réussi à faire mieux, échouant à deux secondes de ce temps de 14'50.
Churchill (Strava) s'élance à son tour, suivi quelques places plus tard de son coéquipier
Saviqataaq. Les deux hommes ont un peu plus de référence dans l'exercice chronométré, à voir s'ils réussiront à titiller les hauteurs du classement aujourd'hui. Pendant que les deux hommes sont sur le parocurs,
Jungels (Trek) prend le meilleur sur
Kruijswijk avec 9 secondes de mieux. Belle performance de
Churchill qui entre dans le top 10, à la 9ème place plus précisément, avec seulement 21 secondes de plus que le luxembourgeois.
Saviqataaq, comme un pied de nez à son coéquipier, fait mieux d'une petite seconde, se classant ainsi 8ème provisoirement. Le dernier Strava,
Costa, s'élance avec un top 10 inchangé.
Tratnik (Medellin), en réalisant le même temps que
Saviqataaq et
Mas (Deceuninck), fait sortir
Churchill du top 10. Alors que tout le monde s'attendait déjà à célébrer la victoire de
Jungels, on assiste à une incroyable performance de
Yates (Ecuador) qui réalise un temps de 14'40, soit le même temps que le luxembourgeois. C'est bien le jeune néo-zélandais qui passe devant grâce aux centièmes de secondes.
Yates, qui avait terminé au sein de l'échappée dans la première étape, semble mettre une grosse option sur le maillot vert, pour ce soir tout du moins.
Costa n'est pas dans le coup, il débourse 1'58 sur
Yates, que personne ne viendra contester.
Henri, grâce à la première étape, reste tout de même dans le top 10, à la 6ème place. Il va pouvoir se rattraper de ce chrono dans l'étape qui se termine au sommet, il trouvera alors un terrain qui lui est plus favorable.
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "Je suis vraiment surpris de la performance de Yates et Ramos. S'il n'y avait qu'eux, j'aurais évidemment été déçu du résultat d'Anoki et de William. Mais quand je vois qu'ils ne déboursent qu'une dizaine de secondes sur le champion du monde Thomas, j'avoue être content de leur classement. L'avance de Henri est encore belle. On va voir dans deux jours s'il est capable d'entrer dans le top 5 et d'y rester."
Etape 4
San José Jachal - Villa San Agustin
194.2 km
BriefingIvan Collins: "Comme pour les autres jours, j'aimerais voir quelqu'un dans l'échappée. Ivan, tu attendra demain, c'est plus adapté à tes capacités. Donc, Jack, c'est pour toi aujourd'hui. La seule difficulté du jour, c'est cette longue côte, qui a pourtant trois "côtes" référencées pour le maillot à pois. Une fois qu'elle est passée, c'est tranquille jusqu'à l'arrivée. Anoki, William et Henri, faites en sorte de rester bien devant dans le final, pour ne pas être piégés par une éventuelle cassure."
Résumé La ville de San José de Jachal fut fondée en 1751, elle porte le surnom de Berceau de la Tradition. Pourtant, ce n'est pas ce surnom qui fait la particularité de la ville. Au centre de la place principale, il y a un monument dédié à... la casserole. Aussi étrange que cela puisse paraître ce monument fait en fait référence aux concerts de casseroles de l'été austral 2001-2002 qui finirent par destituer le président de l'époque.
Pendant près de 20 kilomètres, les attaquants sont beaucoup trop nombreux et le rythme trop élevé pour espérer voir du monde prendre le moindre écart. Les Strava ne cherchent même pas à tenter le coup, attendant sagement leur tour. Quand les différents fuyards sont repris et que le rythme faiblit,
Watanabe (Strava) attaque. Le groupe dont il fait partie, composé de 5 hommes, ne compte que 15 secondes d'avance sur le peloton. Ils sont encore plusieurs à vouloir tenter d'intégrer ce groupe de tête ou au moins à vouloir le stopper mais, l'entente est parfaite à l'avant et l'écart ne se réduit pas. Ce n'est qu'à une dizaine de kilomètres que l'écart passe autour de 40 secondes. Il faut dire que beaucoup d'équipes sont rentrées dans le rang, comme la Androni par exemple. Pourtant, l'équipe Matrix continue d'agir à l'avant du peloton et l'écart stagné de nouveau. C'est après 60 kilomètres à haute intensité que le peloton lâche enfin la bride. Un sixième homme,
Saenz Ballesteros (Manzana), attaque pour tenter de réduire la minute qui le sépare de la tête de la course. L'arrivée du colombien jette le trouble dans le groupe de tête. Les attaques se multiplient, l'entente n'est plus que du passé. C'est
Guldhammer (Orgullo) qui est le plus offensif. Au pied de la longue montée de mi-parcours, l'entente revient au sein du groupe de tête, l'écart est alors de 3'15. Moins bon grimpeur de l'échappée,
Watanabe souffre pendant l'ascension. Malgré une belle résistance, il finit par craquer juste avant le second GPM de la journée. Dans le peloton, si
Bayley (Strava) lâche, ses autres coéquipiers, eux, tiennent bon.
Watanabe est repris au début de la longue descente vers l'arrivée. Ses anciens compagnons d'échappée sont repris les uns après les autres. Au dernier sprint intermédiaire, soit à 40 km de l'arrivée, ils ne sont plus que deux à l'avant:
Valencia (Zenu) et
Guldhammer. Ils n'ont plus que 1'20 d'avance. On donne peu cher de la peau de ces deux-là mais le danois pourra se consoler avec le port du maillot rouge demain.
Guldhammer, d'ailleurs, est le dernier rescapé du jour. Il est repris à seulement 11 km de l'arrivée. Dans le final, même s'ils n'ont pas de sprinteur, on voit les Strava à l'avant pour éviter de se faire piéger. Ils ont bien raison car une chute envoie 5 hommes à terre dont deux Sunweb:
Arndt et
Burghardt. Finalement, si
Sabattini (Trek) la conteste pendant quelques mètres, la victoire revient au champion du monde
Sagan (BORA).
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "Il ne fallait surtout pas perdre de temps aujourd'hui. C'est chose faite. C'est demain que le top 5 se joue. Nos gars sont encore dans la course, on verra ce que ça va donner."
Etape 5
San Martin - Alto de Colorado
156.1 km
BriefingIvan Collins: "C'est aujourd'hui que tout se décide. Henri, tu te fais prudent et surtout, tu ne cherche pas à suivre les différentes attaques. Tu monte à ton rythme, si tu te mets dans le rouge, c'est foutu. Anoki et William, vous, vous restez à l'avant du peloton et vous faites en sorte de tenir le plus longtemps la roue des favoris, sans vous mettre dans le rouge non plus. Ivan, tu as carte blanche pour t'échapper, je pense que tu as moyen de tenir le rythme et pourquoi pas d'aider nos leaders quand tu te feras rattraper."
Résumé La ville de San Martin se situe dans la province de la capitale de la région San Juan. Connu pour ses cultures viticoles, cette ville donne également son nom au club de football de San Juan: l'Atlético San Martin qui joue en première division d'Argentine. L'arrivée de cette étape reine se situe au sommet de l'Alto del Colorado. La ligne se trouve à plus de 2500 mètres d'altitude.
Ils sont nombreux à tenter de s'enfuir en début d'étape mais une équipe joue les trouble-fête des attaquants: c'est Androni qui envoie toujours 4 de ses hommes à la poursuite de chaque coup qui part. On ignore si c'est pour s'enfuir ou pour retenir les fuyards mais ce qui est sûr, c'est que les 4 hommes se donnent à fond et les coups sont toujours tués dans l'oeuf. Au sprint d'
Angaco, l'écart avec le groupe de 5 hommes, qui est à l'avant en passant la ligne, est seulement de 25 secondes. On trouve notamment
Longue (Strava) au sein de ce groupe. La ligne du sprint apparaît comme un effet psychologique pour le peloton qui cesse totalement de rouler à cet endroit précis. Quatre poursuivants se décident alors à attaquer pour tenter de rejoindre la tête de la course. C'est chose faite au milieu de la montée de l'
Alto de Villicum. Au sprint de
Talascato, le groupe de 9 compte 2'20 d'avance. Si le peloton roule sans trop forcer, l'écart faiblit tout de même au fur et à mesure de l'étape. Au sommet de l'avant-dernière montée du jour, il n'y a plus que 1'30 d'avance entre les deux groupes. Une chute envoie une dizaine d'hommes au sol dont
Barguil (Jumbo). Les fuyards, eux, sont repris à 32 km de l'arrivée. Si le peloton fait ralentir le rythme, les Strava se placent à l'avant pour s'assurer que
Barguil ne revienne pas dans la lutte au classement général. Au sein de l'équipe américaine, si pendant un temps, on croit à la résistance de
Costa, l'attaque de
Formolo (BORA) fait exploser le peloton. Les favoris commencent à s'écharper et
Costa craque, tout comme les anciens membres de l'échappée de la première étape.
Formolo s'impose avec une quinzaine de secondes d'avance sur un groupe de 5 où aucun Strava ne figure. Le premier, c'est
Churchill qui arrive au sein du troisième groupe. Il termine 10ème et voit ainsi l'objectif réclamé par le sponsor s'éloigner. Mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Les écarts étaient grands lors de la première étape et
Costa pointe le bout de son nez avec "seulement" 5'13 de déboursé sur le vainqueur du jour. Il reste ainsi dans le top 10, dans le même temps que
Thomas (Sky) qui est justement 5ème. Le jeune américain s'empare du maillot de meilleur jeune et peut espérer remplir l'objectif grâce aux bonifications.
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "Je m'en doutais que le peloton allait regretter d'avoir laisser autant de temps aux échappés lors de la première étape. Aujourd'hui, ça nous arrange car sans ça, on aurait pu tirer un trait sur le top 5. Désormais, nous allons tout faire pour que Henri prenne des bonifications."
Etape 6
Autodromo El Villicum - Autodromo El Villicum
154.0 km
BriefingIvan Collins: "Nous n'avons pas de sprinteurs donc aujourd'hui, on donne tout pour Henri. Je veux que vous vous y mettiez tous, sauf Henri évidemment, à rouler avec un rythme très soutenu dès le départ et ce pendant 60 km. Je sais que ça sera long et compliqué mais je m'en moque si cet effort vous fait craquer ensuite dans le reste de l'étape. Finir 12ème ou 25ème, ce n'est pas important. Par contre, cet effort peut nous apporter la seconde de bonifications qui nous manque pour assurer l'objectif. Une fois le sprint intermédiaire atteint, je pense que tu sais ce qu'il te restera à faire Henri. Dites vous que si vous échouez, il faudra recommencer demain."
Résumé Cette étape fait une boucle dans la Sierra de Villicum, autour du circuit de San Juan Villicum pour être plus précis. Situé à 22 km de la ville de San Juan, il a été inauguré en octobre 2018 avec la coupe du Monde de Superbike. S'il est long de 4266 mètres dans sa version maximale, il comporte deux circuits alternatifs: l'un de 3500 mètres et l'autre de 2500. Contrairement à la plupart des circuits, celui-ci tourne dans le sens anti-horaire, à l'image de celui-ci d'Abu Dhabi, de Singapour ou encore celui d'Imola en Italie. Pour rajouter un peu plus de particularité à ce circuit, l'architecte Leonardo Stella a ajouté artificiellement des montées et des descentes.
Dès le départ, les Strava suivent les consignes et se mettent à rouler fortement. Seuls deux hommes de l'équipe s'abstiennent:
Costa pour ne pas se fatiguer et
Bayley qui préfère garder des forces pour aller chercher des bidons et soutenir le porteur du maillot bleu ciel jusqu'au bout de l'étape si jamais les rouleurs craquent. Les tentatives d'échappée sont nombreuses. La plupart du temps, les attaquants n'arrivent même pas à conserver suffisamment de forces pour remonter la file des rouleurs. Ceux qui y parviennent ne restent pas bien longtemps échappé et ils se font reprendre par les maillots blanc et orange. A l'approche du premier sprint intermédiaire, on voit des signes de fatigue au sein de la formation américaine. Il faut dire qu'ils n'ont jamais ralentit depuis le kilomètre 0. Du coup,
Ponzi (Androni) parvient à prendre quelques mètres d'avance en solitaire, c'est lui qui passe la ligne du sprint intermédiaire en tête. Derrière, si
Halvorsen (Sky) conteste les points et les bonifications,
Costa parvient à passer en troisième position et à prendre la petite seconde qui lui manquait pour dépasser
Thomas (Sky). L'objectif de l'étape est donc rempli pour l'équipe Strava. Une fois la ligne passée, les attaquants sont soulagés de voir qu'ils ont enfin le droit de s'enfuir. C'est un groupe de 10 qui prend le large mais il ne reste pas bien longtemps compact. Le rythme élevé à usé les organismes et certains n'ont plus la force de rester à l'avant. Alors que l'écart passe au-dessus des 4 minutes pour le groupe de tête, les Strava goûtent à un repos mérité, retrouvant doucement des forces. L'écart va grimper jusqu'à 5'30 avant d'être controlé par les grosses écuries du peloton. Si, à 35 km de l'arrivée, les fuyards ont toujours 4'50 d'avance, on ne s'inquiète pas au sein de la team Strava. Il faut dire que le mieux classé de l'échappée,
Ponzi, est pointé à 8'29 du maillot, soit à près de 6 minutes de
Costa. D'ailleurs, si le groupe de tête va au bout, ça serait un bon moyen de s'assurer que
Thomas ne prenne pas de bonifications à l'arrivée, ce qui annulerait tous les efforts du début d'étape. Ce n'est qu'après le second sprint intermédiaire que les équipes intéressées par la victoire d'étape, à savoir BORA ou encore Deceuninck, se réveillent. Il est très certainement trop tard. Il reste 16 km et l'écart est toujours supérieur à 4 minutes. Si l'écart baisse vite, il ne reste évidemment pas assez de distance pour revenir sur les hommes de tête. C'est
Paredes (EPM) qui s'impose tandis que le sprint du peloton est réglé sans trop de difficultés par
Sagan (BORA).
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "Parfait, sublime travail de l'équipe qui permet à Costa de prendre cette petite bonification. Quand j'ai vu que Halvorsen remontait le peloton, j'ai vraiment cru que les Sky allaient nous priver de la seconde pour protéger Thomas mais tout s'est passé comme on le voulait. Je suis vraiment fier de diriger cette équipe."
Etape 6
San Juan - San Juan
144.5 km
BriefingIvan Collins: "Vu que Henri a pris la bonif hier, on n'a pas besoin de rouler jusqu'au sprint intermédiaire. D'ailleurs, on va tout faire pour qu'il y ait des échappés, histoire que Thomas ne nous imite pas pour griller la priorité dans le top 5. Vous avez donc tous le droit de vous enfuir, sauf Henri encore une fois. Par contre, ceux qui restent dans le peloton, vous protégez Henri jusqu'à la ligne, je ne veux pas le voir piéger à l'arrière."
Résumé L'étape se déroule autour de la ville de San Juan. Les premiers habitants de la région furent la tribu amérindienne des Huarpes mais c'est bel et bien le conquistador Juan Jufré qui fonda la ville en juin 1562. Son fils, Luis Jufré, fonda en 1594 la ville de San Luis qui a connu son heure de "gloire" dans le cyclisme avec le Tour de San Luis qui s'est a connu 10 éditions entre 2007 et 2016 avant d'être annulé, faute de moyens financiers.
Les fuyards sont nombreux à vouloir s'enfuir. On voit notamment
Watanabe (Strava) ou encore
Oyola (Medellin). Finalement, un groupe de 6 hommes parvient à s'enfuir juste avant le premier sprint intermédiaire. Il s'agit de
Longue (Strava),
Richeze (Virgen), le vainqueur d'hier
Paredes (EPM),
Teklehaimanot (Gusto),
Velazquez (Mardan) et
Zanotti (Matrix). Il leur faut batailler rudement pour creuser l'écart mais à terme, ils parviennent à atteindre la barre des 4 minutes d'avance malgré une grande fatigue. On voit certains membres de ce groupe de tête qui ont déjà le coup de pédales heurté alors qu'il reste encore 90 km à parcourir. Avec
Teklehaimanot, le mieux classé, qui est pointé à plus de 7 minutes, on pourrait croire que l'échappée a des chances d'imiter les fuyards d'hier et de rallier l'arrivée pour se disputer la victoire. Mais le peloton ne prend aucun risque aujourd'hui. L'écart retombe vite autour de 2'30 alors que les courageux du jour passent la banderole des 80 derniers kilomètres. A 30 km de l'arrivée, les belligérants n'ont plus que 1'25 d'avance. Alors que les échappés se font reprendre à 10 km de l'arrivée, on est prudent chez Strava.
Saviqataaq et
Churchill se mettent roues dans roues pour s'assurer que
Costa reste bien à l'avant. La suite des évènements leur donne raison. Une chute à 5 km de l'arrivée envoie
Navarrete (San Juan) à terre. Alors qu'il était sur le point d'offrir une victoire à l'équipe locale, le maillot vert est presque sûr de perdre son bien désormais. Très au-dessus du lot sur les sprints massifs depuis le début de cette course,
Sagan (BORA) s'impose de nouveau devant
Laporte (Deceuninck) et
Modolo (EF). En terminant 23ème de l'étape,
Costa assure l'objectif du sponsor en terminant 5ème au général. En effet, si
Navarrete perd son maillot vert, son avance lui permet de conserver la seconde place du général. Cette course est l'occasion pour
Costa de s'offrir son premier maillot distinctif avec celui de meilleur jeune.
ClassementsRéaction du managerIvan Collins: "Je suis vraiment très content du bilan de l'équipe. On repart avec l'objectif rempli, un maillot distinctif et une très bonne seconde place au classement par équipes alors qu'il y avait de nombreuses équipes World Tour face à nous. Nos gars débutent parfaitement la saison."