
Paris - Roubaix
World Tour
17 Avril 2026
Objectif sponsor: 1er
Palmarès
1er | 2ème | 3ème | 4ème | 5ème | |
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2019 | Keukeleire Jens | Debusschere Jens | Jansen Amund Grondahl | Sagan Peter | Impey Daryl |
2020 | Terpstra Niki | Stuyven Jasper | Gilbert Philippe | Molard Rudy | Démare Arnaud |
2021 | Stuyven Jasper | Pedersen Mads | Vanmarcke Sep | Valgren Michael | Van Avermaet Greg |
2022 | Degenkolb John | Valgren Michael | Moscon Gianni | Vanmarcke Sep | Debusschere Jens |
2023 | Sagan Peter | Stuyven Jasper | Pedersen Mads | Teunissen Mike | Lampaert Yves |
2024 | Vanmarcke Sep | Pedersen Mads | Stuyven Jasper | Sagan Peter | Politt Nils |
2025 | Benoot Tiesj | Vanmarcke Sep | Sagan Peter | Valgren Michael | Politt Nils |
Takashi Inoue, Geoffrey Keenan, Kunio Kondo, Stefan Küng, Ludwig Malmberg, Ryan Mullen, Mads Pedersen
Favoris
Mads Pedersen (Air China)
Jasper Stuyven (Leonidas)
Wout Van Aert (UAE)
Michael Valgren (Jumbo)
Bronislav Ulman (BORA)
Résumé
On repart pour une dernière classique pavée dans cette campagne flandrienne. C’est peut-être la plus importante aux yeux d’Air China qui ne l’a toujours pas gagnée. Aujourd’hui, il faut avouer que le spectacle promet des drames car la pluie est au rendez-vous. Concernant les favoris de ce genre de discipline, ils sont tous présents pour en découdre une dernière fois. Pedersen (Air China), comme sur le Ronde, semble être le plus grand favori, surtout qu'il a remporté le Circuit Sarthe-Pays de la Loire, où il était aligné entre les deux classiques pour ne pas perdre le rythme.
L’échappée n’est pas bien grosse, malgré les nombreuses attaques qu’il y a eu. On ne déplore que Power (CCC), Duquenne (Arkéa) et Doull (Sunweb) dans le groupe de tête. Les équipes des favoris sont bien contentes de laisser filer un simple trio et les fuyards prennent rapidement 6 minutes d’avance. Dans le peloton, chaque secteur pavé apporte son lot d’incidents, que ce soit des chutes ou de simples crevaisons. Les favoris sont tous épargnés, même si la chute de Carr (BORA) en tête du peloton a mis un vent de panique. Heureusement, tout le monde est parvenu, par miracle, a éviter le malheureux, qui finira par abandonner. Au moment d’arriver dans la Trouée d’Arenberg, les échappés n’ont plus que 2’30 d’avance. Grâce à un positionnement relativement en avant du peloton, le maillot rouge sang de Pedersen se distingue encore tandis que le blanc du champion de Slovaquie Sagan (INEOS) est recouvert de boue.
En sortant de ce secteur renommé, Boudot (Cofidis) attaque. Il est suivi par Zijlaard (Elkov) et par… Van Aert (UAE). C’est une belle surprise de voir le Belge se découvrir si tôt dans la course. Il reste encore 90 km à parcourir, c’est peut-être trop long pour espérer atteindre l’arrivée en vainqueur. Avec deux cartes en poche, Jumbo décide d’envoyer Benoot à la suite de son compatriote, pour s’assurer de garder toutes les chances de victoires. INEOS et Air China n’ont pas bougés. Il faut dire que l’opération n’est pas bien dangereuse. Le groupe ne navigue qu’à 25 secondes d’avance sur le peloton, avant de se faire avaler à la première tentative de quelques baroudeurs. Dans le secteur de Warlaing à Brillion, Pedersen perd deux soutiens sur deux crevaisons : Kondo et Inoue. Les deux incidents se sont déroulés alors qu’INEOS donnait un petit coup d’accélérateur qui a provoqué une cassure. Mais Kondo est un mort de faim. Alors que Inoue renonce à rentrer, son compatriote se bat sur chaque secteur pour sauter d’un groupe à l’autre et finir par retrouver le peloton. A 60 km de l’arrivée, Van Aert tente à nouveau. Soit il se sent très fort, soit il n’est pas suffisamment en confiance pour supporter les assauts de ses adversaires. Il est accompagné par Stuyven (Leonidas) et son offensive prend un peu plus d’avance mais sans atteindre la minute. Mais soudain, c’est la stupeur parmi les spectateurs. Une chute provoquée par Sagan envoie à terre Pedersen et Valgren (Jumbo). Les trois hommes se relèvent vite mais le peloton a déjà filé. Van Aert avait peut-être la bonne idée finalement. Au prix de gros efforts et du sacrifice de quelques équipiers, Pedersen et Valgren reviennent dans le peloton mais pas Sagan. Le champion slovaque est épuisé. Ce n’est plus le bulldozer de ses meilleures années. Le groupe Van Aert est revu à Templeuve mais les favoris ne veulent pas laisser à Pedersen et Valgren le temps de récupérer. Lampaert (EF) relance une attaque sans attendre. Le Belge est déchainé mais Pedersen peut encore compter sur Keenan et Küng pour l’aider à souffler tout en maintenant l’écart sur le récent vainqueur du Ronde.
Lampaert finit par se calmer et les deux Danois peuvent récupérer pendant quelques kilomètres jusqu’à l’attaque de Van Baarle (INEOS). Le Néerlandais veut rappeler qu’il n’y a pas que Sagan comme menace chez INEOS. Cependant, il n’est pas seul à partir. Le dernier représentant de l’écurie anglaise est accompagné par Stuyven (Leonidas), Politt (Tinkoff) et Pedersen. Ensemble, ils réussissent à prendre une trentaine de secondes d’avance. Ils traversent les derniers secteurs pavés. L’entente n’est pas optimale. Stuyven et Pedersen en font clairement plus que les deux autres. Soudain, alors que les difficultés étaient toutes passées, Politt glisse et chute. C’est terminé pour les chances de l’Allemand. Alors qu’il entre sur le vélodrome, le désormais trio ralentit et s’observe, permettant aux poursuivants de rentrer. Alors qu'elle aurait pu se jouer à 3, ils sont 12 à prétendre à la victoire. Stuyven lance le sprint. C’est ce que Pedersen attendait. Calé dans la roue du Belge, le Danois surgit et s’envole vers la victoire. Air China a enfin vaincu le mauvais sort qui s’acharnait sur eux ici. Derrière Pedersen, Lampaert franchit la ligne devant Van Baarle. Une fois la ligne franchit, Pedersen laisse exulter sa joie, vite rejoint par son staff et ses proches puis par Keenan et Küng, qui ont terminés ensemble en 17ème et 18ème positions.
Classement
Réactions
- Mads Pedersen: "Je remercie vraiment toute mon équipe, car sans eux, je n'aurais pas pu gagner aujourd'hui. Les conditions de course ont été contre moi avec cette chute. J'avoue que j'ai failli perdre ma concentration sur cet incident. J'avais l'impression de tout perdre alors que je me sentais si fort. Heureusement, Ryan était là et c'est lui qui m'a remis l'esprit dans la course. Avec Ludwig et Kunio, ils ont fait un boulot exemplaire pour me ramener. Ensuite, j'ai eu Stefan et Geoffrey qui m'ont permis de souffler un peu pendant que les autres favoris voulaient me faire plier. Cette victoire, c'est celle d'un collectif. Quel plaisir de gagner une telle course avec le maillot de champion du Danemark. Je le portais déjà quand j'ai gagné le Ronde, il faut croire qu'il me porte chance."
- Franck Bouyer: "Nous avons eu une belle frayeur avec cette chute. Toute notre stratégie était en train de tomber à l'eau et il a fallu faire vite pour remettre tout en place. Nous avons demandé à Geoffrey et Stefan de rester dans le peloton. C'était une solution de secours si jamais Mads n'arrivait pas à rentrer. Et si, comme ce qui est arrivé, Mads revenait, ils étaient là pour l'aider. Il a pris un énorme risque en laissant revenir les poursuivants mais il faut croire que rien ne pouvait l'empêcher de gagner aujourd'hui. Nous passions à côté de cette victoire depuis tellement de temps, ça a été une vraie explosion de joie dans la voiture."
Bilan:
Postifs:
- Mads Pedersen: Impossible de ne pas citer le nouveau héros de l'équipe Air China. Le Danois a mis fin à la série qui empêchait l'écurie chinoise de dire qu'elle avait remporté tous les Monuments. Un nouveau défi s'offre désormais à Pedersen: gagner Ronde et Roubaix la même année.
- Yves Lampaert: 1er du Ronde et 2ème de Paris-Roubaix, il a le même bilan que Pedersen dans l'autre sens. Le Belge était en grande forme cette année et on peut dire qu'il a fait le très bon choix de quitter Quick Step au dernier mercato. Mais à 35 ans, aura-t-il encore l'occasion de faire aussi bien l'an prochain? Rien n'est moins sûr.
Corrects:
- Levi Williamson: Il faisait déjà parti des hommes mis en lumière lors du Ronde, où il avait terminé sur le podium. Avec ce top 10, auquel on peut ajouter celui du Gent-Wevelgem, l'Australien a été une force majeure de cette campagne de classiques pavées. Les équipes World Tour devraient se bousculer pour lui proposer un contrat dans quelques mois.
- Michael Valgren: Comme Pedersen, il a été pris dans la chute qui aurait pu mettre fin à son Paris-Roubaix. En s'associant avec son compatriote, il est parvenu à rentrer et comme Pedersen, il termine dans le premier groupe à l'arrivée. Un peu moins fort que son homologue, il ne peut faire mieux qu'un top 10, mais c'est pas mal, compte tenu des conditions.
Négatifs:
- Peter Sagan: 29ème. Oui, il a l'excuse de la chute mais il a entrainé avec lui deux hommes qui ont tous les deux terminés dans le premier groupe et l'un d'eux est même le vainqueur. Le Slovaque termine avec 4'45 de retard, il est loin celui qui s'imposait il y a 3 ans sur le vélodrome.
- Sep Vanmarcke: Dans la même lignée des "papis du cyclisme", il y a Sep Vanmarcke. A 37 ans, le Belge, qui a annoncé la fin de sa carrière pour cette année, n'est le plus le fringant coureur qui a terminé sur le podium lors des deux dernières éditions. Cette année, il n'a pas fait mieux que 50ème avec près de 10 minutes de retard sur Pedersen.
Autres résultats
Circuit Sarthe-Pays de la Loire:
E1: Hugo Hofstetter (Delko) -- (2ème: Ethan Hayter (Air China))
E2: Hugo Hofstetter (Delko) -- (8ème: Mikkel Bjerg (Air China))
E3: Guillaume Van Keirsbulck (Quick Step) -- (3ème: Mikkel Bjerg (Air China))
E4: Mads Pedersen (Air China)
Général:
1er: Mads Pedersen (Air China)
2ème: Mikkel Bjerg (Air China) +17"
3ème: Mathias Le Turnier (Arkéa) +23"
4ème: Palma Araujo (Stereau) +24"
5ème: Benjamin Thomas (Air China) +27"
Hugo Hofstetter (Delko)
Mathias Le Turnier (Arkéa)
Palma Araujo (Stereau)