Jour historique pour l'équipe avec notre toute première participation à une course World Tour ! Certes, ça n'est que l'UAE Tour, mais ça reste du World Tour, avec une jolie concurrence et évidemment la présence de toutes les meilleures équipes de la planète. En plus de ça, nous faisons le choix de ne partir qu'à 6, au vu des états de formes de certains de nos coureurs en ce début de saison. Mais nous seront tout de même plein d'envie.
Malheureusement, le chrono d'ouverture est décevant,
Stefan de Bod n'obtenant que le 45ème temps, tandis que notre leader pour le général,
Amanuel Gebreigzabhier termine 87ème, et perd 1'01" sur le vainqueur du jour,
Primoz Roglic (Jumbo-Visma).
Le maitre mot de cette épreuve est clairement: "désert". Deux étapes plates comme la main se dessinent dans le désert, et bien courageux sont ceux qui tentent l'échappée. Même nous, souvent offensifs, n'avons pas daignés partir à l'attaque, ce qui nous a valu quelques critiques du style: "regardez, ils sont invités et ne font même pas honneur à leur invitation". Il est vrai que nous nous sommes contentés de rester vigilants face aux potentielles bordures, qui n'auront finalement pas eu lieu, nous permettant de finir les étapes en quasi roue libre, au delà de la 100ème place.
Mais nous n'allons pas rester discrets très longtemps, puisqu'à la fin de la 4ème étape, la traditionnelle étape de Jebel Hafeet, nous mettons à rouler
Dawit Yemane, afin de combler un écart qui commençait à devenir inquiétant. Mais une fois qu'il se relève, le peloton ne semble pas très motivé à reprendre l'échappée, ce qui oblige
Amanuel Gebreigzabhier à attaquer à 7500 mètres du sommet ! L'érythréen bouche tout seul les 2 minutes d'écart, mais cela a aussi obligé le peloton a accélerer un peu, sans tout donner toutefois. C'est le leader en personne
Roglic qui attaque, et rejoint l'érythréen sous la flamme rouge ! Au sprint, on se dit qu'il n'y a pas photo en faveur du slovène, et pourtant il a semble t-il mal digéré son effort, et s'incline face à
Gebreigzabhier qui signe une très belle victoire, et avec la manière !
Nous prendrons enfin l'échappée le lendemain, ce qui permettra à
Dawit Yemane de prendre le maillot noir de leader du classement de la montagne. La montée finale, longue de 6 kilomètres à 9% de moyenne, ne verra aucune attaque, la pente étant trop raide pour faire des réelles différences autrement qu'à la pédale. Parfaitement protégé par ses coéquipiers, notre leader érythréen attend patiemment, et ne s'affole pas, même quand
Roglic puis
Ewen Costiou (Arkéa) commencent à accélérer. Hélas, ils ont commencé à accélérer bien trop tôt, et
Gebreigzabhier, qui a attendu le bon moment, va aller déposer tout ce beau monde à 300 mètres de la ligne ! Il s'impose en WT pour la 2ème fois en deux jours, et remonte à la 3ème place du classement général. L'exploit est-il en marche ?
L'étape 6 se passera sans encombre, pas de bordures, un sprint massif et une arrivée en roue libre. Une journée salutaire pour reprendre des forces en vue de la terrible dernière étape.
Le Jebel Jais est une montée traditionnelle de l'UAE Tour, mais cette année, elle ne marque que le début de l'étape, puisque pour la première fois les coureurs vont basculer au sommet, et enchainer des difficultés toutes plus horribles les unes que les autres, avant une montée finale de 6 kilomètres à 14.5%, digne des murs qu'on trouve sur la Vuelta. Au vu des pourcentages, et comme attendu, tout n'est qu'élimination par l'arrière. Première alerte pour le maillot rouge, qui se retrouve piégé après l'antépénultième ascension. On tente alors de rouler pour lâcher définitivement le leader, mais nous ne pouvons rien faire face à l'armada Jumbo-Visma. Mais
Roglic n'était pas lâché par hasard, puisqu'il finit par exploser dans l'avant dernière montée. Ainsi nous n'avons que 6 secondes à reprendre pour remporter l'UAE Tour, contre 46 secondes auparavant. Dès le pied de la montée finale,
Brandon McNulty (Uno-X) attaque, suivi par
Pello Bilbao (Bahrain) et
Amanuel Gebreigzabhier.
Fausto Masnada (Quick Step) reviendra sur le trio quelques hectomètres plus loin. On comprend très vite que la victoire d'étape et le général va se jouer entre ces 4 coureurs.
Ben O'Connor (AG2R) n'étant plus là, le grimpeur érythréen a l'avantage de ne pas devoir lâcher les autres pour remporter l'épreuve. L'italien de la Quick Step paye son effort de tout à l'heure, puis c'est au tour de l'américain de la Uno-X, sans doute fatigué par son attaque précédente. Sentant que l'espagnol de la Bahrain est sur le point de lacher,
Gebreigzabhier accélère, et s'envole. Il va s'imposer pour la 3ème fois de l'épreuve et va rempoter le général par la même occasion ! Sacrée course pour la première de l'équipe en WT !
Et comme si cela ne suffisait pas, il prend aussi le maillot de meilleur grimpeur, pour la première apparition de ce classement sur l'épreuve.
Le début d'une folle remontée... ...et une course de rêve pour l'équipe !
Pas grand chose à dire au Rwanda, une course qui ne nous a jamais vraiment souri, et où nous avons envoyé l'équipe B, composé des 3 rwandais, auxquels nous pouvons ajouter
Nahom Araya et
Salim Kipkemboi. Une course décousue où nous avons toujours été à contretemps. Difficile quand de 5 nous passons à 4, après l'abandon sur chute du jeune érythréen, dont le verdict sera une fracture du coude, et un mois d'indisponibilité.
Un seul top 10 d'étape au final, par l'intermédiaire de
Joseph Areruya sur la 4ème étape. Un temps en lice pour un top 10 au général,
Eric Muhoza perdra du temps sur l'étape des pavés, pour terminer l'épreuve à la 15ème place.