En parallèle de Paris-Nice et de l’autre côté des Alpes, Tirreno – Adriatico attire traditionnellement un plateau de grimpeurs légèrement moins dense mais plus relevé en sprinters. Cette année ne déroge pas, bien qu’on retrouve au départ le vainqueur sortant du Tour,
Parisse, les 2e, 3e et 4e du dernier Giro,
Oomen,
Rostoll et
Paret-Peintre, un ancien vainqueur avec
Dyke, des anciens podiumés avec
Leetz et
Giomi, les vétérans
Pinot et
Quintana, le jeune
Robledo, ou encore l’habitué des lieux
Sundberg, qui reste sur trois secondes places consécutives ! Du côté des sprinters,
Hathaway,
Joachim,
Sagan,
Vassano,
Gaviria,
Zekas,
Matejicek,
Zabel,
Bovie,
Walshaw,
Jarvis et
Secchiaroli donnent une idée de la meute prête à s’affronter.
La première étape propose comme souvent un chrono par équipes. Long de 22 kms, il ne crée quasiment pas d’écart entre les sept premières formations. Parmi elles, on retrouve les habitués d’Uno-X, qui se défont cette fois des BikeExchange pour 6’’. Trek, Jumbo, Ineos, EF et UAE sont aussi dans le coup à moins de 12’’. En revanche certains outsiders perdent déjà énormément de temps, à l’image de
Nagorski,
Gunter et
Quintana. La deuxième étape est quant à elle assez ouverte. Le final compliqué vers Pomarance est testé par
Oomen,
Romain,
Sagan,
Mohoric,
De Cecco et
Gorbunov. Malgré la présence d’un équipier avec
Sagan, le peloton revient et
van der Poel l'étire en vue du sommet. Il impose même une grosse relance car
Hathaway est juste dans sa roue, mais ils ne sont pas nombreux à rester en lice pour la gagne 1500 mètres plus loin. Lorsque le gallois déclenche son sprint, seuls
Sagan et
Vassano peuvent théoriquement le faire trembler. Il n’en sera rien et
Hathaway peut enquiller un nouveau succès. Grâce aux 15’’ décomptées derrière ce quatuor, il s’empare également du maillot de leader. Le lendemain, l’emballage est beaucoup plus limpide bien que
Romain tente crânement sa chance aux 3 kms.
Van der Poel se mue une nouvelle fois en poisson-pilote pour
Hathaway qui parvient à conclure au terme d’un sprint serré !
Si les sprinters veulent leur belle sur la quatrième étape, il faut passer outre plusieurs difficultés hérissées tout au long de la journée. À l’image de
Joachim, certains n’y parviennent d’ailleurs pas alors que les puncheurs tentent de profiter de la dernière bosse.
Dunbar,
Paredes et
Gorbunov sortent, bientôt rejoints par
Oomen et
Giomi qui font réagir les prétendants au général. Après un petit bras de fer, le quintet est revu.
van der Poel reprend son rôle d’équipier en tête d’un peloton réduit à 80 unités. Mais cette fois,
Hathaway démarre trop tard pour remonter
Vassano. L’italien signe sa deuxième victoire de la saison. Puisque les premières étapes n’ont pas créé d’écart, l’arrivée au sommet du Monte san Vicino est déjà la dernière occasion pour les grimpeurs de se débarrasser des rouleurs. D’autres sont déjà distancés au général, et c’est ainsi qu’une grosse échappée de 17 coureurs prend forme. Au fil des ascensions, les six hommes forts se dégagent :
Quintana,
Gunter,
Nagorski,
Stacini,
Ventana et
Robledo, qui a semblé le plus à l’aise aux différents sommets. Derrière, les Jumbo ne défendent pas le maillot bleu d’
Hathaway. Ce sont les Uno-X qui assurent l’intégralité de la poursuite toute la journée, car
Robledo n’est qu’à 3’43’’ au général. Dans la montée finale, l’espagnol provoque la sélection, puis porte l’estocade à
Gunter et
Nagorski à 3 kms du sommet. Il doit maintenant résister aux favoris qui se font la guerre. Après un gros relais de
Romain,
Paret-Peintre se dévoile le premier.
Oomen part en contre, bien suivi par
Sundberg qui le distance ensuite au train.
Rostoll attend les derniers kms pour produire son effort, marqué à la culotte par
Romain. Ce duo dépose
Oomen et
Paret-Peintre pour revenir sur
Sundberg et
Gunter en vue de la flamme rouge.
Robledo est cependant encore loin devant ; l’espagnol signe sa première démonstration depuis la Vuelta de l’an dernier !
Sundberg s’empare quant à lui du maillot bleu, conforté grâce aux bonifications de la seconde place.
Paret-Peintre et
Oomen terminent à 35’’, rejoints sur le fil par
Parisse,
Almeida,
Arensman,
Mohoric et
Zana. Le reste des grimpeurs termine à plus d’une minute.
Sur la sixième étape,
Wout Van Aert se fait plaisir dans l’échappée matinale. La boucle tout en faux-plats n’échappe cependant pas aux sprinters. Pour surprendre la doublette
MVDP-
Hathaway,
Hoelgaard lance
Joachim de très loin. Le luxembourgeois n’est pourtant pas le meilleur sur les arrivées difficiles et s’effondre logiquement au profit de
Sagan. Pour la deuxième fois cette semaine, le portugais de Groupama,
Sousa e Costa, s’offre une deuxième place surprise devant
Zekas. Le dernier chrono est enfin une affaire de spécialistes avec des enjeux à tous les niveaux. Pour l’étape,
Durbridge signe la référence qui ne sera pas approchée à moins de 4’’ par
Greening,
Dumoulin et
Kelderman : le champion du monde fait respecter son statut ! En vue de la dernière marche sur le podium,
Oomen,
Arensman et
Almeida avaient exactement le même temps au départ. Les trois hommes sont d’un niveau équivalent car ils se tiennent toujours en 5’’ à l’arrivée. Par rapport à ses deux jeunes adversaires attentistes,
Oomen est récompensé de sa semaine offensive par la troisième place finale. Enfin, 13’’ séparaient
Sundberg et
Rostoll. Un comique de répétition qui ne fait pas du tout rire le suédois se dessine lorsque le vénézuélien lui reprend la moitié de son débours à l’intermédiaire.
Sundberg finit toutefois mieux pour conserver 5’’ au final. Il est récompensé de sa pugnacité en remportant enfin Tirreno, et enfin sa première épreuve WT en carrière, après 7 podiums !