Courses disputées par l'équipe sur la période : Tour du Qatar (2.WT), Tour d'Oman (2.HC), UAE Tour (2.WT)
Commençons donc par le Saudi Tour, moins relevé et dont Lotto profite pour lancer son opération remontée. Dès la première étape marquée par un secteur gravel, les belges font exploser la course pour une victoire de Stuyven, Theuns réglant le peloton à sa poursuite. Les deux flamands remporteront d’ailleurs chacun un sprint massif. Toujours chez Lotto, Bettiol profite des deux étapes vallonnées pour se replacer au général et De Lie décroche une deuxième place sur la dernière étape alors qu’il emmenait le sprint de Theuns. 1e, 2e et 4e du général, trois étapes, cela ne laisse plus beaucoup de place aux autres équipes même si Main et Baster ont remporté les deux étapes vallonnées et que Connor Swift a sauvé la dernière marche du podium.
Au Qatar, les sprinters étaient affamés, impatients d’en découdre malgré le vent qui pouvait rebattre certaines cartes. Une cinquantaine de coureurs dont les rouleurs Utting, Barta, Hepburn et Bobridge sont d’ailleurs distancés dès la première étape, mais c’est un sprint royal qui s’annonce entre Hathaway, Joachim, Vassano, Colton, Zabel, Adams, Bovie, Walshaw… Après une journée usante, l’emballage sourit pourtant aux outsiders car c’est Meeus qui, pour son premier jour de course en WT, devance Olivera et Jarvis sur la ligne ! L’étape du lendemain ne laisse que 34 coureurs dans le premier peloton sans Van Aert, Sénéchal ou Naesen parmi les flandriens venus jouer des coudes. Beaucoup de sprinters et rouleurs se sont toutefois accrochés en épuisant leurs équipiers qui manquent dans le final. Kox le remarque et attaque à 11 kms de la ligne ! Le néerlandais ne sera pas revu et s’empare du maillot de leader. Hors du top 20 la veille, Hathaway se rassure en réglant le peloton 12’’ plus tard, puis ouvre carrément son compteur sur la troisième étape plus tranquille. Sur le chrono qui décante le général, Durbridge fait respecter la loi puisque le champion du monde devance de 2’’ celui des Pays-Bas, Dumoulin, et de 4’’ l'ancien du Danemark, Krigbaum. Kelderman déçoit en échouant au 14e rang d’une startlist relevée. La cinquième étape est de nouveau usante même s’ils sont près d’une soixantaine à terminer dans le premier peloton. Parfaitement emmené par Hofland, Hathaway repousse l’assaut de son jeune compatriote Walshaw pour décrocher sa deuxième victoire. Un bouquet qui est vite suivi par un troisième lors du critérium final. Un emballage plus confus où Bovie saisit crânement sa chance ne suffit pas à faire tomber le gallois qui remonte à la 4e place du général grâce aux bonifications ! Moins éclaté que les années précédentes, le Qatar sacre donc les purs rouleurs, entre les jeunes qui montent comme Szwarga et Greening, entourés de nombreux vétérans.
Sur le Tour d’Oman, Sagan réussit sa reprise en devançant Dekker et Bouhanni sur le premier sprint. Le slovaque se fait surprendre par McLay le lendemain mais il conserve son maillot, y compris après l’arrivée en bosse de la 3e étape qui sourit à Arensman. Formolo et Bernal en profitent pour récupérer quelques bonifications. Sur l’étape des bosses, Arensman tente sa chance et aborde même les 10 derniers kilomètres détaché. Sagan roule toutefois pour défendre son leadership. Arensman est rattrapé et le jeune Milan profite des efforts produits par les uns et les autres pour remporter presque facilement le sprint. Sur l’arrivée au sommet de Green Mountain, Bernal et Stacini attaquent rapidement, suivis par Masnada, Moscon et Sagan, qui défend jusqu’au bout son maillot de leader. Arensman espérait suivre la dynamique Jumbo mais le jeune grimpeur doit se contenter d’un fond de top 20 sur l’étape et d’une 10e place au général. Devant, Sagan & Cie. finissent par craquer face au rythme de Bernal et Stacini. Comme l’an dernier, le colombien, fraichement champion national, fait coup double avec l’étape et le général ! UAE place 4 coureurs dans les 7 premiers autour de Sagan, qui a bien résisté et reprend la 3e place du général grâce à sa victoire sur le sprint de la dernière étape.
Vient finalement l’UAE Tour qui, pour une première édition, a souffert de la comparaison avec son voisin omanais. Avant de s’intéresser aux arrivées au sommet, Hathaway poursuit sa bonne dynamique en remportant le premier sprint devant Adams. Sagan est aussi lancé car il s’impose sans frémir à Hatta Dam devant son jeune compatriote, 20 ans, Rudolf Végh. De Cecco s’est aussi montré pour Bianchi et Hindley complète le quatuor des hommes qui récupèrent 5’’ sur le reste de la meute. Sur la même distance qu’au Tour du Qatar, Dumoulin et Krigbaum sont séparés des mêmes deux secondes, mais cette fois il n’y a pas Durbridge pour priver le néerlandais de l’étape et du maillot de leader. Sur la quatrième étape, les grimpeurs veulent enfin s’expliquer sur la montée de Jebel Jais. Dyke, De Plus, Quintana et Sriubas tentent leur chance, mais il valait mieux être attentiste et rester derrière le train Ineos. Tous paieront le contrecoup, et ce n’est que dans le dernier km que la décision se fait. A.Yates ne récompense pas le travail de son équipe car il se fait déborder dans les tous derniers mètres par Bernal, décidément en forme… comme l’an dernier en février avant de disparaitre. Cinq autres coureurs terminent dans le même temps : Mas, Leetz, S.Yates, Geoghegan Hart et Gaudu. Costa termine premier des battus à 15’’, tandis que son ancien équipier chez Axeon et Jumbo s’empare du leadership.
Le peloton retrouve ensuite la plaine pour deux sprints. Sur le premier, le train Jumbo se fait pour une fois déborder par les Ineos. Walshaw lance Ewan… qui s’écrase dans les derniers hectomètres. Vassano résiste au gros retour d’Hathaway pour ouvrir son compteur 2023. Le lendemain, ça bataille sec pour prendre la roue d’Hathaway, qui se retrouve enfermé au moment où son train accélère aux 4 kms. Kox et Dekker ne se posent pas de question, creusant un petit trou face au reste de la meute qui regarde le gallois. Celui-ci ne moufte pas, et lorsque les Ineos reprennent le manche, le duo Jumbo possède une dizaine de secondes d’avance. Dekker résiste parfaitement pour remporter une victoire surprise devant les deux Ineos Walshaw et Ewan ! La dernière étape voit une belle échappée se dessiner avec Quintana, Skocik, Carapaz ou encore Madouas. Ces grimpeurs ne sont pas si loin au général mais ils savent que les montées émiraties ne créent pas d’écart et doivent donc tenter différemment. Le peloton ne les laisse toutefois pas espérer, en particulier Hindley et Latour qui accélèrent à 7 kms du sommet. Sans jamais creuser l’écart, le duo maintient entre 20 et 30 secondes de marge toute la montée, seulement bouchées par Bernal dans le final. Au sprint à trois, c’est Hindley qui s’impose ! López et Costa terminent légèrement détachés devant un gros peloton à 28’’ auquel appartient Geoghegan Hart. Pour 11’’ – un gouffre dans une épreuve si serrée –, le britannique échappe donc le général au profit de Hindley. Après Power en Australie et Durbridge au Qatar, les australiens sont sur une bonne dynamique ! Leetz complète le podium. Top 8 des deux arrivées au sommet, Costa a été plombé par un mauvais chrono qui le repousse au 12e rang du général.
Résultats :