Semaine 2
Après une journée de repos, la Vuelta reprend par une étape piège par excellence. À l’abord de la seule difficulté de la journée, classée en première catégorie de par ses gros pourcentages, les Jumbo accélèrent. Le peloton s’étire, les coureurs cherchent à se replacer, et une chute survient en cinquième position du peloton ! De nombreux coureurs s’empilent sur le pauvre Kämna dont plusieurs prétendants au général et plusieurs sprinters, compte tenu de l’endroit où elle est survenue. Bouhanni, Cavendish, Bardet, Dyke, López et tous les autres parviennent à rentrer avant la bosse, à l’exception de deux coureurs dont Andy Schleck. Le troisième du général, qui semblait solide sur ces terrains vallonnés, se casse le poignet et doit abandonner ! L’autre coureur est Van Poppel, qui va mettre un point d’honneur à couper la ligne d’arrivée mais termine largement hors délais. Les Jumbo payent d’ailleurs un lourd tribut car Naesen et Oomen sont aussi salement amochés ; les deux hommes terminant dans les 10 derniers de l’étape. Cela n’empêche pas leurs équipiers de poursuivre leur forcing dans la bosse. Ils ne parviennent pourtant pas à reprendre tous les membres de l’échappée et Acedo ne glane que deux points, devancé par Slagter, qui lui reprend le maillot à pois. Quand les mauvaises nouvelles s’enchainent… Les sprinters sont aussi mis à mal car une cinquantaine de coureurs seulement basculent dans le peloton. Le rythme ne faiblit pas passé le sommet, puis Acedo attaque à 20 kms de l’arrivée. Le basque est à moins de 2 minutes au général et force donc les derniers équipiers à se sacrifier pour le reprendre. Puis Costa contre à 13 kms du but. L’américain est aussi placé au général, et ce sont cette fois Barguil et Pinot qui mènent la chasse en personne ! Les français font mal à certains touchés par la chute. On voit notamment Dyke et López tenir le gouvernail du groupe. Au moment où Pinot et Barguil se retournent chercher du soutien, Mollema contre avec Brambilla ! La tactique Jumbo est huilée, l’italien ramène Mollema à l’avant, puis Costa se sacrifie. Personne n’a les moyens de mener une chasse efficace derrière, et Mollema s’impose finalement avec 41 secondes d’avance ! Il redonne le sourire à son équipe en réalisant une excellente opération au maillot vert et au général, où il est désormais 5e. Dyke et surtout López ont en effet perdu 1’20’’ dans le final, laissant le maillot blanc à Jallas Amigó et la troisième marche du podium à Acedo ! Le basque atteint pour la première fois une tel rang, mais cela risque de le museler dans l'optique du classement de la montagne. Il va falloir imaginer de nouvelles stratégies pour réussir cet objectif. Les 35 coureurs restant dans le peloton sont réglés par Zekas et De Gendt, qui grappille quelques bonifications.
Pas le temps de panser ses plaies qu’il faut déjà affronter la seule étape de plus de 200 kms de cette Vuelta. La petite échappée du jour n’inquiète pas le peloton qui la reprend facilement, au contraire de Marc Soler. 38e du général, l’espagnol attaque à 20 kms du but et possède 2 minutes d’avance 10 kms plus loin, alors que la pente commence à s’élever. Le final est une nouvelle fois désorganisé par Costa, 8e du général et qui oblige à accélérer le rythme. Puis López et Barguil prennent quelques mètres d’avance, mais c’est bien au sprint qu’un groupe de 10 coureurs va s’expliquer. Kiserlovski renait de ses cendres en étant le plus costaud devant Betancur, pour remonter à la 7e place du général ! Il manque en revanche la victoire au croate, car Soler a résisté pour 6 petites secondes. Il sauve sa Vuelta en remportant cette première étape sur un grand tour ! Puis il est l’heure de compter les écarts sur la ligne. Bardet finit 19e à 32’’ des autres leaders. Puis Kruijswijk est à 1’13’’, Power (7e) à 1’43’’, Costa (8e) à 2’18’’ et enfin Dyke (9e), visiblement toujours touché dans sa chair, concède 3’10’’. Après le Giro, il n’aura pas été épargné par les chutes sur les grands tours.
Lors de la 12e étape, les Jumbo continuent de se faire une mauvaise réputation dans le peloton. Ils accélèrent dans toutes les bosses de la journée. Cela permet d’abord à Acedo de récupérer 3 points et le maillot de la montagne au premier sommet, puis à Mollema de grappiller 2 secondes au dernier sprint après une chute qui a mis à terre Cavendish, Gaviria et Kiserlovski. Le croate, épatant la veille, doit malheureusement abandonner. En réduisant le peloton à une soixantaine de coureurs, les Jumbo mettent aussi à mal les sprinters qui ont évité les chutes, dont les équipes sont très entamées dans le final. Zekas est ensuite incapable de lever les fesses de sa selle quand Stuyven tente de le lancer. Seuls Rojas et Bouhanni parviennent à accélérer sur la durée pour se disputer la gagne, qui tourne à l’avantage du français ! Lui aussi a désormais remporté une étape sur chaque grand tour, mais pas la même année. La troisième place est décrochée par Mollema, qui justifie donc le travail de ses équipiers en récupérant 18 points et 4 secondes de bonifications. Sur la 13e étape, l’échappée est facilement maitrisée. En revanche les sprinters semblent fatigués par la répétition des reliefs depuis deux semaines. Le rythme n’est donc pas infernal. Malgré tout, certains favoris comme Bouhanni et Cavendish n’arrivent pas à se replacer, et Mollema en profite pour se mêler une nouvelle fois aux sprinters. Son excellente cinquième place conforte encore un peu plus son maillot vert. Un peu en retrait depuis le grand départ, Zekas parvient enfin à devancer Gaviria pour s’imposer. Comme Bouhanni la veille, il a désormais levé les bras sur les trois grands tours.
La 14e étape ouvre un triptyque qui s’annonce décisif pour le classement général. La montée finale vers Peña Cabarga, courte mais très raide, a offert de belles empoignades ces dernières années. Cependant c’est dans l’Alto de Caracol, à 45 kms de l’arrivée, que la course s’emballe. Simon Yates accélère d’un coup avec son leader Pinot dans sa roue et seulement trois autres favoris : Barguil, López et Betancur. Derrière, on s’est fait surprendre et les équipiers sont d’abord mis à contribution, mais l’écart monte vite à deux minutes au sommet ! Une course-poursuite s’engage entre les leaders à l’avant et les équipiers Jumbo à l’arrière. Brambilla, Costa et même Acedo, 3e du général, sont tour à tour sacrifiés pour tenter de rétablir la situation. Les trois hommes sont seulement aidés par le maillot blanc et 4e du général, Jallas Amigó, qui passe lui aussi des relais. Malgré tout l’écart se maintient à 1’30’’ au pied de la montée finale. Mollema, Bardet et De Gendt donnent alors tout dans ces 5 derniers kms. Plus frais que les hommes à l’avant, ils reviennent tout en slalomant entre les anciens membres de l’échappée, qui n’a évidemment pas survécu à ce rythme infernal. À ce petit jeu, Bardet est le plus habile alors que Mollema et De Gendt se font parfois bloquer. Le français revient sur la tête de course, et contre même à moins de 2 kms du sommet. Il s’envole pour décrocher la première victoire de sa carrière sur la Vuelta ! Derrière, Yates fait un travail formidable pour contrôler les tentatives de Barguil. Puis Pinot accélère à 1500 mètres du but pour prendre 17 secondes à López et 27 à Barguil. Bien revenu sur la fin, Mollema en est quitte pour une grosse frayeur sans trop de conséquence puisqu’il finit dans le temps du colombien et reprend même 10 secondes au français. L’étape se finit sur un moment insolite puisqu’on voit Yates s’arracher dans les derniers mètres… pour priver son leader Pinot de la 2e place et de deux secondes de bonifications ! L’anglais était peut-être le plus costaud aujourd’hui. Loin derrière, cette étape a fait des dégâts. Épuisés par leur course-poursuite, Acedo et Jallas Amigó terminent à 5 minutes de Bardet et reculent au fond du top 10. Kruijswijk est encore plus loin, désormais 15e du général.
Résultats :