Tour de France
World Tour
Du 9 au 28 Juillet 2022
Objectif: Victoire d'étape
Partie 4 (Etape 16 à 18)
Dans la réalité
L'étape de transition autour de Nîmes se fait sous une chaleur étouffante. Alors que les 5 coureurs qui s'enfuient n'ont pas le droit à plus de 2 minutes d'avance, quelques chutes émaillent l'étape. La première implique Geraint Thomas mais elle est sans conséquence. Quelques kilomètres plus loin, une autre pousse Jakob Fuglsang à l'abandon. Il y a de nombreuses personnes impliquées dans la toute dernière, à quelques kilomètres de l'arrivée, mais aucun favori n'est touché. Alors que Viviani semblait le mieux parti pour s'imposer, c'est finalement Ewan qui va chercher son deuxième succès après un très gros retour. Le lendemain, une échappée conséquente prend le large mais sans les Arkéa et les Direct Energie. Les deux teams françaises se mettent à rouler. Après une heure de poursuite où le peloton perd du temps, Sagan demande lui-même aux Direct Energie de cesser leur travail pour ne pas que les coureurs s'épuisent pour rien. La victoire est donc offerte aux fuyards. Matteo Trentin place une attaque dans le Col de la Sentinelle. Les tentatives de Périchon et Asgreen ne serviront à rien pour le rattraper. L'Italien s'impose et remporte aussi le Prix de la Combativité. Sur la première étape des Alpes, le groupe de tête est encore une fois très important, des grimpeurs lâchés au général (comme Quintana, Bardet ou Adam Yates) s'ajoutant à la liste des baroudeurs. Même si Quintana est devant, Movistar imprime une très gros tempo dans l'Izoard. Alaphilippe, le maillot jaune, souffre mais il s'accroche. A l'avant, c'est le même maillot qui fait le spectacle. Quintana place une attaque tranchante dans le Galibier pour basculer au sommet avec plus de 2 minutes d'avance sur Bardet. Dans le groupe maillot jaune, Bernal ouvre les hostilités chez les favoris à 2 km du sommet, seulement suivi par son coéquipier Thomas. L'Anglais finit par lâcher et il est rejoint par Pinot et Buchmann puis par Alaphilippe grâce à son formidable talent de descendeur. A Valloire, Quintana s'impose pendant que Bardet, deuxième, s'empare du maillot à pois. Sur son attaque, Bernal reprend 32 secondes sur le groupe maillot et se place à la seconde place du classement général. Même s'il a tremblé, Alaphilippe reste en jaune.
Cyril Barthe, John Barthe, Mikkel Bjerg, Geoffrey Keenan, Thierry Leblanc, Ryan Mullen,
Léo Vincent, Liu Xiajin
Startlist
Résumé
Les échappés n'ont pas eu trop l'occasion de lever les bras depuis le début de ce Tour de France. Ce n'est d'ailleurs arrivé qu'une seule fois, il y a deux jours, juste avant le jour de repos, avec la victoire de Woods (Deceuninck). Et ce n'est certainement pas aujourd'hui que les attaquants doubleront la mise. Les occasions de battre Xiajin (Air China) au classement par points se compte sur les doigts d'une main et il faut absolument passer par un sprint massif aujourd'hui. D'ailleurs, dès la génèse du groupe d'échappée, la galère est annoncée. UAE, Ineos et Jumbo mènent la vie dure aux 6 hommes de tête. On trouve notamment Van Avermaet (CCC), Küng (Groupama) et Areruya (Delko). Il faut attendre le 40ème kilomètre pour que la pression baisse. L'écart dépasse enfin les 3 minutes.
Avec le sprint intermédiaire qui approche déjà, l'écart se stabilise. Xiajin ne perd alors de points que sur Sagan (Leonidas) mais il en compte encore 100 d'avance. Ewan (Jumbo) se retrouve désormais pointé à 83 unités du Chinois. Dès le passage de la ligne, le peloton s'arrête. Une offrande pour les fuyards qui ne se font pas prier pour la recevoir. L'avance progresse pour atteindre les 9 minutes à 75 km de l'arrivée. Alors que c'était très mal engagé, les opportunistes ont désormais les pleins pouvoirs pour aller chercher la victoire d'étape. Ewan et Sagan ont, semble-t-il, renoncé à jouer le maillot vert. Avec 6 hommes devant, Xiajin ne peut plus perdre que 12 points sur cette étape, mais il faudrait qu'il se classe à la 10ème place du sprint massif. Même si les équipes de sprinteurs se réveillent dans les derniers kilomètres, c'est bien à 6 que la victoire se joue. Valverde (Movistar) attaque à 2 km de l'arrivée, prenant une dizaine de secondes d'avance. Malheureusement, les autres en ont gardé sous la pédale. Le vétéran est avalé pour ne finir que 5ème. La victoire revient au plus rapide: Van Avermaet qui lève les bras devant Turgis (Direct Energie). Le peloton arrive 3'30 plus tard, Kittel (Gulf Air) franchissant la ligne devant un Xiajin tout sourire. Ewan n'est que 14ème, Sagan 15ème. Désormais, le maillot vert possède 90 points d'avance sur son dauphin australien. Avec trois étapes alpestres sur les cinq restantes, la remontada semble devenir mission impossible.
Après la victoire de Van Avermaet, CCC y croit encore pour aujourd'hui. Elle envoie la moitié de ses forces à l'avant: 4 représentants (Roelandts, Rickaert, Wisniowski et Van Avermaet) sur les 20 hommes qui composent le groupe de tête. Brown (Gulf Air) est présent également mais avec 3 points seulement de distribués aujourd'hui, les efforts sont peut-être supperflus. En parlant de points, le maillot vert n'a pas à se soucier du sprint intermédiaire, il y a trop de fuyards pour jouer quelquechose dans le peloton. Comme hier, l'écart atteint des valeurs extrèmes mais sans devoir lutter dans les premiers kilomètres. Il faut dire qu'avec un minimum de 25 minutes de retard au sein du groupe de tête, le peloton peut parfaitement laisser les attaquants naviguer autour de 10 minutes d'avance. Brown n'aurait pas du partir. Il ne repart avec aucun point de cette aventure. Dans le Col de la Sentinelle, Van Avermaet attaque, emmenant avec lui Wisniowski, King et Edet (Cofidis). Derrière eux, c'est fini. Personne n'est en mesure de les rattraper. Dans la lutte à 4, Van Avermaet offre le succès à son coéquipier et assure le doublé ensuite pour sa formation. Côté peloton, Alaphilippe (Deceuninck) attaque dans cette même ascension. Surpris, Xiajin le suit, mais à distance. John Barthe (Air China) tente bien de les imiter mais il se fait rejoindre au moment où les deux autres s'élancent dans la descente toujours avec quelques dizaines de secondes les séparant. Leur folle descente maintient le peloton à l'écart mais Xiajin n'est pas en mesure d'aller chercher des points. Les échappés sont tous arrivés avant eux. Il ne récupère que 22 secondes au classement général dans sa fuite. L'écart de points pour son maillot vert reste donc à 90. Si on exclut les trois arrivées alpestres, il reste 110 points à prendre. Ewan et Sagan sont donc toujours mathématiquement en course pour la tunique mais il faudra passer en tête des sprints intermédiaires et aller chercher la victoire sur les Champs.
On entre de pleins pieds dans les Alpes avec la 17ème étape. Trois cols sont au programme: le Col de Vars, le Col d'Izoard et le terrible Galibier pour finir. Parmi les 13 hommes qui composent le groupe de tête, on trouve les habitués Van Aert (Astana) et Brown mais aussi le déjà vainqueur dans les Pyrénées Woods (Deceuninck). Adam Yates (Mitchelton) est également présent. Il faut dire que l'Anglais est pointé à plus de 30 minutes de Roglic (Jumbo). Yates ne tient pas la même forme que sur le Giro, à l'image de Léo Vincent (Air China) qui a perdu beaucoup de temps dans les Pyrénées. D'ailleurs, le Français est annoncé comme souffrant ce matin, certainement une raison qui l'a poussé à rester auprés de cette coéquipier. La poisse s'accumule pour lui. Alors que le peloton attaque la Côte des Demoiselles Coiffées, Alaphilippe et Soler (Movistar) entrainent quelques hommes pour porter le groupe de tête à 23 hommes. A nouveau, comme hier, il n'y a plus de points disponibles pour le peloton au sprint intermédiaire. Sagan ne peut plus êter mathématiquement maillot vert et Ewan doit impérativement passer en tête au deux sprints intermédiaire et remporter la dernier étape pendant que Xiajin n'engrange aucun point. La mission impossible s'est encore élevée d'un cran.
Dans un premier temps, l’écart se cale autour de 6 minutes, assurant qu’Alaphilippe ne revienne pas dans le top 10. C’est même, avec surprise, que Mitchelton contrôle l’écart avec Grosu et Van Keirsbulck alors qu’ils ont Yates à l’avant. Comme il l’a fait dans les Pyrénées, De la Cruz (UAE) passe en tête d’un col de 1ère catégorie, celui de Vars. Brown conserve sa tunique mais sans prendre de point. Si De la Cruz continue sur sa lancée, il prendra le maillot au sommet de l’Izoard. Désormais, avec 10 minutes d’avance, Alaphilippe retrouve sa place dans le top 10, virtuellement en tout cas. Xiajin craque dans l’Izoard. Malgré cela, le Chinois n'a pas un masque de souffrance. Il semble retenir ses coups de pédales. Pendant ce temps, De la Cruz est intraitable, il passe en tête au sommet de l’Izoard, s’emparant ainsi du maillot à pois avec 11 points d’avance sur Brown.
Alors que Barthe est encore accompagné de Vincent et de son frère, Evenepoel (Deceuninck), Kwiatkowski (Ineos) et Gaudu (Direct Energie) se retrouvent à terre avant d’amorcer la descente. Avec le peloton qui file, c’est une terrible nouvelle pour le Polonais et le Français qui se trouvaient encore dans le top 10 au départ de cette étape. Au pied du Galibier, le groupe De la Cruz compte encore 7’20 d’avance, de quoi espérer prendre des points d’avance sur la menace Roglic. Kwiatkowski se fait mal et il revient sur le groupe Xiajin qui se trouve à une petite minute du peloton. Gaudu est encore un peu derrière. Malheureusement, le Polonais s'est mis dans le rouge. Il a voulu revenir trop rapidement alors qu'une association avec Gaudu aurait été préférable. Il craque à un rien d’avoir pu rejoindre le groupe maillot jaune. C’est fini pour son bon classement. Et Gaudu l'imite quelques instants plus tard. Le top 10 va donc changer dès cette première étape dans les Alpes. Même les fuyards commencent à ne pas aimer ce qu’il se passe. Paret-Peintre (AG2R) amène un gros tempo et l’écart n’est déjà plus que de 3 minutes à 15 km du sommet. C’est à 10 km du sommet que Barthe perd ses deux derniers coéquipiers. Bardet (AG2R) attaque à 7 km du sommet. Dans un premier temps, Lopez (Mitchelton), Froome (Ineos), Roglic et Mas (Sunweb) le suivent mais ces trois derniers en mettent un peu plus que les deux autres, qui doivent se rendre à l'évidence que ce n'est pas aujourd'hui qu'ils reprendront du temps sur le Slovène. Barthe se trouve en compagnie d’Hilario (Cofidis), Porte (Deceuninck) et Buchmann (BORA). Si le trio maillot jaune n’est pas loin, c’est bien De la Cruz qui passe en tête et augmente son avance au classement de la montagne. Il possède 30 points d’avance sur Roglic. Quelques kilomètres plus loin, Barthe se fait lâcher, il atteint le sommet avec Hilario et avec 30 secondes de retard sur Ciccone (Sunweb), Porte et Buchmann. Le groupe maillot jaune se trouve une minute devant le trio pendant que De la Cruz a recreusé son avance, possédant 1’45 d’avance désormais. L’Espagnol double la mise, ajoutant l'étape à sa nouvelle tunique à pois. Alors que Roglic prend les bonifications de la seconde place, Barthe et Hilario rattrapent le groupe Porte. Avec la perte de temps de Kwiatkowski, le nouveau leader de l’équipe Air China se retrouve 6ème au classement général pendant que Gaudu sombre à la 15ème place. Avec cette étape, Xiajin se trouve juste devant le leader de la Direct Energie. Même avec les bonifications, Froome se trouve toujours sous la minute par rapport à Roglic. Avec le maillot vert qui devrait officiellement tombé dans les mains de Xiajin dans deux jours, le maillot blanc est solidement attaché à la structure Air China. Il tient désormais pour 8 minutes. Sosa (Ineos) se trouvant 11ème, il est donc aussi l'homme à surveiller dans le cadre d'un top 10 potentiellement pour Barthe sur sa première participation à un Grand Tour.
Classements d'étapes
Classements provisoires
Récap
Réactions
- Liu Xiajin: "Je n'ai plus du tout la pression. Oui, il est mathématiquement possible de venir me prendre le maillot mais je n'ai qu'à être vigilant si Ewan attaque. Je ne sais pas si je vais m'échapper demain. Je suis partagé entre l'envie d'avoir plus de 400 points et le fait de ne pas trop faire d'efforts pour être au top sur les Champs. Je me déciderais demain matin au départ, je pense."
- John Barthe: "Je suis tendu. Il me reste deux jours à tenir. Les jambes sont encore là mais j'avoue que ça fonctionnait mieux dans les Pyrénées. Il n'y a plus de descente désormais donc je n'aurais pas à subir l'incident que Kwiatkowski et Gaudu ont connu. Je vous avoue que je serais beaucoup plus serein dans deux jours."
- Franck Bouyer: "C'était prévu que Léo s'échappe aujourd'hui mais au briefing, il ne se sentait pas bien. Sa condition n'est vraiment pas optimale, c'est décourageant... J'espère que ça ira mieux demain pour qu'il puisse quand même faire quelque chose. Pour Barthe, c'est toujours aussi fort. Oui, il a faillit perdre du temps sur Porte mais ça n'aurait pas été bien grave. Le principal, c'est que Sosa n'arrive pas à finir devant lui pour assurer maillot blanc et top 10. Je pense que je n'ai pas besoin de commenter les prouesses de LX. Pour son classement, c'était évident que s'il ne s'échappait pas, il n'aurait pas les moyens de le tenir. Le principal pour lui, c'est son maillot vert."