Surtout la suite du Tour montre que ses performances ne sont pas entièrement illogiques.
En définitive, il n’a battu qu’une seule fois Philipsen sur un sprint plat (même l’étape où Philipsen est déclassé car c’est WVA qui est gêné dans son sprint, pas Girmay) et surtout, il a beaucoup moins « existé » dès lors que MVDP est monté en puissance. Et de son propre aveu, Philipsen n’a pas ses toutes meilleures jambes.
Quand on regarde de près les résultats de Girmay:
- Turin, c’est Gaviria qui fait 2 (1 victoire et 1 podium cette saison avant le Tour, en Colombie face à Cavendish)
- St-Vulbas, il ne fait que 9ème
- Dijon, il fait 2 et c’est encore Gaviria qui fait 3 (et bénéficie du déclassement de Philipsen)
- Colombey, un final + dur qui lui convient mieux surtout en l’absence de Pedersen … et puis quel train des Cofidis
- Troyes, il finît 9 mais en contre plutôt opportuniste, rien à voir avec un sprint
- St-Amand, il finît derrière Philipsen mais devant Ackermann et Gaviria… or Ackermann faisait une saison très moyenne jusque là, le fait que l’Allemand ait été régulier en seconde partie de Tour est assez révélateur pour moi (Girmay l’a d’ailleurs battu 2 fois en mai).
- Villeneuve sur Lot, il gagne devant WVA qui a travaillé et Ackermann avec un Philipsen isolé qui part de beaucoup trop loin et surtout il est magnifiquement emmené par Teunissen (cf. la palette à Jacky), sans parler de Démare.
- Pau, seulement 4ème avec Arndt et Stuyven en 5-6.
A ça, on peut ajouter que c’est l’1 des coureurs les mieux entourés dans ce Tour avec entre autres le duo Thijssen-Teunissen et ça explique beaucoup de choses dans un Tour où peu d’équipes ont montré une grosse force collective dans l’approche des sprints.
Bref, très bien entouré, une bonne dynamique au sprint depuis mai, une dynamique positive avec une victoire rapide, un bon potentiel de base et une capacité à enchaîner des sprints réguliers (Giro 2022), un plateau de concurrents quand même très irréguliers avec l’absence de 2 très gros sprinteurs (Merlier/Milan) et des concurrents réguliers pendant le Tour alors qu’en manque de confiance depuis le début de la saison (Ackermann/Gaviria/WVA), une équipe Alpecin qui a mis du temps à se trouver, l’abandon rapide de Pedersen pour l’étape de Colombey… j’aurais pas parié ma chemise en début de Tour mais je trouve qu’il y a beaucoup d’éléments qui expliquent cette performance sans chercher à la dévaloriser par ailleurs.
S’il y avait eu Milan, Merlier, Welsford, Kooij, l’histoire n’aurait pas été la même à mon avis et le Giro était + costaud niveau sprints cette saison. Idem s’il avait été moins bien entouré; ça fait plusieurs Tours depuis la fin de l’ère Sagan (et en dehors du cas WVA) qu’on voit que l’équipe autour est un sujet décisif dans la réussite du sprinteur (même si la qualité du sprinteur a son importance)… même sur ce Tour, la montée en puissance d’Alpecin après la première semaine l’a prouvé.