Fantastiesj a écrit:Sur une chaîne concurrente, c'est intéressant d'entendre Phil Gille-bère se plaindre aussi de la difficulté des courses.
Il appuie en disant qu'en augmentant la difficulté de chaque course, il ne faut pas s'étonner que les victoires ne sourient plus qu'à 3-4 coureurs.
En guise d'exemple, il parle des Strade.
En 2011, quand il a remporté les Strade, la course faisait 190 bornes pour 2000m de D+.
Aujourd'hui, elle fait 20 bornes de plus pour le double de dénivelé.
Je ne sais pas quelle est sa méthode de calcul des dénivelés. D'après la méthode de PCS, l'édition 2011 comprenait 2933 m de dénivelé contre 3716 m pour la version 2025. Soit environ 25% de plus, pas 100 %.
Il me semble surtout que la course explose plus tôt, bien avant qu'on n'ait atteint le kilométrage de l'ancienne version. En 2011, je vois qu'ils sont 19 à être classés classés dans le même temps (+3 ou 4 autres finissant à moins d'une minute). En 2025, les mecs sont éparpillés depuis longtemps en isolats ou en petits groupes avec assez peu de collaboration entre membres aux intérêts divergents ; les équipiers qui ne sont pas eux-même au moins des outsiders ont rapidement disparu suite aux accélérations diverses. D'ailleurs au final ils ne sont plus qu'une dizaine avoir roulé à plus de 40 km/h contre une vingtaine en 2011 (ce dernier aspect est probablement anecdotique et impossible à analyser puisque évidemment il y a la distance en plus, le dénivelé en plus, des secteurs de piste en plus, mais il y a aussi l'évolution du matériel, des positions, des assistances, etc. dans l'autre sens, ainsi que la catégorie de la course en 2011).
Alors oui, on peut dire que l'explosion précoce est permise par les enchaînements de difficultés. Mais on peut aussi soutenir que c'est l'explosion précoce et les stratégies (ou non-stratégies : sauve qui peut, chacun pour soi, tentatives de contre-attaques solo les une après les autres, etc.) qui la suivent qui augmentent la difficulté en éparpillant et divisant les coureurs.
Pour le point spécifique de «il ne faut pas s'étonner que les victoires ne sourient plus qu'à 3-4 coureurs», on peut aussi tempérer en ce qu'il me semble que certains coureurs qui pourraient être favoris derrière le monstre ont opté pour favoriser d'autres courses où ils pensent avoir une chance et ne s'alignent plus trop quand il est là sur un terrain qui lui va comme un gant. Ajoutons l'empilement de pas mal de stars dans quelques équipes, qui vont logiquement les répartir sur des calendriers différents. Tout ça dégarnit la liste des favoris et outsiders de premier plan, et ça se ressent pendant la course également, les victimes expiatoires acceptant de combattre étant majoritairement d'un rang inférieur dans l'exercice. Cette année 99% des gens voyaient le Pog vainqueur, il n'y avait pas trop d'espoir de «et si jamais Machin est dans un bon jour...».
Et puis bon, il est marrant mais en 2011, il n'en a pas laissé beaucoup de courses d'un jour pour les autres non plus, le Philou ! Il gagnait en 2 semaines les flèches wallonne et brabançonne, l'Amstel et LBL, alors qu'en 2024 ces 4 courses ont eu 4 vainqueurs différents... Si on ajoute Evans qui rafla en 2011 les CG de courses par étapes, les places de podiums étaient trustées par une poignée de coureurs de classiques (Cancellara) et de coureurs de CPE (Wiggins, Martin (!), Contador) : les coureurs en forme de l'année... Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une énorme différence différence de variété parmi les vainqueurs ou les podiums entre 2011 et 2024, en fait. Il y a peut-être plutôt un effet de concentration sur quelques équipes qui renforce cette impression de voir toujours les même maillots, d'autant que les mêmes peuvent désormais aligner une grosse force de frappe à la fois sur les CPE et sur les classiques. Bon le fait que le Pog ait gagné 2 GT l'an dernier joue évidemment aussi sur cette impression, on verra si ça se reproduit ; sinon on resterait sur le fait qu'au XXIe siècle ça se passe une fois par décennie. Conclusion : je suis donc d'accord avec tout le monde, voir de nouvelles couleurs s'imposer de temps en temps au milieu des armadas fait vraiment plaisir et Astana apporte un grand bol d'air frais fort bienvenu.