Au niveau des sprints intermédiaires, il est à relever qu'ils sont ultramajoritairement dans la première moitié d'étape/à la moitié d'étape. Ce qui est assez logique: il s'agit de donner un intérêt (supplémentaire) éventuel aux premières moitiés d'étapes.
Certains seront bien entendu relativement insignifiants quant au déroulé de la course (surtout ceux placés en plein milieu d'étapes et destinés à revenir aux échappés) mais d'autres pourront avoir une certaine influence pas inintéressante sur le déroulement de la course.
Etape 1: milieu d'étape. Intérêt faible, les échappés vont prendre les gros points. Les sprinteurs ce qui restera.
Etape 2: voilà un SI particulièrement intéressant sur le papier. C'est une étape que les sprinteurs ne pourront pas se jouer. Ce qui veut dire qu'ils peuvent s'engager pleinement sur le SI, un SI placé après seulement 40 km (sur un début tout plat). Je ne serais pas surpris de voir les équipes de sprinteurs verrouiller jusqu'au SI de manière à aller prendre de gros points. Cela rapprocherait également fortement du début des difficultés, ce qui pourrait bien se ressentir sur le déroulé du reste de l'étape.
Etape 3: RAS. Les gros points pour les échappés. Le reste pour les sprinteurs qui seront sur la réserve (puisque Bayonne leur est réservé)
Etape 4: le SI est en plein milieu d'étape. Logique vu qu'il n'y aura que ça pour créer un semblant d'intérêt avant le final
Je doute qu'il y ait beaucoup d'échappés (s'il y en a
) donc ça laisse beaucoup de points pour les sprinteurs. Mais comme la veille ils se réserveront largement pour le sprint final.
Etape 5: un SI bien placé après 50 km tout plats. C'est une étape qui peut revenir à une échappée, il y aura donc bataille pour la prendre. Ce qui peut s'éterniser. Pas impossible si ça dure que les sprinteurs veuillent se jouer le sprint et donc que ça ne puisse pas sortir avant. Or après, il ne restera déjà plus que 20 kilomètres jusqu'à la première ascension vers le col du Soudet. Placé comme il est, le SI peut ainsi contribuer à ce que ça bataille tout du long.
Etape 6: à nouveau rebelote avec un SI placé après 50 km. Celui-ci revêt toutefois un intérêt tactique supplémentaire puisqu'auparavant aux 25km il y a les 5,6km à 5%. De quoi attirer les sprinteurs qui grimpent correctement pour partir à l'avant et/ou faire sauter les sprinteurs lourds. Cela devrait donc contribuer à muscler fortement le début d'étape.
Il est souvent reproché à ASO de faire commencer leurs étapes de montagne par du plat. Ce qui n'est pas faux. Mais le placement des SI sur ces étapes pyrénéennes est excellent pour tirer le plus profit de cette configuration et pour dynamiser un maximum la course.
Etape 7: RAS. Etape de sprint, SI en plein milieu d'étape (cf étape 4)
Etape 8: Idem
Etape 9: Un SI sympa puisque situé après 30 km au lac de Vassivière, i.e. sur une petite bosse. Les sprinteurs les plus à l'aise dans les bosses auront là une occasion idéale pour prendre des points sur les sprinteurs lourds.
Cela devrait contribuer à nouveau à un début d'étape musclé (ce qui est une excellente chose par rapport à la suite de l'étape)
Etape 10: Des coureurs rapides qui grimpent pas trop mal pourraient chercher à prendre l'échappée pour aller marquer des points. Autre option: la jouer en mode Cannondale à Albi ou Bora à Lavaur pour les équipes avec un sprinteur qui passe bien les bosses et faire toute l'étape en mode rouleau compresseur de manière à scorer sur le SI et sur le sprint final sans que les sprinteurs lourds ne scorent le moindre point. Malheureusement je ne suis pas sûr qu'il y ait une équipe prête à se lancer dans ce genre de manoeuvres
Etape 11: les gros points pour les échappés, les petits pour les sprinteurs dont l'attention sera surtout sur Moulins
Etape 12: SI en plein milieu d'étape, un sprinteur qui passe bien les bosses peut prendre l'échappée et prendre de beaux points au SI.
Etape 13: un SI relativement tardif (presqu'à 90 bornes) mais intelligemment placé puisque dans l'ascension d'Hauteville. Sur le papier il y a de quoi faire par rapport à ce SI (prendre l'échappée pour les plus puncheurs des sprinteurs, bloquer intégralement pour jouer le SI, ...)
Etape 14: un SI injouable pour les sprinteurs et dont l'influence sera donc nulle.
Etape 15: le SI est à 72 km. C'est à la fois tard et tôt. Tard car 72km, ça fait beaucoup sur le papier. Tôt car sur une étape comme ça, ça n'est pas si énorme. Il ne serait pas surprenant que ça sorte dans les Fleuries mais pas sûr que ça soit déterminant pour autant. Potentiellement le SI est donc jouable pour les sprinteurs qui grimpent bien. De quoi là encore dynamiser le début d'étape.
Etape 16: chrono
Etape 17: le SI est à Beaufort (i.e. dans la vallée après le premier col du jour). Ce sera pour les échappés, aucune influence du SI sur la course.
Etape 18: SI après la mi-étape. Voir étape 4 ou 7.
Etape 19: SI en milieu d'étape. Je mets un bémol par rapport à l'étape de la veille, c'est que cette étape plate est une étape mal plate en réalité. Il faudra voir les forces disponibles dans chaque équipe mais un scénario comme sur les étapes 4, 7 ou 18 est tout autant possible qu'une étape décousue où ça bataillerait fortement.
Etape 20: SI après le Ballon d'Alsace. Il semble compliqué qu'un sprinteur (même bon grimpeur) puisse jouer quoi que ce soit. L'influence y sera donc faible.
(allez, en allant loin, on pourrait imaginer une équipe durcir d'entrée pour viser le HD de la concurrence et grappiller des points au SI au passage mais on sait très bien que ça n'arrivera pas)
Etape 21: étape de sprint classique = RAS.
Dans l'ensemble, je trouve donc les SI bien pensés et bien placés. Ce n'est certes pas une garantie que le peloton en fasse quoi que ce soit mais au moins en ce qui est du ressort de l'organisation, le résultat d'ensemble est clairement positif.