Même sans avoir adoré Elvis, y'a deux points qui m'étonnent dans cette courte critique : le point de vue de l'agent est pour moi l'intérêt principal du film, qui le distingue d'un biopic lambda où on suivrait le personnage central au cours de sa vie ; quant au fait d'aller voir un film de Baz Lurhman en espérant apprendre des choses, je pense pas que ce soit l'objectif premier de ses films
Mes visionnages de la semaine passée
Thor : Love and Thunder (Taika Waititi - 2022) : J'ai déjà dit ce que j'en pensais
Mon Oncle (Jacques Tati – 1958) : C'est sans doute le Tati que j'ai préféré mais je n'accroche décidément pas complètement à cette légende du cinéma français. Oui, c'est très inventif, oui, les gags visuels sont parfois drôles, oui c'est intéressant à regarder mais j'ai néanmoins trouvé ça longuet, un peu ennuyant et la satire un peu "facile" et sans profondeur. Parfois, on est pas fait pour aimer un grand réalisateur, je pense que c'est mon cas avec Tati
Barberousse (Akira Kurosawa – 1965) : En revanche, Kurosawa, même si je découvre ses films très sporadiquement, j'accroche toujours autant. Malgré sa durée, Barberousse est un film qui passe relativement vite grâce à ses segments assez différents les uns des autres. Un très beau film sur la vie et le don de soi pour les autres, porté par des acteurs excellents et magnifié par la mise en scène sublime et très moderne de Kurosawa (notamment une scène de baston que je trouve assez géniale par rapport à ce qui se faisait à l'époque). La richesse et la grande diversité de son cinéma m'éblouit à chaque nouveau film que je vois
Une Séparation (Asghar Farhadi – 2011) : J'ai beaucoup aimé ce Farhadi même si je l'ai trouvé un peu trop écrit (j'ai l'impression que c'est récurrent dans son cinéma). Un bon film sur la vérité et le mensonge, où les points de vue se confrontent et obligent le spectateur à être attentif pour se souvenir de ce que lui a vu.
Et puis, depuis que je l'ai découvert chez Roustaee, je suis toujours très heureux quand je vois Payman Maadi à l'écran !
La Charge héroïque (John Ford – 1949) : Un western très classique, très fordien, très authentique et sincère mais qui m'a laissé un petit goût d'inachevé. Tout est bien fait, c'est plaisant à regarder, Monument Valley est sublime en couleurs, mais ça renvoie une image simpliste d'une grande amérique paternaliste et bienveillante assez grotesque.
Restent quelques moments épiques (notamment la fameuse charge) mais qui n'occupent que quelques instants dans le film
Deux ou trois jours que je sais d’elle (Jean-Luc Godard – 1967) : Je m'attendais à détester, les premières minutes avec ce chuchotement insupportable n'a pas aidé, et finalement... plus le temps passait plus je prenais plaisir à suivre ces personnages et leurs grandes discussions. Godard fait du Godard mais ça reste formellement assez digeste. C'est peut-être juste moi qui commence à m'habituer et à apprécier davantage Godard. Je vais être enfin mûr pour regarder Pierrot le Fou et peut-être redonner une chance à A bout de souffle
Mulholland Drive (David Lynch – 2001) : Quatrième visionnage de chef d’œuvre. Chaque fois est différente, une nouvelle découverte, un film qui apparaît de moins en moins obscur et finalement plutôt limpide. Mais toujours la même claque !
Le Lâche (Satyajit Ray – 1965) : Première expérience de Ray en dehors de la trilogie d'Apu. J'ai beaucoup aimé ce superbe film qui va à l'essentiel (1h10) et raconte une très belle histoire avec des personnages forts et attachants et une mise en scène toujours aussi brillante. Seul bémol : les flashbacks, même s'ils sont très bien faits et chargés en émotion, me paraissent dispensable et j'aurais préféré que le spectateur ait à recoller lui-même les morceaux avec les discussions du présent.
Le Saint (Satyajit Ray – 1965) : Court film pensé pour être projeté en diptyque avec le Lâche. Mais là où le Lâche était un film très bien ancré dans la filmo de Ray, le Saint dénote un peu plus, puisqu'il s'agit d'une comédie satirique sur la religion, s'adressant probablement beaucoup plus au public local puisque les thèmes sont moins universels que d'habitude. C'est léger, pas désagréable à regarder mais c'est aussi un film qui ne serait probablement jamais arrivé en édition blu-ray chez nous s'il avait été réalisé par quelqu'un d'autre que Ray.
Thelma et Louise (Ridley Scott – 1991) : Un film culte américain découvert grâce au service public, merci Arte. Road movie féministe où Scott mélange les genres avec une maîtrise certaine (road movie, thriller, drame, voire comédie et feel-good movie par instants). C'est très plaisant à regarder, les personnages sont bien écrits, l'ensemble parfaitement interprété et le film sublimé par les grands espaces américains.
Hélas, la surenchère finale ruine un peu l'équilibre instauré par le film et la scène finale vient piètrement parachever l'ensemble (ralenti ridicule, image qui se fige, souvenirs qui défilent, musique trop appuyée de Hans Zimmer - pas aussi insupportable que ses compos récentes mais quand même). Si on ajoute quelques effets un peu trop inspirés du clip musical tout au long du film, ça donne un bilan assez mitigé pour un film que j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à voir.