friton01 a écrit:Ça balance sur Disney/Marvel et les délais intenables qu'ils exigent des studios d'effets spéciaux. Cela confirme les doutes qu'il y avait sur le fait qu'ils ne donnaient pas assez de temps pour que les effets spéciaux soient faits et qui pouvaient expliquer certains ratés. De plus, leur méthodologie de travail est également mise en cause ainsi que l'argent qu'ils versent aux artistes des FX au vu du travail demandé :
https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... -de-gueule
Ça explique aussi (sans trop de surprise) la qualité de plus en plus médiocre des VFX chez Marvel ou globalement chez Disney hors animation
Bilan des 2 dernières semaines ciné puisque j'ai sauté la semaine dernière (d'ailleurs y'avait des gens comme Muru qui postaient souvent qui ont disparu du topic
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Sorties ciné El Buen patron (Fernando Leon de Aranoa – 2022) : Un film qui étrille la gestion paternaliste des entreprises de cette manière, ça fait bien plaisir à voir. La comédie cynique/grinçante n'est pas un genre facile à manier et c'est plutôt bien fait ici malgré quelques grosses longues dues à des sides stories dispensables. Bardem est excellent dans le rôle titre (pas surprenant), la réalisation est soignée, c'est à la fois drôle, dramatique et juste. Pas un immense coup de cœur mais c'est un film à voir pour tous ceux qui ne sont pas familiers avec les dérives du management à la papa.
Ennio (Giuseppe Tornatore – 2022) : J'en ai déjà parlé ici, pas un grand documentaire mais c'est quand même un pied monstrueux à regarder
La Maman et la Putain (Jean Eustache – 1973) : Une "sortie" 2022 pour un film qui a longtemps été très difficile à voir hors copie pirate. La Maman et la putain est un film qui fait peur, même quand on est cinéphile. Tout peut potentiellement rebuter : son titre, sa durée, le jeu théâtral des acteurs, son côté verbeux, la nouvelle vague, son sujet... Mais quand on nous donne l'opportunité de découvrir ce monument du cinéma français en salle, il ne faut pas hésiter, mettre de côté ses a priori et foncer.
Aucun regret de mon côté, ce film a été une immense claque. Derrière son apparente sobriété formelle, il y a beaucoup de finesse dans la mise en scène ; derrière le jeu en apparence trop théâtral, il y un trio de comédiens incroyable ; derrière le sujet un peu bourgeois, il y a d'excellents dialogues sur la vie, l'amour et le sexe (et ce malgré un personnage principal réac et antipathique dont on sait qu'il est une version fictionnelle de Eustache lui même).
Les 3h40 ont défilé très vite et c'était passionnant.
Je sais que certaines personnes sont passées complètement à côté (j'ai vu Bullo sur Twitter notamment) mais perso, et même si j'y allais un peu à reculons en me disant que c'était un devoir de cinéphile, je me range plutôt du côté des critiques majoritaires.
Quelques films à l'occasion de la rétro De Palma à la cinémathèque : Body Double (Brian De Palma – 1984) : Un De Palma où l'amour du cinéma côtoie le (très) mauvais goût. Mise en scène un peu nanardesque, scénario rocambolesque, tout est dans l'excès mais c'est assez jouissif à regarder.
Pulsions (Brian De Palma – 1980) : Toujours dans la veine des De Palma du début des années 80. Le scénario est complètement éclaté voire un peu (beaucoup) réac mais la mise en scène est superbe : crossover parfait entre Alfred Hitchcock et les années disco. Fait avec excès mais aussi avec beaucoup de talent
Carrie au bal du diable (Brian De Palma – 1976) : Enfin vu ce grand classique de De Palma. La première partie est très kitschouille et a assez mal vieilli ; en revanche, toute la scène de la fête de fin d'année est un modèle de mise en scène (en particulier sur la gestion des sons)
Et autres visionnages maison/train, sans trop de cohérence d'ensemble ces derniers jours
Le Parfum, histoire d’un meurtrier (Tom Tykwer – 2004) : Une sorte de film culte de ma génération d'ado que je n'avais jamais vu. C'est intéressant pendant un gros tiers malgré quelques défauts techniques, formels et scénaristiques ; l'idée de montrer des odeurs est une promesse assez passionnante. Puis ça part en description d'intrigue meurtrière assez peu intéressante, ça tourne en rond car on voit vite où ça va, et ça termine par 20 minutes complètement nanardesques.
Le Roi et l’Oiseau (Paul Grimault – 1980) : Content d'avoir pu découvrir cet animé culte, adapté d'Andersen et écrit par Prévert. C'est assez enfantin dans sa façon de présenter son sujet mais ça convoque le totalitarisme, 1984, les dangers de l'armement, l'amour, la liberté de façon assez juste. Et c'est très poétique et joli à regarder.
Un superbe film pour enfants qu'on prend aussi plaisir à regarder en tant qu'adulte
Profession : reporter (Michelangelo Antonioni – 1975) : On peut se douter qu'avec Antonioni, un synopsis comme celui-ci donnera autre chose qu'un classique film policier/espionnage. Le postulat de départ (le changement d'identité) lui donne l'occasion d'explorer des thèmes passionnants, avec le talent formel qu'on lui connait.
Le champ/contre-champ prend tout son sens quand il s'agit de regarder derrière soi, et le long plan final est formidable (entre autres réussites).
Le Choc des Titans (Desmond Davis – 1981) : Un film qui est davantage resté dans les annales pour le travail d'Harryhausen que pour son réal, son histoire ou autre. C'est du cinéma qui fait plaisir à regarder (parce que les effets spéciaux ont un charme fou, même s'ils commencent à être datés en 1981). La réalisation est efficace sans être géniale, avec une bonne gestion du rythme, l'histoire est très simpliste et l'ensemble vire un peu au kitsch (sur l'Olympe, ou avec un Bubo copié sur R2D2 quelques années après Star Wars). Un bon film culte à défaut d'être un chef d’œuvre.
Ne coupez pas ! (Shin’ichirô Ueda – 2017) : Assez difficile de mettre une note et de donner une appréciation alors que j'ai d'abord vu le remake d'Hazanavicius. J'ai passé un meilleur moment devant le film français, mais sans doute parce que je ne connaissais pas encore les twists et ressorts scénaristiques.
En voyant l'original, on se rend surtout compte qu'Hazanavicius n'a pas changé grand chose (malgré quelques ajouts bien sentis) et s'est contenté de suivre l'original. Je mets donc la même note, y'a pas de raison que celui-ci soit moins bien noté !
Hôtel Monterey (Chantal Akerman – 1973) : Il y a un moment où mon intérêt pour les trucs un peu exigeants/expérimentaux atteint ses limites. Parce que là, une heure (!) de plans fixes dans un hôtel, sans son, je l'ai sentie passer.
Ennui/10
The Devil’s Rejects (Rob Zombie – 2005) : Rob Zombie est vraiment un réalisateur fascinant (et je dis ça après deux films vus seulement) : il arrive à créer de l'empathie pour des horribles personnages, à créer des antagonistes aussi horribles que les méchants dans le camp des gentils, à brasser des genres extrêmement variés (du western à la peckinpah, du massacre à la tronçonneuse, de la série B horrifique, du road movie)... le tout avec une inventivité folle dans la mise en scène, un mélange de gore et d'absurde parfaitement dosé et des acteurs qui (sur)jouent tous parfaitement.
Plaisant de voir toutes ces figures de l’Amérique profonde (l'insulte ultime du film est de dire à chanteur de country qu'il est "citadin", et le personnage le plus moqué est le critique ciné intello) s'entretuer dans la poussière texane
Brèves rencontres (Kira Mouratova – 1968) : Dans son premier film, Mouratova veut suggérer plus qu'expliciter. Elle abuse des flashbacks pour faire un film un peu fuyant sur la mémoire de relations amoureuses. La réalisation est déjà très élégante et certaines scènes sont très réussies mais je me suis quand même sacrément ennuyé.
Tromperie (Arnaud Desplechin – 2021) : En adaptant Roth, Desplechin offre de superbes dialogues sur l'amour, la fidélité, la vie, la mort. Sa mise en scène permet même d'interroger la réalité de ce qui est écrit dans un livre (est-ce de l'autobiographie ou de la fiction tirée de l'imaginaire de l'auteur ?).
C'est bien écrit, très bien réalisé, bien interprété (j'ai même trouvé que Lea Seydoux était convaincante, c'est dire), bien rythmé. J'ai passé un excellent moment et je ne comprends pas pourquoi ce film semble avoir été largement rejeté par le public.
PCM France
