Cinéma

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Re: Cinéma

Messagepar Henke » 12 Nov 2022, 14:07

soomud a écrit:
Henke a écrit:Mes visionnages récents (cinéma et dvd) par ordre décroissant de date de sortie :

Mort à Venise (Luchino Visconti, 1971)
Un film dérangeant puisqu'il raconte la passion d'un homme de 50 ans pour un adolescent de 15 ans. C'est très contemplatif, il ne se passe pas grand chose mais j'ai trouvé le film passionnant. Aucun échange entre les deux personnages, hormis des regards. Venise est filmée d'une manière inhabituelle. Je tiens à préciser que la façon dont l'adolescent est filmé par moments sur la plage m'a vraiment gêné.

Relire ton paragraphe me fait penser à Tras el cristal (Prison de cristal en français) faut s'accrocher parce que c'est vraiment un film très dérangeant.

Je ne connaissais pas, il a quand même l'air plus trash.

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 13 Nov 2022, 15:23

Mort à Venise n'est pas un film trash ... :shock:

La passion de cet homme de 50 ans est purement artistique, le jeune homme incarnant une sorte d'idéal que l'artiste a désespérément cherché dans ses créations.

Il ne faut pas voir ce film avec le prisme contemporain, ça n'a aucun rapport avec la pédophilie ...
Modifié en dernier par Serval le 13 Nov 2022, 15:37, modifié 2 fois.

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Messagepar Henke » 13 Nov 2022, 15:36

Serval a écrit:Mort à Venise n'est pas un film trash ... :shock:

Je parlais de Tras el cristal.

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 13 Nov 2022, 15:38

Henke a écrit:
Serval a écrit:Mort à Venise n'est pas un film trash ... :shock:

Je parlais de Tras el cristal.

J'ai bien compris mais quand tu dis qu'il est "plus trash", ça signifie que le premier film cité est déjà trash ...

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Re: Cinéma

Messagepar Henke » 13 Nov 2022, 15:44

Serval a écrit:
Henke a écrit:
Serval a écrit:Mort à Venise n'est pas un film trash ... :shock:

Je parlais de Tras el cristal.

J'ai bien compris mais quand tu dis qu'il est "plus trash", ça signifie que le premier film cité est déjà trash ...

Je me suis mal exprimé alors ;)

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 14 Nov 2022, 12:53

Impressionné par 1917 que je viens enfin de voir ce soir :love:

Même si le seul plan séquence annoncé est un petit mensonge, c'est un sacré spectacle qui devait être assez bluffant au cinéma. La construction des deux parties du film est remarquable. Bonne idée aussi d'avoir choisi des comédiens inconnus pour incarner les deux soldats.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 15 Nov 2022, 17:50

J'avais vu 1917 dans des conditions idéales (avant première bien en avance donc pas encore trop de hype + salle dolby) mais j'en garde le souvenir d'un truc assez spectaculaire mais très irritant à côté de son côté poseur et de très gros problèmes d'écriture. Pour moi ça relevait plus de la démo technique un peu vaine...

Beaucoup de films vus en salles la semaine dernière avec pas mal de nouveautés et des ressorties/séances cinémathèque
Pour les sorties récentes

Mascarade (Nicolas Bedos – 2022) : Je ne dirais pas que j'ai passé un mauvais moment, c'est plutôt bien fait, parfois assez drôle, mais en même temps terriblement boursouflé et beaucoup trop long et répétitif. Bedos est un petit malin qui s'est bien amusé à faire un film misanthrope où chaque personnage est une sombre merde, mais ça manque cruellement de corps. Les lacunes sont maladroitement dissimulées par une scène de procès qui permet d'innombrables et pénibles sauts dans le temps, et par un twist final forcé.
Ça aurait été plus digeste si ça avait duré 1h30.

Pacifiction – Tourment sur les îles (Albert Serra – 2022) : Je ne pensais pas pouvoir être à ce point fasciné par un film de 3h où l'on suit le Haut Commissaire de la République française à Tahiti. Le film est déraisonnablement long mais permet de s'immerger dans une ambiance unique, inconnue et fascinante grâce à un personnage parfaitement écrit et interprété par B. Magimel, qui cherche à concilier les intérêts de la République et ceux de la population locale, qui cherche à pacifier les liens entre chacun.
Tout bascule alors que la rumeur de nouveaux essais nucléaires se fait de plus en plus présente. Le film devient un thriller paranoïaque brillant, éprouvant, dans des décors paradisiaques. Serra se permet même de convoquer le Querelle de Fassbinder dans les scènes de boîte de nuit, ce qui donne à son œuvre une identité assez unique.
Un grand film, à conseiller à ceux qui veulent bien renoncer au spectacle et faire l'effort de se laisser aller pendant une durée aussi longue

Armageddon Time (James Gray – 2022) : Encore un très bon cru chez James Gray qui, dans le genre de l'autofiction, n'atteint pas le niveau de PTA en début d'année (et encore, le registre est différent donc ça se discute), mais qui livre un film très touchant et assez étonnant. En convoquant des thèmes (la tolérance, le racisme, la famille) et des figures (le grand père sage, le père violent, la mère dépressive) éculés au cinéma, il se livre dans une histoire beaucoup plus fine qu'on pourrait le penser. C'est avant tout l'histoire d'un enfant qui grandit dans un monde qu'il ne comprend pas et qui se rendra compte, à ses dépens, que ce monde est injuste, mais plus avec les autres qu'avec lui-même.
Un très beau film sur la fin d'un monde et la fin de l'innocence, magnifié par la photo de Khondji et la performance des acteurs.

Reprise en main (Gilles Perret – 2022) : Perret ferait mieux de rester au documentaire, son passage à la fiction est assez poussif. Les personnages sont tous des archétypes sans profondeur, tout est très manichéen et invraisemblable, le réalisateur ne sait pas trop comment filmer ses personnages. Pas grand chose à en dire, en fin de compte...

Classiques vus en salle
El (Luis Bunuel – 1953) : Un Bunuel qui ressemble davantage à un Hitchcock, mettant en scène un époux maladivement jaloux. Film court et nerveux, plein de tension avec une mise en scène très efficace.

Hana-bi (Takeshi Kitano – 1997) : Troisième visionnage, le premier sur un grand écran. Je n'ai plus rien à en dire, c'est juste incroyable, l'un des plus beaux films que j'ai jamais vus !

Et des films vus à la maison
Femmes au bord de la crise de nerfs (Pedro Almodovar – 1988) : Un Almodovar un peu foutraque mais fun à regarder, plus léger que ce qu'il fera ensuite. On y retrouve déjà toutes ses obsessions thématiques et formelles.

My Fair Lady (George Cukor – 1964) : Un film bourré de qualités mais aussi de longueurs assez rédhibitoires. La mise en scène est soignée, les acteurs principaux sont excellents, c'est divertissant mais c'est un peu long pour un propos aussi creux, d'autant que les chansons sont assez redondantes et pas très intéressantes.

Le Monde de Nemo (Andrew Stanton & Lee Unkrich – 2003) : Je ne l'avais pas revu depuis le collège mais c'était aussi séduisant que dans mon souvenir. Très belle 3D, personnages attachants et drôles, quelques moments assez épiques. C'est tout ce qu'on attend d'un bon Pixar !

L’Enfant endormi (Yasmine Kassari – 2005) : Dans la campagne reculée marocaine, une femme attend son mari parti travailler en Espagne. Ils échangent périodiquement en s'envoyant des photos et des cassettes vidéo. Elle "endort" son fœtus pour ne pas donner naissance à son enfant avant son retour. C'est un film assez passionnant qui permet de découvrir un autre univers, un autre mode de vie, enrobé d'un peu de religion qui amène une touche de fantastique.
C'est beau malgré quelques défauts techniques, les actrices sont excellentes, c'est un film féministe très touchant qui montre la vie ennuyeuse et toute la rage encore bien contenue par des femmes soumises à leur mari.

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 15 Nov 2022, 21:46

Armageddon time : je crois que c'est le meilleur film que j ai vu cette année avec Licorice pizza. J'ai accroché de la première à la dernière seconde, Gray a ce talent fou pour donner de l intérêt à des choses parfois très banal (comme une rentrée scolaire par exemple). Évidemment, des sujets intéressants il n en manque pas dans ce film, il m a profondément ému. Je crois que je suis une cible très facile sur les films traitant de l enfance et de la famille...

C est d ailleurs pour ça que j'ai également adoré Kramer vs Kramer, le sujet du divorce me touche particulièrement. Dustin Hoffman on l oublie souvent quand on parle des grands pontes du cinéma américain, peut être parce qu il a fait des films moins tape à l œil ou exubérant que ses confrères aux noms italiens (suivez mon regard, des mastodontes). Reste que dans les décennies 70 et 80, il se place également la le bonhomme.

Puis j'ai également revu Fight club, ça faisait au moins 10 ans... Ma copine ne l avait jamais vu. C'est drôle de le revoir avec un regard de trentenaire alors que je l avais vu plusieurs fois tout jeune étudiant. La mise en scène me parait moins impressionnante qu a l époque, elle est un poil trop publicitaire/tape à l œil avec le recul (je la trouve bien cependant hein), mais le propos du film fait toujours mouche. Pitt était déjà un monstre dans les années 90, et il a mieux passé les années que son excellent comparse du film.
Je suis la nostalgie de Jack.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 29 Nov 2022, 08:31

Pas posté depuis deux semaines alors je mets mon journal de bord des deux dernières semaines (avec pas mal de choses encore)

S'agissant des sorties ciné :

Couleurs de l’incendie (Clovis Cornillac – 2022) : Un film fait pour brosser un public occasionnel dans le sens du poil : des beaux décors, des beaux costumes, des belles voitures, un casting prestigieux... pour un film divertissant mais écrit et réalisé sans aucune finesse.
A l'écriture, d'abord, j'attendais plus de Lemaître après Au Revoir là haut. Si l'intrigue est relativement plaisante à suivre, les personnages souffrent de leurs traits caricaturaux, tout se passe trop facilement, trop mécaniquement jusqu'à une résolution un peu forcée.
Mais le vrai problème, c'est la réalisation de Cornillac : la première scène est symptomatique de ce que sera le film. Une scène dramatique filmée avec un ralenti ridicule et des violons, qui provoquent un rire nerveux plus qu'une véritable émotion. Le reste est d'une platitude assez navrante. Sans être moche ou désagréable à regarder, le film n'a aucune idée de mise en scène, aucune audace, tout est en pilote automatique, les acteurs sont assez piètrement dirigés, et on peut facilement rire du rôle à la fois discret et très central que se donne Cornillac.

Plus que jamais (Emily Atef – 2022) : C'est avant tout le film qui restera comme la dernière apparition à l'écran de Gaspard Ulliel. Mais c'est surtout un film très touchant sur le regard que portent les "vivants" sur les malades et la difficulté de subir cette compassion gênée durant la fin de vie. Deux points forts : les décors sublimes de Norvège, qui pourraient rendre beau n'importe quel film, et la présence très touchante de Vicky Krieps. Sans être fan, il faut reconnaître qu’elle a vraiment le truc pour ce type de rôle, assez proche de celui qu'elle avait dans Serre moi fort d'Amalric.
C'est sans doute un peu long, un peu trop pédagogique, ça manque de non-dits et de silence, sauf sur la dernière séquence qui est justement de loin la plus belle du film, mais c'est quand même une belle surprise.

Saint Omer (Alice Diop – 2022) : Sentiment compliqué devant ce film que j'avais très envie d'aimer mais qui m'a finalement laissé un peu froid. D'un point de vue théorique, le film est bourré de qualités, la façon de nous donner à voir le procès de cette mère infanticide avec des yeux de curieux, de nous montrer un personnage complexe, insondable, au milieu d'une institution judiciaire un peu désemparée... sur le papier, c'est passionnant, et je ne peux pas dire que c'est mal exécuté.
Mais bon, le "cinéma-vérité", ça me fait souvent un peu chier, le côté bressonnien me laisse de marbre, surtout quand le film a du mal à s'assumer et se termine par beaucoup de pleurs face caméra. Je recommande quand même, ça en touchera forcément certains ! Même si en contrepartie, j'ai vu un nombre anormal de personnes sortir en cours de séance.

Aucun ours (Jafar Panahi – 2022) : Film passionnant par son contexte et son sujet, mais j'ai mis beaucoup de temps à rentrer dedans car c'est un peu austère et labyrinthique : c'est une auto-fiction où Jafar Panahi joue Jafar Panahi qui réalisé à distance un autre docu-fiction dans laquelle deux amoureux cherchent à passer la frontière.
Mais passée cette exposition un peu pénible, c'est un beau film sur les traditions, les histoires d'amour contrariés et les envies de fuites dans un pays qui est aujourd'hui en ébullition.

J'ai profité de leur mise en ligne sur Francetv pour regarder les suites de Psychose et le remake de Gus Van Sant

Psychose II (Richard Fanklin – 1983) : L'un des visionnages les plus "surprenants" de l'année dans le sens où je m'attendais évidemment à un naufrage mais que j'ai finalement trouvé ça très correct. Le projet est périlleux : il faut oser passer après Hitchcock, surtout qu'il y a la difficulté de recréer une intrigue sur le trouble de Norman Bates sans avoir l'effet de surprise du premier. Et sur ce point le film s'en sort plutôt correctement. Niveau mise en scène, c'est plutôt efficace sans bien sûr approcher le talent de Hitch.
Et puis il faut dire que la gueule de Perkins et son air torturé/ahuri font déjà la moitié du boulot

Psychose III (Anthony Perkins – 1986) : Autant Psychose II m'avait agréablement surpris, autant celui-ci est un bon exemple de suite ratée et inutile. Quasi remake du premier, mais où tout est amplifié : on reprend les mêmes scènes iconiques, on met la même fin, on ne développe pas les personnages. Psychose III est incapable de faire quelque chose de son héritage et se vautre complètement. Même Perkins, qui n'a plus personne pour le guider puisqu'il se dirige, est en roue libre et joue dans l'excès.
Et impossible de ne pas tiquer sur le message véhiculé. Alors que le II laissait penser à une possible réhabilitation compromise par le regard des autres, le III semble nous dire que les personnes une fois condamnées sont irrécupérables.

Psycho (Gus Van Sant – 1998) : J'ai vraiment du mal à savoir quoi en penser, n'étant pas particulièrement sensible à la démarche de copiste qui modernise une œuvre pour la renouveler (sans pour autant en faire un objet grand public avec les renoncements que cela aurait nécessité). Mais il n'empêche que c'est plutôt bien foutu même si clairement, autant mater l'original, à choisir...

J'ai aussi vu plus de films des Dardenne que dans tout le reste de ma vie, avec une appréciation variable d'un film à l'autre

Deux jours, une nuit (Jean-Pierre & Luc Dardenne – 2014) : Autre film sur le travail, bien mené par les frères Dardenne. C'est un bon film mais je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir quelque chose de très schématique, un dilemme simplifié avec différents personnages qui ne servent qu'à montrer la palette des réactions possibles face à ce dilemme. Le manque de spontanéité dilue un peu les belles qualités de l'ensemble.

L’Enfant (Jean-Pierre & Luc Dardenne – 2005) : Un très beau film qui montre que le cinéma des frères Dardenne, et plus largement le cinéma naturaliste, c'est quand même mieux quand il y a des acteurs talentueux.
Assez impressionné par le dernier segment qui prouve qu'on peut créer des moments de grande tension avec très peu d'artifices de mise en scène.

Le Silence de Lorna (Jean-Pierre & Luc Dardenne – 2008) : Un Dardenne que j'ai trouvé un peu faible. Je n'ai jamais réussi à ressentir grand chose, pas vraiment d'empathie pour les personnages (sauf vaguement pour Renier mais qui est trop peu présent dans le film), pas de scène très marquante. Je n'ai peut-être pas matché avec le sujet, avec l'absence de scène qui m'aurait marqué, ou autre...

Et les autres visionnages, par ordre décroissant d'appréciation :

Charulata (Satyajit Ray – 1964) : Encore un chef d’œuvre de Ray, mais il m'a fallu 24h pour bien digérer celui-ci. Un récit de femme dans un triangle amoureux atypique, sur fond de journalisme et d'écriture. Pas aussi "pur" et simple d'accès que la sublime Complainte du sentier mais admirable de maîtrise formelle : tout passe par les regards, les attitudes, les décors, les mouvements de camera et de personnages. Un film d'une grande finesse même s'il faut être bien attentif au visionnage !

Tokyo Sonata (Kiyoshi Kurosawa – 2008) : Quel beau film ! Jusque là, K. Kurosawa m'avait laissé de marbre avec les Amants sacrifiés ou avec son culte Cure, mais j'ai été conquis par cette sonate douce amère qui nous plonge dans le quotidien d'une famille japonaise en pleine désintégration après la perte de son emploi par le père.
La mise en scène est superbe et surtout, elle évolue : très figée en début de film avec des plans fixes magnifiques, elle offre plus de mouvement en cours de film pour mieux illustrer la fuite en avant de chaque protagoniste, avant de revenir au calme lors d'une dernière scène sublime. Un très beau film sur de nombreuses formes de pressions et injonctions sociales

L’Emploi du temps (Laurent Cantet – 2001) : Très agréablement surpris par ce film de Cantet dont le synopsis promettait un truc un peu austère. Finalement, on ressent vite une certaine empathie à l'égard du personnage principal qui erre sur les autoroutes dans une grande fuite en avant, refusant d'annoncer à sa famille qu'il est au chômage et empruntant de l'argent à ses amis en leur promettant un retour sur investissement. La mise en scène est sobre mais efficace, magnifié par la musique assez magnétique qui traverse tout le film.

L’Appât (Bertrand Tavernier – 1995) : Outre le fait que c'est un film bien réalisé qui retient l'attention pendant deux heures sans problème, j'ai beaucoup aimé la façon dont Tavernier met les deux pieds dans le plat dans sa description d'une certaine jeunesse. Cette jeunesse regarde Scarface toutes les semaines et le connaît par cœur, elle rêve d'aller aux USA où tout est mieux et plus facile, elle ne veut pas voir un film parce que "c'est français ça doit être nul". Quand ils ont besoin d'argent, ils se transforment en petits malfrats aussi ratés que leur modèle. Des enfants qui se prennent pour des caïds, sans conscience des conséquences de leurs actes.
Bref, sans être aussi profond que la plupart de ses films précédents, c'est réussi et très plaisant à suivre !

Bianca (Nanni Moretti – 1984) : Un Moretti plutôt fun, sans grande ambition mais assez léger et plaisant à regarder. J'aime bien la façon dont le côté sérieux et névrosé de Morretti contraste avec l'aspect absurde de beaucoup de scènes, notamment à l'école.
Mais à part ça, rien de très transcendant !

Sur mes lèvres (Jacques Audiard – 2001) : Films intéressant dans ce qu'il montre de deux marginaux qui évoluent dans un monde hostile à leurs singularités. Mais l'aspect thriller de la 2e partie retombe un peu à plat, ça sonne comme un prétexte pour utiliser le "pouvoir" du personnage d'E. Devos

Le Camion (Marguerite Duras – 1977) : Bonjour, je suis le mec qui continue de regarder les films de Marguerite Duras quand ça passe sur la Cinetek, en sachant que je ne vais pas aimer. Et devinez quoi, je me suis fait chier. Vraiment, je passe systématiquement à travers, au point où je finis par regarder sans plus rien voir, et écouter sans plus rien entendre.

Nifa a écrit:Puis j'ai également revu Fight club, ça faisait au moins 10 ans... Ma copine ne l avait jamais vu. C'est drôle de le revoir avec un regard de trentenaire alors que je l avais vu plusieurs fois tout jeune étudiant. La mise en scène me parait moins impressionnante qu a l époque, elle est un poil trop publicitaire/tape à l œil avec le recul (je la trouve bien cependant hein), mais le propos du film fait toujours mouche. Pitt était déjà un monstre dans les années 90, et il a mieux passé les années que son excellent comparse du film.
Je suis la nostalgie de Jack.


J'ai eu l'occasion d'en parler plusieurs fois ici mais je déteste ce film et pourtant, je lui ai donné plusieurs chances avec toute la bonne foi du monde. Le fait de ne pas l'avoir découvert en étant ado joue sans doute sur le fait que je le trouve aujourd'hui poseur, avec une histoire complètement alambiquée avec des twists malhonnêtes, une mise en scène putassière. Au final, je trouve que c'est au mieux vide de sens, au pire un peu nauséabond.
Heureusement qu'il y a la musique des Pixies

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Re: Cinéma

Messagepar friton01 » 01 Déc 2022, 17:20

Mylène Demongeot est morte. Elle avait joué dans certains des plus grands films des années 1950-1960 dont des péplums européens, Les Sorcières de Salem avec Montand et Signoret et la trilogie Fantomas avec Louis de Funès et elle avait connu un fort regain de popularité dans les années 2000 en jouant dans la trilogie Camping et dans 36, quai des Orfèvres.

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Re: Cinéma

Messagepar Panzer » 01 Déc 2022, 23:46

La conspiration du Caire (2022 de Tarik Saleh)
Encore du solide Saleh, après le très bon Le Caire Confidentiel, on repart de nouveau au Caire à la découverte du bastion de l'islam sunnite, à travers les yeux d'un futur imam, utopique et naïf. On va découvrir avec lui un monde passionnant, plein de complot, de conflit d'intérêt, un des meilleurs films de l'année. Persona non grata en Egypte, Saleh tire de nouveau un portrait critique des politiques Egyptiens, qui manipulent l'islam à leur profit.


Nifa a écrit:Armageddon time : je crois que c'est le meilleur film que j ai vu cette année avec Licorice pizza. J'ai accroché de la première à la dernière seconde, Gray a ce talent fou pour donner de l intérêt à des choses parfois très banal (comme une rentrée scolaire par exemple). Évidemment, des sujets intéressants il n en manque pas dans ce film, il m a profondément ému. Je crois que je suis une cible très facile sur les films traitant de l enfance et de la famille...

Pas super emballé de mon côté, je crois que j'ai du mal avec James Gray, qui livre souvent des films avec un bel emballage et une bonne présentation dans ce NY / Queens des années 80. Après j'ai eu envie de mettre des claques au perso principal durant tout le film, ça n'a pas aidé. :niais:

Leinhart a écrit:[Une seule sortie ciné : Close (Lukas Dhont – 2022) : Un joli film avec de très beaux personnages et une justesse assez rare dans la façon de filmer les enfants. N'empêche que je n'ai à aucun moment été emporté par une quelconque émotion, malgré le sujet un peu lourd. Sans doute un peu trop de drame, un peu trop de forme et pas assez "d'à côtés" qui renforceraient l'ensemble pour moi.

Même avis, c'est bien présenté, je trouve que ça tombe pas dans l'excès et j'aime bien les relations entre les persos, notamment avec le petit blond et la mère de son ami. Mais pas forcément ému par ce film, dont j'ai trouvé la trame plutôt prévisible et sans surprise.

Leinhart a écrit: Couleurs de l’incendie (Clovis Cornillac – 2022) : Un film fait pour brosser un public occasionnel dans le sens du poil : des beaux décors, des beaux costumes, des belles voitures, un casting prestigieux... pour un film divertissant mais écrit et réalisé sans aucune finesse.
A l'écriture, d'abord, j'attendais plus de Lemaître après Au Revoir là haut. Si l'intrigue est relativement plaisante à suivre, les personnages souffrent de leurs traits caricaturaux, tout se passe trop facilement, trop mécaniquement jusqu'à une résolution un peu forcée.
Mais le vrai problème, c'est la réalisation de Cornillac : la première scène est symptomatique de ce que sera le film. Une scène dramatique filmée avec un ralenti ridicule et des violons, qui provoquent un rire nerveux plus qu'une véritable émotion. Le reste est d'une platitude assez navrante. Sans être moche ou désagréable à regarder, le film n'a aucune idée de mise en scène, aucune audace, tout est en pilote automatique, les acteurs sont assez piètrement dirigés, et on peut facilement rire du rôle à la fois discret et très central que se donne Cornillac.

D'accord avec toi, le sujet avait du potentiel et le film se regarde pendant 2h15. Mais y a aucune finesse, aucune nuance, ça sonne tellement faux que ça en devient insupportable au fil du film.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 02 Déc 2022, 09:21

friton01 a écrit:Mylène Demongeot est morte. Elle avait joué dans certains des plus grands films des années 1950-1960 dont des péplums européens, Les Sorcières de Salem avec Montand et Signoret et la trilogie Fantomas avec Louis de Funès et elle avait connu un fort regain de popularité dans les années 2000 en jouant dans la trilogie Camping et dans 36, quai des Orfèvres.


J'ai justement découvert les Sorcières de Salem très récemment, elle y était excellente. Il y avait une interview très intéressante sur le BR qui permettait de bien cerner l'actrice qui n'a pas vraiment eu la carrière à laquelle elle aurait pu prétendre

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 02 Déc 2022, 11:49

Je l ai loupé La conspiration du Caire au ciné. C'est le soucis de la campagne et des horaires pas top du cinéma de Colmar... En vost du moins.

Hier soir Femmes au bord de la crise de nerfs : j'ai mis un peu de temps à rentrer dedans, le début est un peu brouillon. Au fur et à mesure, j'ai totalement adhéré et trouvé ça excellent. Toutes les bases du cinéma d Almodovar sont déjà présentes.

@Leinhart : j adore les Pixies surtout Doolittle et Surfer rosa, mais Where is my mind malgré sa qualité je l ai trop entendu.

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 04 Déc 2022, 02:04

Leinhart a écrit:
friton01 a écrit:Mylène Demongeot est morte. Elle avait joué dans certains des plus grands films des années 1950-1960 dont des péplums européens, Les Sorcières de Salem avec Montand et Signoret et la trilogie Fantomas avec Louis de Funès et elle avait connu un fort regain de popularité dans les années 2000 en jouant dans la trilogie Camping et dans 36, quai des Orfèvres.

J'ai justement découvert les Sorcières de Salem très récemment, elle y était excellente. Il y avait une interview très intéressante sur le BR qui permettait de bien cerner l'actrice qui n'a pas vraiment eu la carrière à laquelle elle aurait pu prétendre

Moi c'est l'inverse. Je l'ai vu dans la trilogie Fantomas où j'ai trouvé qu'elle jouait très mal. Comme quoi, on peut avoir une vision très différente d'un(e) comédien(ne) selon les films qu'on a pu voir.

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Re: Cinéma

Messagepar cadel evans » 04 Déc 2022, 15:09

cadel evans a écrit:Merci à vous pour tout ces retours :up

Je me note Entre le ciel et l'enfer, Vivre et Barberousse

Bon ça s'annonce bien donc ^^


Il est vrai que sur ce que j'ai vu de Kurosawa, pas vraiment eu de déceptions
(Quoique Kagemusha m'avait bien passé au dessus)


Encore merci pour vos retours

Sympa cette découverte de la cinémathèque à cette occasion
Surtout que j'ai pu faire découvrir Kurosawa à des amis

J'ai énormément apprécié Entre le ciel et l'enfer et je vous remercie pour vos conseils car sans vous pas sûr que j'y serais allé
Vraiment un très grand film à mon avis :up

Belle claque aussi que Barberousse :heureux:

Je noterai aussi le moins connu Les salauds dorment en paix que j'ai bien apprécié :ok:


Et puis bon bien-sûr le plaisir de voir des films comme les 7 samouraïs sur grand écran :love:

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 06 Déc 2022, 19:03

J'avais découvert Kurosawa lors d'un rétro à la cinémathèque toulousaine mais je n'étais pas encore cinéphile comme aujourd'hui. Je n'avais vu que trois films (trois claques) et je le regrette un peu aujourd'hui. Quand j'en découvre un nouveau, je m'imagine ce que ça doit être dans des conditions idéales :love:

Quelques visionnages la semaine dernière. Très pris par le boulot donc il y a moins que d'habitude :mrgreen:

Le Serment de Pamfir (Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk – 2022) : Ce premier film est très bien écrit, avec une avancée progressive dans l'histoire qui permet de reconstituer le puzzle. L'ambiance est très travaillée, entre ces forêts froides, ces collines boueuses et le carnaval dantesque qui contextualise le film. Les acteurs sont très bons. La réalisation est plutôt bonne mais mal dosée. Chaque scène prise individuellement est belle mais l'ensemble est un peu indigeste : trop de plans séquences en mouvements, toujours filmés pareil (camera qui s'approche ou personnages qui s'éloignent)... trop pour moi, j'aurais aimé que les plus belles scènes soient mieux mises en valeur par d'autres type de plans dans les scènes plus intimistes.
Prometteur mais pas encore totalement abouti !

Bones and All (Luca Guadagnino – 2022) : J'avais adoré Call me by your name mais je vais finir par penser que c'est une anomalie dans le cinéma de Guadagnino et Chalamet. Depuis, le remake poussif de Suspiria et ce Bones and all m'ont un peu refroidi. Un long trip erotico-horrifique arty qui ressemble à un Only lovers left alive sans finesse. Ennuyeux, jamais crédible, Chalamet joue le même rôle depuis toujours, la musique est fatiguante... Quelques scènes sauvent l'ensemble du naufrage, mais trop peu sur 2h15 de film

Fumer fait tousser (Quentin Dupieux – 2022) : Gros client de Dupieux, j'avais beaucoup moins aimé Le Daim et Mandibules, drôles mais un peu fainéants. Incroyable mais vrai et ce Fumer fait tousser m'ont en revanche beaucoup plus conquis parce qu'elles sont empreintes de certaines angoisses, probablement celles de Dupieux, sur le temps qui passe, l'écologie, la culture de l'image, etc. En mélangeant Power Rangers et un mauvais post Linkedin, Dupieux fait de l'absurde comme il sait parfaitement le faire, mais il le fait pour ne pas avoir à parler d'une glauque réalité (il le fait quand même, le temps d'une scène de 2 minutes, histoire de niquer l'ambiance).

Ascenseur pour l’échafaud (Louis Malle – 1958) : Rien à dire sur la forme : la mise en scène de Malle est excellente, la photo très belle, les acteurs font le boulot (Jeanne Moreau en particulier), la musique de Miles Davis est déroutante mais on s'y fait... Le problème vient plus de l'histoire racontée de façon assez mécanique, sans surprise, qui atténue légèrement la qualité de l'ensemble.

La Langue ne ment pas (Stan Neumann – 2004) : Petit documentaire passionnant sur l'analyse du langage nazi. Et au delà de l'horreur montrée à l'écran, il invite le spectateur à analyser de la même façon les discours politiques contemporains où le travestissement des mots est devenu quelque chose de totalement banal

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Re: Cinéma

Messagepar Robocrotte 2.0 » 07 Déc 2022, 16:42

J'ai trouvé le James Gray complètement nul. Le scénario est brouillon et se perd en plusieurs petites histoires inconséquentes, l'image est perpétuellement trop clean malgré son caractère obscur (on compense le manque de grain par un manque de lumière, bref on est perdant sur les deux plans), l'ensemble manque d'incarnation et de dramaturgie, j'ai trouvé ça en somme parfaitement anodin, super chiant, et totalement indigne de son réalisateur.

A vingt-cinq ans, quand il réalisait Little Odessa, Gray était si mûr qu'il paraissait en avoir quarante-cinq, maintenant il en a un peu plus de cinquante mais il semble en avoir quatre-vingt-dix.

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Re: Cinéma

Messagepar didou18 » 07 Déc 2022, 22:33

Leinhart a écrit: Fumer fait tousser (Quentin Dupieux – 2022) : Gros client de Dupieux, j'avais beaucoup moins aimé Le Daim et Mandibules, drôles mais un peu fainéants. Incroyable mais vrai et ce Fumer fait tousser m'ont en revanche beaucoup plus conquis parce qu'elles sont empreintes de certaines angoisses, probablement celles de Dupieux, sur le temps qui passe, l'écologie, la culture de l'image, etc. En mélangeant Power Rangers et un mauvais post Linkedin, Dupieux fait de l'absurde comme il sait parfaitement le faire, mais il le fait pour ne pas avoir à parler d'une glauque réalité (il le fait quand même, le temps d'une scène de 2 minutes, histoire de niquer l'ambiance).


Je suis sorti de la salle en me demandant si c’était un gros nanard ou du génie. :lol:
Où va-t-il nous chercher tout ça ? Rien que pour cette patte invraisemblable j’ai plutôt passé un bon moment alors que je n’aime pas trop les films à sketchs.
Malgré tout, j’ai préféré Mandibules ainsi qu’incroyable mais vrai ces derniers temps.

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Re: Cinéma

Messagepar friton01 » 07 Déc 2022, 22:34

Alors là, à part l'étalonnage jaunâtre qui ne me convint pas forcément mais à voir dans l'obscurité en salle, la nouvelle grosse adaptation française des Trois Mousquetaires en deux parties a l'air très bonne. Au moins, c'est bien vendu :

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Re: Cinéma

Messagepar bullomaniak » 07 Déc 2022, 23:20

Les dialogues sont quand même vraiment mauvais.

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