Cinéma

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 10 Jan 2025, 14:24

kaplan a écrit:Je ne suis pas du tout (je l'ai déjà dit :oops:) spécialiste de cinéma mais j'ai une passion pour Clint Eastwood... l'ensemble, pas seulement le cinéaste...
J'ai pourtant l'impression qu'il est peu évoqué dans ce topic :diantre: ... Cela me surprend...et si vous ne l'appreciez pas, pourquoi ?

Je l'apprécie beaucoup, notamment parce qu'il a su alterner les films grands publics et les films plus risqués en finançant les seconds avec les profits générés par les les premiers.
S'il est peu évoqué, c'est peut-être paradoxalement parce que beaucoup ici déjà vu ses films les plus importants.

Pour t'indiquer symboliquement ce qu'il représente pour moi, je n'aime pas la boxe mais Million dollars baby m'a ému profondément ...

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Re: Cinéma

Messagepar kaplan » 10 Jan 2025, 15:17

Et moi, je n'aime pas les armes à feu et je suis d'ailleurs pacifiste :mrgreen:
Plus sérieusement, Million dollar Babies est en effet un film magnifique en tous points dans lequel le héros, malgré toute sa résistance, ne peut échapper à son destin tragique...
Il y a d'autres excellents films sur la Boxe...
Si je n'ai jamais vu Raging Bull (le plus réputé), j'avais beaucoup aimé pour ma part "Plus dure sera la chute"...

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 15 Jan 2025, 17:49

Je n'avais pas répondu, mais j'apprécie assez Clint Eastwood pour avoir lâché 300 balles à l'époque pour son coffret collector avec l'intégrale de ses films en tant qu'acteur et réalisateur (pas encore tout vu d'ailleurs). Y'a à boire et à manger dans sa filmo, je n'ai pas encore vu sa période la moins réputée mais j'aime beaucoup ses films pour Don Siegel, ses premières réalisations et pas mal de ses films que j'ai vus (notamment Gran Torino parmi les "récents"). Je dois avouer que certains frôlent le ridicule (15h17 pour Paris, Cry Macho, AfterLife tandis que d'autres me laissent un peu indifférents (J. Edgar, Invictus, Sully...) dans sa période récente. Million Dollar Baby, j'avais bien aimé mais j'ai peur de le revoir parce que j'avais déjà noté un excès de pathos.

Visionnages de la semaine passée avec les sorties (deux ciné et une DTV)
La Chambre d’à côté (Pedro Almodovar – 2025) : Je suis loin d'être le plus grand afficionado d'Almodovar, mais quand même, quelle déception devant ce film acclamé par le Lion d'Or et encensé par la presse ! En voulant s'intéresser à la mort, à l'agonie d'une personne dans un monde pays lui-même en phase terminale, Almodovar accouche d'un film très tiède, aseptisé, où la mort n'est jamais autre chose qu'un prétexte à une mauvaise dissertation philosophique. Dans une sublime villa, avec des belles tenues, une étincelante Julianne Moore et une Tilda Swinton qui peine à faire croire qu'elle a un cancer parlent de la fin imminente de la seconde, regardent des films, boivent du vin, avec un sérieux et un aplomb qui tendent vers le grotesque.
Jamais Almodovar ne se confrontera vraiment avec la maladie et la mort comme l'a fait récemment Paul Schrader, il préfèrera montrer une version intragram de l'agonie.
Le tout est jalonné de flashbacks un peu ridicules montrant une vision très stéréotypée de l'amérique ; par une intrigue un peu ringarde autour du darkweb ; par des scènes HS comme celle à la salle de sport ; ou par des personnages fonction qui auraient de l'intérêt uniquement s'ils avaient été correctement écrits (l'ex-amant eco-anxieux ou le policier intégriste).

Bird (Andrea Arnold – 2025) : Première découverte du cinéma d'Andrea Arnold. A plusieurs moments pendant la séance, j'avais envie de me laisser aller face à ce drame social plein de qualités, avec des personnages attachants et une réalisation pleine de personnalité. Malgré tout, il y avait toujours quelque chose qui me retenait sans que je sache trop l'identifier (cette caméra à l'épaule qui crée un mouvement permanent ? la longueur du film qui dilue l'émotion ? les touches de fantastique ?). Bref, j'ai passé un bon moment et je trouve beaucoup de qualités au film, sans que ce soit mon premier gros coup de cœur de l'année.

The One (Dmitriy Suvorov – 2025) : DTV découvert sur Canal. Je trouve toujours intéressant de regarder des films russes contemporains parce que le cinéma permet de prendre un peu le pouls d’une société. Le cinéma russe aime renouer avec les héros et héroïnes comme à l’époque soviétique, au risque de paraître très daté pour un spectateur français. Ici, l’histoire (inspirée d’une histoire vraie) d’une femme ayant survécu à un crash d’avion puis à 3j seule dans la Taïga, entrecoupée de flashbacks pour montrer à quel point son amour pour son jeune mari était grand et pur. La scène de crash est impressionnante mais il faut une sacrée suspension consentie de l’incrédulité pour admettre qu’elle peut en sortir vivante et pas trop amochée. Pour le reste, malgré de belles images de la nature (un peu ternies par un filtre bleu froid assez laid), c’est assez ridicule car complètement anesthésié par un gimmick d’écriture > une épreuve = un flashback pour montrer comment aurait fait son brillant homme fort de mari pour s’en sortir = elle s’en sort grâce au savoir qu’il lui a transmis.

En salle, un chef d'oeuvre d'Hitchcock que j'avais déjà vu
Fenêtre sur cour (Alfred Hitchcock – 1954) : Autre Hitchcock revu, en salle cette fois. Toujours aussi conquis par cette histoire mise en scène avec une maestria impressionnante, mêlant plusieurs histoires et plaçant le personnage principal dans la peau du spectateur de cinéma. A la fois ludique et sérieux, comédie et thriller, film à énigmes et réflexion sur le regard, la vérité, etc. Pas sûr qu’il y ait beaucoup de réalisateurs capables à ce point de faire des films « parfait » aussi accessibles pour un large public.

A la maison, découverte d'un autre Hitchcock beaucoup moins connu, un peu de Tsukamoto et autres
Le Chant du Danube (Alfred Hitchcock – 1934) : Je m'attendais à bien pire au regard de la note moyenne sur SC. C'est certes un Hitchcock dispensable pour ceux qui voudraient uniquement voir un échantillon de son oeuvre, mais ça reste une curiosité assez divertissante, plutôt bien écrite avec un peu de fantaisie, bien interprétée et parsemée malgré tout de quelques jolies idées de plan (j'ai notamment en tête un joli plan d'escalier où apparaissent tout juste le dessus du crâne d'un personnage en bas et les pieds de l'autre en haut).

A Snake of June (Shinya Tsukamoto – 2003) : Encore une oeuvre forte de Tsukamoto qui continue d'explorer l'aliénation de la classe laborieuse des grandes villes japonaises, ici à travers le refoulement du fantasme et de la sexualité. Un film beaucoup plus sobre que ses précédents, qui prend la forme d'un "jeu" entre la protagoniste principale et un voyeur, qui parvient malgré tout à surprendre par certaines scènes et qui étonne globalement par sa colorimétrie en nuances de bleus assez immersive.

Vital (Shinya Tsukamoto – 2004) : Autre film de Tsukamoto qui s'intéresse au souvenir d'une vie amoureuse passée à travers la dissection du cadavre de l'ex compagne décédée. Assez fascinant quand il verse dans l'expérimental, peut être un peu trop sage le reste du temps.

La Peur (Roberto Rossellini – 1954) : Film assez intéressant (surtout dans les années 50) qui dresse le portrait d’une femme forte et libre (active, indépendante, importante) écrasée par les conventions sociales (et presque, consciemment ou non, par le regard de son réalisateur) qui voudraient en faire une mère et une femme dévouée. Pendant tout le film, elle vivra dans la peur (accentuée par un chantage) de voir révélée sa relation adultère. C’est un film court (1h20), efficace, sublimé par Ingrid Bergman mais qui aurait sans doute gagné à être étoffé/allongé pour gagner en densité et intensité.

Les Délices de Tokyo (Naomi Kawase – 2015) : Avant tout un film qui donne envie de manger des dorayakis, alors même que j’ai toujours trouvé ça assez moyen. Il s’agit d’une œuvre sensible racontant l’amour d’une vieille dame marginalisée pour ces pâtisseries et sa volonté de trouver une place dans la société en donnant un peu de bonheur aux gens. Métaphysique par la cuisine, sublimation du beau, du bon, du simple, c’est plutôt touchant et bien fait mais ça ne parvient jamais réellement à dévier de son concept de départ.

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Re: Cinéma

Messagepar Panzer » 15 Jan 2025, 19:30

Très bien dit pour Fenêtre sur Cour, un chef d’œuvre exceptionnel, vu à 3 reprises en l'espace de 20 ans, avec toujours la même passion. :love:

Tyler a écrit:
Leinhart a écrit: Vingt Dieux (Louise Courvoisier – 2024) : Ce premier film de Louise Courvoisier est une très belle surprise (encore que, avec un tel bouche à oreille, il n'y a plus vraiment de surprise). Tout commence comme un nouveau film social dans la lignée d'un Loach, d'un Dardenne avec un soupçon de Dumont, mais c'est finalement quelque chose de complètement différent que propose la réalisatrice. Il y a de vraies ambitions formelles, la campagne est sublimée par la camera et par le format scope, les personnages sont attachants et sont filmés avec beaucoup de tendresse, tout sonne vrai et évite pas mal de caricatures (en grande partie grâce aux comédiens non professionnels très convaincants), l'histoire est grave mais le ton plutôt léger, le rythme est assez loin de ce qu'on voit chez les Dardenne... Et en plus, il y a beaucoup de fromage et du stock car.
.


Vu en début de semaine, j'étais passé à côté du bouche à oreille (même si ma copine m'avait dit avoir eu de très bons échos), j'ai vraiment passé un bon moment et je tâcherais de suivre les prochaines réalisations de Louise Courvoisier (et des acteurs si certains continuent dans cette voix). Pas grand chose à rajouter à ce que dit Leinhart, la première chose que je me suis dit en sortant c'est "j'aimerais bien savoir ce que deviennent les personnages", ça illustre l'affection que j'ai pris pour eux pendant le visionnage et l'immersion réalisée. Y a des plans sublimes, des moments très drôles (notamment certaines scènes de flirt mais pas que) malgré une thématique/histoire assez grave.
Mention spéciale à la petite soeur, attachante et rigolote !

Même avis pour moi ! Film très attachant et qui sonne vrai avec ces acteurs non professionnels. Premier long métrage très réussi pour cette prometteuse réalisatrice de 30 ans. :up

Je me range aussi aux précédents avis d'un Ours dans le Jura, dans le genre comédie noire, divertissante et sympathique à suivre.
Après ça souffre un peu de la comparaison avec Vingt Dieux, même si c'est pas du tout le même genre. Dans l'immersion dans le Jura "profond", y a vachement de différences avec un film avec des acteurs professionnels qui prennent le rôle de Jurassiens l'instant d'un film, et de l'autre de vrais Jurassiens à l'accent chantant, qui te font vraiment sentir dans le Jura.

Je me note Bird à voir au ciné, si j'arrive à le chopper.


Sinon pour le bilan 2024, j'ai vu 151 films, ça doit être un record. :niais:
48
41
13
10
9
4
3
2
1

Aucun film coréen sur l'année. :o :shock:

Top 10 des sorties

1. Anora de Sean Baker
2. Le mal n'existe pas de Ryusuke Hamaguchi
3. Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof
4. Le Comte de Monte-Cristo d Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte
5. Tatami de Zar Amir Ebrahimi,Guy Nattiv
6. Emilia Pérez deJacques Audiard
7. Il reste encore demain de Paola Cortellesi
8. Amal: un esprit libre de Jawad Rhalib
9. Le Moine et le Fusil de Pawo Choyning Dorji
10. En Fanfare de Emmanuel Courcol


Top 10 pour les découvertes des autres années

Dersou Ouzala 1975 Akira Kurosawa
L.A. Confidential 1997 Curtis Hanson
Le temps des gitans 1988 Emir Kusturica
The Body 2012 Oriol Paulo
La Belle et la Meute 2017 de Kaouther Ben Hania
Le premier jour du reste de ta vie 2008 Rémi Bezançon
Manon des sources 1986 Claude Berri
Pulsions 1980 Brian De Palma
Ascenseur pour l'échafaud 1958 Louis Malle
Crépuscule à  Tokyo 1957 Yasujiro Ozu


Ces 10 films revisionnés m'ont toujours autant marqué, voir plus.
Incendies 2010 Denis Villeneuve
Ben-Hur 1959 William Wyler
Casablanca 1942 Michael Curtiz
La Vie des autres 2006 Florian Henckel von Donnersmarck
Retour vers le futur 1985 Robert Zemeckis
Le Cercle des poètes disparus 1989 Peter Weir
Taxi Driver 1976 Martin Scorsese
Network : Main basse sur la TV 1976 Sidney Lumet
Le Salaire de la peur 1953 Henri-Georges Clouzot
The Artist 2011 Michel Hazanavicius

Les réalisateurs les plus regardés
Yasujiro Ozu 9
Louis Malle 6
Pedro Almodovar 4
Paulo Oriol 3
Denis Villeneuve 3

Ma petite shortlist de réalisateur découvert
Kaouther Ben Hania , pour son immersion dans le Maghreb.
Max Ophuls , pas toujours abordable, mais quelque chose se dégage de ces films.
Paola Cortellesi pour Il reste encore demain, son premier long métrage.
Louise Courvoisier découverte après 2024 du coup.

Les acteurs qui m'ont marqué, le duo Youri Borissov et Mikey Madison dans Anora.

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Re: Cinéma

Messagepar Ligne en faux rond » 15 Jan 2025, 19:37

Le du Welz pas visible à moins de 100 bornes de chez moi (Melun ou Dijon, super)...
Bon ben ce sera cet été via Canal
(je m'étonne toujours de ne pas franchir le pas du piratage)

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Re: Cinéma

Messagepar Le Pass Open » 16 Jan 2025, 07:46

Bird, je ne changerai pas une ligne de Leinhart : très bon film, bande son « engagée » avec pas mal de Fontaines DC, The Verve et autres Blur. Mais j’en suis sorti épuisé avec la caméra à l’épaule.

Concernant Almodovar, j’avais passé un très bon moment mais plus ça va, plus je rejoins l’avis. Un peu comme dans Madres Paralelas, on a l’impression qu’il met plus d’énergie à faire l’architecte d’intérieur, une recherche du beau, plutôt qu’à faire une histoire qui te prend. Là, c’est très vide mais la direction des actrices m’a tout de même bien plu et je trouve pas mal d’avoir ce sujet traité avec légèreté ou, tout du moins, légèrement. Tout le monde ne peut pas faire Amour d’Haneke

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 16 Jan 2025, 09:45

Bagdad café de Percy Adlon (1987) :

Film que j avais déjà vu sur la même plateforme, et qui ne m'avait déjà pas laissé un souvenir impérissable. Le film est sympa, avec une réalisation qui a du caractère, un peu arty, parvenant à donner un côté intemporel à l espace filmé. Cependant, bien que les personnages soient écrits pour être atypique, à mon sens ils ne parviennent jamais a se sublimer. On reste donc sur un feel good movie juste sympa, ce qui est un poil décevant pour un film devenu un classique.

Forgotten de Jang Hang Jun (2017) :

J' ai été intrigue par ce film grâce a un collègue. Un thriller coréen dont je n' avais jamais entendu parlé... C'est une production Netflix je crois, en tout cas ça y ressemble...
En effet, le film paraîtra bon a quiconque n'ayant jamais vu de thriller coréen ou de n importe quelle nationalité d ailleurs. Sinon, ça reprend des schémas et rebondissements déjà vu, bien mieux construit dans d autres œuvres du genre. Pour le côté amoral du film, on est loin de l excellent Sympathy for Mr vengeance... Bref, un divertissement correct rien de plus.

Les racines du monde de Byambasuren Davaa (2020) :

S ensuitem deux films visionnés dans le cadre de collège au cinéma. Ce film germano-mongol sera visionné par une classe de 5eme. Le professeur de géographie est ravi, c'est une fausse fiction qui cache un excellent documentaire avec des plans paysages sublimes.
L intrigue sans être mauvaise, au contraire, est plutôt classique mais elle permet surtout d exposer le land grabbing subit par les mongols des steppes. On est donc dans un dyptique opposant culture ancestrale vs capitalisme/mondialisation, sans que ce soit manichéen. C'est très intéressant et bien mené.
On pourrait même parler d un huis clos dans des paysages a perte de vue... En effet, la communauté mongol des steppes est filmée de telle sorte qu on a l impression qu ils sont coupés de la civilisation moderne. Du moins jusqu'à la dernière scène.
Un film intéressant à analyser bien que je sens qu il va malheureusement ennuyer nos élèves, mais c'est bien qu ils voient ce genre d œuvre.

The intruder de Roger Corman (1962) :

Celui-ci sera visionné avec les 4emes et parlera plus a la fibre historique. Film court (1h24) mais palpitant et o combien pertinent encore de nos jours.
Le film est construit comme un polar noir ou un thriller politique, où le personnage principal est malfaisant, incarnant encore cette figure du démagogue raciste, sachant appuyé sur les peurs et faiblesses de son auditoire pour les manipuler (pas besoin de vous faire le parallèle avec l actualité). Faisant écho a des faits historiques réels ( la desegregation difficile, notamment avec l affaire de Little rock en Arkansas ou encore le Maccarthysme), le film maintient un suspense constant, on ne sait jamais si ça finira tragiquement ou non.
Il y aura des scènes très intéressantes a analyser : les scènes introductives où avec seulement la mise en scène, on comprend les intentions de Cramer ; celle du discours directement inspiré de dictateurs du XXe siècle (on pense évidemment a Mussolini par exemple). Un grand film, je suis ravi de pouvoir l analyser avec les élèves.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 16 Jan 2025, 11:46

Grand film The Intruder en effet :love:
Du cinéma simple, pas cher, millimétré et diablement efficace sur le fond comme sur la forme.
La méthode Corman a aboutit à beaucoup de trucs parfois moyens ou nanardesques (même si je suis loin d'avoir tout vu) mais ce cinéma "à l'os" est vraiment génial quand il est bien fait

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Re: Cinéma

Messagepar Tilo » 16 Jan 2025, 19:55

Décès de David Lynch à l'age de 78 ans

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Re: Cinéma

Messagepar Eroldir » 16 Jan 2025, 20:14

Tilo a écrit:Décès de David Lynch à l'age de 78 ans


Un artiste dont l'œuvre était complexe, noire mais fascinante. Un géant du cinéma qui nous quitte.

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 16 Jan 2025, 21:56

Il y a quelques jours encore, je disais à ma copine que peut un être un jour on aurait un nouveau Lynch... David Lynch, David Bowie, sûrement un prénom de génie intemporel.
Ses films continuent de me hanter malgré les années, la frontière entre réalité, rêve doux et cauchemar n a jamais été aussi bien retranscrite. J adore rouler de nuit seul, ça me remémore Lost highway. Parfois, j' ai peur au coin de deux rues de faire face a un visage horrifique... Les femmes au charme électrique me rappellent Laura ou Audrey.

Lost highway, Mulholland drive,Eraserhead, Sailor et Lula et Blue Velvet sont des chefs d œuvres évidemment mais que dire de Twin Peaks ? Son œuvre la plus accessible peut être et pourtant, sa plus complexe également.

Évidemment, Éléphant man, Une histoire vraie sont très bon également, mais quelque peu a part dans sa filmographie.

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Re: Cinéma

Messagepar kaplan » 16 Jan 2025, 22:20

Puisque tu en parles... c'est anecdotique mais je ne peux m'empêcher de poster le générique de "Lost Highway" ;)

Et Bowie a évidemment joué le personnage de Joseph Merrick a Broadway (John dans le chef d'oeuvre de Lynch)...

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Re: Cinéma

Messagepar Eroldir » 16 Jan 2025, 23:45

kaplan a écrit:Puisque tu en parles... c'est anecdotique mais je ne peux m'empêcher de poster le générique de "Lost Highway" ;)

Et Bowie a évidemment joué le personnage de Joseph Merrick a Broadway (John dans le chef d'oeuvre de Lynch)...


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Re: Cinéma

Messagepar morti rolo » 17 Jan 2025, 17:37

Pas génial le film sur Marco Pantani.

https://www.youtube.com/watch?v=Eb47YLi2qws

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 17 Jan 2025, 18:25

Curieusement, certaines des œuvres picturales de David Lynch ont été exposées dans certains lycées. Quand c'est arrivé dans le mien, je n'arrivais pas à croire que c'était lui, j'étais persuadé que c'était un homonyme. :lol:

J'aimerais bien voir la série Twin Peaks un jour ... Les films je crois bien les avoir tous vus. Un vrai plaisir pour les yeux.

RIP :diantre:

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Re: Cinéma

Messagepar kaplan » 17 Jan 2025, 18:36

Il semblerait que 4 films de Lynch figurent dans la liste des 1001:
Eraserhead
The Elephant Man
Blue Velvet
Mulholland Drive

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 20 Jan 2025, 15:07

J'étais en soirée avec des potes quand j'ai eu la nouvelle via une notif sur mon téléphone. Ça a créé instantanément une sensation de vide que j'avais rarement ressentie pour la mort d'une célébrité. Lynch, c'est un monde a lui tout seul, un cinéaste qui n'a aucun équivalent et qui est irremplaçable dans le cinéma US, une pierre angulaire de ma cinéphilie...
J'espérais sans trop y croire un ultime film (et j'en attendais beaucoup vu la qualité de sa saison 3 de Twin Peaks) mais il faudra se contenter de filmographie désormais achevée. Sa présence diffuse à Hollywood et sa rareté lui conférait une aura particulière. Maintenant, c'est un souvenir qui fait partie de l'Histoire.

kaplan a écrit:Il semblerait que 4 films de Lynch figurent dans la liste des 1001:
Eraserhead
The Elephant Man
Blue Velvet
Mulholland Drive


Il manque clairement Lost Highway mais c'est sans doute parce que beaucoup de gens (moi y compris) ont l'impression qu'il faudrait choisir entre les deux celui qu'ils préfèrent, parce que les deux entretiennent des liens très étroits et peuvent se regarder en miroir.
Et j'ajouterais volontiers Twin Peaks Fire Walk With Me qui est un chef d'oeuvre, mais difficile à regarder si on n'a pas vu la série au préalable.

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Re: Cinéma

Messagepar kaplan » 20 Jan 2025, 15:29

Leinhart a écrit:J'étais en soirée avec des potes quand j'ai eu la nouvelle via une notif sur mon téléphone. Ça a créé instantanément une sensation de vide que j'avais rarement ressentie pour la mort d'une célébrité. Lynch, c'est un monde a lui tout seul, un cinéaste qui n'a aucun équivalent et qui est irremplaçable dans le cinéma US, une pierre angulaire de ma cinéphilie...
J'espérais sans trop y croire un ultime film (et j'en attendais beaucoup vu la qualité de sa saison 3 de Twin Peaks) mais il faudra se contenter de filmographie désormais achevée. Sa présence diffuse à Hollywood et sa rareté lui conférait une aura particulière. Maintenant, c'est un souvenir qui fait partie de l'Histoire.

kaplan a écrit:Il semblerait que 4 films de Lynch figurent dans la liste des 1001:
Eraserhead
The Elephant Man
Blue Velvet
Mulholland Drive


Il manque clairement Lost Highway mais c'est sans doute parce que beaucoup de gens (moi y compris) ont l'impression qu'il faudrait choisir entre les deux celui qu'ils préfèrent, parce que les deux entretiennent des liens très étroits et peuvent se regarder en miroir.
Et j'ajouterais volontiers Twin Peaks Fire Walk With Me qui est un chef d'oeuvre, mais difficile à regarder si on n'a pas vu la série au préalable.

J' ai oublié de préciser que je trouvais cette liste bien courte, même pour un non cinéphile comme moi..
Et je trouve en effet l'absence de "Lost Highway" incompréhensible...

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 21 Jan 2025, 08:09

Visionnages de la semaine passée avec deux sorties (une déception et un premier coup de coeur) :
Le Dossier Maldoror (Fabrice Du Welz – 2025) : Déjà 3 déception en 2025 sur 3 semaines, après Nosferatu et Almodovar. Ce Maldoror démarrait pourtant bien, avec l'ambition de montrer la descente dans les enfers d'un jeune gendarme confrontée à l'horreur de l'affaire Dutroux (affaire Dedieu ici). Il y a d'abord une présentation et une caractérisation des personnages réussies, une longue scène de mariage qui rappelle le cinéma de Cimino puis une exploration de la folie qui va contaminer progressivement le protagoniste plutôt bien interprété par Anthony Bajon.
Pendant une heure, c'est réussi. Malheureusement, le film dérape ensuite et se vautre dans un sensationnalisme digne d'une série B et un peu déplacé vu le sujet traité. A la limite, ça n'est pas très grave. Par contre, quand le film explore à fond la piste complotiste et en fait presque une déclaration d'intention, c'est un peu plus compliqué : dans cet univers, le monde est pourri et toutes les élites baignent dans la fange, sans exception (dans la police, la justice, le commerce...) et participent à un gigantesque réseau pédophile. Au milieu, le flic vertueux qui savait tout depuis le début ne peut rien faire et la rédemption passe par l'assouvissement du désir de vengeance la plus élémentaire (après tout on nous prévient dès la première scène du film : ces gens là, il ne faut pas les laisser à la police ; il faut leur mettre une balle dans la tête). C'est grotesque, avec des ficelles scénaristiques énormes, et l'aspect sérieux et gore qui se surajoute donne à l'ensemble des airs de nanar.
Il reste quelques instants de cinéma plutôt percutants mais c'est trop peu pour sauver le film.

Mémoires d’un escargot (Adam Elliot – 2025) : Premier coup de cœur de l'année au ciné. Comme pour Mary & Max, je ne sais pas comment fait Adam Eliott pour m'emporter à ce point avec un film qui choisit d'aller aussi loin dans le pathos. Peut-être est-ce cette animation en pâte à modeler absolument charmante qui apporte un côté touchant aux personnages ; peut-être la touche d'humour ou de bonne humeur qui irrigue malgré tout le film depuis la première scène jusqu'à la conclusion, permettant de garder un peu de légèreté bienvenue ; peut-être est-ce la cohabitation entre des moments d'excès cartoonesques et de moment d'une justesse impressionnante. Bref, un très beau film artisanal qui m'a décroché quelques larmes du début à la fin.

En salle, le premier film de Dario Argento
L’Oiseau au plumage de cristal (Dario Argento – 1970) : Mon Argento préféré jusqu'à présent, peut-être parce que le réalisateur était encore en retenue sur certains aspects à venir de ses gialli, sans négliger pour autant les idées de mise en scène. Il y a du Hitchcock et de l'érotisme, c'est un peu une sorte de De Palma avant l'heure. Rien n'est jamais crédible mais ça se suit avec un vrai plaisir cinéphile, grâce à des effets et des plans réussis, une tension omniprésente, la musique dissonante de Morricone...
Et quel beau titre de film !

Et à la maison : deux Duvivier, deux Tsukamoto et un Eastwood très mineur
Chair de Poule (Julien Duvivier – 1963) : Un Duvivier qui n'atteint clairement pas les sommets de ses meilleurs films, ni même de ses meilleurs policiers, mais qui reste assez agréable à suivre grâce à son cadre atypique (une station-service isolée au sommet d'un col de Provence) et ses personnages atypiques et parfaitement interprétés.

L’Affaire Maurizius (Julien Duvivier – 1954) : Film sur la justice et l'injustice (un fils de procureur ne comprend pas comment son père a pu faire condamner une personne sur la base de présomptions légères 18 ans plus tôt et va chercher à rétablir la vérité), l'Affaire Maurizius démarre bien avec une bonne caractérisation des personnages et se termine avec 15 très belles dernières minutes. Dommage que le cœur du film (la recherche de la vérité) soit assez peu passionnant à suivre, en raison notamment de personnages écrits à grands traits.

Haze (Shinya Tsukamoto – 2005) : Content d'avoir attendu un peu avant de noter ce moyen métrage de Tsukamoto, car il m'avait laissé un peu sur ma faim sur le moment, mais plus j'y repense, plus j'aime ce que le réalisateur a réussi à faire dans cet espace très confiné et un peu crade qui représenterait la conscience du personnage principal. C'est inventif, claustrophobe, plutôt efficace malgré un concept simpliste et pas évident à tenir sur 45 minutes. Même la fin, qui est souvent décriée dans les critiques, ne m'a pas paru hors sujet

Killing (Shinya Tsukamoto – 2018) : Tsukamoto revisite les codes du Chambara dans un film qui commence très bien. C'est d'abord une œuvre très sensorielle, malgré les indications scénaristiques, on ne sait pas trop où et quand on se situe ; il y a peu de dialogues mais beaucoup de bruits ambiants et l'ensemble est très agréable à regarder. Ensuite, ça s'enlise un peu dans un scénario simpliste (le samouraï doit-il tuer ou être pacifiste) opposant des personnages qui sont davantage des archétypes. Ca reste assez sympa à regarder malgré tout, dans un registre auquel le réalisateur nous a peu habitué (petit bémol sur les scènes de combat un peu illisibles)

L’Epreuve de force (Clint Eastwood – 1977) : Il y a quelques trucs sympa dans ce film d'action de série B, comme son pitch (si pris au 3e degré), sa galerie de personnages toujours excessifs, ses décors et quelques séquences comme une course poursuite moto vs hélico. Globalement, ça ne tient pas davantage debout que la maison en préfabriqué qui se fait dézinguer par la police de Vegas en début de film : c'est assez piètrement écrit, le personnage coche toutes les cases des personnages de Clint de l'époque, l'ensemble fait quand même un peu beauf et certaines séquences sont complètement foirées (notamment le Climax)

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Re: Cinéma

Messagepar Robocrotte 2.0 » 21 Jan 2025, 11:03

T'as vu combien de Duvivier ??? A chaque fois j'ai l'impression que tu en rajoutes sur une liste déjà bien conséquente.

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