Cinéma

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Re: Cinéma

Messagepar Elias » 24 Oct 2022, 23:03

J’ai vu Sans Filtre ce week-end, je partage le point de vue de Leinhart, à savoir qu’Ostlund enfonce des portes ouvertes et que la réflexion portée par le film est assez limitée. Je ne suis pas sorti de la salle l’esprit occupé, ou en me posant des questions "existentielles". Si c’était l’objectif du réalisateur, ça n’a pas marché avec moi.

Néanmoins j’ai quand même passé un bon moment devant le film ! Ostlund reste un cinéaste talentueux et j’apprécie beaucoup sa façon de filmer et de narrer (j’avais vu The Square et Force Majeure de lui). Même si je n’ai jamais ri aux éclats, le film m’a beaucoup amusé. Maintenant il y a quelques longueurs au milieu (les scènes "pipi caca" m’ont semblé too much et lourdes-dingues). Pareillement pas trop convaincu par la dernière partie, trop de préjugés faciles on dirait, on se croirait presque dans Koh-Lanta :niais: . Mais la scène finale est très bien
et fait froid dans le dos quand on sait ce qui est arrivé à l’actrice principale.


Pour ces raisons je le noterais aux alentours de 7/10, un très bon film de divertissement mais pas plus.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 25 Oct 2022, 06:49

Je peux comprendre qu'on passe un bon moment avec un peu plus de recul mais je pense que la vacuité du propos, les grands discours d'Ostlund autour du film et cette 2e palme d'or d'affilée (ok, il n'y est pour rien mais ça joue quand même) sont des repoussoirs chez moi. Ca aurait pu et du rester un divertissant assez oubliable, pas être le film porté aux nues par le petit entre-soi du cinéma cannois :?

En parlant de palmes d'or, j'en ai vu 2 la semaine dernière + un film roumain qui aurait été une bien plus belle palme d'or cette année

La Chambre du fils (Nanni Moretti – 2001) : Magnifique film de Moretti, qui traite d'un sujet assez casse gueule (le deuil familial, c'est vite un tire-larmes assez insupportable) avec beaucoup de justesse, de pudeur et d'intelligence. Le silence est au cœur du récit et contraste avec la logorrhée verbale des patients du personnage principal (psy). C'est très beau, très dur et parfaitement servi par l'interprétation de Moretti.

Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures (Apichatpong Weerasethakul – 2010) : Pas mon Apichatpong préféré mais c'est peut être celui où il fait le plus de concessions sur sa réalisation (plans moins longs et moins fixes que dans ses autres films). Avec le recul de plusieurs visionnages, je suis fasciné par la capacité qu'il a à filmer des choses en apparence grotesques (des fantômes, des singes-humains, des extraterrestres, du sexe avec un poisson-chat) avec le plus grand sérieux du monde.
Oncle Bonmee est une bonne porte d'entrée dans son cinéma (même si c'est celui que j'ai vu en dernier), avec quelques scènes sublimes - celle de la grotte en particulier - mais je lui ai préféré Memoria ou Tropical Malady

R.M.N. (Christian Mungiu – 2022) : IRM d'une société malade en perte de repère. Après une première heure très froide sans pour autant être ennuyeuse, tout prend de l'ampleur pour aller nous amener vers une scène de "débat" grandiose. C'est réalisé avec beaucoup de précision, les acteurs sont excellents et la BO classique apporte un petit cachet supplémentaire au film.
Quand on voit le dernier palmarès cannois, c'est étonnant que des films comme celui-ci ou Leila et ses frères passe à côté du moindre prix

D'autres sorties 2022

Simone – Le voyage du siècle (Olivier Dahan – 2022) : Je ne suis déjà pas un très gros client des biopics mais alors celui-ci accumule toutes les tares possibles. Le sujet est évidemment passionnant et ce film sera probablement amené à devenir un classique des sorties scolaires, mais ce sujet est traité de façon désastreuse pas Olivier Dahan (à la réalisation, à l'écriture du scénar et des dialogues et au montage, c'est dire si on devine facilement l'origine du naufrage) : chronologie éclatée pour créer artificiellement du rythme, acteurs investis uniquement pour singer leurs modèles, voix off insupportable, dialogues sursignifiants dans chaque scène, musique omniprésente qui renforce le pathos, réalisation clipesque assez insupportable sur 2h20 et, surtout, une fascination morbide pour les camps de concentration qui interroge. Que la déportation de Veil ait eu une importance cruciale sur la suite de sa vie, c'est une évidence, mais quel est l'apport de la représentation graphique de la shoah ici ? Et surtout, quel est l'intérêt de ne pas le montrer dès le début comme un point de départ, mais de faire monter la sauce pour que ça devienne le climax du film ? Tout ça alors que la loi Veil, dont l'héritage est énorme aujourd'hui, est expédiée en 3 minutes en début de film...
Bref, pas grand chose à garder. J'ai aimé la section du film où Veil était en charge de la salubrité des prisons, mais c'est à peu près tout.

Tori et Lokita (Jean-Pierre & Luc Dardenne – 2022) : Encore des habitués de Cannes mais là, le prix reçu par les Dardenne relève plus du clientélisme que des qualités de ce film.
Je connais assez peu le cinéma des Dardenne mais pas besoin d'être un spécialiste pour voir le sillon creusé entre La Promesse d'un côté ; Le Jeune Ahmed et Tori et Lokita de l'autre. Les deux frères ont développé un cinéma sans mise en scène, sans acteurs, qui a son identité (et visiblement ses défenseurs puisque les prix cannois s'accumulent) mais qui me semble un peu être une impasse.
En soi, je n'ai pas passé un trop mauvais moment durant la première heure de ce dernier cru (sans que ce soit jamais vraiment captivant), mais les 30 dernières minutes très poussives m'ont un peu refroidi...

Et autres visionnages

Monstres & Cie (Peter Docter & Lee Unkrich – 2002) : Un très chouette Pixar avec un postulat de départ fun, des personnages attachants et surtout, malgré une animation vieillissante, une mise en scène vraiment travaillée et qui se pense comme telle. Très bon moment

Histoire(s) du cinéma (Jean-Luc Godard – 1989) : Une série matée la semaine dernière mais j'en parle ici parce que je doute que ça intéresse dans le topic idoine entre les discussions sur HOTD :mrgreen: J'ai eu très peur après un premier épisode interminable et très cryptique, mais on se laisse finalement porter par la forme pour pouvoir apprécier cet étrange objet. Derrière l'expérimentation (que j'ai trouvée parfois agaçante malgré tout), il y a une pensée structurée du cinéma assez intéressante et cohérente.
Il faut malgré tout rester concentré au fil des épisodes pour avoir droit à quelques grands moments. Je serais curieux de découvrir la version ramassée d'1h20 qui me paraît avoir un bon potentiel !
Modifié en dernier par Leinhart le 25 Oct 2022, 13:54, modifié 1 fois.

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Re: Cinéma

Messagepar Henke » 25 Oct 2022, 13:52

Leinhart a écrit: La Chambre du fils (Nanni Moretti – 2001)

Un très grand film :love:

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Re: Cinéma

Messagepar friton01 » 26 Oct 2022, 18:25

Une nouvelle bande annonce pour le prochain Astérix au cinéma est sortie. Je ne polluerai pas le forum en la postant ici. C'est pire que la première dans le ton. On a en bonus des perruques et maquillages apparents.

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Re: Cinéma

Messagepar Kreuziger » 26 Oct 2022, 18:32

friton01 a écrit:Une nouvelle bande annonce pour le prochain Astérix au cinéma est sortie. Je ne polluerai pas le forum en la postant ici. C'est pire que la première dans le ton. On a en bonus des perruques et maquillages apparents.

Guillaume Canet et Lellouche semblent être de mauvais Asterix et Obelix mais le reste ne m'a pas paru si mauvais. Il y a surtout une mode de tomber sur ce film depuis quelques temps, du genre Cassel qui fait le signe JUL, c'est typiquement le genre de référence qu'on trouve dans le 2, tout comme la multiplication des guests.

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Re: Cinéma

Messagepar Nané63 » 26 Oct 2022, 18:44

friton01 a écrit:Une nouvelle bande annonce pour le prochain Astérix au cinéma est sortie. Je ne polluerai pas le forum en la postant ici. C'est pire que la première dans le ton. On a en bonus des perruques et maquillages apparents.

Est-ce que j'irai quand même le voir au cinéma ? Evidemment, parce que je ne sais pas si je vous ai déjà parlé de mon amoour du cinéma de qualité. :niais: :noel:

Plus sérieusement, comme Kreuziger, j'ai pas trouvé la 2e BO si mauvaise que ça. A voir ce que ça donnera dans le film.
Par contre j'ai l'impression que Zlatan s'est éclaté dans le rôle qu'ils lui ont donné. :noel:

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Re: Cinéma

Messagepar Kreuziger » 26 Oct 2022, 19:01

Ah je n'osais pas le dire mais Zlatan ça m'a l'air d'être un pari gagnant, en tout cas sur la BO, enfin il a un charisme qui s'il est bien utilisé peut être très cool

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 02 Nov 2022, 14:15

Quelques visionnages de la semaine dernière, avec pas mal de sorties de 2022, sur différents support

Une sortie salle
Eo (Jerzy Skolimowski – 2022) : Une très belle "surprise" (avec des gros guillemets vu tous les retours élogieux sur le film, et vu que c'est Skolimowski derrière la caméra) qui reprend le Balthasar très âpre de Bresson pour en faire une œuvre poétique d'une rare beauté. La captation du regard de l'âne, le travail sur le son, la photographie, la musique, tout est absolument sublime dans ce film.
Malheureusement, ce qui aurait pu être un immense film d'1h10 n'est qu'un très bon film d'1h30, parce que Skolimowski (ou quelqu'un a la prod) a décidé qu'il fallait souligner le propos du film pourtant déjà évident en ajoutant des passages avec uniquement des êtes humains. Etant donné qu'on nous donne à voir le ressenti de l'âne, c'est inutile, incongru et un peu lourd (surtout quand on utilise un visage aussi familier que celui d'Huppert, connue dans le monde entier). A vrai dire, j'aurais presque aimé qu'on ne voit que l'âne et même au delà, que les humains parlent un gloubi-boulga incompréhensible, pour être encore plus dans la peau du magnifique Eo.

Une sortie direct à la TV (dispo sur Arte jusqu'à fin novembre)
Au cœur des volcans – Requiem pour Katia et Maurice Krafft (Werner Herzog – 2022) : Documentaire très intéressant de Werner Herzog, construit à partir d'images qui ne sont pas les siennes. En reprenant les archives des époux Krafft, Herzog leur rend hommage sans jamais faire ni une biographie, ni un film sur les volcans. Il cherche simplement à comprendre ce qui a pu amener ces deux êtres jusqu'au jour de leur mort, comment leur amour des volcans s'est transformée en pulsion, en attirance pour le feu, comment eux mêmes sont passés de volcanologues à chasseurs d'images... Le tout avec des images d'archives saisissantes et les commentaires d'Herzog toujours bien sentis.

Et deux sorties Netflix (assez rare que je me fasse deux nouveautés Netflix en une semaine, je comprends pourquoi après ces visionnages :niais: )
Blonde (Andrew Dominik – 2022) : Le livre adapté par Andrew Dominik s'appelle "Blonde : A Novel" = un roman = une fiction. L'autrice annonçait la couleur dès la première de couverture, ce que ne fait pas cette adaptation. Ça peut sembler être un détail mais ça révèle l'un des problèmes du film : on réécrit l'histoire d'une personnalité mythique d'Hollywood pour en faire un film très voyeuriste et assez malsain.
C'est dommage, car il y a du positif dans le film. Ana de Armas tient le rôle sur ses épaules ; la mise en scène est très inventive même si elle semble souvent assez gratuite ; la structure est assez inédite pour un biopic (linéaire et elliptique, ça change des allers-retours dans le temps). Et en soi, le sujet de la femme broyée par le système hollywoodien et le patriarcat, celui de la schizophrénie d'un personnage écartelé entre Marylin Monroe et Norma Jean.
Mais Dominik se perd, il se prend pour David Lynch (du personnage féminin perdu dans le cauchemar hollywoodien à la musique très proche de celle de Twin Peaks) sauf qu'il n'a ni le talent, ni surtout l'empathie qu'à Lynch pour ses personnages. Car la mise en scène de Dominik veut toujours nous montrer l'humiliation et la souffrance de façon très esthétisée, comme s'il était heureux que cette souffrance puisse nourrir son film. Il répète ses motifs jusqu'à l’écœurement (l'envie de maternité - avec quelques scènes franchement cringe - et l'absence du père).
Bref, c'est trop long, répétitif, pesant, pompeux, malsain... Des défauts qui ne sont malheureusement pas compensés par les qualités évidentes du film. Dans le genre, j'ai largement préféré le Spencer de Pablo Larrain.

Persuasion (Carrie Cracknell – 2022) : Je me disais bien que ça allait être de la merde mais j'ai quand même regardé, par curiosité, parce que j'avais bien aimé le roman d'Austen. Et en fait, c'est pire que je croyais. Non seulement le film est nul, n'a aucune idée, mais en plus il est symptomatique de c'est qu'est devenu Netflix : une usine à fabriquer des débiles qui peuvent regarder des films de manière totalement passive. Je passe sur la modernisation de l'histoire, pourquoi pas sur le principe mais c'est tellement mal fait que ça devient embarrassant, avec des personnages grossiers très loin de toutes les subtilités du roman. Je passe sur le manque total de personnalité du film qui repompe l'esthétique des Chroniques de Bridgerton. Je passe sur les acteurs tous plus mauvais les uns que les autres avec un Grand Prix de mésinterprétation pour un Cosmo Jarvis qui a autant de répartie qu'Hodor dans GoT.
Le gros problème, c'est d'avoir voulu que Dakota Johnson s'adresse au spectateur en permanence. Déjà, c'est bancal, on comprend vite que la réalisatrice veut s'inspirer de Fleabag mais elle n'a visiblement aucune idée de ce qu'est le 4e mur ou de la façon dont on peut le briser. Mais par ce procédé, l'actrice nous explique tout, nous raconte tout en permanence, nous explique les blagues parfois même AVANT qu'elles n'arrivent à l'écran. Bref, Netflix prend ses spectateurs pour des idiots ou veut les transformer en idiots qui pourront regarder un film ou une série en passant la moitié du temps sur leur téléphone, en restant totalement passif face à l'image.
C'est insultant pour Jane Austen, c'est insultant pour ses lecteurs, c'est insultant pour les spectateurs...

Et d'autres visionnages à commencer par le coup de coeur de la semaine
Le Salaire de la peur (Henri-Georges Clouzot – 1953) : Un film que je voulais voir depuis des années, enfin découvert à l'occasion de sa diffusion sur Arte. Et ça a été une belle claque ! Une mise en place que certains trouvent trop longue mais que j'ai trouvé passionnante : la prison à ciel ouvert dans laquelle végètent les différents protagonistes en proie à la violence et aux addictions, prêts à accepter n'importe quoi pour gagner un peu d'argent et sortir de cette impasse, m'a semblé être une parfaite métaphore du chômage.
Mais le film prend en effet une autre dimension lorsque le convoi s'élance. A partir de là, chaque scène est un chef d’œuvre de mise sous tension. Le moindre dialogue, le moindre regard, le moindre son nous font retenir notre souffle et craindre pour la vie de personnages pourtant assez peu sympathiques et aux motivations peu vertueuses. Tout ça sans grand effets putassier, sans emphase, sans musique omniprésente et, c'est peut-être le plus remarquable pour un film de convoi, sans vitesse.

La Petite Lise (Jean Grémillon – 1930) : Un petit film sympathique qui a le charme des débuts du parlant mais aussi les limites des premiers films parlant. Formellement, ça n'atteint jamais les ambitions de l'affiche "diabolique" du film, c'est une jolie histoire mais c'est très linéaire et un peu trop convenu.
Et puis bon, que ce soit sur La Cinetek ou sur Senscritique, le synopsis raconte littéralement le film du premier au dernier plan (et encore, le dernier plan est moins explicite que ce qui est écrit dans le synopsis). On s'en serait bien passé.

Happy Together (Wong Kar-Wai – 1997) : Très bon film même si des rares WKW que j'ai vus, j'ai préférés Chungking Express et, surtout, In the Mood for Love. J'ai mis du temps à rentrer dans Happy Together à cause d'une photo que je trouvais trop "poseur" et moins fine que dans ses autres films. Et puis je me suis laissé prendre par cette histoire d'amour douloureuse marquée par quelques jolis détails (ceux tournant autour des chutes d'Iguazu). J'ai trouvé les dernières 20 minutes sublimes, sans doute parce que WKW sait mieux filmer son continent que l'Argentine (ça se voit notamment lors du bref passage à Ushuaia que j'ai trouvé formellement assez raté)

Les Sorcières de Salem (Raymond Rouleau – 1957) : Excellente surprise, film français étonnamment méconnu (vu le sujet et le couple en tête d'affiche, il y avait tous les ingrédients d'un classique) qui reprend la trame d'une pièce de théâtre sur les Sorcières de Salem. Il faut passer outre le ton très théâtral de l’œuvre (Rouleau vient du théâtre et Montand/Signoret ont déjà interprété les mêmes rôles sur les planches) qui peut déranger pour voir ce très beau mélodrame politique où tous les acteurs sont impeccables, où la mise en scène est parfois très classique, parfois très inspirée. Je n'ai pas vu passer les 2h30 !

La Route d’Eldorado (Eric Bergeron & Will Finn – 2000) : Un Dreamworks sympathique que je découvre sur le tard. Le scénario est creux mais est compensé par des personnages principaux intéressant, un side-kick hippique plutôt drôle, de jolis décors et quelques moments funs. C'est sans prétention et ça se regarde avec plaisir.

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Re: Cinéma

Messagepar Plpgang » 02 Nov 2022, 15:13

En regardant le flambeau, je crois être légèrement tombe sous le charme de Pierre Niney. Parfois les choses ne s'expliquent pas elles se ressentent.

J'ai une culture cinématographique proche du néant, vous me conseilleriez quoi comme films dans lesquels il joue ?

Oui ça fait fanboy comme question.

Je me rappelle avoir vu OSS117 3 et le film ne m'a laissé quasiment aucun souvenir, ce qui n'est pas bon signe.

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Re: Cinéma

Messagepar Le Pass Open » 02 Nov 2022, 15:51

Leinhart a écrit: Le Salaire de la peur (Henri-Georges Clouzot – 1953) : Un film que je voulais voir depuis des années, enfin découvert à l'occasion de sa diffusion sur Arte. Et ça a été une belle claque ! Une mise en place que certains trouvent trop longue mais que j'ai trouvé passionnante : la prison à ciel ouvert dans laquelle végètent les différents protagonistes en proie à la violence et aux addictions, prêts à accepter n'importe quoi pour gagner un peu d'argent et sortir de cette impasse, m'a semblé être une parfaite métaphore du chômage.
Mais le film prend en effet une autre dimension lorsque le convoi s'élance. A partir de là, chaque scène est un chef d’œuvre de mise sous tension. Le moindre dialogue, le moindre regard, le moindre son nous font retenir notre souffle et craindre pour la vie de personnages pourtant assez peu sympathiques et aux motivations peu vertueuses. Tout ça sans grand effets putassier, sans emphase, sans musique omniprésente et, c'est peut-être le plus remarquable pour un film de convoi, sans vitesse.

Je l'avais vu à la cinémathèque de Toulouse il y a 4 ans et ce fut un super moment, je l'avais directement classé dans mon panthéon personnel. En effet, les deux temps entre l'attente puis le convoi se mettent l'un et l'autre en valeur. La puissance qui s'en dégage m'a marqué. J'abonde à l'ensemble de ton message.
La photographie en noir et blanc est superbe (rare que ça me marque mais là, je ne veux pas voir ça autrement).

Dans un autre thème, j'ai vu Close hier et ça m'a vraiment plu. Si c'est un peu long par moment, c'est assez captivant : l'écriture m'a bien accroché tandis que la caméra à l'épaule pour pas mal de plans donne du rythme et met vraiment à hauteur des enfants. Au final, un bon film sur la vie des enfants, ce qui peut être dur/fort à vivre à cet âge là, la construction de soi par le prisme du regard des autres, etc. Le rôle des parents, aimants, est plutôt bien construit aussi, avec la bonne distance des enfants. Un bon moment en somme sans être inoubliable ; la phrase de critique "entre Dolan et Dardenne" est simpliste mais résume plutôt bien l'objet. De plus, je pense que ça peut être une bonne entrée en matière aussi pour les collégiens dans ce qu'est le cinéma d'auteurs.

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Re: Cinéma

Messagepar bullomaniak » 02 Nov 2022, 19:39

Plpgang a écrit:En regardant le flambeau, je crois être légèrement tombe sous le charme de Pierre Niney. Parfois les choses ne s'expliquent pas elles se ressentent.

J'ai une culture cinématographique proche du néant, vous me conseilleriez quoi comme films dans lesquels il joue ?

Oui ça fait fanboy comme question.

Je me rappelle avoir vu OSS117 3 et le film ne m'a laissé quasiment aucun souvenir, ce qui n'est pas bon signe.

Un homme idéal et Boîte Noire, deux bons thrillers.

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Re: Cinéma

Messagepar dicaprio » 02 Nov 2022, 19:44

Kreuziger a écrit:Personne n'est allé voir Le Petit Nicolas : Qu'est ce qu'on attend pour être heureux ? :question:
Superbe film d'animation qui revient sur pas mal de sujets au final. Celui qui est central reste le Petit Nicolas mais chaque histoire sert à raconter des pans de vie de Sempé et Goscinny, j'ai trouvé ça très beau et très drôle. Les dessins sont magnifiques :love:

Je l'ai vu en y amenant mon neveu, je crois que j'ai aimé encore plus que lui . :mrgreen: Je ne connaissais pas vraiment l'histoire de sempé et goscinny,j'ai vraiment apprécié. La voix de chabat rendait bien en plus. Je m'attendais pas du tout à ça, je croyais que ca serait juste un film d'animation basique, mais en fait y avait du contenu, une vraie trame, c'était beau.

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Re: Cinéma

Messagepar Kreuziger » 02 Nov 2022, 20:48

Plpgang a écrit:En regardant le flambeau, je crois être légèrement tombe sous le charme de Pierre Niney. Parfois les choses ne s'expliquent pas elles se ressentent.

J'ai une culture cinématographique proche du néant, vous me conseilleriez quoi comme films dans lesquels il joue ?

Oui ça fait fanboy comme question.

Je me rappelle avoir vu OSS117 3 et le film ne m'a laissé quasiment aucun souvenir, ce qui n'est pas bon signe.

Un homme idéal, je plussoie Bullomaniak. Sinon il y a FIVE qui est une très bonne comédie et Comme des Frères qui dans mes lointains souvenirs est très sympa.
Sinon il a fait un épisode du Floodcast qui est trèeees drôle

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Re: Cinéma

Messagepar Plpgang » 03 Nov 2022, 08:17

Merci beaucoup !

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 03 Nov 2022, 09:12

Le Salaire de la peur est génial, effectivement. Fait rare, son remake (Sorcerer) est au moins aussi bon, je le préfère même d un point de vue personnel (Friedkin est un génie).

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 07 Nov 2022, 16:07

Nifa a écrit:Le Salaire de la peur est génial, effectivement. Fait rare, son remake (Sorcerer) est au moins aussi bon, je le préfère même d un point de vue personnel (Friedkin est un génie).


J'ai le Blu-ray à la maison, il faudra que je me le mate à l'occasion. Cela dit, des bons remakes, il y a en a à la pelle à l'époque, les américains savaient bien faire ça dans les années 1970-80 (j'ai notamment The Thing ou Scarface qui me viennent en tête alors qu'Howard Hawks était derrière la caméra pour les deux originaux).

Visionnages de la semaine dernière

Une seule sortie ciné : Close (Lukas Dhont – 2022) : Un joli film avec de très beaux personnages et une justesse assez rare dans la façon de filmer les enfants. N'empêche que je n'ai à aucun moment été emporté par une quelconque émotion, malgré le sujet un peu lourd. Sans doute un peu trop de drame, un peu trop de forme et pas assez "d'à côtés" qui renforceraient l'ensemble pour moi.

Une petite soirée films pour Halloween :
Halloween (Rob Zombie – 2007) : Je suis sans doute un trop bon client de Rob Zombie (que ce soit pour sa musique ou pour ses films) mais j'ai beaucoup aimé ce remake d'Halloween crasseux et excessif. Zombie prend le contrepied du film de Carpenter en développant beaucoup plus le personnage de Michael Myers sans le dénaturer. C'est maîtrisé et très fun à regarder

Le Jour des morts-vivants (George A. Romero – 1985) : Ce 3e opus n'est pas un film culte comme le premier ou un gigantesque délire comme le deuxième. Il n'a pas les moyens de ses ambitions et doit donc se contenter d'être un huis clos pas inintéressant mais assez limité. C'est du Romero, donc ça reste une vision assez intéressante des rapports humains et des zombies, mais ça aurait pu aller beaucoup plus loin. Heureusement, une dernière demi-heure riche en effets gores absolument géniaux rend le visionnage jouissif

Et d'autres films vus à la maison en commençant par un coup de coeur assez inattendu :
Kramer contre Kramer (Robert Benton – 1979) : J'ai failli passer à côté de ce film dans la sélection du mois de la Cinetek, j'avais peur d'un mélo très classique, mais ça aurait été dommage ! Je l'ai finalement lancé un dimanche matin et j'ai été rapidement pris dans cette histoire de divorce assez finement écrite, ou aucun personnage n'est bon ou mauvais. Hoffman et Streep sont excellents, l'enfant joue très bien son rôle, la mise en scène est au diapason de l'écriture avec quelques scènes très belles.
Peut-être que le fait d'être un enfant de divorcés joue (mais en même temps, ça doit être 2 personnes sur 3 aujourd'hui...), mais j'ai été particulièrement touché !

Rosetta (Jean Pierre & Luc Dardenne – 1999) : Après avoir vu deux Dardenne récents et deux plus anciens, je pense savoir ce qui fait la différence entre leurs bons films et leurs moins bons : les acteurs. Gourmet, Dequenne, Renier, etc., ça donne quand même plus de corps à leurs histoires que les acteurs non pro qui jalonnent leurs derniers films. Au delà de ça, Rosetta est un film assez finement écrit, très touchant et même si je ne suis pas fan du style, il met assez bien en valeur Emilie Dequenne qui est excellente dans le rôle principal

L’Apiculteur (Theo Angelopoulos – 1986) : Découverte du cinéma d'Angelopoulos. C'est plutôt touchant et très beau à regarder mais le formalisme vampirise tout et rend l'ensemble très programmatique. La dernière scène qui arrive après deux longues heures et une évidence qu'on pouvait voir venir dès les trois premières minutes. Mastroianni, tout en retenue, est touchant mais pas dans son meilleur rôle.

Le Village des damnés (John Carpenter – 1995) : J'ai pas passé un mauvais moment, c'est plutôt fun et la marche des enfants ressemble à celle de Manu et Brigitte après la dernière élection présidentielle. Mais bon, c'est quand même pas un grand film, les personnages sont complètement cons et les acteurs ont l'air de faire des efforts pour être très mauvais. J'aurais sans doute eu une appréciation plus sévère si ça n'était pas Carpenter.

Rencontre avec Joe Black (Martin Brest – 1998) : Un moment que ma copine voulait que je vois ce film "culte" d'une génération mais j'étais un peu rebuté, à raison, par sa durée : 3h pour un film qui tiendrait facilement en 2h, c'est trop.
Au final, ça n'est pas aussi mauvais que je craignais après lecture du synopsis mais c'est finalement assez représentatif de pas mal de films US de l'époque : trop long, trop poseur, trop de violons, trop de coupes de cheveux moches, trop de romance à l'eau de rose... La photo de Lubezki, les décors grandioses, quelques scènes efficaces (en début de film) font un peu illusion et permettent de ne pas trop passer un mauvais moment, mais c'est globalement assez limité : c'est mal écrit, plein d'incohérences dans le développement des personnages, le Brad Pitt naïf est marrant 5 minutes, les actrices sont assez limitées, la BO est envahissante. Dommage parce que sur le principe ça pouvait donner quelque chose de sympa si ça n'avait pas été un film pour adolescentes.

Et j'ai revu Matrix Reloaded (Lilly & Lana Wachowski – 2003) : Revu pour ???ème fois. A chaque nouveau visionnage, j'aime un peu plus Matrix 2 qui a certes des ambitions démesurées et qui part dans tout le sens, mais que je trouve fascinant tant sur le fond que (surtout) sur la forme.

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Re: Cinéma

Messagepar Médé33 » 08 Nov 2022, 05:15

Meme avis que toi sur Meet Joe Black, franchement pas ouf.

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Re: Cinéma

Messagepar Henke » 08 Nov 2022, 18:48

Mes visionnages récents (cinéma et dvd) par ordre décroissant de date de sortie :
As Bestas (Rodrigo Sorogoyen, 2022)
J'attendais ce film avec beaucoup d'impatience parce que j'avais adoré son précédent film Madre et je n'ai pas été déçu. Un thriller très efficace pendant les deux-tiers du film environ, avec notamment quelques scènes dans le bar qui marchent parfaitement et font grimper la tension. La fin du film est complètement différente mais fonctionne aussi très bien.

Madres Paralelas (Pedro Almodóvar, 2021)
Je connais assez peu le cinéma d'Almodovar mais les quatre ou cinq films que j'ai vu ont souvent bien fonctionné avec moi (ils datent tous d'après 1999). Celui-là est très bon, les deux actrices sont excellentes (mention spéciale à Penélope Cruz que j'adore) et le mélange entre l'Histoire de l'Espagne et l'histoire entre ces deux femmes est très réussi et très intéressant.

Eiffel (Martin Bourboulon, 2021)
Je n'ai pas vraiment été convaincu par le film, il se regarde bien mais c'est pas fou non plus. J'ai notamment eu un peu de mal à croire que l'histoire se passait dans les années 1880 (comportements et langages). J'aurais préféré que le film se concentre plus sur la construction de la Tour Eiffel et moins sur l'histoire d'amour. Le film m'aura au moins permis de découvrir Emma Mackey que j'ai trouvé très "magnétique".

200 mètres (Ameen Nayfeh, 2020)
J'ai trouvé que le film avait un peu de mal à se mettre en route mais il devient captivant au moment où débute la tentative de passage en Israël. J'imagine que ça représente plutôt bien la difficulté à vivre dans cette région et toute la tension qui en découle.

Elephant Man (David Lynch, 1980)
J'appréhendais un peu le visionnage de ce film, déjà parce que le cinéma de Lynch ne m'a pas toujours convaincu, et aussi parce que je redoutais un peu le sujet de l'histoire. J'avais tort, le film est excellent, que ce soit dans le fond et dans la forme, et très émouvant.

Mort à Venise (Luchino Visconti, 1971)
Un film dérangeant puisqu'il raconte la passion d'un homme de 50 ans pour un adolescent de 15 ans. C'est très contemplatif, il ne se passe pas grand chose mais j'ai trouvé le film passionnant. Aucun échange entre les deux personnages, hormis des regards. Venise est filmée d'une manière inhabituelle. Je tiens à préciser que la façon dont l'adolescent est filmé par moments sur la plage m'a vraiment gêné.

Revisionnages pour Halloween :
Scream (Wes Craven, 1996)
Un premier quart d'heure très efficace où la tension monte progressivement. La suite, mêlant slasher "classique" et comédie, fonctionne encore très bien et le suspense demeure jusqu'au bout.

It Follows (David Robert Mitchell, 2014)
Un très bon film où des jeunes se refilent la mort en couchant les uns avec les autres. On parle clairement de MST ici. La manière de filmer en plan large rend le film très angoissant car on regarde de partout pour voir si le danger va arriver.

Invisible Man (Leigh Whannell, 2020)
Un film aussi très efficace. On a du mal à savoir si l'excellente Elisabeth Moss devient folle ou si elle est vraiment harcelée. Le concept est très intéressant et on trouve plusieurs scènes marquantes. Le film perd un peu de son charme sur sa dernière partie.

Un autre revisionnage pour finir :
Fargo (Joel et Ethan Coen, 1996)
Le film est toujours excellent, très drôle et aussi très noir. Les personnages sont passionnants et les dialogues sont fabuleux.
Modifié en dernier par Henke le 11 Nov 2022, 05:16, modifié 1 fois.

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Re: Cinéma

Messagepar friton01 » 10 Nov 2022, 18:09

Collaboration annoncée entre Studio Ghibli et Lucasfilm. A voir si ce sera simplement un segment de la saison 2 de Star Wars Vision où si ce sera plus poussé avec pourquoi pas un film mais c'est intriguant.
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Re: Cinéma

Messagepar soomud » 10 Nov 2022, 22:51

Henke a écrit:Mes visionnages récents (cinéma et dvd) par ordre décroissant de date de sortie :

Mort à Venise (Luchino Visconti, 1971)
Un film dérangeant puisqu'il raconte la passion d'un homme de 50 ans pour un adolescent de 15 ans. C'est très contemplatif, il ne se passe pas grand chose mais j'ai trouvé le film passionnant. Aucun échange entre les deux personnages, hormis des regards. Venise est filmée d'une manière inhabituelle. Je tiens à préciser que la façon dont l'adolescent est filmé par moments sur la plage m'a vraiment gêné.

Relire ton paragraphe me fait penser à Tras el cristal (Prison de cristal en français) faut s'accrocher parce que c'est vraiment un film très dérangeant.

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