Panzer a écrit:Sans filtre (2022 de Ruben Östlund)
Palme d'or du dernier Festival de Cannes, j'avais quelques attentes même si je m'en méfiais vu son palmarès hétérogène. Au final c'était une excellente surprise ce film ! J'ai bien rigolé quasiment tout le long, dans ce film qui se moque des "riches" et du capitalisme sans trop de pincettes et de filtre. Un petit moment faible au milieu de ce film, qui m'oblige à ne pas mettre mon premier 10 de l'année. C'est un film inclassable, je pense que tout le monde n'en fera pas fan, curieux de voir les différents retours ici.
Par contre en ressortant de la salle, j'ai appris que l'actrice principale de ce film était décédé récemment, le cafard.
Je vais essayer de le voir dans les prochains jours mais jusqu'à présent j'en ai lu beaucoup de retours négatifs, avec notamment comme critique le fait qu'Ostlund enfonce des portes ouvertes pour faire un film qui ne dénonce rien de bien neuf. Je pense que le melon que le mec a pris depuis sa palme d'or n'aide pas à le rendre appréciable dans le milieu, donc je vais attendre de l'avoir vu pour me faire un avis. J'avais bien aimé The Square où sa carrière décollait un peu après 4 premiers films parfois intéressant (Play) mais globalement assez faiblards.
chrisroyer a écrit:Nifa a écrit:Magique le Grand silence, avec le beau Jean Louis trintignant et le taré Klaus Kinski (qui sans surprise joue le rôle d un gros *** Supprimé par l'équipe de modération ***)
pour une fois qu'à la fin c'est pas les gentils qui gagnent
j'adore ce film, un de mes westerns préférés
La légende veut que les producteurs ne voulaient pas de cette fin jugée beaucoup trop violente et nihiliste. Ils ont demandé à Corbucci de tourner un happy end (ou au moins un truc un peu plus moral), ce qu'il a fait. Mais cette fin voulue par les producteurs a été volontairement sabotée, tout était tellement nul que les producteurs n'ont pas eu d'autre choix que de distribuer le film avec la fin voulue par Corbucci
Nifa a écrit:L amour a mort : je-ne-regarderai-plus-jamais-de-films-de-Resnais. Sans déconner, déjà L année dernière à Marienbad, ça avait été une purge (que j'ai pas réussi à finir d ailleurs), mais la dans le genre chiant c'est pas mal aussi. J'ai l'impression que le sketch des inconnus sur le cinéma français (ou arte je sais plus), s est inspiré de ce film. Mon dieu que c'est chiant, il ne se passe rien, à part des réflexions pseudo intéressante sur la mort. Aucune grâce, aucun but, rien. Tous les clichés qu on véhicule sur le cinéma français sont dedans. Heureusement, j'ai pensé à Verneuil, Melville, Cornaud, Pialat, Sautet, Chabrol (pour ne citer qu eux) durant le film, pour ne pas tomber dans cet écueil.
Alors L'amour à mort n'est sans doute pas un grand Resnais ni un grand film du cinéma français mais Resnais a quand même pondu pas mal de trucs importants dans l'histoire du cinéma Fr, notamment Marienbad (qu'on peut ne pas aimer ; je trouve personnellement que c'est un chef d’œuvre) ou Hiroshima. C'est loin d'être un réalisateur "cliché".
Mais bon chacun ses goûts, moi c'est Pialat que je trouve chiantissime et je trouve pas que tous les Verneuil que j'ai vus soient des chefs d'oeuvre (ok, j'en ai pas vu beaucoup).
Petit bilan de la semaine passée avec pas mal de sorties (parfois sur plateforme), mais aucun coup de coeur :
Pinocchio (Robert Zemeckis – 2022) : Une sorte de mètre-étalon du vide cinématographique. Une reprise du dessin animé sans aucune audace, du fan-service disney vide de sens, des références contemporaines jamais drôles et toujours déplacées, Tom Hanks en roue libre qui attend que ça se passe, une réalisation d'une platitude affligeante, des dialogues qui expliquent 10 fois ce qu'on vient de voir à l'écran au cas où on serait trop con pour comprendre, des CGI immondes (mais vraiment, la sortie de la baleine est l'un des trucs les plus laids que j'ai vu depuis longtemps).
Bref, du contenu proposé par Disney qui n'a pas d'autre ambition que d'occuper 1h30 de votre cerveau.
Don’t Worry Darling (Olivia Wilde – 2022) : Quel dommage que ce film visuellement sublime, très intriguant pendant une demi-heure, ne soit rien d'autre qu'un vulgaire film à twist dont on ne sait pas trop ce qu'il veut raconter. Quand on comprend que le twist est en train d'arriver et qu'on commence à en cerner les contours, le temps devient très long et on avance lentement vers une fin assez ridicule, pas crédible un seul instant et déjà vue et revue mille fois.
Certes, la photo est très réussie, la mise en scène colle à l'ambiance initiale, Florence Pugh est excellente dans le rôle principal, mais ça ne suffit pas à faire un bon film
Rodeo (Lola Quivoron – 2022) : Très bonne surprise, passées les polémiques absolument ridicules autour de ce film créées de toutes pièces par la droite réac qui ne sait même pas de quoi parle le film. Découverte d'un univers assez passionnant, sans trop de manichéisme. Le film montre la liberté ressentie par les pratiquants de cross-bitume, sans jamais donner particulièrement envie d'intégrer ce milieu.
Reste une intrigue assez classique (une femme doit s'imposer dans un milieu d'hommes), une réalisation très belle (grâce à un superbe grain) mais assez scolaire. Ça a les qualités et les défauts d'un bon premier film, c'est déjà pas mal !
Sayat Nova – La Couleur de la grenade (Serguei Parajdanov – 1969) : Je reconnais volontiers toutes les qualités de cette œuvre, singulière, envoutante, avec quelques plans magnifiques. Mais globalement, je suis resté complètement en dehors. C'est sans doute mieux en prenant de la drogue.
Athena (Romain Gavras – 2022) : Je ne sais pas trop quoi penser de ce Athena. Contrairement à beaucoup, je n'ai pas envie de critiquer son approche fantasmée de la banlieue, je ne vois pas pourquoi une fiction ne pourrait pas concerner cet univers, quitte à en donner une image erronée.
Formellement, Gavras confirme son talent après Le Monde est à toi. C'est beau, propre, spectaculaire, notamment dans le plan séquence d'ouverture. Dommage que la musique plombe un peu l'ensemble en le rendant très pompeux.
Sur le fond hélas, ça pêche complètement. Les personnages sont des archétypes grossiers qui ont des réactions le plus souvent ridicules ; les personnages secondaires rajoutent de la confusion et sont tout autant à l'ouest ; la promesse de la tragédie grecque n'est pas tenue et rend l'ensemble indigeste. Et puis, la révélation sur les raisons de la colère ruine complètement l'équilibre établi au début du film qui était un point de départ plutôt pertinent.
Bref, c'est bien pendant un tiers voire une petite moitié, ça se vautre un peu ensuite.
Six femmes pour l’assassin (Mario Bava – 1964) : Toujours pas un grand fan du Giallo mais j'ai bien aimé celui-ci de Bava, qui pose pas mal de bases du genre. Ambiance soignée, couleurs criardes, intrigue tenue sur 1h20 sans éclat mais aussi sans trop de fausses notes.
Little Dieter needs to fly (Werner Herzog – 1997) : Un documentaire passionnant de Werner Herzog mais qui hélas ne parvient jamais vraiment à recréer l'émotion suscitée par la première scène, dans laquelle Dieter nous fait visiter sa maison et nous parle de ses routines modifiées à jamais par sa captivité au Vietnam. Pour le reste, c'est très intéressant mais c'est finalement très raconté et peu mis en scène, même si Herzog essaye de ramener son protagoniste sur les lieux de ses cauchemars. J'imagine que c'est une bonne introduction à son film Rescue Dawn.
Shrek 2 (Andrew Adamnson, Kelly Asbury & Conrad Vernon – 2004) : Revu quelques années après un premier visionnage. J'ai vraiment beaucoup d'affection pour ce Shrek 2 qui arrive à être dans la lignée du premier tout en étant un très beau divertissement pour cinéphile. Chaque scène comporte des plans référencés, des clins d'oeil, tout en restant au service de l'histoire. La 3D a vieilli mais ça reste bien mis en scène et très bien exécuté.