On peut quand même admettre que ce qu'il s'est passé hier à l'AN est absolument scandaleux. Que le parti gouvernemental fasse de l'obstruction parlementaire pour empêcher le débat où ils se savaient perdants, qui plus est le jour de la niche parlementaire d'un groupe , je n'ai jamais vu ça de souvenir à l'AN.
Alors oui, comme le dit Redneck, c'est le jeu du Parlement, les oppositions font pareil. Mais LREM a passé plusieurs semaines à dénoncer cette stratégie et a employé en conséquence plusieurs fois le 49.3. Bref, je ne vois aucune circonstance où le débat démocratique en est ressorti grandi hier. En rajoutant les invectives, il n'y a eu aucun débat sur le fond, juste sur la forme qui était pitoyable (faire un rappel au règlement toutes les deux minutes sur la base de l'article 100 de l'AN pour dénoncer cette obstruction, franchement, quel intérêt ?). Je pense comme Léon que ce qu'à fait LREM hier est une procédure dangereuse, en tout cas bien éloignée du rôle que devrait avoir l'AN. Et ça peu importe les positions qu'ont pu tenir les oppositions par le passé (qui déjà ont pu évoluer comme c'est le cas pour plusieurs députés LR ou du PS), car ces positions n'étaient que politiques, là où la stratégie LREM hier était une question procédurale.
Par contre Léon, pour avoir regardé en direct les débats hier (oui, quand on boycott la CDM faut bien se trouver une occupation
), je pense que tu as tort d'accuser la Présidente qui était visiblement excédée par ce qu'elle voyait et faisait pour moi juste avec les moyens du bord. Elle n'avait pas exemple pas d'autres choix de suspendre le débat après le "tu vas la fermer" de Serva. Et puis on a aussi les oppositions qui ont joué leur rôle. Chenu a par exemple demandé une suspension de séance à 23h50, alors que le débat venait de reprendre... pour 30 secondes.
Après, ça ne m'empêche pas d'être contre le réintégration des soignants non-vaccinés, pour des raisons éthiques notamment. Je suis assez tranché sur la question, mais j'estime aussi que des personnes au contact de malades qui ont refusé de se faire vacciner à l'époque, dans le contexte dans lequel on était, n'ont rien à faire dans le milieu médical, qu'importe que la situation a évolué. Je pense que le message éthique que cette décision renverrait serait mauvaise, et que ce n'est pas ça qui résorbera la crise de l'hôpital.
D'ailleurs, que dire de LFI qui a décidé de laisser tomber la corrida qu'ils ont défendu depuis longtemps, pour parler de la réintégration de soignants non-vaccinés... Déplorable.