Beobachter a écrit:Umb a écrit:Alors que justement les Français ont très bien compris ce qui se trame, trop bien
Et c'est quoi ce qui "se trame"?
Un démantèlement d’un système qui est certainement à réformer à la marge (j’ai mentionné des points) mais dont on sape l’esprit général.
Une baisse/insécurité sur les pensions. La seule universalité du truc en gros.
En décrédibilisant au passage encore + la parole publique et fragilisant la confiance en celle-ci.
D’ailleurs on dit que les Français épargnent "trop", faudra pas pleurer quand ça va s’aggraver...
Or là il n’y a absolument rien qui va, depuis le début et c’est de pire en pire. Ils débarquent complet, font tout à l’envers, se mettent à dos des professions entières (les avocats par exemple, avec qui c’était déjà tendu, mais sociologiquement c’était pas forcément les moins macronistes au départ...), personne ne maîtrise vraiment les dossiers - il a foutu quoi Delevoye pendant deux ans ? - et ils sont dans le déni des oppositions, des questions légitimes que suscitent ces réformes en brandissant des mots-clés qui tournent à vide (l’universalité... mais pas pour tout le monde pareil...). L’exemple bête et méchant de l’histoire du simulateur est à hurler, on dirait un sketch à elle seule.
Ok pour l'approche ratée, ok pour la navigation à vue, ok pour le simulateur.
Sur les professions mises à dos, c'est la manifestation logique des petits égoïsmes. Les avocats veulent continuer leur truc dans leur coin tout simplement car avec un nombre d'entrants supérieurs aux nombres de sortants, ils sont bien et ils veulent continuer ainsi. Venant d'une profession qui n'est certainement pas parmi les plus à plaindre de France, c'est assez pathétique que de voir un tel égoïsme en action. Que chaque profession rappelle ses particularités et défendent ses intérêts, ok, mais dans une certaine mesure. Ils peuvent aussi contribuer à l'ensemble de la société, ils n'en sont pas au point de mourir de faim si? Il y a plein de sujets sur lesquels les avocats peuvent avoir des doléances (par rapport à l'aide juridictionnelle, par rapport à l'état de la justice et ainsi de suite), leur rattachement au régime universel n'en est pas une légitime et le simple fait de le suggérer est assez indécent.
Idem dans un autre genre pour l'Opéra de Paris par exemple.
Les avocats reversent au régime général à hauteur de 100 millions par an, rien à voir avec l’Opéra qui est structurellement déficitaire et pour lequel l’Etat remet au pot chaque année.
Tu te méprends grandement sur la réalité de la profession d’avocat sinon, avec des cotisations qu’on leur promet doublées pour une retraite diminuée très fortement (d’un tiers environ), c’est rien moins que la survie économique d’un nombre non négligeable de cabinets (un quart ? un tiers ?) qui est en jeu. Contrairement à ce que tu crois, énormément d’avocats survivent / vivotent de leur métier. En particulier dans les petits barreaux, les avocats qui font de l’AJ (qui est payée une misère, même si tu ne fais que ça, ça ne couvre pas tes charges) et qui ont un rôle social important, presque de service public si j’ose dire. Et je passe sur les emplois qui pâtiront en conséquence (secrétaire...).
C’est une profession libérale, ils sont très loin d’avoir le statut (pas de congés payés, délai de carence énorme s’ils sont malades...) d’un salarié ou d’un fonctionnaire.
Ils ne demandent rien à personne, ils ne coûtent rien à personne, ils sont autonomes, l’équilibre démographique de la profession n’est pas menacé, ils ont bien géré leur caisse donc ils ont de grosses réserves (que lorgne l’Etat...) et ils sont solidaires - reversent à la collectivité, pour payer par exemple... les retraites de l’Opéra.
Explique-moi pourquoi il faudrait les faire rentrer au chausse-pied dans une usine à gaz qui consiste en gros à les spolier et à mettre en péril un pan entier de la justice (déjà en crise profonde) et de l’emploi ?
Sur l'idée d'universalité, ils ont effectivement mal manoeuvré. Déjà dans leur vente ratée du projet global, ensuite dans la présentation des différents aménagements apportés (pas compliqué pourtant d'introduire les dits aménagements au sein du système universel et d'expliquer les raisons des aménagements du fait de critères précis, pas du fait d'une profession - la nuance est importante). (et potentiellement encore ensuite, s'ils continuent d'accorder des concessions absurdes conduisant certaines professions à rester littéralement hors du système universel)
Ah quand même
Au moins on se rejoint là-dessus.
Mais contrairement à toi je pense pas que ce soit un bon projet mal vendu/ficelé.
je pense que tout ce qui coince, ce sont des « vices de fond » qui remontent à la surface.
Je me demande bien quelle sera l’issue, mais je suppose qu’un jour ce sera étudié comme un cas d’école des délires de la technocratie. Comment le simple bon sens a-t-il pu abandonner à ce point ces gens ?
Ils vont, on va tous, le payer tres cher :/
J'ai vraiment l'impression d'entendre le discours d'avant le lancement du prélèvement à la source
Et c'est quoi le bon sens ici? (hormis le conservatisme
)
[/quote]
Alors déjà le conservatisme c’est pas l’immobilisme crispé rétif à toute réforme. Ensuite cette espèce de messianisme de la réforme (pardon, de la « transformation »), il faut arrêter. Il n’est pas bon par principe de changer ni mauvais par principe de conserver.
Tiens ça me fait penser au fiasco monumental du Vélib ta logique mais je m’égare
Rien à voir avec le prélèvement à la source donc, qui était aussi un peu une entourloupe technocratique au passage, mais sans revenir dessus, ça n’était pas du tout porteur des mêmes inquiétudes.
Le bon sens c’est quoi ? Ben c’est par exemple de ne pas dire des le départ « c’est mieux pour tout le monde vous verrez, vous inquiétez pas... Mais ne vous en faites pas vous les flics vous n’êtes pas concernés »
C’est de ne pas brandir « universel » tout en cédant au coup par coup à chaque profession (à la mesure de son pouvoir de nuisance
) .
C’est de ne pas présenter la réforme comme un progrès pour les carrières hachées/précaires, pour les mères de famille, pour les profs, etc. et j’en passe
...en présentant les choses sous un jour flatteur (ou en promettant une compensation) alors que dès qu’on regarde en détail comme l’a montré Leinhart notamment ça va être particulièrement douloureux pour eux.
C’est d’assumer la logique budgétaire/d’âge au lieu de la refourguer derrière une usine à gaz-écran de fumée...
C’était de ne pas mélanger paramétrique et systémique (quel succès de ces deux mots) et de ne pas prendre les gens pour des cons...
Je suis sur tel donc je m’abstiens de + m’étaler