Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Actus internationales & françaises, politique, société, économie, culture, idées, planète, science, technologie, urbanisme, photographie et bien d'autres choses !

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Pahtath » 16 Sep 2024, 13:29

JackyDurand a écrit:Mais comment vous faites pour bouffer 25.000km par an par VE ? Je suis toujours surpris des consommations des foyers français...


Parce que contrairement à une certaine idée reçue, je parcours de très grands trajets avec ma voiture très simplement, c'est juste une bagnole comme une autre mais qui se recharge à la maison 95% du temps et 5% dans une station de recharge, sur du temps non contraint généralement (pause de midi ou pause pipi)

Ma conso annuelle c'est de l'ordre de 15000kWh/an dont 4000 produits par mes panneaux. Je pourrais (et je dois) améliorer mon taux d'autoproduction et j'ai plusieurs pistes pour cela.

Avatar de l’utilisateur
Pahtath
Coureur pro
 
Messages: 1649
Localisation: Trop loin du col des Ayes

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Pahtath » 16 Sep 2024, 13:48

Cavernaum a écrit:Après depuis 2-3ans, tu peux trouver des modèles de VE qui tienne ce rythme, après faudra voir l'état des batteries sur un régime aussi poussé après 4ans d'utilisation.


Très simple, Tesla (mais d'autres constructeurs le font aussi) montrent une dégradation entre 2 et 5% du SOH (State of Health) de la batterie. Tout dépend en fait des mécanismes de protection fournis, mais désormais la plupart des constructeurs sont très attentifs à ce point et les BMS sont plutôt bons de ce point de vue (et cela dépend aussi de la chimie, évidemment)
De mon coté, je sais que je suis à moins de 3%, dans la moyenne quoi.
https://www.geotab.com/fr/blog/degradat ... lectrique/

Cavernaum a écrit:Pour la V2G je reviens vers toi quand j'ai le temps, mais sur le principe charger un service de mobilité (qui n'est pas relié à un réseau donc), que tu vas décharger pour un besoin qui est déjà alimenté par un réseau électrique, tu crées une perte de rendement électrique de manière obligatoire.


Tu parles des pertes de conversion AC/DC ? Je suis d'accord qu'elles existent (et de ce point de vue, certains constructeurs sont plus forts que les autres, l'américain étant d'ailleurs parmi les pires) mais de mémoire, c'est aux alentours de 20%.
(c'est d'ailleurs marrant comme les contradicteurs du VE (attention, je ne parle pas de toi, juste d'un argument récurrent) pointent les problèmes de rendement alors qu'ils omettent de comparer avec les voitures thermiques ou même hydrogène...)
https://www.automobile-propre.com/artic ... a-facture/

PS : J'ai un compteur MID en amont de ma borne VE, je me suis amusé à comparer justement. En gros, ce qui est fantôme, ce n'est pas la perte de rendement liée au convertisseur mais plutôt les alimentations des auxiliaires (climatisation/chauffage en priorité) qui profitent que la voiture soit reliée pour ne pas solliciter les batteries.

Avatar de l’utilisateur
Pahtath
Coureur pro
 
Messages: 1649
Localisation: Trop loin du col des Ayes

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar JackyDurand » 16 Sep 2024, 15:25

Crues majeures en Europe centrale. Certains coins de Basse Autriche ont vu leur record de précipitations en 72h faire x3 pour l'occasion :shock:
Typhon en Chine, crues terribles en Afrique (plusieurs milliers de morts, 1.5 millions de déplacés), au Mexique, en Arabie Saoudite... mais ça passe presque inaperçu dans les médias nationaux.

L'affichage du tweet est bloqué par votre navigateur.
Voir le tweet de @KeraunosObs sur Twitter
Modifié en dernier par JackyDurand le 16 Sep 2024, 15:42, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
JackyDurand
Champion confirmé
 
Messages: 15310
Localisation: Grosse Bertha

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Nico32 » 16 Sep 2024, 15:39

Encore halluciné/déprimé du nombre de climatisceptiques sur les réseaux qui crient au catastrophisme exagéré, au charlatanisme des météorologues, et que ce n'est pas pire que les inondations qu'on a chaque année en France :cry:

Avatar de l’utilisateur
Nico32
Champion confirmé
 
Messages: 19139

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Pahtath » 16 Sep 2024, 15:55

Nico32 a écrit:Encore halluciné/déprimé du nombre de climatisceptiques sur les réseaux qui crient au catastrophisme exagéré, au charlatanisme des météorologues, et que ce n'est pas pire que les inondations qu'on a chaque année en France :cry:


"ouais mais chez nous, on se les gèle pour Septembre, donc tu parles du réchauffement climatique !"

Image

Avatar de l’utilisateur
Pahtath
Coureur pro
 
Messages: 1649
Localisation: Trop loin du col des Ayes

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar ploum » 16 Sep 2024, 20:16

Je rajoute les forêts en Amérique du Sud au tableau, j'ai peu suivi, jusque vu passé quelques cartes mais ça a l'air assez méchant ces incendies

ploum
Junior
 
Messages: 1344

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Cavernaum » 17 Sep 2024, 14:57

ploum a écrit:Je rajoute les forêts en Amérique du Sud au tableau, j'ai peu suivi, jusque vu passé quelques cartes mais ça a l'air assez méchant ces incendies


Je confirme très méchant.
Depuis 5-6 ans le nombre d'incendies "géants" est assez hallucinant, entre Australie, Canada, Russie, Amérique du Sud...
Ca aussi un impact sur les émission CO2 sur l'ensemble de la planète non-négligeable.

Cavernaum
Junior
 
Messages: 1265

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Murungaru » 17 Sep 2024, 16:36

L'énergie et le climat sont les sujets du dernier numéro de Raison Présente : https://union-rationaliste.org/produit/ ... nte-n-230/

Le sommaire est intéressant (dispo sur cairn également).

Avatar de l’utilisateur
Murungaru
Maglia rosa
 
Messages: 8387

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar cel » 18 Sep 2024, 15:42

Cavernaum a écrit:
cel a écrit:J'ai oublié de répondre à quelques points dans la précipitation :
- le bilan carbone des ENR comme celui du nucléaire est conjoncturel au système économique - au contraire des fossiles. C'est pour cela qu'il faut faire attention dans sa lecture. Je préfère une lecture en deux temps : il y a les énergies décarbonées, qui n'émettent pas de CO2 intrinsèquement et les énergies carbonées (gaz, pétrole, charbon) dont le principe émet du CO2. L'empreinte carbone des énergies décarbonées va décroître au fur et à mesure que l'industrie se décarbone. En réalité, l'empreinte carbone d'une énergie décarbonée est juste un indicateur, pas inintéressant, du nombre d'étapes industrielles pour produire un kWh.
- pour le remplacement du nucléaire par le charbon. Étant donné le système électrique allemand, le nucléaire aurait été présent comme base et pouvant être considéré constant et non pilotable. La pilotabilité du nucléaire est globalement une spécificité française et de son mix électrique très nucléarisé. Donc il s'agit plus du remplacement pour une vingtaine d'année (plus que 30 car l'arrêt n'a pas été instantané) du nucléaire par le mix actuel.


Les données actuelles sur le bilan carbone d’une filière énergétique c’est la prise compte de l’ensemble de la filière, de la fabrication des materiaux nécessaires jusqu'à la gestion du démantèlement de celle-ci.
Aujourd'hui, les données sont suffisamment importantes en quantités pour dire que le photovoltaiques a un impact carbone plus important que le nucléaire, les gains possibles à la situation conjoncturelle des 2 filières, ne permettront jamais de compenser un facteur 4. Par contre ce n’est pas le cas pour d’autres ENR (dire que l’éolien marine c’est mieux que le nucléaire est plutôt vrai en terme de bilan carbone).

Pour le 2eme point je ne vois pas ce que tu essayes d’expliquer mais je repondrais comme ceci:
Le nucléaire représentait jusqu’à 30% du la production d’électricité fin des années 2000 (auquel on peut ajouter 5% d’hydraulique qui est correctement pilotable) en Allemagne.
La stratégie à long terme de l’Allemagne c’est d’avoir environ 20% de production d’énergie gaz remplaçant partiellement le charbon, qui sera la seule energie 100% pilotable.
Tu penses que leur stratégie n’est pas viable du coup, car en fait le gaz ne sera pas pilotable ?

Je sais ce que c'est une analyse de cycle de vie, mais tu ne réponds pas sur le fond. Les empreintes carbone sont calculées en faisant une moyenne de différentes ACV publiées dans la littérature et sont donc des empreintes carbone actuelles. D'où ma distinction énergie carbonée / énergie non carbonée car les empreintes carbones sont amenées à évoluer.

Bah si, le gaz est pilotable, c'est une des plus rapides en termes de montée en charge :wtf (environ 1h pour passer de 0 à pleine puissance). Je ne vois pas ce que tu essaies de dire.

Usuellement, le nucléaire est utilisé en production de base car son coût fixe est très élevé alors que le coût variable est faible. Donc, au sein d'un mix peu nucléarisé, le nucléaire assure un socle constant de x GW. En France, la production nucléaire est ajustée à la demande mais c'est le seul pays dans le monde à le faire.

Et, je n'ai pas compris ton message vers le milieu de la page précédente sur mon argument sur la production d'énergie pilotable.
Modifié en dernier par cel le 18 Sep 2024, 15:49, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
cel
Maillot à pois
 
Messages: 3824
Localisation: 9-3

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar cel » 18 Sep 2024, 15:47

Mathieu Lourdot a écrit:
cel a écrit:
Mathieu Lourdot a écrit:
Pahtath a écrit:Je suis farouchement convaincu de la nécéssité de décarboner notre énergie, je suis très favorable à la production photovoltaïque de masse par les particuliers sous plusieurs conditions (j'en ai d'ailleurs à la maison, mais j'ai dû m'assoir sur mes principes) mais je crois aussi à la nécessité d'avoir une énergie pilotable, idéalement non carbonée, tout en admettant qu'on ne peut pas construire 25000 STEP et que le nucléaire est la seule solution à ce jour.

Au final, je cocherais quoi ?


Le photovoltaïque sur bâtiments peut avoir de l'intérêt effectivement. Mais il est indispensable de le coupler avec une capacité de stockage de type STEP de capacité équivalente. Le principal souci est que le PV produit le plus au moment où les besoins sont généralement les plus faibles et surtout, la production est nulle pendant les grosses pointes de l'hiver.

Pas forcément, c'est un peu plus compliqué que cela. S'il fait nuit à peu près au même moment en Europe, l'éolien n'est pas à l'arrêt pendant ce temps-là. Il ne faut pas regarder l'intermittence d'une seule centrale, mais l'intermittence de l'ensemble des installations solaire + éolien terrestre + éolien offshore à l'échelle européenne.

Faire un peu de surdimensionnement (par exemple faire en sorte que la puissance fournie sur l'heure de l'année la plus productive par les ENR soit 170GW si le continent a besoin de 100 GW). Si on fait cela, on peut montrer qu'à l'échelle du réseau européen actuel :
- tu dois écréter environ 6% du temps (c'est-à-dire que la production électrique à l'échelle européenne est trop élevée) : écréter, ça peut être pomper de l'eau en altitude ou simplement bloquer la production d'éoliennes.
- tu as la production nécessaire environ un fois sur trois
- tu as les 2/3 de la production environ les 2/3 du temps
Les données actuelles (en réalité 2019) sont un peu pessimistes car le développement de l'éolien offshore doit diminuer l'intermittence.

Il est impossible de se passer à 100% du pilotable mais même avec uniquement du solaire + éolien terrestre + éolien offshore, tu peut descendre à environ 25% de la production d'énergie en pilotable. Il s'agit donc d'assurer ces 25% restants avec :
- du renouvelable pilotable (biogaz ou STEP)
- le pilotage de la demande du particulier (type heures creuses pour la recharge du véhicule électrique, le chauffe-eau) ou des industriels.


L'éolien n'est pas à l'arrêt s'il y a du vent... Tu te bouffes une vague de froid avec anticyclone au mois de décembre, les gens risquent un peu de claquer les dents quand ils vont rentrer chez eux.

La réalité, c'est que même en retournant le problème dans tous les sens, on est obligés d'avoir recours massivement à du nucléaire en backup parce qu'avec les technos actuelles, c'est le moins pire.

Virer de la capacité nucléaire existante et décarbonnée pour la remplacer à 50% par du gaz, c'est une idiotie sans nom.
L'éolien terrestre, c'est à peu près mort aujourd'hui dans pas mal d'endroits. L'offshore n'en est qu'au début mais pas certain que ce soit si génial d'aller couler des kilotonnes de béton dans les océans qu'on a allègrement défoncé depuis 100 ans soit super écologique...

J'ai du mal à répondre à ce message ou rien n'est vraiment chiffré ni sourcé...

Et c'est toujours assez étonnant de voir quelqu'un qui n'a pas de compétences particulières sur le sujet, refuser un rapport de 1000 pages sur les horizons du systèmes électrique en 2050 rédigé par des experts, le tout sans autres argumentation que "des kilotonnes" "c'est mort" "c'est une idiotie sans nom"...

Avatar de l’utilisateur
cel
Maillot à pois
 
Messages: 3824
Localisation: 9-3

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Cavernaum » 18 Sep 2024, 16:03

cel a écrit:
Cavernaum a écrit:
cel a écrit:J'ai oublié de répondre à quelques points dans la précipitation :
- le bilan carbone des ENR comme celui du nucléaire est conjoncturel au système économique - au contraire des fossiles. C'est pour cela qu'il faut faire attention dans sa lecture. Je préfère une lecture en deux temps : il y a les énergies décarbonées, qui n'émettent pas de CO2 intrinsèquement et les énergies carbonées (gaz, pétrole, charbon) dont le principe émet du CO2. L'empreinte carbone des énergies décarbonées va décroître au fur et à mesure que l'industrie se décarbone. En réalité, l'empreinte carbone d'une énergie décarbonée est juste un indicateur, pas inintéressant, du nombre d'étapes industrielles pour produire un kWh.
- pour le remplacement du nucléaire par le charbon. Étant donné le système électrique allemand, le nucléaire aurait été présent comme base et pouvant être considéré constant et non pilotable. La pilotabilité du nucléaire est globalement une spécificité française et de son mix électrique très nucléarisé. Donc il s'agit plus du remplacement pour une vingtaine d'année (plus que 30 car l'arrêt n'a pas été instantané) du nucléaire par le mix actuel.


Les données actuelles sur le bilan carbone d’une filière énergétique c’est la prise compte de l’ensemble de la filière, de la fabrication des materiaux nécessaires jusqu'à la gestion du démantèlement de celle-ci.
Aujourd'hui, les données sont suffisamment importantes en quantités pour dire que le photovoltaiques a un impact carbone plus important que le nucléaire, les gains possibles à la situation conjoncturelle des 2 filières, ne permettront jamais de compenser un facteur 4. Par contre ce n’est pas le cas pour d’autres ENR (dire que l’éolien marine c’est mieux que le nucléaire est plutôt vrai en terme de bilan carbone).

Pour le 2eme point je ne vois pas ce que tu essayes d’expliquer mais je repondrais comme ceci:
Le nucléaire représentait jusqu’à 30% du la production d’électricité fin des années 2000 (auquel on peut ajouter 5% d’hydraulique qui est correctement pilotable) en Allemagne.
La stratégie à long terme de l’Allemagne c’est d’avoir environ 20% de production d’énergie gaz remplaçant partiellement le charbon, qui sera la seule energie 100% pilotable.
Tu penses que leur stratégie n’est pas viable du coup, car en fait le gaz ne sera pas pilotable ?

Je sais ce que c'est une analyse de cycle de vie, mais tu ne réponds pas sur le fond. Les empreintes carbone sont calculées en faisant une moyenne de différentes ACV publiées dans la littérature et sont donc des empreintes carbone actuelles. D'où ma distinction énergie carbonée / énergie non carbonée car les empreintes carbones sont amenées à évoluer.


Je ne dis pas qu'elles sont pas amenés à évoluer, je dis juste qu'avec l'historique des données déjà disponible le facteur 4 entre Photovoltaïque et nucléaire existant actuel au niveau de leur bilan carbone, ne peut pas être décemment considérer comme rattrapable.

cel a écrit:Bah si, le gaz est pilotable, c'est une des plus rapides en termes de montée en charge :wtf (environ 1h pour passer de 0 à pleine puissance). Je ne vois pas ce que tu essaies de dire.

Usuellement, le nucléaire est utilisé en production de base car son coût fixe est très élevé alors que le coût variable est faible. Donc, au sein d'un mix peu nucléarisé, le nucléaire assure un socle constant de x GW. En France, la production nucléaire est ajustée à la demande mais c'est le seul pays dans le monde à le faire.

Et, je n'ai pas compris ton message vers le milieu de la page précédente sur mon argument sur la production d'énergie pilotable.


J'ai donc compris ce que tu voulais dire initialement.
Le nucléaire est pilotable, c'est pas parce que l'Allemagne ne l'utilisait pas comme tel, qu'il n'est pas pilotable. Ton commentaire n'est pas lié à la technologie utilisée mais un sujet liée à la stratégie énergétique. Il faut bien dissocier les 2.
Au final quand tu décides de fermer tes centrales nucléaires en décidant d'augmentant ta production électrique par le charbon et en assumant une obligation de faire du pilotage par le gaz, tu exploses ton bilan carbone.
Tu aurais pu garder ton nucléaire et transformer ta stratégie de production d'électricité en faisant fonctionner le nucléaire comme ta source d'électricité pilotable.

Et personnellement, j'ai souligné un point plus en aval sur le sujet de la nécessité du pilotage de la production électrique. ;)

Cavernaum
Junior
 
Messages: 1265

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar cel » 18 Sep 2024, 16:22

Non effectivement, le facteur 4 est dû à une certaine intensité industriel des technologies donc le rapport devrait être plus ou moins constant. Mais entre des énergies décarbonnée, entre 4*epsilon et epsilon, ça n'est pas un facteur décisif pour trancher.

Deuxième chose : je n'ai pas dit que la transition allemande était parfaite. Il me semble l'avoir déjà écrit de façon on ne peut plus claire : j'aurais préféré que l'Allemagne fasse durer son nucléaire aussi longtemps que possible. Je le répète une fois de plus si nécessaire. Par ailleurs, je disais juste que se lancer dans un chantier de nouveau nucléaire pour l'Allemagne comportait de grosses incertitudes (incertitudes industrielles sur la construction, problème aussi de combustible si tout le monde se met à baser sa politique électrique sur le nucléaire) et que donner un signal politique très axé sur les renouvelables (la politique est aussi une affaire de signaux forts), si ça n'est pas une politique idéale, n'est pas non plus à jeter à la poubelle. Ça a eu des conséquences positives. Dont on bénéficiera car la France doit aussi très fortement développer le solaire et l'éolien.

Ceci étant dit, ça implique un gros développement du solaire et de l'éolien qui n'est pas forcément super carbonée : voir rapport RTE. Même si ça n'est pas sans incertitudes non plus.

Enfin, il est peu probable que l'Allemagne se serait mise, dans le scénario prolongation de l'existant, au pilotage du nucléaire.

Avatar de l’utilisateur
cel
Maillot à pois
 
Messages: 3824
Localisation: 9-3

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Mathieu Lourdot » 18 Sep 2024, 21:14

cel a écrit:
Mathieu Lourdot a écrit:
cel a écrit:
Mathieu Lourdot a écrit:
Pahtath a écrit:Je suis farouchement convaincu de la nécéssité de décarboner notre énergie, je suis très favorable à la production photovoltaïque de masse par les particuliers sous plusieurs conditions (j'en ai d'ailleurs à la maison, mais j'ai dû m'assoir sur mes principes) mais je crois aussi à la nécessité d'avoir une énergie pilotable, idéalement non carbonée, tout en admettant qu'on ne peut pas construire 25000 STEP et que le nucléaire est la seule solution à ce jour.

Au final, je cocherais quoi ?


Le photovoltaïque sur bâtiments peut avoir de l'intérêt effectivement. Mais il est indispensable de le coupler avec une capacité de stockage de type STEP de capacité équivalente. Le principal souci est que le PV produit le plus au moment où les besoins sont généralement les plus faibles et surtout, la production est nulle pendant les grosses pointes de l'hiver.

Pas forcément, c'est un peu plus compliqué que cela. S'il fait nuit à peu près au même moment en Europe, l'éolien n'est pas à l'arrêt pendant ce temps-là. Il ne faut pas regarder l'intermittence d'une seule centrale, mais l'intermittence de l'ensemble des installations solaire + éolien terrestre + éolien offshore à l'échelle européenne.

Faire un peu de surdimensionnement (par exemple faire en sorte que la puissance fournie sur l'heure de l'année la plus productive par les ENR soit 170GW si le continent a besoin de 100 GW). Si on fait cela, on peut montrer qu'à l'échelle du réseau européen actuel :
- tu dois écréter environ 6% du temps (c'est-à-dire que la production électrique à l'échelle européenne est trop élevée) : écréter, ça peut être pomper de l'eau en altitude ou simplement bloquer la production d'éoliennes.
- tu as la production nécessaire environ un fois sur trois
- tu as les 2/3 de la production environ les 2/3 du temps
Les données actuelles (en réalité 2019) sont un peu pessimistes car le développement de l'éolien offshore doit diminuer l'intermittence.

Il est impossible de se passer à 100% du pilotable mais même avec uniquement du solaire + éolien terrestre + éolien offshore, tu peut descendre à environ 25% de la production d'énergie en pilotable. Il s'agit donc d'assurer ces 25% restants avec :
- du renouvelable pilotable (biogaz ou STEP)
- le pilotage de la demande du particulier (type heures creuses pour la recharge du véhicule électrique, le chauffe-eau) ou des industriels.


L'éolien n'est pas à l'arrêt s'il y a du vent... Tu te bouffes une vague de froid avec anticyclone au mois de décembre, les gens risquent un peu de claquer les dents quand ils vont rentrer chez eux.

La réalité, c'est que même en retournant le problème dans tous les sens, on est obligés d'avoir recours massivement à du nucléaire en backup parce qu'avec les technos actuelles, c'est le moins pire.

Virer de la capacité nucléaire existante et décarbonnée pour la remplacer à 50% par du gaz, c'est une idiotie sans nom.
L'éolien terrestre, c'est à peu près mort aujourd'hui dans pas mal d'endroits. L'offshore n'en est qu'au début mais pas certain que ce soit si génial d'aller couler des kilotonnes de béton dans les océans qu'on a allègrement défoncé depuis 100 ans soit super écologique...

J'ai du mal à répondre à ce message ou rien n'est vraiment chiffré ni sourcé...

Et c'est toujours assez étonnant de voir quelqu'un qui n'a pas de compétences particulières sur le sujet, refuser un rapport de 1000 pages sur les horizons du systèmes électrique en 2050 rédigé par des experts, le tout sans autres argumentation que "des kilotonnes" "c'est mort" "c'est une idiotie sans nom"...


Après ce n'est pas comme si tes messages regorgeaient de sources.

Le rapport RTE expose clairement ce que j'ai dit, il faut développer en parallèle le nucléaire et les ENR. Globalement il met l'accent sur l'éolien Offshore et le photovoltaïque.

Le scénario faisant le plus appel au nucléaire nécessite en parallèle de multiplier par 7 la capacité en photovoltaïque. Le scénario de sortie à horizon 2050, nécessite de la multiplier par 21. Le rapport pointe la difficulté en termes d'occupation de l'espace et les problématiques liées à l'artificialisation des sols.

Le rapport expose clairement les besoins en termes de stockage. Sur le scénario "nuke au max", on reste globalement dans du raisonnable, en face on doit créer environ 26GW de stockage (aujourd'hui on en a au mieux 6, dont 5 de STEP) le tout sans pouvoir trop augmenter la capacité STEP.

Le rapport pointe qu'on risque vite d'être limités par les disponibilités en métaux pour les batteries et la quasi-obligation de trouver une technologie adéquate.

Enfin, la transition nécessite du "gaz décarbonné" en quentité suffisante et le rapport émet certaines réserves là dessus.

Dans le cas d'un déroulé idéal (notamment avec des PPV qui seraient en majorité construits en France) les technologies nécessaires sont découvertes et rapidement mises en oeuvre, le scénario d'une sortie rapide reste presque 2x plus émetteur qu'un scénario impliquant le développement de la capacité nucléaire et nécessiteraît environ 80 Mds par an contre environ 50 pour les autres.

Mathieu Lourdot
Junior
 
Messages: 1185
Localisation: Dans la roue de la voiture balai

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Cavernaum » 19 Sep 2024, 08:17

@cel

j'imagine que tu me vois comme un pro-nucléaire, alors que sur le sujet des énergies je suis surtout un décroissant avant tout.
Donc remplacer une énergie (même très polluante) par une autre énergie équivalente en quantité de production, c'est pour moi contre-productif. (après je sais aussi être réaliste aussi sur l'aspect de la possibilité de cette décroissance).

J'ai l'impression que tu est plutôt anti-nucléaire et comme je l'ai déjà dit je comprends cette position pour plusieurs raisons, mais le problème c'est ton post initial sur le sujet:
viewtopic.php?p=3579666#p3579666

Sous-entendre que sortir du nucléaire:
Tout ça pour dire qu'il n'est pas évident que la stratégie suivie par l’Allemagne soit si mauvaise niveau CO2. C'est peut-être une des meilleures pour l’Allemagne au contraire des apparences.
, c'est juste contraire à toutes les données disponibles aujourd'hui (et qui étaient déjà largement disponible depuis le début des années 2000).

Pour conclure, dire que sortir du nucléaire pour l'Allemagne a des aspects positifs je suis d'accord, mais dire que la stratégie décidée en Allemagne c'est positif en terme de bilan carbone, c'est objectivement faux.

Et surtout il faut pas oublier qu'aujourd'hui l'électricité c'est moins de 30% de l'énergie que nos sociétés utilisent, si demain tu augmentes l'utilisation d'électricité bas carbone (le nucléaire compris) au profit des énergies non-électrique (très majoritairement à base de produits pétroliers), tu fais un bon énorme en terme de bilan carbone. Après technologiquement et économiquement on est pas prêt de réduire drastiquement le part d'utilisation d’énergie non-électrique dans nos sociétés, à besoin énergétique équivalent (et en réalité même croissant)).

Cavernaum
Junior
 
Messages: 1265

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar cel » 19 Sep 2024, 10:14

Je ne me fais aucune idée sur ta personne, je lis juste le message ;)

D'ailleurs, moi aussi, je suis plutôt pro-nucléaire. Ça m'amuse assez d'être pris pour un anti-nucléaire (je pense que mes archives sur le forum depuis 2016-2017 montrent le contraire :moqueur: ). Mais j'ai l'impression que certains ont découvert Jancovici il y a un an et prennent tout ce qu'il dit, notamment sur les ENR pour argent comptant. Si, il y a dix ans, rappeler dans le débat public les limites au fait de parler de puissance installée, les problèmes d'intermittence pouvait être bienvenu, c'est désormais d'une banalité assez affligeante et j'espère que l'on peut aller un peu plus dans le détail sur ce qu'est le foisonnement, ses limites et des façons de le pallier - tout en ayant un regard critique et complet sur le nucléaire également.

Pour clore le sujet qui tourne un peu en rond. Ce qu'il faut bien comprendre et qui est le point nodal de mon argumentation, c'est que le signal qu'envoie la bifurcation d'un très grand pays industriel comme l'Allemagne n'est pas chose négligeable. C'est pour ça que la bataille des chiffres a ses limites et que le "objectivement" n'est pas si évident. Je ne vais pas contredire le fait que "mon scénario préféré" (càd maintien du nucléaire existant - pas de nouveau nucléaire - développement ENR) est meilleur niveau CO2 que la trajectoire actuelle. Mais c'est une vision partielle du problème.

@Mathieu Lourdot : je n'ai pas de gros désaccord avec ton dernier message dont la tonalité est quand même bien différente du précédent.

Avatar de l’utilisateur
cel
Maillot à pois
 
Messages: 3824
Localisation: 9-3

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Tilo » 24 Sep 2024, 19:49

Ce reportage sur la Mer d'Aral :shock:

Avatar de l’utilisateur
Tilo
Directeur sportif
 
Messages: 40058
Localisation: la "légende" du forum


Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Médé33 » 09 Oct 2024, 14:02

C'est plus important le prix de l'essence pour Mamie qui est obligée de prendre sa voiture tous les jours pour aller acheter sa baguette de pain dans le village d'à côté

Avatar de l’utilisateur
Médé33
Légende du Gruppetto
 
Messages: 49105
Localisation: Petit branleur qui ne cotise même pas en France / Petit bourgeois donneur de leçon

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar JackyDurand » 09 Oct 2024, 14:59

le problème en France c'est que le budget de la SNCF part dans les pensions de retraite/Médé

Avatar de l’utilisateur
JackyDurand
Champion confirmé
 
Messages: 15310
Localisation: Grosse Bertha

Re: Ecologie, transition énergétique, climat, biodiversité

Messagepar Cavernaum » 09 Oct 2024, 17:15

Attention ce graphique pourrait être trompeur quand tu lis l'article ;)

Cavernaum
Junior
 
Messages: 1265


1479 messages
Retourner vers Culture générale

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 7 invités