Nico73 a écrit:Je pense qu'il y a une lassitude de mesures "mi-dures" qui traînent sur la durée avec des impacts négatifs forts sans aucune perspective. Je n'ai pas les connaissances pour juger de si c'est une bonne ou une mauvaise proposition car épidémiologiste est un métier (
) mais je comprends les motivations qui poussent certains à demander des mesures très strictes sur X semaines (assez court) avec l'espoir de relâcher ensuite.
Encore une fois je ne me prononce pas sur la probabilité de cet espoir.
Je pense surtout qu'il faut arrêter de croire aux mesures de police, quelles qu'elles soient, pour résoudre l'épidémie. Il me paraît de plus en plus clair que le virus fait un peu ce qu'il veut (ou alors que ce qui détermine sa propagation est indépendant de notre volonté ce qui revient au même). En Israël, le troisième confinement n'a quasiment pas eu d'effet. En Afrique du sud, la courbe a chuté de manière spectaculaire sans confinement. En Argentine, la courbe a chuté sans mesures sévères avant de repartir à la hausse dernièrement. A l'heure actuelle, tous les pays d'Europe (à l'exception de la péninsule ibérique, de la Suisse et des îles britanniques - et encore parce que là-bas la courbe ne baisse plus vraiment malgré un confinement intégral) connaissent une remontée du nombre de cas, alors que les mesures ne sont pas les mêmes partout. Même en Grèce où il y a un confinement la courbe remonte. L'Italie connaît une remontée comme la France et la Belgique où les mesures sont bien plus sévères. Si l'on considère maintenant les départements français, les courbes sont très différentes avec des baisses franches à certains endroits, des remontées franches ailleurs, et des départements en plateau, alors que les mesures sont les mêmes partout !
Et de manière générale, il y a des pays qui se prennent des vagues sans arrêt (comme l'Europe) alors que d'autres semblent passer entre les gouttes. Expliquer cela n'est pas facile.
Même en admettant que les mesures aient un effet, il est indéniable que cet effet est très largement insuffisant face au coût qu'elles représentent.
Malheureusement, critiquer la pertinence des mesures va à l'encontre de biais cognitifs et de préjugés très forts qui consistent à penser qu'il faut souffrir (se confiner) pour se sortir d'un malheur et que le cerveau humain détient la solution à tout problème (y compris ceux avec lesquels il n'a pourtant rien à voir - comme une épidémie).
La seule solution ne vient pas du cerveau mais du corps humain, elle s'appelle immunité (naturelle ou vaccinale). Certes un vaccin est un produit du cerveau, mais il ne peut rien si le corps ne développe pas d'immunité.