Cinéma

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Messagepar Panzer » 28 Mai 2025, 21:46

J'ai bien aimé le dernier Klapisch, la Venue de l'Avenir. J'aime son cinéma avec ces persos si attachants, humains, qui ont l'air si vrais. Cette fois, il s'est lancé dans un drôle de défi avec cette double narration (présent / 19ème siècle). C'était très habile et original, Klapisch me déçoit rarement.

L'autre sortie ciné du mois, c'était Les musiciens de Grégory Magne. Un peu plus dispensable que le Klapisch, mais plutôt correct dans le genre de feel-good movie musical.


J'ai pu voir un peu de Cronenberg, avec Chromosome 3 (1979). Le film fait sacrément vieillot mais je trouve que c'est justement ce qui lui fait son charme, dans son ambiance, les décors, avec ces petits monstres en parka.
Crash c'est spécial dans le délire érotique, dans lequel je ne suis pas du tout entré.

J'ai revu Down by Law, assurément un des meilleurs Jarmusch dans un espèce de road-movie dont il a le secret. Roberto Benigni met tellement de vie à ce film, sa présence était vraiment incontournable.


Enfin j'ai découvert l'excellent First Cow (2019) des studios A24, de Kelly Reichardt. Souvent un gage d'originalité dans l'univers US, et je n'ai pas été déçu dans cette balade dans l'Oregon du 19ème siècle.

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Messagepar Murungaru » 29 Mai 2025, 13:27

First Cow :love: :D Je vais rarement voir un film deux fois au cinéma (sauf ressortie), mais là je n'avais pas pu résister. Un des plus grands films de ces dernières années je trouve.

Pas fan de tout Jarmusch mais Down by Law j'aime beaucoup aussi. L'ambiance, la relation entre les personnages, ce que ça raconte, la magie prend complètement sur moi.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 30 Mai 2025, 09:54

J'avais raté First Cow en salle et je me dis depuis qu'il faut que je le rattrape, mais j'ai toujours eu un peu "la flemme". Vous m'avez convaincu, je profiterai de mon test d'abonnement mubi pour le voir !

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 31 Mai 2025, 01:08

Vu Mission: Impossible - The Final Reckoning
2H50 , une première moitié très bavarde avec plein de flashbacks vers les films précédents et de références pour initiés (un personnage se nomme Jim Phelps et a pour autre nom Briggs référence au personnage principal oublié de la saison 1 de la série d'origine!) Son objectif: faire de Tom Cruise l'unique sauveur potentiel de la race humaine ( rien que ça, oui :lol: )
Une deuxième moitié plus tonique, pleine d'invraisemblance mais où les scènes d'action mettent à l'honneur la forme toujours Olympique de Tom . Il serait temps de changer de comédien si la franchise doit un jour avoir une suite en revenant aux fondamentaux.

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Re: Cinéma

Messagepar bullomaniak » 02 Juin 2025, 00:16

La séquence sous marine franchement sublime c'est pas loin de Buster Keaton.

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Re: Cinéma

Messagepar Panzer » 09 Juin 2025, 09:28

ExistenZ (1999 David Cronenberg) , c'est un peu le Inception avant l'heure, avec ce parallèle troublant entre le réel et le virtuel. Un film avec probablement quelques lacunes et qui a un peu vieilli, mais novateur.


Sinon j'ai vu le nouveau Mission impossible...
Si le film aurait duré 1h30, un truc du genre, j'aurais pu le trouver un peu près digeste et le considérer comme un divertissement potable. Là, il durait 3h, une durée excessive vu ce que ça racontait. On ressort les poncifs du sauvetage de l'humanité, des méchants russes, des scènes invraisemblables etc. Je me suis rarement fait aussi chier au cinéma, une belle daube en boite.

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Messagepar Robocrotte 2.0 » 09 Juin 2025, 09:51

Allez voir Else.

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 09 Juin 2025, 14:09

Ah bah tu vois je trouve Existenz mille fois mieux et pertinent que Inception. Bon faut dire qu'avec Tenet, c'est pour moi les pires films de Nolan.

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Re: Cinéma

Messagepar Panzer » 09 Juin 2025, 18:22

Je garde un meilleur souvenir d'Inception après son visionnage.
Mais c'est sûr que quand on regarde ExistenZ, Inception parait beaucoup plus petit, et ressemble à une mise à jour plus moderne de son ainé, avec plus de moyens et de bling bling.

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Messagepar Ligne en faux rond » 10 Juin 2025, 16:29

eXistenZ, c'est Videodrome avec 10 ans de retard en fait

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Re: Cinéma

Messagepar kaplan » 11 Juin 2025, 09:49

Ligne en faux rond a écrit:eXistenZ, c'est Videodrome avec 10 ans de retard en fait

16 ans :angel
Sinon, excellent film Videodrome :ok:

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 15 Juin 2025, 14:39

Bon, bulletins a remplir en ce moment, beaucoup de corrections, j' ai pris du retard donc je vais faire vite...

Her de Spike Jonze (2014) :

Onze ans après la sortie du film, on est nous même presque dans la situation décrite par le film. Moi qui suis extrêmement sceptique vis à vis de l'IA, le sujet et le scénario du film m'a bien plu. Il y'a d'excellentes idées de SF réaliste en somme et également de réalisation en montrant une ville technologique, belle en surface mais incroyablement lisse... Par contre, j' ai trouvé que c'était malgré tout un poil longuet et parfois trop plat. Phoenix que j'adore d'habitude, ne m'a pas forcément convaincu.

Je suis une légende de Ubaldo Ragona (1964) :

Si parfois les remake n'ont aucun sens, autre que mercantile (par exemple The ring), ici un remake de ce film se justifiait complètement. En effet, le film fourmille de bonnes idées, on est au premice des films apocalyptiques/zombies (Romero arrive a peu près a cette époque) mais c'est une série Z des années 60 donc ça a quand même bien vieilli. Malheureusement, le remake sera tout juste divertissant malgré un gros potentiel...

La jetée de Chris Marker (1962) :

Ça fait tellement longtemps que je voulais voir ce court métrage... Je comprends pourquoi Gilliam l'admire et également pourquoi il s'en est inspiré avec brio pour l'armée des douze singes. C'est visuellement magnifique (c'est une sorte de roman photo), la voix off par dessus donne une ambiance crépusculaire au film. La fin brille par sa finesse, c'est tout simplement poétique.

The phoenician scheme de Wes Anderson (2025) :

Sûrement mon dernier film au ciné avant un petit bout de temps :mrgreen: . Et j' ai envie de dire Enfin ! Les deux derniers Wes Anderson m'avait particulièrement ennuyé, je n'y avais pas retrouvé l'esprit imaginatif et presque innocent des précédents films. Je m'étais juste ennuyé. Avec ce film, j'ai l'impression qu'Anderson revient a un scénario plus léger (sans pour autant bouder des thématiques fortes, notamment le lien familial), et c'est plutôt drôle. Comme dans tout Anderson, casting plus que fourni (ravi de voir Del Toro en premier rôle -contrairement a son homonyme sur le giro-) et sa patte au niveau de la réalisation. Plutôt un bon crû en somme.

Speak no evil de James Watkins (2024) :

Apparemment c'est un remake aussi tiens. Y a pas grand chose a dire, ça fait énormément pensée a des films mythiques comme Délivrance ou Chien de paille, sans jamais atteindre le niveau de ces masterpiece évidemment. La première partie du film est plaisante et bien amenée, avec une tension progressive. La seconde partie (ressemblant a Chien de paille donc) est divertissante mais perds énormément en angoisse (c'est quand même le but de ce genre de film). La faute à une résolution que j' ai trouvé trop simpliste, forçant trop dans le sens du happy end. J' ai pas envie de vous spoil, mais ça finit beaucoup trop bien. On voulait pas se prendre la tête devant un film, on va dire qu'il remplit son office pour cela.

Infernal affairs de Andrew Lau (2004) :

J' ai vu le remake de Scorcese (décidément) y a quelques années que j'avais trouvé génial. Le matériau de base, avec une ambiance évidemment plus asiatique n'est pas en reste non plus. Vu que c'est un film hongkongais, je m'attendais peut être a un peu plus de brio dans la réalisation (ou tape a l'oeil, au choix) mais c'est finalement assez sobre et académique. Je crois que la fin est différente, mais cette version propose un twist tout aussi émouvant que dans la version américaine. Apparemment y a eu deux suites, a voir...

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Messagepar Kreuziger » 15 Juin 2025, 14:48

Tiens je suis curieux du dernier Anderson

Si The Grand Budaspest Hotel est clairement un de mes films favoris, je trouve qu'il a ensuite évolué dans une caricature de lui même, oubliant parfois que ce qui faisait la réussite de celui-ci c'était avant tout une belle histoire.

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Messagepar Nifa » 15 Juin 2025, 14:50

Kreuziger a écrit:Tiens je suis curieux du dernier Anderson

Si The Grand Budaspest Hotel est clairement un de mes films favoris, je trouve qu'il a ensuite évolué dans une caricature de lui même, oubliant parfois que ce qui faisait la réussite de celui-ci c'était avant tout une belle histoire.


Et bien perso j' ai eu l'impression de retrouver ce sentiment mais je crois que Leinhart a moins apprécié.

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Messagepar Dugarry » 15 Juin 2025, 16:36

Merci @Nifa, tu me rappelles que je n'ai toujours pas regardé le 3e volet d'Infernal Affairs :love:

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 15 Juin 2025, 18:53

Y a pas de quoi :mrgreen:

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Re: Cinéma

Messagepar ElRojo » 15 Juin 2025, 23:31

Kreuziger a écrit:Tiens je suis curieux du dernier Anderson

Si The Grand Budaspest Hotel est clairement un de mes films favoris, je trouve qu'il a ensuite évolué dans une caricature de lui même, oubliant parfois que ce qui faisait la réussite de celui-ci c'était avant tout une belle histoire.

D'ailleurs j'ai vu Rushmore, et je souscris complètement au commentaire qu'en avait fait Leinhart : quand Anderson ne se formalise pas trop sur certaines de ses marottes esthétiques comme il les a développées à partir de Darjeeling Limited, c'est un réalisateur exceptionnel.
J'ose espérer que Phoenician Scheme ne sera pas un nouveau French Dispatch, l'auto-caricaturant.

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 16 Juin 2025, 07:07

Pas vraiment convaincu par le dernier Anderson en effet. Il faut que je fasse le récap de mes dernières semaines qui étaient un peu mouvementées :mrgreen:

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 17 Juin 2025, 13:33

Comme j'ai pas posté depuis longtemps je vais faire en plusieurs fois avec un premier post sur les sorties ciné

Another End (Piero Messina – 2025) : Déçu par ce film qui veut tellement mettre en avant ses "effets" qu'il en oublie de proposer quelque chose de cohérent. Il y a quelques moments qui font mouche d'un point de vue émotionnel mais ça reste peu sur 2h d'un film que j'ai trouvé assez poussif, se perdant dans une intrigue faussement complexe jusqu'à un twist final très dispensable. Le film est trop persuadé d'être incroyablement fin et intelligent, et offre finalement quelque chose d'assez superficiel à l'esthétique quelconque.
J'ai été voir ce film en particulier parce que je voulais voir ce que pouvait donner Renate Reinsve dans un autre registre. Elle s'en sort bien mais hérite malheureusement du personnage le moins intéressant et moins bien écrit du film qui ne lui permet pas vraiment d'exprimer son potentiel. Gael Garcia Bernal est en revanche vraiment touchant dans le rôle principal.

Chime (Kiyoshi Kurosawa – 2025) : Plongée express sous forme de petite fable (45 minutes, format assez rare en salle) dans la folie humaine et la folie capitaliste signée Kiyoshi Kurosawa. Le réalisateur japonais parvient à mettre en place une ambiance angoissante avec littéralement trois fois rien et à nous confronter à des images de peur et de violence aussi originales qu'efficaces.

Cloud (Kiyoshi Kurosawa – 2025) : Deuxième dose de Kurosawa avec ce film qui, pour le coup, est trop long pour ce qu'il a à raconter. En réalité, la connexité de leurs thématiques aurait presque justifié que ce Cloud dure 1h15 et complète Chime sur la même séance.
De fait, il y a un excellent film au sein de ce Cloud, dans sa 1ère partie qui fait (encore) une critique acerbe du capitalisme et la société individualiste. Kurosawa arrive même à convoquer le registre de l'horreur pour créer une atmosphère étouffante. Hélas, ce qui aurait dû être le climax de la deuxième partie s'avère finalement assez décevant et un peu mou, faisant retomber l'ensemble. A voir néanmoins pour ses nombreuses qualités.

The Phoenician Scheme (Wes Anderson – 2025) : Je veux bien reconnaître toutes les qualités du monde à Wes Anderson, saluer ses compositions, certaines idées de mise en scène, admettre qu'il y a quelques évolutions thématiques et formelles, mais c'est tellement léger que c'est insignifiant. En plus, cette intrigue à la fois faussement complexe et incroyablement redondante plombe le film que j'ai traversé avec un ennui poli. Toujours triste de voir un cinéma s'enliser de la sorte...

La Venue de l’avenir (Cédric Klapisch – 2025) : Klapisch fait un peu toujours le même film depuis quelques années, à savoir un petit manuel de développement personnel jamais trop développé, qui nous dit que c'était mieux avant mais pas trop, qui s'engage mais pas trop, et qui au final est bien mais pas trop. Le genre de film qui se regarde toujours avec plaisir, où les acteurs semblent beaucoup s'amuser et donner une belle image d'eux. Malgré tout, ça reste bourré de personnages fonctions un peu caricaturaux, pas trop mal écrit sans révolutionner, c'est bien fait mais parfois assez laid (notamment le Paris numérique)...

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 18 Juin 2025, 17:12

Et la suite (attention petit pavé). J'ai notamment suivi quelques bon conseils des gruppettistes 8)

First Cow (Kelly Reichardt – 2021) : Pour une raison que j'ignore, j'ai toujours soigneusement évité les films de Kelly Reichardt malgré des critiques élogieuses (j'avais juste vu son premier long qui m'avait laissé de marbre). Erreur réparée avec ce visionnage de First Cow que j'ai trouvé extrêmement plaisant. On y suit deux hommes qui se lient d'amitié par hasard et vont apprendre à vivre dans l'Oregon du XIXe siècle avec les prémices du capitalisme et de l'économie de marché. Il s'en dégage à la fois un certain exotisme et une forme de banalité/normalité et j'ai trouvé le film particulièrement prenant malgré sa lenteur et son côté anti-spectaculaire.

Old Joy (Kelly Reichardt – 2007) : Après la belle surprise First Cow, j'ai décidé de jeter un oeil à ce court film réalisé par Reichardt en 2007. Décidément, la réalisatrice sait filmer la beauté de la banalité comme personne. Il ne se passe pas grand chose dans ce road trip entre deux vieux amis éloignés par la vie, il n'y a aucun climax à attendre... Pourtant, il s'en dégage une sensation de bien être et de sérénité qui rend l'expérience aussi grisante que mélancolique.
Côté réalisation, c'est simple mais j'ai beaucoup aimé la façon dont Reichardt filme le ciel depuis la voiture. Durant un road trip us, j'avais été moi même fasciné par le ciel depuis la route, qui semble presque plus grand que chez nous, alors le choix me parle forcément.

Take Shelter (Jeff Nichols – 2011) : Premier Jeff Nichols dont je ressors emballé, même s'il a fallu que le film travaille un peu après le visionnage pour réellement déployer son potentiel. Dans une Amérique post crise économique de 2008 (le contexte économique étant vraiment bien intégré à ce récit quasi apocalyptique), on suit un homme qui cherchent à protéger sa famille contre des catastrophes naturelles, entre crises paranoïaques et prédictions. C'est juste, pas trop excessif (si ce n'est une scène dans le fameux abri), porté par Michael Shannon et Jessica Chastain et traversé de quelques plans et séquences sublimes.

Les Bruits de Recife (Kleber Mendonça Filho – 2012) : Il aura fallu que je voie l'Agent Secret pour avoir envie de découvrir un peu plus le cinéma de Kleber Mendonça Filho. Avec ce premier long métrage, je n'ai pas été déçu : cette fois encore, le réalisateur brésilien prend le temps de poser le cadre et de prendre le pouls d'un quartier (et par analogie d'une société) sans pour autant raconter une histoire linéaire.
C'est simplement l'histoire d'une société privée de sécurité qui va offrir ses services à un quartier résidentiel, générant alors quelques crispations. Il ne se passe pas grand chose mais on ne s'ennuie pas, parce que la tension est palpable tout au long du film, on sent que quelque chose est prêt à éclater, que l'équilibre en place est précaire et menace de s'effondrer à tout instant.
La mise en scène est sobre mais redoutablement efficace, tandis que le travail sur le son rend le film captivant

Sorcerer (William Friedkin – 1977) : Se lancer dans un remake d'un film comme le Salaire de la peur, Palme d'Or 1953 et grand film de Clouzot, était un exercice périlleux. Friedkin réussit malgré tout à apporter un regard neuf sur cette histoire en transformant son film en expérience de survie dantesque dans des territoires hostiles (là où le film de Clouzot était plus épuré), avec presque une touche de fantastique, notamment dans la représentation graphique du camion comme un monstre. Un prologue permet de caractériser les personnages, au fond tous plus détestables les uns que les autres ; la prison à ciel ouverte décrite par Clouzot est toujours là ; le périple avec les camions chargés de nitroglycérine est haletante du début à la fin, avec quelques passages complètement dingues. Dans cet enfer, tout le monde semble déjà condamné, ce qui donne au film un côté sombre et nihiliste plutôt "plaisant"

Le Royaume (Julien Colonna – 2024) : J'avais raté ce film l'an dernier malgré le très bon bouche à oreille et je l'ai découvert avec beaucoup de plaisir. Film de mafia corse impressionnant de maîtrise pour un premier long-métrage, Le Royaume retranscrit très bien la tension de l'attente d'un chef de clan en cavale. Mais au delà d'un pitch convenu, le film se distingue surtout par le développement de la relation père-fille, qui apporte un vrai plus, permettant d'aborder les questions d'identité, de transmission, de prédétermination...

Je suis une légende (Ubaldo Ragona & Sidney Salkow) : J'étais plutôt emballé à l'idée de découvrir une adaptation du roman de Matheson avec Vincent Price ; surtout que le film commence très bien avec une première séquence très réussie pour instaurer une ambiance de fin du monde. Malheureusement, c'est assez poussif sur 1h30, le rythme est très inégal et c'est globalement desservi par une en mise en scène très simple et des acteurs pas franchement au niveau. C'est nettement plus charmant que la version avec Will Smith, mais on notera quand même qu'Hollywood est décidément incapable d'accepter la morale du roman quand il s'agit de l'adapter...

Les Filles (Mai Zetterling – 1968) : Film féministe qui arrive à reprendre certains personnages et certains codes des films de Bergman avec un regard féminin. Le dispositif est presque un peu artificiel au départ : des actrices jouent une pièce d'aristophane et font le lien avec leur propre vie. Mais ce n'est que le point de départ d'une farce amère pleine de vigueur plaisante à suivre, avec l'impression que certaines thématiques développées dans le film sont encore largement d'actualité...

Alice (Jan Svankmajer – 1988) : Un film qui n'a pas volé sa réputation. Cette adaptation tchèque d'Alice au pays des merveilles est un cauchemar éveillé, un peu crado mais incroyablement inventif dans ses différents tableaux. L'oeuvre met en scène une jeune actrice dans ce qui ressemble à une grande maison à moitié abandonnée, tout l'aspect surnaturel étant animé en stop motion. C'est assez jouissif et fascinant, malgré quelques longueurs et répétitions (ce qui est dommage pour un film d'1h25)

Ca va cogner (Buddy Van Horn – 1980) : Suite de "Doux, dur et dingue, de James Fargo et déjà avec Clint Eastwood et un orang outan). C'est toujours un grand n'importe quoi qui vieillit assez mal et qui s'étire sur 2h, mais j'ai quand même trouvé que ce second volet fonctionnait un peu mieux que le précédent. Certainement pas parce qu'il est plus fin, juste un peu plus regardable et facile à suivre (sans doute un changement judicieux de réalisateur).

Godzilla (Gareth Edwards – 2014) : Que ce film ait la même note sur senscritique que Skull Island et soit à peine mieux considéré que Godzilla 2 ou les horribles Godzilla vs Kong me dépasse complètement. Ok, c'est pas très finement écrit, encore que ça reprend un peu l'essence de ce que devrait être un film Godzilla (critique de l'interventionnisme militaire US qui aggrave systématiquement les choses). Mais quand même, Gareth Edwards a un réel talent pour filmer des monstres gigantesques à hauteur d'humain et ça donne quelques plans et scènes que je trouve particulièrement réussis.

Le Sabre (Kenji Misumi – 1964) : Film passionnant de Misumi, qui parle de l’écartèlement entre tradition et modernité dans le Japon post WWII. C'est visuellement magnifique, bien que plus sobre que ses films d'épée. Petite réserve néanmoins sur la narration, un peu automatique et pas toujours très bien rythmée.

Dragons (Chris Sanders & Dean Deblois – 2010) : Au départ, je me suis dit : "Plutôt que d'aller voir un remake plan par plan, autant revoir l'original". Finalement, ça m'a presque donné envie de faire le détour en salle pour voir la nouvelle version tant j'ai pris du plaisir devant celle-ci. Un beau film d'animation, visuellement toujours bluffant 15 ans après, simple et juste dans sa structure et encore d'actualité : aller vers l'autre est toujours une meilleure idée que le rejeter.

Born in Flames (Lizzie Borden – 1983) : Visionnage assez étonnant de ce film racontant un futur proche dystopique depuis les années 80 aux USA : un parti socialiste a pris le pouvoir et, à travers les médias, s'approprie le langage et l'information pour empêcher l'apparition de toute opinion contraire. Dans ce contexte vont apparaître des revendications, notamment féministes. Ce qui frappe, c'est la modernité des représentations que je ne pense pas avoir déjà vu dans un film de cette époque. Il y a aussi de nombreux parallèles à faire avec la situation actuelle de nos sociétés, tant on pourrait transposer certaines scènes dans les US ou la France des années 2020.
Réalisation très intéressante également, qui fait le choix d'enchaîner des séquences plutôt que de tirer un fil directeur.

Les Favoris de la lune (Otar Iosseliani – 1984) : Un film parfaitement représentatif du cinéma de Iosseliani, qui permet de parcourir l'histoire des hommes à travers la vie d'objets (un service d'assiettes en céramique, une peinture...). Comme souvent, il y a peu de fil conducteur mais des scènes, des images, des interactions. Le réalisateur georgien dépeint une société qui semble gagnée par une folie destructrice et faisant disparaître négligemment tout ce qui lui a précédé. Comme souvent, il faut s'accrocher, chercher le sens et les symboles et ne pas attendre de grandes envolées narratives, mais ça reste un cinéma assez plaisant à regarder une fois qu'on en comprend les codes.

Et la lumière fut (Otar Iosseliani – 1989) : Autre Iosseliani, toujours dans la même veine mais cette fois délocalisé en Afrique. On suit la vie d'un peuple africain vivant dans la forêt, maîtrisant les éléments et doté de sa propre culture, mais en proie à des problèmes sociaux (couple, habitat, nourriture...) finalement très humain. Autour d'elle, la Société industrielle déforeste et la tribu disparaîtra peu à peu dans un excès de lumière, une fois que les arbres qui la protégeaient auront disparu, avant de se fondre dans la culture mondialisée et devenir un objet de folklore pour touristes. En filmant des personnes qu'on ne comprend pas (à cause de la barrière de la langue), Iosseliani a trouvé pour son cinéma habituellement avare en dialogues.

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