Cinéma

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 15 Mai 2023, 08:14

Je reprends mon journal de bord de l'année avec les films vus avant et après mes vacances. Certains remontent déjà à presque un mois, heureusement que j'ai pris des notes :mrgreen:

Sorties ciné pour commencer

L’Établi (Mathias Gokalp – 2023) : J'y allais très méfiant (nouveau film français sur le travail, nouvelle déception ?) et j'ai été très agréablement surpris. D'abord parce que l'histoire est passionnante, mais elle est quand même assénée au spectateur de façon très professorale, avec une voix-off qui souligne tout, certains dialogues très écrits et informatifs. A ce compte là, j'imagine qu'il vaut mieux lire le bouquin de Linhart. Par contre, le film réussit à filmer le travail en en faisant un vrai objet de cinéma : la façon dont la lente chaîne de montage endort les salariés, les gestes répétitifs, les rapports de pouvoir, la difficulté à lancer un mouvement social et la facilité à le casser. Les travellings dans l'usine citroen sont efficaces, plus parlants que n'importe quel mot, la façon dont Gokalp arrive sans cesse à avoir plusieurs niveaux de plan dans un espace aussi restreint est vraiment intéressant (avec le personnage d'Ali, réfractaire à la grève, qui apparaît toujours en fond de plan).
Et puis, comme illustration du droit des relations collectives de travail, c'est vraiment un bel objet !

Mad God (Phil Tippett – 2023) : Un film fou qui ne fait aucune concession et aucun cadeau à ses spectateurs. Plongée dans les tréfonds de l'humanité dans un stop motion hallucinant par sa fluidité et le nombre de détails à l'écran. C'est hermétique, crade, gore, inévitablement un peu long, abscons mais ça reste une expérience à vivre.
Une très grosse réserve néanmoins : je trouve l'utilisation de scènes en live avec de vrais acteurs complètement incompréhensible. Ça dénature l'ensemble et ça donne un côté amateur qui contraste avec la maîtrise totale de l'animation.

Beau is Afraid (Ari Aster – 2023) : A la fois ravi qu'on puisse encore, dans le cinéma actuel, donner un tel budget à Ari Aster pour qu'il fasse SON film, comme il a envie de le faire, et fatigué par ces nouveaux auteurs américains qui ne peuvent pas s'empêcher de pondre des trucs interminables et "sensationnels" dès qu'on leur file un peu de pognon. J'ai trouvé ça indigeste et interminable, et c'est d'autant plus dommage que ça partait extrêmement bien avec toute la première séquence qui est hallucinante et qu'il y de très beaux moments dans le film, comme toute la scène du théâtre.

Je sais pas si ça compte comme une sortie, mais j'ajoute Power Rangers – Toujours vers le futur (Charlie Haskell – 2023) : C'est un produit qui a été fait pour moi et les autres gosses des années 90 qui ont poncé des VHS avec des épisodes de Power Rangers enregistrés dessus. Mais ce revival est au niveau de la série originelle, c'est à dire très mauvais. Produit nostalgique fait avec les pieds qui permet de retrouver son âme d'enfant un peu débile pendant 50 minutes. Le plus incroyable, c'est que les effets numériques sont encore moins convaincants (en 2023 quand même) que les mecs en costume qui jouaient des géants ou des robots dans des décharges il y a 30 ans.

Poursuite du cycle 007 avec l'interminable segment Roger Moore qui n'arrive déjà plus à faire quoi que ce soit dans son 4e et son 5e film.

Moonraker (Lewis Gilbert – 1979) : Aussi nul que dans mes souvenirs, mais c'est tellement kitsch et mauvais que ça devient assez fun à regarder

Rien que pour vos yeux (John Glen – 1981) : Nette réévaluation par rapport à mon premier visionnage. Roger Moore joue comme un pied et on voit sa doublure de dos pendant la moitié du film, l'histoire ne décolle jamais vraiment mais j'ai trouvé que la plupart des scènes, prises individuellement, étaient plutôt réussies. Les cascadeurs se donnent à fond, il y a une variation dans les "sports" et pratiques et j'ai beaucoup aimé la scène climax qui délaisse le côté bourrin habituel pour une grosse séquence d'infiltration.

Et le reste assez éclectique avec de l'expressionnisme allemand, du nanar, du Ozu, du Campion ou encore du cinéma d'exploitation US

Les Mains d’Orlac (Robert Wiene – 1924) : Un film par l'un des grands noms de l'expressionnisme allemand qui donne ce qu'on est venu chercher : décors majestueux, lumière travaillée, maquillage et jeu appuyés. C'est très réussi formellement, très agréable à regarder, mais le scénario n'est malheureusement pas à la hauteur et l'ensemble traine en longueur.

Faust (Friedrich Wilhelm Murnau – 1926) : Si le format donne lieu à un déroulement de l'histoire de Faust un peu mécanique et simpliste, notamment sur la fin, ce que propose Murnau est fascinant visuellement, en particulier dans la première partie du film. Assez impressionnant de voir les idées brillantes qu'avaient certains génies précurseurs il y a 100 ans.

Super Mario Bros. (Annabel Jankel – 1993) : J'ai envie d'être indulgent envers ce film et, par principe, de ne pas lui mettre une note inférieur à celle que j'ai mis à la pub Nintendo sortie récemment. Ce Super Mario Bros est souvent décrit (par des gens qui ne l'ont pas vraiment vu ?) comme la "pire adaptation de jeu vidéo". C'est évidemment complètement faux quand on voit la flopée de daubes sorties fin 90 début 2000 (les Uwe Boll, Tomb Raider, Max Payne et même la série Resident Evil). Déjà parce que ce film est l'une des rares vraies "adaptations" d'un jeu qui repose essentiellement sur des mécaniques de gameplay. Faire un film Mario qui reprend tous les codes de l'univers vidéoludique n'a pas de sens ; les utiliser pour créer un film crade à mi chemin entre Roger Rabbit, Total Recall et Blade Runner m'intéresse bien plus.
Évidemment, c'est complètement raté et le résultat n'est pas bon. Mais il y a une liberté artistique et une audace dans l'adaptation, avec de vraies bonnes idées en vérité, qui seraient impossibles aujourd'hui. Et rien que pour ça.
Mais n'empêche, c'est difficile de comprendre ce que Bob Hoskins, John Leguizamo et, surtout, Dennis Hopper, sont allés faire dans cette galère !

Du rouge pour un truand (Lewis Teague – 1979) : Très belle surprise parmi les sorties du mois chez Carlotta. Premier film de Lewis Teague, visiblement méconnu chez nous au regard du nombre ridicules de notes sur ce site, ce film d'exploitation fait dans la galaxie Corman est pourtant bourré de qualités : réalisation par un monteur aguerri, scénario impeccable, en avance sur son temps, acteurs et actrices investis, multitude de genres, musique d'Horner qui signera plus tard la BO de nombreux films cultes, rythme effréné (tout tient en à peine 1h30), c'est vraiment très bon. Finalement, le film a le défaut de sa principale qualité : il est fait vite, avec peu de moyens, par un artisan, mais ce scénario, comme l'a relevé Tarantino, aurait sans doute mérité un peu plus de temps et d'argent !

Fin d’automne (Yasujiro Ozu – 1960) : Avant dernier Ozu, pas son plus connu mais c'est peut-être l'un de mes préférés. Sur la forme, Ozu a atteint un niveau de maîtrise qui permet de transformer chaque plan en tableau naturaliste, où chaque chose est à sa place et chaque visage, chaque couleur est finement mise en valeur.
Mais la vraie surprise réside dans la façon dont Ozu montre ce qu'il cachait souvent (à part peut-être dans le Voyage à Tokyo) : les grands moments, la mélancolie, souvent hors champ, sont ici au cœur du récit. Et que dire des acteurs et actrices tous excellents, attachants et touchants.

Sweetie (Jane Campion – 1989) : Pas complètement conquis par ce Campion que j'ai néanmoins trouvé très intéressant dans la diversité de thématiques qu'il brasse : mariage éteint, désir, famille dysfonctionnelle... Avec le regard très singulier de la réalisatrice, ça donne un objet digne de visionnage, d'autant que ça ne dure qu'1h30

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Re: Cinéma

Messagepar Mathieu Lourdot » 15 Mai 2023, 10:42

Ce weekend, j'ai revu Elephant de Gus Van Sant (2003).

C'est un film librement inspiré de la tuerie de Columbine. C'est un film en narration non linéaire où l'on suit le trajet de plusieurs personnages : John le skateur que tout le monde apprécie, le trio des "bombasses" qui se font vomir après avoir mangé, Nathan le sportif ultra populaire que le trio des bombasses lorgne mais qui est fidèle à sa copine, Elias le photographe, Michelle la fille avec 0 confiance en elle que tout le monde ignore.

On suit bien sûr Eric et Alex, les deux jeunes qui vont se muer en tueurs froids et commettre ce massacre qui constitue la deuxième partie du film, on suit notamment la préparation de l'attaque.

La réalisation apparaît vraiment ancrée dans un réalisme froid : on suit des jeunes ordinaires dans un environnement ordinaire au cours d'une journée ordinaire qui va ensuite basculer dans l'horreur. L'écriture est très bonne, si on ne suit chaque élève que peu de temps, on arrive à en savoir suffisamment sur eux pour vraiment s'y attacher. Le jeu d'acteur est très bon, tout semble totalement naturel. Le choix d'acteurs non professionnels apparaît vraiment bon.

En résumé un très bon film qui mérite amplement sa palme d'or, on ne s'embarrasse pas de fioritures et d'artifices, la réalisation est très directe et l'aspect cru rend le film ultra prenant et réaliste.

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Re: Cinéma

Messagepar ninteo » 15 Mai 2023, 15:08

Leinhart a écrit: Beau is Afraid (Ari Aster – 2023) : A la fois ravi qu'on puisse encore, dans le cinéma actuel, donner un tel budget à Ari Aster pour qu'il fasse SON film, comme il a envie de le faire, et fatigué par ces nouveaux auteurs américains qui ne peuvent pas s'empêcher de pondre des trucs interminables et "sensationnels" dès qu'on leur file un peu de pognon. J'ai trouvé ça indigeste et interminable, et c'est d'autant plus dommage que ça partait extrêmement bien avec toute la première séquence qui est hallucinante et qu'il y de très beaux moments dans le film, comme toute la scène du théâtre.



Pour Beau is Afraid, je suis d'accord pour dire que c'est assez indigeste, j'ai l'impression d'avoir vu 3H de Trauma dumping sans rien d'autre derrière.
Mais j'ai beaucoup aimé toute la première partie aussi, vraiment on dirait un vrai cauchemar !
Par contre la scène du théatre elle m'a fait tellement chié, c'est, à égalité avec la scène finale, le pire moment du film à mes yeux.

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Re: Cinéma

Messagepar Robocrotte 2.0 » 15 Mai 2023, 18:04

Leinhart a écrit: Sweetie (Jane Campion – 1989) : Pas complètement conquis par ce Campion que j'ai néanmoins trouvé très intéressant dans la diversité de thématiques qu'il brasse : mariage éteint, désir, famille dysfonctionnelle... Avec le regard très singulier de la réalisatrice, ça donne un objet digne de visionnage, d'autant que ça ne dure qu'1h30

Un film que je n'aime pas beaucoup moi non plus... mais je pense que David Lynch l'avait bien aimé, lui. :mrgreen:

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Re: Cinéma

Messagepar Anker » 20 Mai 2023, 09:04

Madame aime bien les films d’horreur (qui n’en est pas un d’ailleurs) du coup je me suis tapé l’exorciste du Vatican...
Pas grand chose à dire dessus hein, je suis pas fan du genre.

Par contre Russel Crowe... y a quelque chose qui fait que sa carrière soit devenu risible en terme de films?

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Re: Cinéma

Messagepar ninteo » 21 Mai 2023, 21:09

Sur l'Adamant vu aujourd'hui, c'était vraiment un super film documentaire :love:
C'est beau de voir un docu qui humanise les patients d'hôpital psy et qui met en lumière des lieux qui sont là pour aider et surtout écouter les patients :love:

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 22 Mai 2023, 22:16

Une seule sortie ciné cette semaine, et encore elle date d'avant mon départ en vacances. Pas transcendé par ce qui sort en ce moment (ou alors j'ai juste pas assez de soirées de libres dans les prochains jours et je préfère les passer devant des films de Ray ou Van Sant à la cinémathèque)

Suzume (Makoto Shinkai – 2022) : J'y allais à reculons car j'avais trouvé Your Name très surévalué et Les Enfants du temps plutôt bof. Le cinéma de Shinkai m'irritait un peu par son côté "trop" et les hold-up émotionnels permanents (musique, larmes, etc.). Ces défauts de Shinkai sont sans surprise encore présents dans Suzume mais j'ai malgré tout beaucoup plus accroché à celui-ci, qui a une force visuelle assez impressionnante, des idées de mise en scène très spectaculaires dans les moments cruciaux et qui parle d'un thème important au Japon : la peur du séisme, tellement présente qu'elle en devient presque invisibilisée. Ça parle trop, ça explique trop, les gags sont trop soulignés, la romance est dispensable, mais ça vaut malgré tout largement le coup d'oeil pour toute la dimension artistique et thématique du film.

Bon, je sais pas si j'ai envie d'aller voir le dernier Maïwenn, je pense finir par aller jeter un oeil aux gardiens de la galaxie et à Fast & Furious (et ouais, chacun ses plaisirs coupables :niais: ) mais j'attends surtout dimanche prochain pour découvrir le nouveau Kaurismaki et le nouveau Wenders en AVP :love:

Toujours en salles, deux films vus à la cinémathèque et alerte chef d'oeuvre pour le Nicholas Ray :love:

Le Violent (Nicholas Ray – 1950) : Une claque que je ne m'attendais pas à prendre en allant découvrir Nicholas Ray à la cinémathèque. Grand film noir dans la veine de Sunset Boulevard sorti la même année, portée par un duo d'acteurs hallucinant. L'histoire d'un scénariste hollywoodien violent soupçonné d'un meurtre qui débute une romance avec une voisine.
Bogart est impressionnant et glaçant dans le rôle principal, tandis que Gloria Grahame a une variété de jeu assez dingue (magnétique et sûre d'elle en début de film, puis progressivement bouffée par la peur de son conjoint).
Bref, un film noir étouffant et sans faute, dont je suis étonné qu'il ne soit pas plus connu !

My Own Private Idaho (Gus Van Sant – 1991) : Jusque là, le cinéma de Van Sant, pour ce que j'en avais vu, m'intéressait sans me transcender. My Own Private Idaho a un truc en plus : derrière cette histoire rocambolesque de gigolos qui errent de Portland jusqu'à la campagne italienne, il y a un grand film d'auteur avec des visions poétiques assez fascinantes, un sens du montage, du dialogue, du cadre, qui donnent au film une identité assez unique.


A la maison, visionnages électiques, très asiatiques avec la trilogie Musashi + du Akerman, du Harryhausen, du Fassbinder

L’Île mystérieuse (Cy Enfield – 1961) : Ça a le charme fou d'un film de Harryhausen, avec crabes, abeilles et poulet géants. Hélas, ça reste une adaptation à la truelle de Jules Verne dans un film d'1h40 qui va trop à l'essentiel pour être réellement convaincant. On se contente de regarder avec ses yeux d'enfants le travail d'orfèvre réalisé sur l'animation.

Demain on déménage (Chantal Akerman – 2003) : Un Akerman que j'ai plutôt apprécié. Certes, ce n'est pas le genre de film qu'on trouvera dans le Sight & Sound comme Jeanne Dielman, mais ça a le charme léger d'un Mouret, ce qui n'est pas pour me déplaire. C'est très théatral, du jeu à la composition des plans très horizontale, mais on s'y fait. Les acteurs et actrices sont tous attachants, certaines scènes et certains dialogues fonctionnent très bien. Bref, c'est sans prétention, mais ça n'est peut-être pas plus mal !

Pourquoi Monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? (Rainer Werner Fassbinder & Michael Fengler – 1970) : Le regard froid et critique de Fassbinder sur le "modèle" mortifère de la famille parfaite occidentale. Monsieur perd son temps au travail, Madame est au foyer et aimerait aller plus au théâtre, l'enfant est intelligent mais n'arrive pas à se concentrer, on va voir les grands parents tous les week-end, on regarde la télé en buvant de l'alcool, on a un bel appartement, on invite les "amis" qui ont la critique facile dès qu'on a le dos tourné... La succession de scènes banales mais anxiogènes permet de comprendre le geste final du personnage principal.
La grosse force du film est d'annoncer son dénouement dès son titre. On ne se fait donc pas d'illusion, on sait parfaitement ce que Fassbinder cherche à faire en nous montrant ces scènes quotidiennes, caméra à l'épaule à la manière d'un Cassavetes, nous laissant guetter tous les signes avant-coureur du carnage.

Code inconnu (Michael Haneke – 2000) : Enfin un film de Haneke que j'ai vraiment apprécié, sans doute parce qu'on ressent davantage que d'habitude de l'empathie pour ses personnages (même si certaines scènes montrent encore sa fascination pour le malaise qu'on peut ressentir face à la violence). C'est une succession de plans séquences montrant la vie de différents personnages aux destins croisés et insistant sur l'importance de la communication (tous les problèmes du film naissent de l'absence de dialogue). C'est simple et plutôt juste, techniquement réussi et les acteurs, en particulier Juliette Binoche, sont très bons

Still Life (Jia Zhang-ke – 2006) : Je croyais découvrir Jia Zhangke avec ce film mais j'avais en fait déjà vu Xiao Wu, que j'avais assez peu apprécié. Still Life est une merveille dans la lignée des grands films des différentes nouvelles vagues asiatiques, en donnant à voir la place de l'être humain dans les grands changements économiques et sociaux à l'oeuvre en Chine.
C'est d'une justesse assez impressionnante, la froideur apparente dissimule en réalité un film plutôt chaleureux et très humain, la mise en scène est millimétrée et parsemée de plans ou de séquences absolument fascinantes.

La Légende de Musashi (Hiroshi Hinagaki – 1954)
Duel à Ichijoji (Hiroshi Hinagaki – 1955)
La Voie de la lumière (Hiroshi Hinagaki – 1956) : Pas loin d'avoir le même avis que Robocrotte à l'époque sur la trilogie. Du très chouette cinéma de divertissement des années 50 japonaises, un peu faiblard à l'écriture mais avec quelques scènes et plans sublimes (plutôt concentrés dans le premier et le troisième épisode). Dans l'ensemble, une belle trilogie assez précurseure sur la façon de développer un personnage dans un récit en plusieurs films, plutôt bien filmée et interprétée, avec une très jolie musique. J'ai quand même eu la sensation d'avoir vu pendant 5h des dresseurs pokémon sans pokémon se provoquer en duel à chaque fois qu'ils se croisent, mais ça participe un peu du charme de l'ensemble.
Malgré tout, quand je vois certains essayer de comparer ça aux Sept Samouraïs en disant que c'est injuste que le Kurosawa soit resté légendaire mais pas le Hinagaki, bon...

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 23 Mai 2023, 06:45

À part Funny games, je me suis profondément ennuyé devant tous les Hanneke mais allez je vais tenter celui là. Trop occupé à regarder Succession ces derniers temps.

Still life et Quand les cigognes passent font aussi parti des films que j ai coché.

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Messagepar Leinhart » 23 Mai 2023, 13:02

Fais gaffe alors tu as mis un 10/10 par erreur au Haneke sur senscritique. Je trouvais ça excessif aussi :mrgreen:

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Messagepar XanaxGreenEdge » 24 Mai 2023, 05:01

Je regarde beaucoup beaucoup beaucoup moins de films qu'avant donc je viens pas trop parler ici, mais puisque vous en parlez... Haneke reste un de mes réalisateurs favoris... Amour en petite soirée sushis/films avec copine de l'époque... Quoi de mieux pour entamer une relation.... On va se marier dans un mois :oops:

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Re: Cinéma

Messagepar Breizh Arzh » 24 Mai 2023, 09:01

XanaxGreenEdge a écrit:Je regarde beaucoup beaucoup beaucoup moins de films qu'avant donc je viens pas trop parler ici, mais puisque vous en parlez... Haneke reste un de mes réalisateurs favoris... Amour en petite soirée sushis/films avec copine de l'époque... Quoi de mieux pour entamer une relation.... On va se marier dans un mois :oops:


Ensemble ou chacun de son côté? :niais:

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Re: Cinéma

Messagepar Nifa » 24 Mai 2023, 17:35

Leinhart a écrit:Fais gaffe alors tu as mis un 10/10 par erreur au Haneke sur senscritique. Je trouvais ça excessif aussi :mrgreen:


Tout ça parce que j'ai voulus voir la note que tu lui avais mis. Ce que je n aurai pas du faire d ailleurs, je serai influencé maintenant !

Sinon Haneke juste vu Funny games (bien aimé), 71 fragments (chiant), Le ruban blanc (beau mais chiant). Donc 1 pour 3...

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Re: Cinéma

Messagepar dicaprio » 24 Mai 2023, 18:57

J'ai accompagné ma nièce voir la petite sirene.

Que dire? Film après film disney continue de creuser. Au moins critiques et public arrivent être d'accord grâce à disney :mrgreen:


Le film non seulement a une image degueulasse, ,aucune profondeur, une réalisation affreuse mais alors de nouveau c'est vraiment un concours de "cocher les cases du politiquement correct", ils nous quand même fait le coup de l'écologie de nouveau :lol: , ce n'est plus même un film le truc, quel naufrage.

Seul point positif je trouve c'est que halle bailey s'en sort pas trop mal, elle est talentueuse,mais la pauvre elle devait espérer que ca propulserait sa carriere alors que là on lui fait pas un cadeau.

Disney dès que l'intelligence artificielle sera performante ils l'utiliseront pour leurs films c'est evident. Fini les acteurs et réalisateur, vu que faire un film c'est juste cocher quelque cases pour essayer de faire du pognon.

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Re: Cinéma

Messagepar friton01 » 25 Mai 2023, 10:48

En parlant de naufrage, il y a aussi les Chevaliers du Zodiaque qui sort cette semaine et qui apparemment ne réussit même pas à être aussi mauvais que Dragon Ball Evolution.

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Re: Cinéma

Messagepar hashirebicycle » 27 Mai 2023, 13:14

Mes visionnages du mois de mai:

Another Day In Paradise (Larry Clark, 1999): peut-être le Clark où on sent le moins sa patte, mais pour ses détracteurs, ça peut être une bonne chose. Par contre, sa superbe photographie est toujours présente et aisément reconnaissable. C'est aussi assez cocasse de voir James Woods jouer un juif au vu de ses récentes saillies antisémites :niais:

Quand tu seras grand (Andréa Bescond, 2023): beaucoup trop de personnages et tous sont sous-développés. Au vu de l'abattage des acteurs (surtout Vincent Macaigne, vrai caméléon) et de la justesse du regard sur les EHPAD, c'est un vrai gâchis. Mais je remercie Andréa Bescond d'enfin nous sortir une comédie dramatique française où les deux protagonistes du sexe opposé ne finissent pas par entretenir une romance complètement forcée, c'est trop rare pour ne pas être souligné :mrgreen:

Love (Gaspar Noé, 2015): Noé, Kechiche et Levinson, la sainte Trinité des réalisateurs de porno qui se prennent pour des auteurs. On retire l'histoire saccadée, les néons et les conversations prétentieuses sur la mort ou l'Ahuyasca, et on se retrouve devant les téléfilms de M6 à la grande époque. Bref, indigeste.

Mad God (Phil Tippett, 2021): un film dérangeant, malaisant, dont on voit qu'il s'agit de quatre court-métrages collés les uns aux autres, mais tellement virtuose dans son utilisation de la stop-motion qu'on reste scotché devant au moins pour admirer ses qualités techniques. Et ça dure seulement 1h20, donc le cauchemar reste supportable.

Super Mario Bros (Aaron Horvath & Michael Jelenic, 2023): Difficile de croire que c'est la même boîte qui nous abreuve des très cheap Minions, le rendu des animations étant excellent. Je salue aussi le fait qu'on se tape pas un énième bullshit méta. Pas très fan de la bande son Marvelesque, pour correspondre à l'ambiance, j'aurais préféré entendre une BO entièrement dérivée des OST des divers jeux Mario/Donkey Kong que cette succession de clins d'œil désespérés à destination des parents.

Last Night In Soho (Edgar Wright, 2021): j'ai lu pas mal de critiques trouver ce film malsain et misogyne, ce qui à mon sens passe complètement à côté du propos du film sur la manière dont les milieux artistiques exploitent les créateurs issus des classes populaires et ne venant pas des grands centres citadins, et finissent éventuellement par les détruire mentalement ou par les pousser à une précarité intenable. Aussi très appréciable de voir un réalisateur anglais démolir le mythe du Swinging London, souvent récupéré par les nationalistes britanniques à l'heure actuelle. Après, ça manque malheureusement de la patte de Wright, que je n'ai absolument pas reconnu dans ce film.

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Re: Cinéma

Messagepar Serval » 28 Mai 2023, 02:06

Palme d'or à Cannes pour une française Justine Triet, Anatomie d'une chute et discours qui fait grand bruit en dénonçant le système ...
Je ne sais pas si le film est déjà sorti. Si oui, certains l'ont ils vus? :question:

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Re: Cinéma

Messagepar Leinhart » 28 Mai 2023, 06:56

Il sort en août. Il passait dans quelques Gaumont hier soir dans le cadre des avant-premières Cannes mais je n'étais pas dispo, donc ça attendra cet été !

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Re: Cinéma

Messagepar Robocrotte 2.0 » 28 Mai 2023, 07:21

La déception visible de Jonathan Glazer quand il est appelé pour le Grand Prix. :mrgreen:

Je reviens tardivement de Beau Is Afraid, entre Hérédité et Midsommar il devenait adulte, là il passe encore une marche. Le film est très très impressionnant, excellemment réalisé (même s'il cherche trop l'image tape-à-l'œil), magnifiquement photographié.

En revanche, Aster ne m'apparaît plus que comme un sadique, qui élabore ses films comme des coups qu'il doit infliger au spectateur : il faut le faire espérer puis lui rappeler que l'inéluctable et le fatalisme l'emporteront, il faut le mettre en face de situations extrêmes, il faut qu'il ressente le malaise, la honte, l'angoisse en permanence. Je le trouve détestable. Et j'aime assez peu aussi sa propension au twist, au rebondissement étonnant, au "coup de maître" : à chaque rebondissement une pirouette qui vient ensuite emmener le film ailleurs : le sens de l'épate.

Énorme frustration.

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Re: Cinéma

Messagepar XanaxGreenEdge » 28 Mai 2023, 10:30

Serval a écrit:Palme d'or à Cannes pour une française Justine Triet, Anatomie d'une chute et discours qui fait grand bruit en dénonçant le système ...
Je ne sais pas si le film est déjà sorti. Si oui, certains l'ont ils vus? :question:


Les réactions sont infernales.

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Re: Cinéma

Messagepar JackyDurand » 28 Mai 2023, 10:35

"On ne mord pas la main qui vous nourrit"
Toujours ces arrivistes macroniens qui pensent que gérer un Etat c'est comme gérer une entreprise, "qui paie décide". Ben non, quand on donne une subvention, on n'a pas la main sur tout ce qui se fait, se dit, d'ailleurs c'est de l'argent public, pas celui du décideur. La réalisatrice est libre de dire ce que bon lui semble.

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