J'avais adoré aussi l'étreinte du serpent. J'avais eu la chance de le voir au ciné, c'était une expérience sensorielle assez incroyable
Sinon j'adore Jarmusch et en particulier Dead Man. Finalement, je crois qu'on n'est pas trop ciné-compatibles, Panzer
Sur Davy Chou j'ai vu que tu avais parlé récemment de Diamond Island, que Retour à Séoul m'a donné envie de découvrir
Nifa a écrit:L ami américain : je pense que c'est un bon film bien amené par un duo d acteurs classieux (Ganz et Hopper). Problème : j ai été concentré que dans les 20 dernières minutes, la faute a mon "addiction" au smartphone (pour lire vos conneries en plus
). Il faut vraiment que j ai le réflexe de jeter mon téléphone loin de moi...
C'est un vrai problème qui peut gâcher une expérience ciné à la maison. Ça aurait presque sa place dans le topic Débats de société, mais clairement, l'addiction à l'écran, je la constate chez moi et c'est presque flippant. Je ne suis pas ultra tech, je peux très bien me passer de téléphone ou d'internet pendant plusieurs jours, mais si mon téléphone est près de moi et connecté, j'ai beaucoup de mal à ne pas le regarder, même si je n'ai rien à regarder. Ma capacité de concentration avec un smartphone est assez ridicule, surtout si je la compare avec celle que j'avais avant... Il n'y a qu'en salle que j'arrive à être pleinement dans un film, quel qu'il soit.
Quand je regarde un film pour lequel je sens qu'il va me falloir une attention totale, je fous mon téléphone en mode avion dans une autre pièce, c'est la seule solution radicale que j'ai trouvée
Surtout avant un Wenders qui demande attention et immersion.
Beaucoup de films vus en salle la semaine dernière pour moi : des sorties, une ressortie, 4 séances à la cinémathèque. Pour les (re)sorties ciné :
Astérix & Obélix – L’Empire du milieu (Guillaume Canet – 2023) : Au final, c'est moins pire que je pensais mais il faut dire que le bouche à oreille est désastreux. C'est quand même très mauvais, mal écrit, rarement drôle, horriblement laid, avec une majorité de guests complètement inutiles ou dont le rôle est surligné sans aucune finesse (en vrai, Zlatan qui met des high kicks, j'ai trouvé ça cool, Zlatan qui fait des trucs pour dire "regardez je suis footballeur" avec des répliques incompréhensibles, c'est gênant), certains acteurs sont à la ramasse (Payet notamment, mais aussi pas mal d'acteurs centraux de l'histoire), et c'est globalement horriblement laid.
Mais parfois, une ou deux vannes fonctionnent, certains jouent correctement leur rôle, des blagues sont nulles mais bien dans l'esprit des BD, et je retiens quand même que le Obelix de Lellouche est 1000 fois plus attachant que celui de Depardieu.
Bref, c'est quand même un naufrage vu le budget.
Titanic (James Cameron – 1998) : Re-revu et même si j'ai encore passé un très bon moment devant ce film culte, j'ai les mêmes réserves que la dernière fois, et même quelques nouvelles. Vraiment, cette sensation de froid inexistante dans la dernière partie du film (sauf la dernière scène), c'est délirant pour une production comme celle-ci... Comment personne n'a pu signaler ce manque au moment du tournage ? C'est simple, quand les personnages se promènent dans une eau glaciale dans les cales submergées, on a l'impression qu'ils sont dans une piscine chauffée ! Personne n'a vraiment l'air d'avoir froid sur le pont non plus, pas de vapeur dans l'air expiré. Bref, niveau immersion, c'est pas fou.
J'ajoute cette fois que la narration n'a pas beaucoup de sens. Tout est présenté comme un flashback racontée par Rose, qui est visiblement omnisciente puisqu'elle n'a pas assisté à la moitié des scènes qu'elle raconte.
Et d'un point de vue purement technique, c'est la première fois que je le voyais en 3D, ça n'apporte rien. C'est même gênant quand les vidéos intra-diégétiques sont elles aussi en 3D. Et le HFR ne colle pas du tout au film : dès que c'est un peu dynamique, ça bouge n'importe comment, on dirait qu'on a juste activé l'option "fluidité" sur une tv 4K
La Montagne (Thomas Salvador – 2023) : Un chouilla déçu par la Montagne dont j'attendais beaucoup au regard des critiques. C'est un film qui parle, sur le sens de l'existence, en creux sur le sens du travail, qui montre les Alpes sous leur meilleur jour et qui raconte l'histoire d'un personnage attachant et auquel on peut aisément s'identifier. Mais j'ai trouvé l'écriture un brin simpliste et tout le trip fantastique un peu longuet et manquant de profondeur s'agissant du sens à lui donner
Retour à Séoul (Davy Chou – 2023) : Déjà dit, j'ai beaucoup aimé !
A la cinémathèque :
La Faute de l’abbé Mouret (Georges Franju – 1970) : Découvert en salle à la cinémathèque, un Franju méconnu et visiblement pas très estimé. J'avoue que toute la partie romance m'a paru très kitsch et parfois assez mal menée par les acteurs et par Franju lui même, pas vraiment intéressé par cette partie de l'histoire. Par contre, tout le début et toute la fin du film sont passionnants, avec de superbes scènes et de superbes personnages qui donnent à voir l'Eglise sous un angle assez original. Dommage que la partie chiante dure la moitié du film.
L’Entreprise pardonne un moment de folie (Mauricio Walerstein – 1978) : Film vénézuélien méconnu tiré de la collection de la cinémathèque toulousaine ; film social sur les rapports entre ouvrier et patrons dans une usine de Caracas. Ce n'est clairement pas un immense film mais c'est plaisant à regarder, parce que les personnages sont bien écrits (pas de manichéisme) et parce que le travail est filmé comme un objet de cinéma et pas avec une approche naturaliste qu'on lui réserve trop souvent en France
Les Tueurs (Robert Siodmak – 1946) : Belle découverte en salle de ce grand classique du film noir, porté par un duo d'acteurs exceptionnels. La première scène, qui reprend la nouvelle d'Hemingway, est incroyable. Ensuite, c'est un empilement de flashbacks qui donne parfois un peu la nausée mais qui révèle une intrigue et (surtout) des personnages fascinants. Le spectre d'Ava Gardner plane au dessus de cette histoire, elle apparaît finalement très peu mais toujours avec beaucoup d'effets.
Côté réalisation, c'est globalement inégal mais il y a quand même des scènes assez incroyables (plan séquence pour le braquage, gestion de l'espace et des acteurs en huis clos sur la plupart des scènes...)
La Dame de Shangaï (Orson Welles – 1947) : Je découvre les films d'Orson Welles au compte-gouttes, au gré des opportunités, mais quasiment toujours avec le même plaisir. La Dame de Shangai est un film noir très élégant, parfaitement maîtrisée et plutôt ludique à suivre.
Et à la maison :
Sailor & Lula (David Lynch – 1990) : Etonnant d'être un grand admirateur de Lynch et de ne pas avoir encore vu sa palme d'or. Erreur réparée avec ce magnifique Wild at Heart, grande histoire d'Amour entre deux jeunes paumés dans un monde fou, prêt à s'embraser à la moindre allumette grattée. Petite dose d'étrange, galerie de personnages habituelle, musique et montage sonore au top, pour raconter une histoire d'amour très belle et finalement très simple.
Daguerréotypes (Agnès Varda – 1975) : Sans avoir eu un grand coup de cœur, j'ai apprécié ce petit documentaire de Varda qui donne la parole aux commerçants de sa rue, dans un Paris qui a à la fois beaucoup et peu changé. Quelques personnages sont passionnants parce qu'ils dégagent quelque chose de troublant (comme la femme du parfumeur), mais c'est évidemment assez inégal et sans doute un peu long.
Sinon, Starship Troopers passait sur Arte hier, je ne l'ai toujours pas vu, je l'avais noté mais ça m'est complètement sorti de l'esprit alors que j'étais à la maison